Le noir...

Le froid...

La peur...

Et un battement de cœur... Ce cœur... Ce cœur qui bat.

Ce souvenir s'imposa de lui même à la rose, alors que son propre cœur semblait battre à tout rompre. La mélodie inouï qu'elle avait entendu ce jour émergea à nouveau, des profondeurs de son subconscient. Ces battements de cœur, Tel le son d'un tam-tam... Le tam-tam de la vie.
Ce petit battement, se répétant à l'infini dans cette salle d'hôpital, alors que le froid du gel ultrason lui dévorait la peau du ventre. Plus que les mille mots du médecin... Plus que les textes incompréhensibles dans son dossier médical... C'était cette rythmique qui lui avait fait comprendre l'évidence sous ses yeux : Une vie grandissait en elle. Un petit être, fusion du meilleur de ce qu'elle avait, de ce qu'elle était, avec celui de cet homme qu'elle aimait.

C'était à cet instant précis que l'Haruno avait réellement pris conscience de tout ce qui s'était passé; de tout ce qui s'apprêtait... Avant de fuir lâchement l'hôpital, une heure et demie avant son interruption de grossesse.

Ce souvenir fût rapidement chassé par un autre, encore plus douleureux. Pourquoi son esprit lui faisait ça ? C'était comme si la boîte qu'elle avait essayé de sceller pendant ces longs mois de thérapie venait d'exploser ; libérant de ce fait le flot du cauchemar que la rose tentait vainement d'enterrer.

Le sang...

Son sang... Suintant le long de ses jambes tremblantes. Alors que ce malade en face d'elle n'arrêtait pas de crier, la menaçant de son canif Suisse.

Sakura s'en souvenait encore. L'odeur du sang et ce battement de cœur qui avait brusquement cessé, la hantant toute les nuits depuis ce jour.

C'était pourtant une journée ordinaire. Deux jours après qu'elle se soit enfuie, manquant son interruption de grossesse. Elle avait été terrifiée durant ces deux journées, passant tout le clair de son temps assise près du lit d'hôpital de Sasuke. Elle avait l'air tellement triste ces jours là que Naruto et Itachi avaient décidé de se faire tout petit. La laissant seule avec leur frère pendant toute la journée, et même parfois, la nuit.

Le premier jour, elle n'avait rien fait, hors mis regarder le visage du ténébreux endormie, le cœur broyé par le chagrin et la solitude. Ce n'est qu'au matin, vers l'aube du deuxième jour qu'elle a pu lui dire ce qui lui pesait. La jeune femme lui parlait alors de la grossesse, de ce qu'elle était sur le point de faire... De la peur couplée à la tristesse qu'elle avait ressenti en écoutant le cœur de leur bébé battre. Mais aussi de ses doutes, de ses craintes, de la honte qu'elle ressentait parce qu'elle ne se sentait pas capable de tenir sans lui. Parce qu'elle se sentait incapable de garder leur bébé. Sakura lui parla de tout ce matin là. Et une fois la nuit venue, elle s'en alla, le même désespoir la hantant. La même angoisse à l'idée de recommencer son interruption de grossesse. Mais aussi, la maudite faiblesse qui comme un démon, lui susurrait à l'oreille que c'était le meilleur des choix... Pour elle.
Mais sans même qu'elle pu choisir, la vie, brutale et maladroite trancha dans son hésitation.

Sakura savait qu'elle n'oublierai certainement jamais ce jour, pourtant parti comme un meeting ordinaire avec leurs fans. C'était l'une des activités habituelles des Idoles. Un moment d'échange avec les fans, entre photo et autographe... Sauf que la rose n'était pas bien. Elle s'était retiré un long moment dans sa loge, essayant de se concentrer sur l'événement. Elle n'avait pas entendu ce fan entrer. Elle n'avait pas non plus paniqué en le voyant dans sa loge. Ils se connaissaient assez bien, le jeune homme de vingt-deux ans étant un fan de longue date.

Idate. Sakura avait fini par le reconnaître puisque, peu importe le lieu, la ville, le jeune homme ne manquait jamais un évènement des kunoichis. Et encore moins un "tête à tête" avec Sakura. C'était comme ça qu'il appelait leurs brèves entrevues. Aujourd'hui ne faisait pas exception ; il s'était encore pointé. Et lassé d'attendre en vain son Idole préférée, il s'était discrètement introduit dans sa loge. Mais comme il était ordinairement très calme et timide, Sakura ne s'était pas affolé. Elle le connaissais à force et comme chaque fois il engagea une petite discussion ; quasiment des banalités.

La rose lui préparait son autographe alors que lui bégayait en essayant de lui donner un cadeau. Tout c'était passé très vite à partir du moment où une notification fit s'allumer le téléphone de l'idol, posé sur la table où ils étaient assis. Le visage d'Idate vira au rouge en voyant le fond d'écran de la jeune femme.

C'était une photo qu'elle avait prise de Sasuke, alors que de retour des cours, il s'était affalé sur le lit à côté d'elle. Le tout n'était pas si dramatique mais son trouble suffit à rendre le jeune homme en face d'elle hystérique. Ce n'était pas nouveau, la plupart des fans des Idoles les considéraient presque comme leur amoureuse. C'était une relation étrange où un petit ami potentiel n'avait pas beaucoup de place. C'était la raison même pour laquelle la plupart du temps, les idoles ne devaient pas avoir de relations amoureuses. De peur d'irriter ces "fans". Et idate était de cette Catégorie de fans.

Dans un excès de rage, il balança la table, réduisant en miette la petite barrière entre lui et l'infidèle devant lui. Sa gestuelle et son discours était déraisonnés. Il sortit son canif en traitant la jeune femme de menteuse, de salope. L'accusant de se moquer d'eux, de ses sentiments pour elle. L'obligeant à avouer qu'elle les avait trahi, qu'elle l'avait trahi. Lui demandant qui était le type sur son écran, ou pourquoi l'avait-elle choisi lui plutôt que lui-même. La menaçant de la tuer si elle ne rompait pas, alors que Sakura tremblait, crait, suppliait sous ses menaces, alors qu'il brisait tout autour d'elle. Le vacarme avait alarmé la sécurité mais Idate avait eu la bonne idée de verrouiller la porte. Et alors que dehors, la sécurité enfonçait la porte, Sakura sentie quelque chose de visqueux et colant glisser contre sa peau.

L'odeur du sang...

Le sang, fondant le long de ses jambes, maquillant sa robe de scène d'un rouge écarlate. Son visage se déforma sous l'effroi, tout comme celui de l'assaillant en face d'elle. Et d'un seul coup, la pièce devint silencieuse, le verrou céda, et le visage d'Idate rencontra violemment le sol, sous le poids d'un agent de sécurité. Kurenaï puis les filles entrèrent en trombe, et Sakura tomba à genoux, le visage crispé, et le regard figé devant la mare de sang à ses pieds.

La voiture freina doucement, se garant dans l'allée. Le vieil homme au volant mis un temps avant de rompre le silence quasiment religieux qui s'était imposé dans son habitacle. La jeune femme ne bougeait pas, pourtant ils étaient garés depuis un bon petit moment. Il se racla d'abord la gorge, puis, n'ayant aucune réaction, se décida à ouvrir la bouche.

- Mademoiselle... L'appela-t-il. Nous sommes arrivés.

Sakura émergea soudainement, et, essuyant quelques larmes sur ses joues, sortie de la voiture. Soufflant au monsieur un léger Arigato.

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Chapitre 43. Je voulais absolument l'écrire aujourd'hui. J'espère qu'il n'y a pas trop de fautes... J'ai un peu sommeil déjà.

Je crois que c'est la fin d'apnée. Notre petite trilogie de chapitre s'achève, et voilà, nous savons tous sur la grossesse de Sakura 😓.

J'espère la lecture vous a plu. Moi en tout cas, ça m'a plu d'écrire ce chapitre. Merci à tous pour votre soutien. On se retrouve au prochain. Kiss.