MEI :

Je rentre par la porte de derrière qui mène à la cuisine et je vois le téléphone de ma mère posé en évidence sur le plan de travail mais je ne la vois pas. Je me dépêche de monter les escaliers avec les chiens pour m'enfermer dans ma chambre, en soufflant.

« Mei, tu es rentrée ? » S'écrie ma mère d'en bas.

« Oui ! Je suis dans ma chambre. Je suis en train de réviser ! » Dis-je en stressant.

« D'accord ! Révise bien alors » Je souffle car je n'entends pas ses pas dans les escaliers.

Je décide de prendre les chiens et je commence à les laver dans ma baignoire. Ma chambre étant directement reliée à ma salle de bain personnelle, je sais que personne ne pourra me voir, et sûrement pas ma mère.

J'essaie de ne pas rigoler en les voyant avec ces têtes de rat mais c'est plus fort que moi, je me tape des fou rires. Les chiens me regardent encore plus perdus qu'avant, ce qui ne fait qu'accentuer mon rire. J'espère que ma mère est dehors car si elle m'entends rigoler comme ça, elle va se demander si je ne suis pas folle...

« Vous êtes fou de vous secouer comme ça, bande de petits rats ? » Je souris encore plus en voyant leur queue bouger dans tous les sens, pour me montrer qu'ils sont heureux. 

Je sors mes deux petits bébés de la baignoire et je commence à les sécher avec des serviettes et mon sèche-cheveux. Après avoir ça, je commence à couper leur griffes et leur poils au-dessus d'une serviette usagée. J'ai fait trois mois de stage en animalerie et bien finalement, ils me servent à quelque chose.

« Mon dieu, vous êtes magnifiques ! » M'écriais-je, heureuse de leur transformation.

Ils se couchent sur mon lit et je m'installe en face de mon bureau. Je dois trouver un bon hôtel pour que Jay réussisse à refaire sa vie. J'espère réellement qu'après ces trois mois, il réussira à s'en sortir seul.

Je navigue sur plusieurs sites et après plus d'une heure de recherche, une annonce attire mon attention : 'Hôtel 4 étoiles avec piscine qui accepte les chiens et les longs séjours'. L'hôtel se situe à quelques mètres de l'entreprise de mon père alors il pourra s'y rendre à pied.

Contre toute attente, la chambre d'hôtel n'est pas hors de prix. Je recherche sur le site le numéro de téléphone et je me décide d'appeler. Au bout de quelques sonneries, une personne décroche.

« Bonjour 'Hôtel Bine', que puis-je faire pour vous ? » Répondit un homme d'un certain âge.

« Bonjour, monsieur. Je suis tombé sur votre annonce, auriez-vous encore des chambres à louer ? » Demandais-je.

« Oui, c'est pour vous ? » Demande-t-il.

« Non, c'est pour un ami. Je voudrai louer pour trois mois » Commençais-je.

« Très bien, venez à l'adresse de l'hôtel. Je ne serai pas là mais mon fils réglera tout avec vous » Je souffle, soulagée.

« Très bien. J'arrive d'ici un quart d'heure ! » Dis-je enthousiaste.

« Je le préviens » J'acquiesce avant de raccrocher.

Je monte dans ma fidèle Lamborghini avec les chiens. Je ne compte même plus le nombre de voiture que mes parents m'offrent, croyant pouvoir m'acheter avec ça. Je me rappelle de mes années au collège et au lycée, on me traitait de 'gosse de riche', de 'fille à papa' ou encore de 'petite peste pourrie gâtée'. Pourtant, j'essayais juste d'aider les personnes dans le besoin mais les enfants étaient aveuglés par leur jalousie.

J'ai fait plusieurs stages pour me payer ce que je voulais. Et ce n'est pas le statut de mes parents qui m'a fait réussir mes années au collège ou au lycée, c'est juste ma détermination à travailler dans la justice, même si d'après mon père, je devrais travailler dans son entreprise. Enfin bon, son choix n'est pas encore définitif, il peut se tourner vers mon frère aîné, à qui l'entreprise revient de droit, si seulement celui-ci le voulait...

J'arrive rapidement devant l'hôtel et je me gare sur le petit parking. Je rentre dans l'hôtel et je me dirige vers une salle un peu reculé où est inscrit sur une plaque de bronze 'accueil'. Je toque à la porte et un garçon de mon âge m'ouvre celle-ci avant de me laisser passer.

« Enchantée, je m'appelle Mei Gosling » Dis-je en rougissant alors que son regard me dévisage de haut en bas.

Un sourire en coin apparaît au coin de sa bouche, me faisant froncer les sourcils.

« Enchanté, Jace Grimm. Tu es baby-sitter, non ? » Dit-il alors que je suis choquée par la façon dont il me parle.

« J'aimerais bien que vous me vouvoyez. Nous ne sommes pas amis, en fait » Dis-je en haussant un sourcil alors qu'il ne veut toujours pas lâcher ma main.

« Ce connard n'a pas tort. T'es sacrèment bonne » Dit-il sans gêne.

Mon expression change immédiatement, traduisant — probablement ma colère.

« Je vous demande pardon ? » Dis-je agacée et dégoûtée.

« Rien. Donc, tu peux t'installer pour finir au plus vite de remplir ces papiers » Je n'en reviens pas, comment peut-il changer de discussion aussi rapidement ?

Je m'installe sur la chaise et il s'assoit en face de moi. Il me scrute de haut en bas et ça m'irrite profondément. Je repense aux paroles d'Erin et celle-ci n'a pas tort : certains garçons sont vraiment exaspérants.

« J'ai la chambre numéro 108, c'est bon ? » Je hoche la tête en le laissant poursuivre « Tu veux le louer pour combien de temps ? » Dit-il sans me quitter du regard une seule seconde.

« Trois mois » Il respire lourdement.

Son côté mauvais garçon gâche tout sur lui.

« Ça doit être un bon ami » Crache-t-il « Tu dois remplir cette fiche et la signer. Je vais la photocopier et je te donnerai un exemplaire » Je prends la feuille puis je signe rapidement sans le quitter du regard.

« Je ne vois pas pourquoi ça vous intéresse de savoir ça. J'ai le droit de dépanner mon ami » Il rit à ma phrase jusqu'à se tordre en deux.

« Cet air de fille raide et méchante ne te vas pas du tout » Il rit de plus belle « Comme ça tu me fais penser à toutes les putes que je côtoies » Je me lève de ma chaise.

« Comment osez-vous me parler de la sorte ! J'ai vraiment l'air d'être une pute ? Espèce de sal- » Je grimace en m'arrêtant net dans ma phrase car je sais que je vais m'emporter.

Il contracte la mâchoire.

« Tu me dois $35 par jour donc 3185$ pour trois mois » Dit-il tandis que j'ouvre mon sac pour y sortir un chèque « Il peut déjà venir à l'hôtel, ce soir. Voilà les clefs » Dit-il en me les tendant alors que je me lève de la chaise pour partir.

Cependant, il décide de ne pas vouloir me lâcher tout de suite puisqu'il m'attrape par le poignet en se rapprochant de moi comme un prédateur. Mes jambes commencent à trembler et je ne sais pas comment réagir. Il me coince entre lui et le mur en posant sa main juste à côté de ma tête.

« Petite pétasse, ne me parles plus jamais comme ça » Il dit alors que mon corps se réveille soudainement. Je lance mon genou dans ses parties intimes et il se tord en deux donc j'en profite pour prendre la feuille et filer « PÉTASSE, REVIENS ICI ! JE VAIS TE RETROUVER, TU M'ENTENDS ? » Hurle-t-il alors que je cours hors de l'hôtel.

Je me dirige vers l'entreprise de mon père en essayant de calmer mon rythme cardiaque. Je vois Jay assis sur un banc et je m'arrête à sa hauteur. Celui-ci relève la tête et monte dans ma voiture.

« Comment ça s'est passé ? » Lui demandais-je stressée en espérant que mon père est était clément.

« Je ne te remercierai jamais assez, Mei et ton père non plus ! Nous avons parlé et celui-ci a réussi à me trouver un poste dans les bureaux ! » Il me sourit et je souris aussi, je remercierai mon père plus tard.

« C'est génial ! En faite, je t'ai trouvé un appartement et j'ai fait une petite beauté à tes animaux. Ce sont de tout nouveaux Snowbell et Snoopy ! » Dis-je en les pointant du doigt et en m'arrêtant devant l'hôtel.

Je me tourne vers Luke en souriant.

« Merci infinement, Mei ! » Dit-il heureux.

« De rien ! Voilà, c'est ici que tu vas habiter pendant trois mois » Dis-je en lui montrant la façade de l'hôtel.

Jay caresse ses chiens avant de les prendre avec lui pour sortir de la voiture. J'abaisse mon carreau pour le voir et pour pouvoir lui parler avant de le lâcher.

« Nous avons un nouveau départ, une nouvelle chance dans la vie » Il s'arrête quelques secondes « Tout le monde à le droit à une nouvelle chance, surtout toi ! » Il dit en me souriant.

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« Quand on découvre le caractère de Jace »

En média : Les chiens de Jay 🐶

1485 mots

- Eli