J'espère que j'aurai pas de problème avec la justice et que les enquêteurs croiront à mes mensonges...

À l'interrogatoire, August et moi avions encore été séparés. J'ignorais comment il se défendait mais moi je niais en bloc, comme il me l'avait demandé.

Moi : Vous perdez votre temps en m'interrogeant sur cette affaire. Je suis pas impliquée dans la disparition de Rakim Mayers.

Enquêteur : Pourtant toutes les preuves qu'on a récoltées disent le contraire.

Moi : Et c'est quoi ces preuves ?

L'enquêteur tournait autour de la table, les bras derrière son dos. Puis il s'est assis en face de moi et m'a toisée du regard.

Moi : Allez, montrez moi.

Il m'a regardée en fronçant les sourcils et a sorti une feuille de son dossier. Il était dépassé car ça l'énervait que je nie tout, en gardant mon calme.

Enquêteur : Êtes-vous consciente que vous alourdissez votre peine en réfutant votre culpabilité ?

Moi : J'aurai aucune peine car j'ai rien à voir avec cette affaire.

Il m'a lancée un regard noir et a lu ce qui était écrit sur sa feuille. Je crois qu'il m'aurait déjà étranglée si personne nous surveillait derrière la vitre teintée.

Enquêteur : D'après ce qui a été rapporté, vous entreteniez une relation amoureuse avec Rakim Mayers.

Moi : Plus maintenant. J'ai plus entendu parler de lui depuis notre rupture.

Enquêteur : Et pourrais-je savoir quel est le motif de cette rupture ?

Ça serait une mauvaise idée de lui dire que c'est parce qu'Asap m'a balancée. Donc j'ai sorti l'excuse la plus simple.

Moi : C'est à cause de son infidélité.

Enquêteur : Vraiment ?

Moi : Eh oui, on n'arrive pas toutes à supporter l'infidélité des hommes.

Enquêteur : Et on n'arrive pas tous à croire aux mensonges des femmes.

Moi : Quoi ?

Enquêteur : Je sais bien que ce n'est pas le motif de votre séparation. Et vous le savez aussi bien que moi.

Il m'a pas cru...C'est vraiment plus difficile de se défendre dans la vraie vie qu'à la télé à ce que je vois.

Moi : Alors quel est le motif ?

Il regarde sa feuille puis me répond, avec assurance.

Enquêteur : On dit que vous avez été enlevée par un certain gang. On dit que Rakim est responsable de votre enlèvement. On dit que que vous n'avez jamais digéré cette trahison. Et on dit aussi que vous étiez prise d'une volonté de vengeance extrême.

Moi : Qu'est-ce que vous entendez par "vengeance extrême" ?

Enquêteur : Hum...Peut-être bien l'assassinat de Rakim.

J'ai perdu toute ma sérénité et ai répliqué, en insistant bien sur chaque mot.

Moi : Je n'ai pas tué Rakim, d'accord ?

Enquêteur : Alors où est-il passé ?

Moi : Aucune idée. J'ai joué aucun rôle dans sa disparition donc allez plutôt interroger ses ennemis.

Enquêteur : Vous prétendez que Rakim a des ennemis ?

Moi : Beaucoup plus que vous ne le pensez.

Je fais une pause, sous son regard interrogateur, puis reprends en le fixant.

Moi : La richesse peut faire beaucoup de jaloux, sachez-le.

Il a plissé les yeux puis s'est levé et a quitté la salle. J'ai réussi à le mettre sur une fausse piste, enfin je crois.

À ma plus grande surprise, on m'a laissée partir quelques minutes après. August a été libéré en même temps que moi.

On venait d'arriver à l'accueil et on avait aperçu Omarion et Trevor qui parlaient ensemble.

Omarion : J'te jure il s'appelle Anthony mec !

Trevor : C'est pas ce que t'allais dire tout à l'heure.

Omarion : Ouais mais j'voulais l'appeler par son surnom pour l'embêter.

Trevor : Et c'est quoi son surnom ?

August s'est ramené dans la conversation et a répondu en toute tranquillité.

August : C'est Augustin mon surnom.

Ils se sont retournés et Trevor a regardé August avec outrance. Après Augusta, voici Augustin...

August : D'ailleurs je déteste qu'on m'appelle comme ça.

Trevor : Je comprends pourquoi.

Trevor fixait toujours August avec choc donc j'ai pris la parole pour arrêter ce moment gênant.

Moi : Bon on y va ?

Trevor : Ouais.

August est parti quelque part avec Omarion et je suis rentrée à Augusta avec Trevor. Il m'a même pas adressée un seul mot pendant le trajet. Il devait sans doute m'en vouloir.

J'ai quand même eu de la chance de m'en être sortie. Je suis pas fière de mes mensonges, mais c'était ça ou la prison.

On venait tout juste de rentrer à la maison lorsque Trevor a brisé le silence, en s'écriant.

Trevor : T'as fait quoi à Asap ?!

Moi : J'ai rien fait !

Trevor : Arrête t'as déjà assez menti comme ça ! Dis moi la vérité.

J'ai lâché un souffle et lui ai dit la vérité, en mentant sur certaines choses évidemment.

Moi : J'avais envie de faire payer Asap pour ce qu'il m'a fait. Donc quand Anthony m'a dit qu'il l'a retrouvé, je suis allée lui régler son compte.

Trevor : En lui faisant quoi ?

Moi : On l'a vu dans une baignoire remplie de crustacés, sans savoir comment il est arrivé là. Il faisait que crier parce qu'il avait peur. Et j'ai...

Trevor : T'as fait quoi ?

Moi : J'ai coupé ses cheveux.

Trevor : T'es sérieuse là ?!

Moi : Oui j'suis désolée, j'avais envie de-

Trevor : Attends ! On t'a emprisonnée alors que t'as juste coupé ses cheveux ?

Ça m'arrange qu'il voit les choses ainsi. Je pouvais quand même pas lui dire qu'August a envoyé Asap au centre de Floyd après tout.

Moi : Exactement ! J'ai seulement coupé ses cheveux et on m'accuse de sa disparition.

Trevor : Waouh...

Il avait l'air grave choqué mais je sais qu'il me croyait. En plus c'est pas comme si on l'avait tué, on l'a juste envoyé chez Floyd quoi.

Trevor : C'est la faute de ton Anthony tout ça.

Moi : Mais non !

Trevor : Si ! C'est lui qui t'a dit qu'il a trouvé Asap non ?

Moi : Oui mais-

Trevor : Cherche pas d'excuse, c'est lui qui a failli te mettre dans la merde.

Moi : Bon d'accord mais c'était pas méchant !En plus c'est grâce à lui qu'on m'a libérée j'te signale.

Trevor : Comment ça c'est grâce à lui ?

J'ai failli lui dire que c'est parce qu'August est un chef de gang très influent. J'allais faire la pire bêtise de ma vie.

Moi : Euh c'est parce que...Il m'a défendue quand on l'a interrogé.

Trevor : Pourquoi j'ai l'impression que tu mens ?

Moi : Mais c'est vrai !

Trevor : Peut-être, mais je lui fais pas confiance.

Moi : Pourquoi ?

Trevor : C'est un mec mêlé à des affaires, ça se voit.

Et voilà, Trevor commence à avoir des doutes sur August. Il risque de tout découvrir pour August et il faut que je lui en empêche.

Moi : Non, il fait rien de malhonnête.

Trevor : Et comment il fait pour acheter toutes ses belles voitures alors ?

Moi : Il fait comme toi tu le faisais à Atlanta.

Trevor : En gros tu sors avec un vendeur de drogue ?

Franchement j'imagine même pas comment il serait s'il savait qu'August fait bien pire que vendre de la drogue.

Moi : Oh mais c'est rien, je le remets doucement dans le bon chemin.

Trevor : J'en ai pas l'impression...

Sur ces mots, il est allé dans sa chambre. Il a des doutes maintenant, ça s'annonce problématique...

Quelques jours après, j'avais fait une réunion de crise avec August. On était samedi et on mangeait à la pizzeria. Je parlais plus que je ne mangeais.

Moi : Il sera au courant de tout et ça va briser notre couple ! Tu te rends compte ?

August : T'abuses, il sera rien de tout ça.

Moi : Bien sûr que si ! Faut que tu fasses quelque chose !

August : Faire quoi ?

J'avais une brillante idée pour qu'il n'y ait plus aucun problème. Ça n'allait pas lui plaire du tout mais c'était la seule solution.

Moi : Il faut que tu-

J'ai pas pu finir ma phrase car des coups de feu ont été tirés vers nous, plus précisément vers moi. Trois balles m'ont frôlée. J'ai vu ma vie défiler.

Moi : August c'était quoi ça ?!

August : Young Thug...

À suivre...