Moi : Attends tu peux m'expliquer pourquoi j'suis en chemise de nuit ?!!

Alsina : J'ai trouvé ça dans l'armoire donc j'te l'ai mis c'est simple.

Il a dit ça comme si c'était normal. Alors que moi, ça m'inquiétait.

Moi : Donc tu m'as déshabillée c'est ça ?!

Alsina : Bah t'allais pas dormir en jean donc ouais on va dire ça.

J'arrive pas à expliquer à quel point j'étais outrée et gênée par la situation.

Alsina : Détends toi j'ai rien vu.

J'ai soufflé de soulagement. C'est dans ces moments là que je réalise que c'est vital de porter des sous-vêtements.

Moi : Ah j'suis rassurée là.

Alsina : Mais après tu sais j'ai quand même vu-

Moi : Non t'as rien vu d'accord ?!

Il lâche un petit rire.

Alsina : J'rigole j'ai rien vu.

Il se lève et enfile ses baskets. Mais j'avais toujours des doutes sur ce qu'il y a eu hier nuit.

Moi : Mais rassure moi, il s'est rien passé hier ?

Alsina : Mais qu'est-ce qui aurait pu se passer même ?

Moi : J'sais pas c'était juste une question.

Il continuait à mettre ses chaussures lorsqu'il s'est soudainement arrêté et m'a regardée avec outrance. Je crois qu'il venait de comprendre ce que j'insinuais.

Alsina : Attends t'as vraiment cru que j'allais coucher avec une fille bourrée moi ?!

Moi : J'ai pas dit ça. 

Alsina : Ouais mais tu l'as pensé.

Moi : Mais non t'inquiète je sais que t'es un mec...

Alsina : Un mec comment ?

Moi : Un mec...fiable.

Il a rigolé. Lui-même il sait que c'est faux.

Alsina : Là par contre je sais que tu le penses pas.

Moi : T'es pas bête.

Alsina : J'suis pas comme toi normal.

Moi : Pourtant j'ai-

Alsina : Me reparle pas du fait que t'as trouvé Meek c'est bon j'ai compris.

Moi : C'est bien tu progresses.

Je m'assois sur le lit pendant qu'il continue à se préparer.

Moi : Tu vas où ?

Alsina : On part et j'te ramène chez Floyd.

Moi : Non pas tout de suite !

Alsina : Écoute on peut pas rester plus longtemps ici.

Moi : Et pourquoi ça ?

Alsina : Parce que c'est pas toi qui payes cette putain de chambre.

J'ai éclaté de rire. C'est vraiment un radin ce gars en fait.

Moi : Je croyais que c'était pas si cher que ça "pour toi".

Alsina : Ouais mais je dépense pas mon argent dans des trucs inutiles comme ça.

Moi : Et tu le dépenses dans quoi alors ?

Alsina : Dans l'armement et dans la marijuana.

Moi : Et la marijuana c'est quelque chose d'utile peut-être ?

Alsina : Si t'en as marre d'entendre les gens te casser les couilles, ouais c'est utile.

Moi : Si tu le dis.

Je sors du lit puis vais prendre une douche dans la salle de bain bien équipée qui était à notre disposition.

Après avoir fini de me préparer, je suis revenue dans la chambre. Il était assis sur le lit et paraissait un peu préoccupé.

Moi : Ça va pas ?

Alsina : Si.

Quelque chose me disait qu'il était tourmenté par la venue improbable de sa mère hier soir.

Je m'assois à côté de lui.

Moi : Tu penses à ta mère ?

Alsina : J'en ai rien à foutre d'elle.

Moi : Mais dis pas ça c'est quand même ta mère.

Alsina : J'la considère pas comme une mère.

Moi : Mais qu'est-ce qu'elle t'a fait pour que tu la méprises autant ?

Il pose ses coudes sur ses genoux et met ses mains sur son front.

Alsina : J'ai pas envie d'en parler.

Moi : D'accord je comprends.

Il a un lourd passé derrière lui et ça se voit. Et je pense que c'est à cause de ça que lui et son frère ont fini dans ces trucs de gang.

Je voyais qu'il avait pas le moral donc j'ai changé de sujet.

Moi : Sinon j'ai fait quoi hier soir quand j'étais bourrée ?

Il a enlevé ses mains de sa tête et a esquissé un léger sourire. J'aime trop le voir sourire.

Alsina : T'as parlé d'Asap.

Moi : J'ai dit quoi sur lui ?

Alsina : T'as dit que tu voulais le retrouver, le torturer, lui couper ses cheveux, le brûler vif, danser la zumba sur sa tombe et revendre ses cheveux pour en faire des perruques.

Moi : Quoi ?!

Alsina : Moi non plus j'étais pas prêt à t'entendre dire tout ça mais c'était drôle un peu.

J'étais vraiment bouche bée là. C'est pas possible que j'ai dit toutes ces conneries quand même.

Alsina : Alors comme ça tu veux tuer Asap ?

Moi : Non je le pensais pas !

Alsina : Pourtant c'est toujours sous l'effet de l'alcool que la vérité sort.

Le pire c'est qu'il a raison. Il faut vraiment que je me remette en question là.

Moi : ...

Alsina : Allez si tu veux le tuer assume. J'te fournis même les armes dont t'auras besoin.

Moi : Non je m'amuse pas à tuer les gens moi.

Il hausse les épaules.

Alsina : Comme tu veux.

Moi : Et d'ailleurs en parlant de tuer, t'as fait quoi au gars d'hier ?

Alsina : Le gars que tu regardais un peu trop là ?

Moi : Ah t'es jaloux ?

Alsina : Même pas un peu.

Moi : Mouais. Alors tu l'as tué ?

Alsina : Non.

Sa réponse m'a surprise. J'aurai parié n'importe quoi qu'il l'avait tué de sang froid.

Moi : Pourquoi ?

Alsina : Parce qu'il a une famille donc ça serait pas cool.

Moi : Mais t'en as rien à foutre de savoir s'il a une famille ou pas donc dis moi la vérité.

Alsina : Bah non j'suis sérieux.

Moi : Non c'est faux.

Alsina : Alors c'est quoi la vérité ?

Moi : La vérité c'est que tu savais qu'on échangerait plus aucun bisou si tu l'avais tué.

Alsina : Mais j'm'en fous de ça moi.

Moi : Hum j'parle peu.

Moi j'dis, il l'a pas tué parce que le gars a été plus vif que lui. Mais ça, il le reconnaîtra jamais.

Un quart d'heure après, on nous a apporté notre petit-déjeuner et il était délicieux.

Après ça, je le suppliais pour qu'on reste plus longtemps dans la ville.

Moi : On est dans une superbe ville donc pourquoi pas en profiter au lieu de rentrer maintenant ?

Alsina : Parce que j'veux pas en profiter.

Moi : Et si j'veux en profiter moi ?

Alsina : C'est ton problème mais perso on rentre.

Je m'approche de lui et passe mes mains autour de son cou.

Moi : Allez s'te plaît.

Il me fixait dans les yeux et semblait réfléchir à sa réponse. Puis il a cédé.

Alsina : Faudrait que j'te dise non plus souvent.

Moi : T'y arriveras pas j'suis trop charismatique.

Alsina : Non t'es juste une manipulatrice.

Moi : Bon, interprète ça comme tu veux.

On a quitté l'hôtel et on est allés au centre commercial le plus proche.

Ça faisait maintenant une heure et demie qu'on était au centre commercial. On mangeait des churros au nutella. J'étais aux anges là.

Alsina : En vrai t'es pas si malheureuse que ça toi.

Moi : Comment ça ?

Alsina : Au début t'étais désespérée parce qu'on t'avait enlevée mais maintenant on dirait que tu kiffes cette vie.

Je voulais pas le reconnaître mais j'ai bien peur qu'il ait raison. Désormais je vis dans un quartier sécurisé, je suis entourée de personnes sympas, je mange de la nourriture potable et j'ai trouvé largement mieux qu'Asap. Y'a beaucoup d'avantages quand même.

Moi : C'est vrai mais je serai jamais totalement heureuse.

Alsina : À cause de l'absence de ton frère j'imagine.

Moi : Voilà.

Alsina : Tu finiras par t'y faire.

Moi : Ça se voit que t'as jamais été séparé de ton frère toi.

Alsina : J'ai été séparé du mien à jamais donc c'est pas toi qui vas m'apprendre quoi que ce soit.

Mince, c'est que maintenant que je me rappelle du fait que son frère a été tué.

Moi : Ah désolée j'avais oublié.

Il n'a rien répliqué et j'ai vite compris que je l'avais un peu mis sur les nerfs. Mais ça s'est arrangé quelques minutes après.

Quelques heures après, on était revenu en Nouvelle Orléans et on venait tout juste de rentrer au centre de Floyd.

Floyd arrive jusqu'à nous et nous lance un regard suspect.

Floyd : Pourquoi vous êtes pas rentrés hier nuit ?

À suivre...