3. FEEL THE VOIDS
FEEL THE VOIDS
Les minutes semblaient s'écouler à reculons sur le réveil électrique de Chan. Cela faisait une bonne demi-heure qu'il fixait les chiffres lumineux à la police numérique qui éclairaient à peine la
pièce. Ses insomnies se multipliaient, ces derniers temps. Pourtant, l'hiver était la saison qui donnait le plus envie d'hiberner et de se terrer dans un sommeil profond, au chaud sous des couvertures moelleuses. Chan en voulait à son cerveau d'être aux aguets même pendant les heures les plus sombres de la nuit. Il n'avait jamais vraiment su comment y remédier.
Le corps mou, il sortit paresseusement de son lit, ses yeux habitués à la pénombre depuis déjà un moment le guidant vers son armoire pour attraper un gros pull. Il avait faim et il avait besoin de prendre l'air. Une fois sa doudoune sur le dos et ses baskets aux pieds, Chan s'engouffra dans le froid de la nuit. La supérette la plus proche ne se trouvait qu'à une petite dizaine de minutes de son immeuble, mais l'air glacial qui lui mordait la peau lui en fit sentir chaque seconde. Il rabattit la capuche de son pull sur son crâne déjà protégé par un bonnet noir, qui cachait sa masse de cheveux en bataille. Ses boucles naturelles non plus ne l'écoutaient jamais.
Il n'y avait personne, dans la rue. Il ne vivait pas dans un quartier animé, tout était calme une fois le soleil couché. Il y régnait un silence particulier, à peine troublé par le bruit de certaines bouches d'aération. La sonnerie qui s'échappa soudainement de sa poche le fit sursauter, puis ralentir. Chan sortit son téléphone en fronçant les sourcils. Il était deux heures du matin, qui pouvait bien l'appeler à ce moment-là ?
- Hajoon ? s'étonna-t-il après avoir décroché.
- Ouais Chan, tu dors ?
- À ton avis, bouffon, répondit l'Australien et l'autre ricana à l'autre bout du fil.
Il n'y avait vraiment que lui pour l'appeler au milieu de la nuit sans se soucier de s'il le réveillait ou pas. À vrai dire, Hajoon était bien au courant des insomnies de son ami, il savait qu'il avait des chances de le trouver debout à pas d'heure.
- Tu fais quoi là ?
- Je vais à la supérette, dit Chan en glissant son téléphone dans son bonnet pour remettre sa main au chaud dans sa poche, priant que le tissu tienne l'appareil contre son oreille sans le faire tomber.
- Tu veux pas nous rejoindre ? Y'a Se-jun qui fait une soirée à son appart. C'est chill, on est sept, ajouta-t-il en sachant pertinemment que le brun n'était pas fan des grosses fêtes remplies d'inconnus, ça lui pompait l'énergie. Y'a Evelyn qui est là.
- Ouais, ce sera sans moi.
Hajoon devina facilement la grimace qui venait de déformer le visage du brun. Evelyn était une amie à lui qui semblait ne jamais avoir sa langue dans sa poche et être particulièrement attirée par Chan. Si Hajoon la trouvait drôle, l'australien avait du mal avec elle.
- Chan t'abuses, elle est pas si chiante.
- Non mais tranquille, je vais juste m'acheter à manger et je rentre, répondit-il. Il n'avait pas vraiment envie de devoir se retrouver avec des gens qu'il ne connaissait pas et avec qui il se devait de faire la conversation par pure politesse. Merci d'avoir pensé à moi.
- Vas-y, on se fera ça une prochaine fois, capitula Hajoon. Passe une bonne soirée !
Chan le salua, puis dégagea son téléphone de son bonnet pour raccrocher et continuer sa route d'un pas traînant. Il apercevait déjà la supérette, d'où il était, les lumières blanches et aveuglantes du magasin rayonnaient de loin. Une fois à l'intérieur, Chan savoura un instant le chauffage qui caressa ses joues gelées, avant de commencer à arpenter les différents rayons, cherchant la chose qui satisferait le plus son estomac vide. Il aimait bien l'ambiance nocturne de ce type de magasin, il y avait quelque chose de réconfortant, là-dedans. Comme si la vie changeait de forme, pendant la nuit. Elle avait un goût différent. Chan finit par mettre la main sur une patate douce qu'il trouva posée au-dessus de pierres chaudes, sous un socle de verre, un onigiri ainsi qu'une bouteille de thé glacé dont il avait choisi le parfum au hasard et se dirigea vers la caisse.
- Je vais prendre un paquet d'Indigo, aussi, ajouta Chan après avoir jeté un coup d'œil aux étalages derrière la caissière. S'il vous plaît.
Il ne fumait quasiment jamais, surtout avec tout le sport qu'il faisait. Il en avait simplement eu envie, comme lorsqu'on veut manger quelque chose à tout prix, tellement que cela devient une obsession. Et une fois celle-ci passée, le dégoût la remplace. Cela faisait le même effet à Chan pour le tabac. Et puis, c'était une autre manière de combler les vides, au final. Au pire, il filerait le paquet à l'un de ses amis. Peut-être avec une caution.
En sortant, il regretta aussitôt la chaleur de la supérette et dût prendre sur lui pour ne pas retourner à l'intérieur sur le champ. Il observa la vitrine qui donnait sur une table collée à celle-ci et quelques tabourets, en essayant de trouver une quelconque motivation dans les néons blancs qui lui faisaient mal aux yeux. Une silhouette se dessinait derrière la vitre et Chan laissa traîner un instant son regard sur celle-ci, en commençant à marcher d'un pas lent. Il se figea légèrement lorsqu'il reconnut Hwang, la tête baissée sur une cup en plastique d'une marque connue de nouilles instantanées. Par instinct, Chan fourra le paquet de cigarettes qu'il venait d'acheter dans sa poche, un peu honteux.
Hwang semblait trop occupé par son repas pour le voir et l'australien se demanda ce qu'il faisait dans une supérette aussi tard. C'était drôle de croiser quelqu'un qu'il connaissait -du moins vaguement- pendant ces heures vides. Chan s'était à peine rendu compte qu'il s'était arrêté pour le dévisager et lorsque l'autre garçon releva la tête, il reprit sa route d'un pas plus vif.
Et puis c'était devenu comme une sorte de routine.
À chaque nuit d'insomnie pendant lesquelles il trouvait la motivation de sortir, Chan se rendait à la supérette proche de son immeuble. Hwang s'y trouvait presque à chaque fois, la même cup de nouilles industrielles fumant entre ses mains, comme un rendez-vous muet. Ce n'était que le temps d'un aller-retour, le brun avait à peine le temps de voir le visage du garçon. Mais c'était intriguant.
Cela dura pendant deux petites semaines, alors qu'il le voyait aussi lors des entraînements, même s'ils ne s'échangeaient qu'un ou deux mots à chaque fois. Chan avait du mal à aller vers le noiraud, il ne se sentait pas à l'aise avec le fait de franchir ses barrières personnelles, Hwang semblait trop solitaire. Il n'osait pas vraiment oser pénétrer dans sa sphère privée.
Les quelques soirs où il n'était pas là, Chan sentait une pointe de déception l'envahir. C'était stupide, mais cela avait fini par rythmer ses nuits sans sommeil. Il voyait de moins en moins Hyunjin à la salle de kickboxing, aussi. L'Australien le soupçonnait de s'y rendre surtout lorsque le soleil était couché, il ne semblait pas tout le temps venir les mêmes jours que leurs entraînements. C'était sans surprise que leur coach avait validé son entrée officielle dans le club, suite à ce dont il avait fait preuve lors de son premier entraînement. Chan pensait sincèrement qu'il méritait sa place au sein du groupe, il avait l'impression que ce n'était que le début, qu'il était capable de bien plus avec le temps.
Si ça se trouvait, Hwang ne le voyait même pas sous ses couches de tissu qui le cachaient du froid. Et il devait probablement avoir l'air d'un stalker, toujours habillé tout en noir, ça l'embarrassait un peu. Mais ça tuait son ennui, lorsque la solitude nocturne le prenait.
Un jour où l'autre, ils finiraient par discuter.
+++
okii on a un mr bang très curieux et un Hwang sexydark mystérieux, va annoncé que du swag pr la suite ne pensez vous pas ?
trêve de bêtises, les choses vont bientôt commencer à bouger un peu plus et heureusement que j'ai plusieurs chapitres déjà écrits pcq l'inspi est en train de disparaître de mon corps là haha😅🤣😅🤣😅
mais vs inquiétez pas, ça reviendra en force ofc, bisous à vous mes poupées, prenez soin de vous 🥥💗
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