Qu'est-ce qu'il s'est passé cette dernière nuit ?

Cette fameuse nuit ?

Me voilà assise devant ma fille, elle se tourmente à mon sujet en ce moment. Il faut dire que je me questionne tellement ces derniers temps. Que voulez-vous que je raconte de cette nuit ? Cette dernière nuit ?

Cette histoire remonte désormais à une bonne dizaine d'année. Aaron venait de m'embrasser quand j'ai sentis un regard, un regard persistant et j'avais vu voir par-dessus l'épaule de ce visage que j'aime tant, c'était celui d'Alexander, un ami, un confident, quelqu'un que j'avais toujours soupçonné d'être mon correspondant secret.

Il avait les yeux rouges, les yeux noirs, les yeux destructeurs. Il aurait pu tuer quelqu'un à ce moment mais quelqu'un d'autres l'aura devancé.

Cette personne ?

Ce n'est autre que moi. Ce n'était pas prévue mais tous est arrivé si vite.

Dix ans plus tôt.

« Aaron, commençais-je à voix basse. Je crois que quelqu'un nous observe, chuchotais-je paniquée. »

Alexander fit son apparition, on dirait qu'il était fou. Il tient une arme dans ces mains, Aaron et moi ne bougeons plus. Alexander se démange nerveusement, il ricane par moment, il délire.

« J'en étais sûre, toi, petit salope que tu es. Je t'ai tout donné, et tu me le rends de cette manière, crache-t-il. »

Il avait les yeux d'une noirceur, il s'avança, recula, cria. Aaron s'était mis devant de manière héroïque, et qu'un coup.

Le bruit de la détente retentit, Aaron hurle à la mort, Alexander avait les yeux vides d'émotions, il venait de le toucher à la jambe. J'ai eu peur, si peur.

Je te promets, chérie, j'aurais tout voulu pour que cela se passe autrement. Les cris auraient dû interpellés les voisins, mais étrangement personne n'est venu nous aider, personne ne s'est penché pour regarder, personne n'était là.

Le monde s'était comme arrêté de tourner, dans un bref élan de vouloir me protéger, je me suis approchée doucement de lui. Il me regardait mauvais, je lui ai demandé de poser son arme avant qu'il puisse commettre l'irréparable. Il ne voulait pas écouter, il transpirait à grosse goute, il continuait de gesticuler en brandissant son arme à la main.

Puis, par mégarde, il l'a fit tomber, je ne sais pas vraiment ce qu'il m'a pris. J'ai fait basculer Alexander en arrière et j'ai ramassé l'arme.

Il n'a même pas eu peur, alors que de mon côté je tremblais.

Il semblait serein, j'étais pétrifiée.

J'ai tiré, Alexander était mort.

Emportant avec lui, tous ces secrets et ces choses dont je ne saurais jamais.

Aaron agonisait derrière moi, j'étais paniquée. J'ai montée Aaron dans ma voiture, laissant gisez l'homme sans vie sur l'herbe de mon jardin, peut-être que les médecins auraient pu le sauver mais je n'ai pas voulu y penser. J'ai apporté Aaron à l'hôpital et ce fut la dernière fois que je le vis.

Dix longues années ce sont écoulés, et désormais.

Je regardais ma fille de neuf ans, assoupie quelques instants. En réalité, j'ignorais si j'avais réellement tué Alexander, mais il y avait de fortes probabilités. Je me suis toujours demandé ce qu'étaient devenus toute ma famille et Aaron, en réalité.

Et que penserait-il s'il apprenait qu'il était père ? Une simple erreur qu'on avait commise pendant un soir d'été, qu'on avait préféré tout deux oublié avait eu la joie de m'apporter Chloé.

Ce soir-là, j'ai toqué devant ta porte Aaron, je ne sais qu'elle a dû être ta stupeur en découvrant une jeune fille de neuf ans devant ta porte, complétement déboussolé. Demandant où elle pourrait trouver sa maman.

Tout ce que je demande, Aaron, c'est de bien t'en occuper.

J'ai décidé, qu'il valait mieux pour Chloé de vivre près d'un homme aimant et sain d'esprit.

Je suis désolé, Chloé, je suis désolé, Aaron.

Je m'en vais, à tout jamais.

Je vous aime.