bonus
Vincent déchira avec rage la photo de lui et de son blondinet, puis la broya entre ses mains et la jeta avec violence dans sa poubelle avant de sortir son briquet. Face à ce geste,
Rémi ouvrit grand les yeux et lui arracha précipitamment des mains.
"- Rémi laisse moi le calciner !
- Vincent ta poubelle est en plastique, t'es complètement ravagé."
Vincent croisa les bras frustré, et partit se jeter dans son lit. Il frappa une fois le matelas, puis deux et poussa un cri aiguë dans son oreiller. Toujours debout au milieu de la pièce, Rémi ne savait pas quoi faire. Son hôte semblait vraiment en colère. Il posa le briquet sur le rebord du bureau puis glissa sa main contre sa nuque.
"- On pourrait lui faire la peau ensemble..? Proposa-t-il, légèrement hésitant."
Ce n'était peut-être pas une bonne idée d'enfoncer le garçon au coeur brisé dans la vengeance, mais l'autre le méritait clairement. Il avait joué avec les sentiments de son ancien meilleur ami pendant des mois, même la pire des tortures ne serait pas suffisante. L'italien se rendit compte de ses pensées et se mordit nerveusement l'intérieur des joues, coupable de mille fois pire.
La petite voix de Vincent le coupa dans ses songes.
"- Tu ferais ça pour moi ?
- Bien sûr ! S'empressa-t-il de répondre. Je ferai n'importe quoi pour toi. J'veux me racheter Vincent."
Le garçon le contempla un instant, l'air de réfléchir. Le petit rictus qu'il avait au bord des lèvres effrayait carrément le bouclé.
"- Ok, je prends note. Va me chercher un jus de fruit.
- T'es sérieux, siffla Rémi, le sourcil arqué. On est chez toi là..
- Tu veux te faire pardonner ou pas ?"
Rémi soupira, puis après avoir levé les yeux au ciel, il quitta la pièce pour servir ce petit con. Pourtant il devait bien avouer que depuis qu'il était chez Vincent, son coeur n'arrêtait pas de palpiter, et pas de manière régulière. Il se sentait étrangement bien, comme si toute la colère qui comblait le vide en lui venait d'être balayée d'un revers de la main. Il n'y avait plus de vide, juste les yeux ronds de Vincent et ses pupilles brillantes.
Il ouvrit le frigo et prit deux canettes de soda avant de repartir. En passant dans le couloir, il aperçut une vieille photo de Vincent à son 8ème anniversaire, les bras enroulés autour des épaules de son meilleur ami d'enfance. Sa gorge se fit un peu plus sèche. C'était son ami d'enfance. Vincent était surement très content de retrouver celui qu'il avait perdu après tant d'années, rien du plus. Qu'est ce qu'il espérait ? Il ouvrit rapidement une des canettes et but sa boisson pour faire passer le goût amer qui venait de prendre possession de sa bouche.
Lorsqu'il entra à nouveau dans la chambre, Vincent s'était attelé à son bureau, une feuille de papier et un crayon dans chaque mains. Il traçait de grands traits déterminé, dépassant même sur son bureau en bois. Sa mère serait surement ravie de retrouver le mobilier dans cet état. Mais à ce stade, Rémi se demandait s'il était encore nécessaire de le prévenir de ses bêtises.
"- Tiens, dit Rémi en lui tendant sa boisson. Hum.. Qu'est ce que tu fabriques ?
- Ah, merci mais j'ai plus soif, balaya Vincent sans se déconcentrer. Je prépare le plan, qu'est ce que tu crois ? Il faut être méthodique, ok ? J'veux qu'il se ridiculise, que plus personne ne le prenne au sérieux, et surtout pas sa pouffe, cracha-t-il sur un ton dédaigneux, la tête haute"
Sa "pouffe"..? Rémi pouffa, plaqua sa main libre sur sa bouche et observa un instant le garçon qui continuait ses grands gestes, mais ce fut trop pour l'italien. Un rire franc brava la barrière de ses lèvres sans que l'autre n'y fasse attention. Vincent n'avait pas de temps à perdre ! Mais il était hilarant aux yeux de Rémi, qui n'avait jamais remarqué cette partie de sa personnalité. Comment avait il pu passer à côté de ses airs de drama queen ? L'étrange sentiment qu'il aurait pu être en être la cause passa dans sa tête. Quel con, quel gâchis, il se gifla mentalement pour avoir conditionné son Vincent et loupé sa part d'excentricité qu'il le rendait.. magnifique.
"- Ok maléfique, reprit Rémi en tentant de ne pas trop perdre son souffle, et si tu commençais déjà par réfléchir. Si tu te fais choper, tu vas passer pour l'ex psycho. Ce que visiblement... tu es.
- Rémi, tu vas bouffer mon plan d'attaque si tu continues à me mettre des bâtons dans les roues, le menaça Vincent en secouant son papier sous son nez."
Malgré les mises en garde, le sourire du bouclé était éclatant. Vincent mit quelques secondes à s'en rendre compte à cause de toute les idées de tortures qui lui traversaient l'esprit, mais lorsqu'il posa ses yeux sur les lèvres étirées de son invité, il haussa un sourcil et tira le col de son t-shirt.
"- T'as l'air idiot.
- Putain ouais je le suis, j'suis le pire des crétins."
Ses paroles rendirent Vincent perplexe. Il porta le bout de son crayon entre ses dents et le mordilla tout en détaillant l'Italien à la recherche de ce qui avait changé chez lui.
"- Carrément bizarre, conclut-il finalement avant de se tourner vers son plan."
Seulement une main l'arrêta dans son élan. Des doigts fins se posèrent contre sa joue et lui firent délicatement tourner la tête. Vincent se laissa faire. Il observa silencieusement avec ses grands yeux brillants les traits de Rémi. Il n'avait aucune foutue idée de ce qu'il pouvait provoquer au plus grand, ce qu'il pouvait lui faire dans le ventre à se dévoiler autant et de cette façon. Rémi tenait déjà plus que tout à son ami, mais maintenant il en était carrément fou. Son visage se pencha un peu, il se rapprocha, et son nez frôla celui de Vincent dont les paupières s'étaient closes une seconde auparavant. Ils sentaient bien tous les deux la chaleur courir sur leurs peaux.
"- Pourquoi ton coeur bat si vite, murmura le plus petit dans un souffle alors que leurs nez se glissaient l'un contre l'autre dans un langoureux bisou esquimaux.
- Foutrement aucune idée, mentit le bouclé, et ses doigts se perdirent sur la nuque de son vis à vis."
Son empreinte digital s'imprimait sur l'épiderme de Vincent tellement elle brûlait. Le contraste s'estompait petit à petit entre leurs corps. La température interne de Vincent venait de faire un bond. Pourtant Rémi s'attendait à ce qu'on l'arrête. Il voyait déjà son ancien meilleur ami le repousser, lui demander des explications, mais il n'en fut rien. Le plus petit continuait de frotter son nez au sien comme si c'était la chose la plus agréable au monde. Leurs souffles s'entrechoquaient. Personne ne comprenait comment tout avait déraillé, et le jeune homme aux boucles glacées s'en moquait complètement, il n'y avait qu'une chose auquelle il pensait maintenant.
Délicatement, il pressa sa main contre sa nuque et rapprocha finalement son visage pour frôler ses lèvres. Son coeur manqua un premier battement, son poil se herissa, mais ce ne fut rien comparé au bousculement qu'il ressentit lorsqu'il se mit à embrasser son ami. Cette fois il finirait réellement par exploser. Leurs lèvres se mouvaient l'une contre l'autre, ses doigts montaient et descendaient dans ses cheveux, dans son cou, alors qu'il était toujours penché vers le garçon assis. Les bras de ce dernier restaient fixes sur son bureau, ses mains fortement accrochées à son crayon et sa feuille froissée. Bientôt leurs langues bravèrent la limite de leurs bouches et se rejoignirent. La chambre de l'adolescent n'était plus qu'une douce mélodie de baisers maladroits et de souffles nasals. Pour rien au monde ils ne se seraient éloignés, pas même pour respirer.
Néanmoins au bout de quelques langoureuses minutes, leurs bouches se quittèrent une seconde avant que Vincent ne revienne pour déposer un rapide et timide baiser sur les lèvres rougies de Rémi. Puis ce fut au tour de leurs pupilles d'échanger longuement.
"- Je te ferai pas de mal, promit Rémi sans qu'on ne lui demande."
Vincent baissa un peu les yeux. C'était déjà un peu tard pour ce genre de promesse, l'intérieur de sa cage thoracique pouvait en témoigner. Il pencha la tête sur la main du bouclé pour que celle ci épouse mieux sa joue, puis il ferma les yeux et se permit d'y croire quelques secondes.
"- J'ai d'abord ma confiance à te donner, et un ex à niquer."
Rémi laissa ses lèvres s'étirer largement pour dévoiler ses dents éclatantes. Ce n'était pas un non, juste un plus tard.
J'aimais bien l'idée d'un Vincent un peu excentrique caché, un peu drama queen precious u see
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