Chapitre 48 - Stairway to Heaven
Soutenue par l'épaule bienveillante de Piaget, Miracle traversa la place. Devant, Jocelyn portait Moniyah inconsciente sur ses épaules comme un sac, recouverte du poncho qu'il avait finalement consenti à lui donner. Ils slalomèrent entre des piles de djabels abattus, des soldats de la brigade qui les saluèrent d'un hochement de tête, des citoyens et femmes de Pribam assis à même le sol dans leurs vêtements détrempés par la pluie battante et le regard dans le vague, des enfants errants qui pleuraient, criaient et serraient la main d'un adulte ou d'autres petits, ou parfois gardaient simplement contre leur cœur une poupée ou une peluche à moitié brûlée ou déchirée. À mesure qu'ils approchaient de la façade gothique de la cathédrale, la foule se fit plus compacte et bientôt Jocelyn dut jouer des épaules pour se frayer un passage.
« Mais barrez-vous de mon chemin ! » jura-t-il en français en bousculant des civils pour franchir la barricade formée par les camions du convoi garés en rang serré.
Alors qu'ils emboitaient le pas du Caporal et franchissaient les lourdes portes en bois massif, Piaget souffla à l'oreille de Miracle : « Il faut nous sortir de ce pétrin sans tarder. Il y a des civils qui comptent sur nous à la base Chimère.
— Pas la peine de me le rappeler, rétorqua Miracle. il faudrait commencer par convaincre ceux-ci de nous suivre. »
Sa voix s'étouffa dans sa gorge quand elle aperçut l'intérieur de l'édifice. Des gravats jonchaient le sol de pierre et les bancs avaient été brisés, ou bien éparpillés par quelque violent et brusque mouvement de foule. Les pavés luisaient de l'eau qui s'écoulait directement depuis le ciel. Des cadavres à moitié ensevelis gisaient dans l'indifférence la plus absolue. Dans la partie de la nef encore abritée de la pluie battante, les blessés étaient allongés à même le sol, en rangs ordonnés. Certains grelotaient sous leur couverture, d'autres avaient le visage recouvert de ce tissu changé en linceul mortuaire. Les valides, hommes et les femmes de tous âges, se tenaient sur place et ondulaient d'un pied sur l'autre dans une sorte de stupeur collective. Un concert continu de lamentations, de pleurs et de cris de détresse jouait entre les colonnades et s'échappait vers les lourd nuages. Les gouttes qui s'abattaient dans la cathédrale répondaient comme autant de larmes à la douleur du peuple de Pribam.
Quelques silhouettes s'affairaient d'un corps à l'autre, d'une souffrance à une blessure, à un traumatisme, encore et encore. La jeune Chasseresse Nadeje releva les yeux vers Miracle quand elle passa dans l'allée. Sous sa mèche châtain en désordre, ses yeux fatigués brillaient encore avec une énergie proche, ou bien peut-être au-delà, du désespoir. Une rage futile qui refusait de s'éteindre, de capituler devant l'absurdité de son sort, de plier face à la misère de son peuple.
Les autres Chasseurs circulaient parmi les blessés, offrant un peu de pain ou de la soupe. Lukas se tenait sur le côté, à l'extrémité du transept, et organisait la distribution. Tout absorbé à sa tâche sans fin, il ne remarqua même pas l'arrivée de Miracle. Jocelyn avança jusque devant le chœur et déposa Moniyah au pied des marches de l'autel où il restait une place.
Marika était là, en intense conversation avec un homme d'un âge certain, habillé de noir et d'un large col blanc. Elle s'excusa auprès de son interlocuteur pour rejoindre Miracle, qui venait de s'accroupir au côté de sa compagne inconsciente. La cheffe de l'Ordre ne dit pas un mot mais posa deux doigts sur le cou de Moniyah.
« Elle vivra. » conclut-elle avec une main de réconfort sur le bras de Miracle. Comme la sorcière demeurait silencieuse sous son masque, elle insista. « Ton amie est hors de danger. Tu dois te concentrer sur notre survie à tous.
— Non, répliqua la sorcière. J'ai encore une amie à sauver. Où est-ce que je pourrais avoir un peu de tranquillité ? »
Marika la précéda par la travée latérale et leur fraya un chemin à travers la foule vers l'arrière de l'autel majeur où se trouvait la chapelle. D'un infime signe de sa part, deux Chasseurs se présentèrent et selon ses instructions éloignèrent les enfants et les veuves qui y priaient. Miracle s'avança vers le fond, poussa le porte-bougies en fer forgé pour accéder au mur de pierre et y posa la carte. L'esquisse avait été produite par un maître dans son art, elle avait la particularité de ne pas s'effacer après usage.
L'image du saurien dans son costume d'apparat se fondit avec les pierres et les couleurs se mélangèrent pour se recomposer. La silhouette devint humaine, la peau aussi grise que le mur. Le paysage derrière elle était à l'envers avec le ciel noir en bas et le sol loin, très loin vers le haut. Raemone était suspendue par un pied et luttait vainement pour se libérer, sachant pourtant que si elle échappait à la griffe qui lui serrait la cheville, elle chuterait vers un mort certaine plusieurs centaines de mètres plus bas.
Quand elle perçut la présence de Miracle, le doppelgänger couina et se tortilla avec d'autant plus de véhémence, si bien que son pied s'échappa de sa botte. La ligne d'horizon se mit à tournoyer, le sol gris et ses toitures ocres se rapprochaient. Miracle se pencha, tendit la main et agrippa ce qu'elle put. Elle tira de toutes ses forces.
Le poids de Raemone lui tomba dessus et la fit tomber en arrière. Elle se prit son coude en pleine figure, si bien que son masque fut arraché avant qu'elle n'ait le temps de le retenir.
« Putain, je crois que me suis pissé dessus ! » lâcha son double couché sur elle. De soulagement, à bout de nerfs et de souffle, elles éclatèrent de rire ensemble, l'une et son reflet imparfait enlacées sur le sol de la chapelle. « Ne me demande plus jamais un truc pareil ! continua Raemone.
— čarodějnictví ! les interrompit un cri depuis le maître autel. Sorcellerie ! » répéta la voix rocailleuse d'un vieil homme en habit noir solennel. Avant que quiconque put l'en empêcher, l'ecclésiastique que Miracle avait vu plus tôt en conversation avec Marika descendit de l'autel vers la chapelle et saisit les deux versions de la sorcière des cendres par les cheveux à la base de la nuque. Marika protesta, cependant aucun des deux Chasseurs qui assistaient à la scène n'osa s'interposer. Miracle était à bout de forces, Raemone paraissait encore secouée par son expérience et n'avait de toute façon jamais guère possédé de puissance musculaire, si bien que le prêtre furieux et galvanisé par sa ferveur n'eut aucun mal à les traîner jusqu'au milieu du chœur, à la vue de tous.
« Sorcellerie ! » cria-t-il à nouveau en direction de la congrégation. Tous les regards se tournèrent vers Miracle et sa poitrine se pétrifia. Elle peinait à respirer sous les lourds regards accusateurs des rescapés. « Voilà la cause de nos tourments ! Ces créatures sont venues parmi nous pour attirer le malheur. Par leur faute, nous allons devoir expier nos crimes. Nous allons commencer par...
— Ça suffit ! » rugit une voix puissante et plus autoritaire encore que celle du prêtre. Marika se dressa face à lui et le défia du regard. « Vous n'avez aucune idée de ce que ces jeunes femmes ont accompli pour nous aider. Tant que je serai Maîtresse de l'Ordre des Chasseurs, personne ne lèvera la main sur elles. Je vous ordonne de les lâcher, maintenant ! »
L'homme d'église desserra sa prise sur les nuques de ses captives et baissa les yeux. Sa défaite fut de courte durée, il entonna un chant qu'il psalmodia comme une supplique à ses divinités et brandit un objet en or, symbole de sa foi, un triangle au sein duquel se croisaient trois rameaux. L'assistance reprit le chant et bientôt toute la nef résonna de ces paroles. Le langage était si archaïque que Miracle, qui parlait pourtant couramment le tchèque, n'en comprit pas le sens. Marika lui attrapa le bras et l'entraîna avec Raemone vers le calme relatif de la chapelle. Personne ne fit mine de les y suivre.
« Merci, fit simplement Miracle à la Maîtresse. J'ai cru qu'ils allaient nous lyncher.
— C'était sans doute l'intention du pasteur Vesely. Il croit encore qu'un mal est à l'œuvre dans sa congrégation et qu'il reste un espoir de voir l'aube se lever si la communauté expie ses fautes envers les Trois. Je ne sais pas si je pourrai l'arrêter longtemps.
— Vous ne croyez plus pouvoir empêcher la destruction de ce monde ?
— Peu avant ton retour, le grand dragon blanc est descendu sur cette cathédrale. Il a éventré le toit puis des hordes de djabels nous ont assaillis. Au moment où tout semblait perdu, le dragon s'est soudain envolé vers la ville basse.
— Grâce à votre serviteur, se vanta Raemone.
— Nous avons eu notre deuxième chance, continua Marika. Il faut la saisir avant qu'ils ne reviennent nous exterminer jusqu'au dernier.
— À ce sujet, intervint de nouveau le double de Miracle, vous devriez regarder par là-bas. »
Dans l'alignement de la cathédrale, on voyait au-dehors par le trou béant du toit défoncé. Le ciel était devenu noir comme de l'encre, hormis un fin ruban d'ivoire qui traversait toute la voûte céleste. Au firmament, juste à côté de la pleine lune apparaissait un cercle blanc de la même taille. De l'une s'écoulait une lumière laiteuse tandis que l'autre se remplissait. À y regarder de plus près, ce deuxième astre nocturne avait une forme moins régulière que l'original, quelque peu déformée. Comme un œuf.
« Voilà ce dont elle parlait. » balbutia Raemone qui n'en croyait pas ses yeux. Miracle dut la secouer pour qu'elle parvienne à s'expliquer. « Elle n'a pas mis très longtemps à comprendre que je n'étais pas toi, raconta le change-forme, mais elle m'a quand même poursuivie et finalement elle m'a attrapée. Oh, elle était furieuse du petit tour que nous lui avons joué, j'ai bien cru qu'elle allait me croquer sur place, sauf que non. Elle s'est calmée et m'a emportée dans les airs pour que j'assiste à son triomphe. Elle disait qu'ensuite je n'essaierais plus jamais de la trahir, qu'au contraire je serais fière de la servir. J'ai pensé qu'elle nous emmenait ici pour attaquer les derniers habitants de la ville, je l'ai traitée de lâche et de monstre pour oser s'en prendre à toute une foule d'innocents. Elle m'a répondu que bien assez de gens étaient morts, que la flamme de ce monde s'était suffisamment affaiblie. L'heure était venue...
— Et quoi ensuite ?
— Ensuite, tu m'as sortie de ses griffes ! »
Marika et Miracle échangèrent un regard qui traduisit l'urgence de la situation. « De quoi as-tu besoin ? demanda la Maîtresse de l'Ordre.
— D'un peu de calme dans la chapelle. Ensuite, il faudra y mener tous ceux qui voudront bien nous suivre. »
Raemone récupéra sa flûte et partit relayer des consignes au Commandant Piaget. Le grand départ avait sonné.
Miracle battit en retraite vers la chapelle, escortée par les deux Chasseurs désignés par Marika pour assurer sa protection. Elle s'agenouilla et ouvrit son carnet d'esquisses. Le combat sur le parvis l'avait laissée dans un état proche de l'épuisement physique et psychique. L'escapade par la chambre de Nyx pour délivrer Raemone n'avait pas non plus été une partie de plaisir. Elle ne se souvenait plus de la dernière fois où elle avait mangé et dormi, certainement sur les rives du Tartare avec Moniyah. Tant d'évènements s'étaient déroulés depuis. Elle n'avait pas le droit de flancher maintenant, pourtant elle sentait son cœur battre fébrilement sa poitrine comme si elle avait franchi des centaines d'obstacles, et qu'il lui restait encore un marathon à courir. Elle prépara son esprit à l'idée que sa volonté allait devoir la porter bien au-delà des limites de ce que pouvait supporter son corps. Sans y réfléchir davantage, elle posa la main sur la page et le dessin qui y était tracé.
Les souvenirs lui revinrent des moments où elle avait réalisé cette esquisse. Elle y avait conjuré les bons souvenirs qui lui restaient de cet endroit. Le calme qui régnait sous les frondaisons du grand arbre au centre du parc. Les chants d'oiseaux qui se répondaient à l'infini, de jour comme de nuit. Les formes géométriques des bâtiments blancs qui formaient comme des cubes imbriqués les uns dans les autres. L'époustouflante majesté du ciel où se poursuivaient Eros et Psyché, colorant la voûte de couleurs fantastiques. En l'occurrence à ce moment précis, jaune doré.
« Au rapport, soldat ! » lança Piaget dans le dos de Miracle.
Le portail avait épousé la forme du mur contre lequel s'appuyait Miracle. De sa main libre, elle fouilla dans sa poche et en tira son terminal et son précieux bloc de données. Elle confia Bub au Commandant, avec pour consigne de franchir le portail et d'aller se brancher sur le pigeonnier, ou plutôt la tour de communication du centre. Elle indiqua au militaire que son IA s'y rechargerait et déclencherait un protocole d'accueil et de prise en charge des nouveaux arrivants. Elle demanda aussi à ce que Moniyah soit emmenée sans attendre à la Bergerie, qu'elle dut clarifier comme centre médical. Le reste des militaires devrait s'occuper de fluidifier le passage des civils.
Elle prononça ces phrases tandis qu'elle mobilisait toute sa concentration pour maintenir l'ouverture. Déjà, des perles de sueur coulaient à son front et un mal de tête lui vrillait les neurones. Le courage lui revint quand, conformément à ses instructions, Piaget et Jocelyn franchirent le passage et emmenèrent Moniyah en sûreté. Elle sentait le poids de dizaines, peut-être de centaines de paires d'yeux dans son dos. Le chant religieux ne s'était pas tu, néanmoins sa mélodie lui parvenait plus ténue. Les soldats passèrent à leur tour. Elle osa un coup d'œil derrière elle. Une marée humaine se tenait là, sans bouger. Personne n'osait dire un mot.
Son sang se glaça et sa poitrine se serra. Elle n'avait pas la force de les affronter, ni de leur faire un long discours. « Je n'ai rien à vous promettre, dit-elle aussi fort qu'elle le put. Pas de paradis, pas de message d'une force supérieure. Je ne suis qu'une fille ordinaire qui vous offre une porte de sortie. Je vous en supplie, ne gâchez pas vos vies inutilement. »
C'est alors qu'une série de notes aigües et entraînantes s'élevèrent par-dessus la lugubre litanie religieuse. Elle se répétèrent en boucle et prirent du volume, pourtant Miracle ne parvint pas à en deviner l'origine. Ce n'est que lorsqu'elle vit la silhouette grise, presque semblable à son image, qui jouait de la flûte, qu'elle comprit. Raemone dansait tout en jouant et une allée se forma sur son passage. Derrière elle, tout un cortège joyeux d'enfants se tenaient la main. Des adultes se joignirent à eux. Des mères inquiètes pour leur progéniture, des vieillards qui retrouvèrent soudainement leur première jeunesse, des blessés qui trouvèrent la force de se lever pour leur emboîter le pas. Raemone s'immobilisa à côté de Miracle, lui fit un clin d'œil complice et continua de jouer tandis que sa troupe franchissait gaiment le seuil vers Elysion. Parmi eux se trouvait Pavlina, la jeune femme que Miracle avait tirée des griffes des cultistes, ainsi que son fils. Elle caressa doucement le bras de Miracle puis passa à son tour. De plus en plus de gens rejoignaient la file, malgré les exhortations du Pasteur Vesely.
« N'y allez pas ! ordonnait-il à la foule. Vous allez damner votre âme ! Vous péririez dans les glaces éternelles de l'enfer ! »
Des cris de panique s'élevèrent alors depuis l'entrée de la cathédrale. Le mouvement de foule enfla comme une vague et bientôt les gens couraient, se précipitaient et se bousculaient. Derrière le maître autel, Miracle aperçut Marika en intense discussion avec Lukas et Nadeje. La Cheffe de l'Ordre remit entre les mains de son premier Disciple un lourd volume que Miracle reconnut comme le Manuel du Chasseur. Ce livre contenait toute l'histoire et les secrets de l'Ordre, l'essence même de son existence. Lukas reçut le volume et le tint de ses deux bras contre son torse, comme s'il pesait le poids d'une enclume. Il sauta ensuite vers la travée où il se perdit dans le flot humain.
Restées seules dans le chœur, Marika et sa fille se serrèrent l'une contre l'autre. La mère saisit son enfant par les épaules et lui dit des mots que Miracle ne put saisir. Nadeje secoua la tête et se mit à pleurer, mais Marika lui releva le menton et essuya ses joues. Leurs deux chevelures châtain se mêlèrent, l'une veinée d'argent, l'autre constellée de reflets dorés. Le visage de Marika, dur et marqué d'autant de cicatrices que de rides, s'adoucit un bref instant, avant de retrouver son air sévère. Avant que Nadeje n'ait le temps de réagir, la Chasseresse lui asséna un coup sur le côté de la tête et elle s'écroula inconsciente dans les bras de sa mère. Un Chasseur vint prendre le relais et recueillit la jeune adulte dans ses bras.
Marika se tourna alors vers Miracle et lui cria par-dessus le vacarme de la foule :
« Je te la confie, Miracle. Veille bien sur ma fille. » Puis elle salua de la main et se détourna vers l'entrée de la cathédrale.
« Non ! » hurla Miracle, en vain. Le Chasseur qui portait Nadeje franchit le portail. Le cœur de Miracle battait à se rompre, sa tête tournait à un tel point qu'elle ne sentait plus ses jambes. Elle luttait pour ne pas se faire emporter par la marée humaine qui se déversait autour d'elle. Mais dans la bousculade, elle venait de franchir le seuil magique. Elle prit plusieurs coups d'épaule, sa concentration flancha. Des cris des terreurs retentirent. Non ! Elle devait tenir encore. Elle se campa sur ses deux jambes, étendit les mains en direction de l'ouverture entre les mondes et laissa couler le Fluide. Les contours du portail s'embrasèrent d'une couleur cramoisie. Les paroles du pasteur retentissaient toujours de l'autre côté. « Vous vous engagez sur le chemin de la damnation ! ».
Une explosion retentit et le reste de la façade de Sainte Agnès s'écroula dans un nuage de poussière. Les gens continuaient d'affluer de plus belle. Combien en restait-il encore, piégés dans la nef ? Miracle manquait d'oxygène.
Tout au bout de la perspective de la cathédrale brisée, la forme ovoïde brillait dans le ciel. L'anneau blanc qui enserrait le ciel absorbait toute la lumière. Soudain, le ciel se fissura. La foule hurla et le contact se rompit. Il ne resta que le calme assourdissant du jardin Vermuelen, le chant des oiseaux, et le contact frais de l'herbe piétinée contre la joue de Miracle.
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