Je détourne le regard de son visage fendu par un mauvais sourire, et fixe la feuille qui est posée devant moi.

Mon côté timide refait surface, mais à quoi il joue celui la?

«Il essaye de t'intimider Léa, ne le laisse pas détruire ta carapace, ne le laisse pas lire en toi, ne le laisse pas montrer qui tu es aux yeux de tous.» Me dit ma conscience.

Et elle a raison cette foutue conscience, je ne dois pas le laisser m'intimider, je ne dois pas céder, il va m'apporter des problèmes avec les autres, je dois l'ignorer.

L'horrible sonnerie que je déteste habituellement, retentit.

Mais là, elle est pour moi une délivrance, elle me délivre de ce type, de son regard, de son sourire.

Je range très vite mes affaires sous le regard amusé de Sangster.
Mais ça l'amuse en plus? Il ne m'aura pas, il ne m'intimidera pas, jamais.

Je sors en courant presque, en passant la porte, je vois du coin de l'oeil l'attroupement de filles qui s'est formé autour de lui.

Tant mieux, il me laissera tranquille comme ça.

Je me dirige vers mon casier pour poser mon livre de français, et je reste la, debout, puisque il y a actuellement une pause.

Je regarde autour de moi, Thomas est entrain de signer des autographes à l'autre bout du couloir.

Les filles le regardent avec limite de la bave dans le coin de la bouche...

Pathétique.

Quand il me voit, il me fixe avec un sourire en coin, un sourire vicieux.

Je détourne le regard et fixe mon casier en priant pour qu'il ne vienne pas.

"Allez s'il vous plait soyez cool, faites qu'il ne vienne pas, faites qu'il me laisse tranquille..." Pense-je.

Quand je me détourne de mon casier, Thomas est déjà planté face à moi.

"J'ai jamais cru en vous de toute façon..." Pense-je encore, en jetant un petit coup d'oeil vers le ciel.

Je regarde autour de nous, plein de monde, beaucoup trop de monde.
Ça me donne la nausée.

Les filles me regardent de travers, leurs yeux me lancent des éclairs, certains gars rigolent.

J'ai l'impression d'être une animation. Oui voila, une putain d'animation pour divertir ses adolescents tous aussi débiles les uns que les autres.

Et tout ça à cause de lui, à cause de Thomas Sangster.

Vu le sourire qu'il fait, il à bien comprit, il à tout comprit.

Il à remarqué que je n'aime pas les gens, que je suis timide et reversée, alors il fait ça exprès... Quel crétin!

Je prends mon sac en main, et commence à partir, mais il me m'attrape le poignet. Autour de nous, toujours autant de monde, trop trop trop de monde. Beaucoup trop.

Pourquoi me fait-il ça? Pourquoi vouloir me tourmenter? Ou est le but de l'intimidation en fait?

Je me dégage de son emprise, et il se met à rire.

«Qu'est ce que tu me veux?» crache je.

«Du calme du calme!» dit-il en rigolant et en agitant ses mains vers le bas, tout en regardant avec des yeux rieurs et moqueurs les autres élèves qui rigolent ensemble.

Ils rigolent tous de moi, et ils pensent que ça m'atteint...?

Je pars en courant presque, jusqu'aux toilettes, et me plante devant le miroir, mes mains sur le lavabo.

«Calme toi Léa, ils sont cons, ça sert à rien de s'énerver pour eux, ils n'en valent pas la peine...» chuchote-je, pour moi même.

Je reste comme ça quelques secondes, histoire de retrouver mon calme, ainsi que calmer les battements de mon coeur qui menace de s'arracher de ma poitrine à tout moment.

Au moment ou je me redresse, les portes des toilettes s'ouvrent à la volée, en s'écrasant dans un bruit fracassant contre le mur de derrière, laissant entrer...

«Sangster.» crache-je avec dégout, en le regardant de travers.