[musique : Things left unsaid - Disciple]

"Won't you open you eyes and let's talk once again" 

PDV Dylan

J'étais enfin débarrassé de lui, maintenant ma seule priorité était de retrouver Lydia. Je descendis à toute vitesse les escaliers menant au sous-sol, hurlant son nom, tentant de trouver ne serais-ce quel indice pouvant m'indiquer où elle se trouvait, mais rien. Je fouillais partout, chaque recoin de cet étage, ouvrait les portes, les placards, mais rien, aucune trace de Lydia.

Je ne perdais pas plus de temps et remontais à l'étage, vérifiant bien que Matt était toujours endormi. Ceci fait, je vérifiai chaque pièce du rez de chaussée, et en arrivant dans la cuisine, ce que je vis me glaça le sang. Un drap, tacheté d'un liquide rouge, se tenait sur une des chaises du bar. Je savais que ce sang était celui de Lydia, et cela voulait donc dire qu'elle était blessée, peut être gravement.

Les membres tremblants, je m'empressais d'aller à l'étage supérieur, là où se trouvaient sa chambre, et celle d'amis. Il y avait beaucoup de portes que je n'avais pas remarquées lors de ma première venue ici. Je commençais par fouiller dans la salle de bain, puis dans les chambres, rien, seulement un bordel monstre dans chaque pièce. Dans ce qui fut leur chambre, les meubles semblaient retournés, et presque vidés de leur contenu.

En sortant dans le couloir, un objet brillant attira mon attention. Un petit diamant accroché à une chaine jonchait au sol, et ce n'était pas n'importe quel bijou. Celui de Lydia, le cadeau que je lui avait fait à son anniversaire. Mon cœur rata un battement, il y avait eu une lutte ici, et Matt l'avait surement frappée et battue pour que ce collier s'arrache de son cou. Ma respiration s'accéléra, encore une fois j'imaginais le pire, tous les pires scénarios s'enchainaient dans ma tête.

Je vérifiai encore quelques pièces qui semblaient vides avant de perdre espoir. Il avait surement du l'emmener quelque part. Je relevai la tête, désespéré, mais je cru rêver en voyant, dans l'angle, les marches  d'un petit escaliers, menant où seul Dieu le sait. Je m'empressai d'approcher de ces escaliers, découvrant une porte que je n'avais jamais vue auparavant. C'était ma dernière chance, mon dernier espoir de retrouver Lydia, alors qu'importe ce qui se trouvait derrière cette fichue porte.

J'appuyai sur la poignée pour ouvrir la porte, qui bien évidemment, était verrouillée. Mes muscles me faisaient mal, je souffrais de partout, mais tout était bon pour elle. Elle se trouvait surement derrière cette porte, et la sauver était une priorité. Je ne pouvais pas la perdre encore une fois.

Je tentais de rassembler mes dernières forces avant de donner un violent coup d'épaule dans la vieille porte en bois qui ne bougea pas d'un millimètre. Je réitérais mon action, encore et encore, jusqu'à ce que la porte commence à bouger. Chaque effort était un pas de plus vers ma propre perte. En même temps des coups, j'appuyais sur la poignée qui commençait à lâcher dans mes mains. J'allais y arriver, plus que quelques secondes et j'y étais.  Je redonnais un dernier coup, qui fit exploser la serrure, ouvrant la porte sur une pièce sombre et lugubre.

Je tirais sur la petite ficelle qui était censée allumer la lumière. Une vulgaire ampoule au dessus ma tête s'alluma, éclairant que très faiblement la pièce. Ça ou rien ça aurait été pareil, pensai-je.

Je semblais me trouver dans le grenier, où des tas de cartons se trouvaient au sol. Je pris quelques secondes pour observer tout ce qui se trouvait au sol, des photos éparpillées et des papiers d'hôpital. Je fronçais les sourcils en m'approchant des documents.  Mon cœur rata un battement en prenant conscience de qui se trouvait sur les photos : Lydia.

Je perdais ma contenance en regardant plusieurs photos, qui semblaient être prises à son insu. Ce n'était pas du tout comme mes photos à moi, c'étaient des photos prises d'assez loin, rien d'artistique là dedans. Il y avait une centaine de photos de Lydia, avec Allison, Elena, et même avec Becca. Mes yeux s'agrandirent au fur et à mesure que je regardais les photos, c'était un obsédé de Lydia. Depuis des années, depuis le début. La date en bas des photos m'informait que depuis 8 ans, Lydia était traquée par ce malade, n'importe où qu'elle aille, avec n'importe qui qu'elle soit. Un dilemme se posa dans ma tête, descendre le tuer tout de suite ou lui arracher un par un ses membres jusqu'à ce qu'il meurt de douleur ?

Je devais retrouver Lydia avant de tuer ce malade mental, et j'avais tellement peur de l'état dans laquelle j'allais la trouver. Elle était son obsession depuis des années, il était au courant de chacun de ses faits et gestes, la suivait partout où elle pouvait bien se rendre. Je devais la sauver de cet enfer où je l'avais moi même envoyée. Tout était de ma faute.
Je devais arrêter de me morfondre et de penser au pire, j'allais la retrouver vivante, et nous allions réussir à sortir de cette spirale infernale, ensemble. Je crois que je n'avais jamais eu aussi peur de ma vie, la boule dans mon ventre ne cessai de croitre au fil des minutes.

Une tâche écarlate attira mon attention sur le parquet foncé, tandis qu'une multitudes de petites gouttelettes formaient un petit chemin jusqu'au fond du grenier. Je pris l'arme dans mes mains, avançant prudemment vers l'arrière de la pièce. Je me trouvais devant un mur blanc. Ce n'était pas possible, tout ça pour en arriver là ?

Je perdais espoir au fil des secondes, mes chances de la retrouver s'amincissaient, tandis que je lâchai prise. Je donnais un violent coup de pied dans le mur faisant tomber une bougie qui vint s'écraser au sol.  En suivant la trajectoire de celle ci, je remarquai que le bruit lorsqu'elle était tombée sur le plancher était étrange. Je m'accroupissais, et donnait des petits coups sur le vieux bois. Le son était creux, comme si c'était vide en dessous. Immédiatement je cherchais quelque chose pour faire levier, lorsque je remarquai un pied de biche sur le dessus de l'armoire, qui devait surement servir à ouvrir cette trappe. Mon cœur battait à une vitesse incalculable, là était mon dernier espoir de la retrouver.

L'objet en main, je l'enfonçai dans le plancher pour ensuite appuyer. Les dalles de bois se levèrent difficilement dans un nuage de poussière qui s'évapora pour laisser place à une sorte de forme au sol, une forme ovale.
Je ne mis pas longtemps avant de remarquer les cheveux blonds vénitiens de Lydia qui était recroquevillée sur elle même. Je la soulevai avec difficulté avant de constater qu'une chaine était accrochée à son pied, la retenant dans cette trappe. L'adrénaline et la colère me permirent de la briser à l'aide du pied de biche qui m'avait précédemment servi.

Son petit corps frêle était froid dans mes bras. Je la posai délicatement au sol avant de constater que ses membres étaient ligotés ainsi que du ruban adhésif sur sa bouche. Je m'empressai de la libérer de tout ça, mais ce que je vis me glaça le sang : Tout son abdomen, visible à cause de sa chemise déchirée, était recouverts de bleus, d'hématomes, tout comme ses bras. Son visage angélique était pâle, ses lèvres pulpeuses étaient sèches et violettes, tandis que des ecchymoses bleues violacées se trouvait sur son doux visage. Il y avait également du sang sur ses vêtements déchirés, ce qui me laissait penser que ce malade avait abusé d'elle. Mais je crois que ce qui me choqua le plus, c'était le fait qu'aucun son ne sorte de sa bouche, que ses beaux yeux ne s'ouvrent pas, sa peau était froide au contact de la mienne. J'approchai mon oreille près de sa bouche pour ne pas entendre de respiration, tandis que mes doigts n'arrivaient plus à trouver son pouls.
C'était surement la peur qui me faisait agir dans une telle précipitation.

- Lydia, mon cœur, réponds moi, ouvre tes yeux, montre moi tes yeux, la suppliai-je en caressant son visage, il faut que tu me montres tes yeux
Aucune réponse.

Je déposai un baiser sur ses lèvres avant de la serrer dans mes bras, la peur me submergeant de plus en plus au fil des secondes. C'était donc sa destinée ? C'était donc prévu qu'elle me quitte alors que nous étions si près du but ?

Je ne perdis pas plus de temps avant de la soulever délicatement dans mes bras et de l'emmener hors d'ici, la sortir de son affreux calvaire. Je courrais presque dans les escaliers, attrapant ses clés trainant sur le bord d'un meuble. Je jetai un coup d'œil à Matt qui semblait être encore dans son sommeil profond dans lequel je l'avais plongé. Je ne perdis pas plus de temps avant de sortir Lydia d'ici. J'aurais du le tuer, mais je ne voulais pas perdre une seconde de plus, si cette seconde pouvait servir à la ramener, je préférais la lui consacrer à elle plutôt qu'à ce fou. Je quittai la maison avant de me diriger vers sa voiture, dans laquelle je la déposai délicatement. Je déposai un baiser sur ses lèvres, un baiser qui devint rapidement salé du à mes pleurs. Je courrais jusqu'au côté conducteur, m'installant et démarrant sur les chapeaux de roues.
Je rejoignis Scott, se tenant dans la rue voisine, lui faisant signe de me suivre jusqu'à chez Elena. Ce qu'il fit.

Je jetai un dernier coup d'œil à la femme que j'aimais, du moins son corps sans vie, avant d'enfoncer l'accélérateur, la voiture prenant de la vitesse sur la route.

- Je vais te ramener, je te promets, murmurai-je même si je savais qu'elle ne pouvait pas m'entendre..

"If you fly away tonight, I want to tell you that I'm sorry"

Chapitre 33 ! ✔️
On a retrouvé Lydia, mais dans un piteux état ! Un chapitre moyen avec une musique que j'adore et qui me fera toujours quelque chose au fond de moi ! Bref j'espère qu vous avez aimé, merci à vous encore ! :)