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Chapitre 47 - Hunter of Invisible Game

Raemone peinait à suivre la cadence imposée par Miracle. Pourtant, la sorcière des cendres trébuchait et glissait sur les pavés glissants, se rattrapait in extremis à un mur de pierre et prenait à peine le temps de pousser un juron avant de continuer sa course folle. Dans son esprit, les images de sa vision se superposaient avec celles, atrocement réelles, du massacre qui s'étalait à travers toutes les rues de Pribam. Immanquablement, le souffle vint à lui manquer et ses jambes se dérobèrent.

Elle s'étala de tout son long dans la boue détrempée et malodorante du caniveau. Raemone vint à son secours et l'aida à se relever. La change-forme saisit Miracle par les épaules et la poussa contre une façade à colombages, à l'abri du déluge sous l'avancée d'un toit.

« Hey, fit-elle d'un ton autoritaire qui ne lui ressemblait guère. Faut pas partir en courant sans avoir de plan. Là où j'ai grandi, ça équivaut à un ticket direct pour la mort. Crois-moi, j'en ai vu pas mal terminer comme ça.

- Mais justement ! hoqueta Miracle. Moniyah est partie devant. Si on ne l'arrête pas avant qu'elle n'arrive à la cathédrale, elle va... elle va...

- Tu dois d'abord te calmer. Respire avec moi. »

À force de paroles apaisantes, l'elfe noire calma les battements cardiaques erratiques de sa partenaire qui réussit à inspirer à fond. Le brouillard de son esprit s'éclaircit et lui permit d'accepter l'idée qu'en prenant une poignée de minutes de calme, elle gagnerait un temps précieux. Elle entreprit donc de raconter le plus succinctement possible à Raemone son rêve prémonitoire. Le rejeton du chaos ramena en arrière une mèche de ses cheveux blancs, renifla et prit un air inspiré.

« À mon avis, tu devrais complètement changer de point de vue. Bon, c'est pas que j'accorde beaucoup de crédit à ces machins de divination, mais admettons que tu aies effectivement vu l'avenir. Si tu te contentes de bêtement poursuivre Moniyah, tu arriveras juste à temps pour la voir se faire étriper par Nyx. Tu comprends ? Si tu continues d'agir comme prévu par ton rêve, tu aboutiras nécessairement au même résultat.

- Mais qu'est-ce que tu veux que je fasse d'autre ?! répliqua Miracle qui recommençait à paniquer.

- J'en sais rien ! Il doit bien y avoir un autre moyen d'empêcher que Moniyah et Nyx se rencontrent. »

Miracle ouvrit grand les yeux et secoua la pauvre Raemone comme un prunier, tandis qu'une révélation grandissait dans son cerveau. « Mais oui ! Il faudrait faire diversion pour attirer Nyx loin de la cathédrale, là où Moniyah ne la trouvera pas. Je vais utiliser autant d'éléments extérieurs à mon rêve que possible, le moindre facteur nouveau qui fera dévier... » Sa phrase s'interrompit au moment où lui vint une idée qu'elle n'osa pas exprimer.

« Quoi ? insista Raemone.

- Toi.

- Quoi, moi ?

- Je ne peux pas te demander ça.

- Attends, tu viens juste de me délivrer d'une éternité de torture dans la geôle privée de ma sadique de sœur. Je te dois bien un petit service. Allez, accouche.

- Dans ma vision, j'étais seule. Nyx ne sait pas que je t'ai libérée, elle ne soupçonnera pas que tu as pris ma place. »

Les yeux sombres de l'elfe noire se fendirent d'une pupille jaune verticale, tandis qu'une goutte froide coulait le long de sa joue grise jusque dans son cou. Raemone déglutit à la pensée de ce qui l'attendait. « Oh putain, je regrette déjà ce que je t'ai dit. »

Elles brisèrent une fenêtre et entrèrent dans la bâtisse pour mettre au point les préparatifs de leur plan. Dix minutes plus tard, deux versions de Miracle en ressortirent et se mirent en route, main dans la main, vers les faubourgs supérieurs de Pribam. Elles n'étaient pas semblables en tout point, loin s'en fallait, mais de toute façon la déesse de la Nuit souffrait de cécité et ne s'arrêterait pas aux apparences. En chemin, les deux Miracle échangèrent des paroles jusqu'à ce que leurs voix deviennent indiscernables l'une de l'autre. Une fois satisfaites de leur travail, elles repérèrent une échelle dans une cour et l'installèrent contre la gouttière d'une haute maison. Dans la rue, elles déplacèrent des bottes de foin détrempées par la pluie et en firent un firent un grand tas bien épais, juste sous l'angle du toit.

La première Miracle, armée de son long sabre dans le dos, inspira un grand coup et grimpa les barreaux jusqu'au toit de tuiles. Elle progressa jusqu'au faîtage, se campa fermement sur ses pieds et étudia le ciel. Les nuages bouillonnaient, le tonnerre grondait et des nappes de brume avalaient des quartiers entiers de la capitale. Des cris montaient entre les ruelles et détrompaient le calme apparent de ce tableau crépusculaire. Miracle serra la main sur sa poitrine, dans laquelle battait la chaude énergie du Joyau. Une énorme ombre à la forme allongée ondulait dans les nuées, bondissait d'une bâtisse à l'autre, s'élevait soudain puis s'abattait avec violence sur la ville, soulevant des nuages de poussière et des hurlements de terreur. Miracle tira sa lame de son fourreau et leva la pointe vers le ciel. Elle emplit ses poumons et cria de toutes ses forces.

« Nyx ! dont on dit qu'elle est une déesse,
Un grand dragon terrifiant destructeur
Malgré sa force ne me fait pas peur,
Je lui dis : Fille du Chaos, mes fesses !
Viens donc par ici essayer ma lame
Et nous verrons bien ce que vaut ta flamme.

Je t'attends ici même et te défie
Si tu as en toi le moindre courage
De batailler avec moi sous l'orage
Et par le fer prouver de nous deux qui
Mérite en ce jour fatal la victoire,
Le dragon blanc ou la sorcière noire.

Cherche plutôt un trou pour y ramper
Toi vermisseau et tes complots minables
Car l'ennemie qui aujourd'hui t'accable
Porte le nom de Miracle N'Kanté,
Tu vas payer la mort de mes parents
Et mon prix sera celui de ton sang. »

Depuis sa cachette, la deuxième Miracle qui observait se plaqua la main sur le visage et se demanda pourquoi il avait fallu absolument recourir au décasyllabe. Mais déjà les nuages s'agitaient tandis qu'un long et titanesque ruban fouettait la brume. Une tête allongée, grosse comme deux autobus, émergea du brouillard et descendit pour se positionner pile au-dessus de la frêle silhouette juchée sur son toit. Les larges pupilles laiteuses du monstre se braquèrent droit dans sa direction tandis que ses lèvres se retroussèrent pour découvrir deux interminables rangées de crocs longs comme des pieux. Le monstre huma l'atmosphère saturée d'ozone.

« C'est bien toi, Miracle ? »

L'intéressée interrompit sa diatribe incendiaire pour lui asséner une réplique assassine. « Ben ouais c'est moi, espèce de vieille taupe. Je suis venue pour te coller la raclée que tu mérites depuis longtemps. Est-ce que tu as des dernières paroles avant de crever ? »

Nyx poussa un soupir qui dissipa les dernières nappes de brouillard. Depuis son point d'observation dans la ruelle, Miracle numéro deux se tapit derrière son abri. « Ha, l'espèce humaine ! Toujours les mêmes erreurs. »

Sans autre forme de procès, l'immense bête ouvrit la gueule, enroula son corps derrière elle et planta ses griffes dans les structures d'autres maisons, prête à fondre telle un cobra sur sa proie. Perchée sur le toit, Miracle glapit et glissa le long de la pente vers le coin de la toiture. Elle se jeta dans le vide au moment où les énormes mâchoires se refermaient sur la charpente de la bâtisse et la réduisaient en charpie. Dans le fracas de l'éboulement que venait de provoquer Nyx, Miracle perdit de vue son double mais resta plus que jamais recroquevillée sous le charriot qui lui servait de cachette, priant pour contenir ne serait-ce que quelques secondes les radiations d'énergie du Joyau.

La tête du dragon émergea de la carcasse éventrée de la maison. sa voix caverneuse et puissante résonna dans tout le quartier.

« Allons, Miracle ! Tu ne fanfaronnes plus ? Où donc te caches-tu ? »

L'originale s'accrochait au souvenir lointain de cette nuit en forêt où elle avait inconsciemment étouffé l'énergie de la Pierre afin que le monstre ne la trouve pas. Elle pensa soudain que la pauvre Raemone ne pourrait pas utiliser sa capacité de camouflage pour échapper à Nyx. La déesse de la Nuit ne voyait pas, mais aucun mouvement n'échappait à ses oreilles et ses yeux décelaient la moindre trace de magie. Des pas lointains sur les pavés trahirent le bruit de la fuite effrénée de Raemone qui détalait comme un lapin. Nyx s'éleva au-dessus des ruines et s'élança, laissant chuter sur son sillage pierres, ardoises et planches brisées, à la poursuite du leurre.

Quand le danger se fut éloigné, Miracle sortit de sa cachette et tira de sa poche l'esquisse de son doppelgänger. « Tiens bon, lui murmura-t-elle. Je te promets de faire le plus vite possible. » Puis elle se tourna dans la direction de la cathédrale et partit au pas de course.

Les tortueuses ruelles montaient en pente raide vers la place centrale. Elle n'eut aucun mal à s'orienter vers les flèches de l'édifice qu'elle entrevoyait par instants dans l'axe des façades. Les cris et l'agitation grandissaient à mesure qu'elle s'approchait. Au détour d'un croisement, un rugissement la mit en alerte et elle dégaina Betty juste à temps pour abattre un djabel qui se jeta sur elle. Plus loin, des voix retentissaient, mélanges d'injonctions et d'appels à l'aide. Par prudence, Miracle enfila son masque. Ainsi armée et préparée, elle remonta les dernières rues qui la séparaient de la place. Alors qu'elle gravissait des marches, une porte s'ouvrit violemment et une femme surgit dans la rue, portant un enfant dans ses bras. La civile courut vers le haut de l'allée où commençait le parvis de Sainte Agnès, cependant une troupe de quatre bêtes enragées sortirent à leur tour du bâtiment et galopèrent à ses talons. Miracle tendit le canon de Betty et fit feu à deux reprises. Deux animaux tombèrent en pleine course, toutefois les autres se jetèrent sur la pauvre femme. Miracle courut pour les rattraper, elle visa de son mieux l'un des monstres qui avaient saisi la pauvre femme entre leurs crocs et pria pour ne pas toucher l'innocente par erreur. La bête s'écroula sur le côté, mais cela ne calma pas les cris d'horreur et de douleur de la victime. Le chien infecté qui la déchirait de ses griffes bougeait sans cesse, elle n'avait que son bras pour se défendre des morsures du molosse. Miracle rangea son revolver et tira du fourreau le ten no kagami. Quand elle plongea la lame dans l'échine du djabel, il cria et tenta de se retourner contre son assaillante. Mais il était trop tard et sa chair se décomposa dans un nuage nauséabond tandis qu'une flaque bouillonnante de fluides putréfiés coula entre les pavés.

La pauvre victime de l'attaque gisait le bras en sang, les vêtements en lambeaux et le corps couvert de griffures. Contre sa poitrine, elle serrait d'une main tremblante son enfant d'à peine trois ans qui hurlait de terreur. Miracle la saisit sous l'épaule et la releva tant bien que mal.

« Vous êtes la personne la plus courageuse que j'ai jamais vue, la rassura-t-elle en tchèque. Vous pouvez marcher ? Elle hocha de la tête. « Allez vous mettre à l'abri, vite ! Je vous couvre. »

Sabre au clair et pistolet en main, Miracle accompagna la rescapée quelques dizaines de mètres. Tout à coup, un concert de cris attira son attention. Une dizaine de djabels attaquaient une énorme bête à fourrure sombre. « Moniyah ! » appela la sorcière, mais sans succès. Au moment où la louve se dressait pour laisser libre cours à sa fureur contre les djabels, une détonation retentit. Une gerbe de sang jaillit alors qu'une balle lui traversait le torse et étouffait son cri de défi. Elle tomba à terre et les bêtes bondirent à l'attaque.

« Non ! hurla Miracle en se positionnant dans la ligne de mire du tireur. Qu'est-ce que vous foutez, bande de cons ?! Elle est avec nous ! »

Sans réfléchir davantage, elle se précipita vers la mêlée et tira dans le tas les dernières cartouches de son barillet. Ayant éclairci les rangs des monstres et détourné leur attention, elle inversa sa garde pour tenir le sabre à la manière d'un couteau, puis ouvrit les vannes de sa colère pour baigner son arme de Fluide. La lame vira au pourpre, comme chauffée par la rage qui prenait possession de l'âme de Miracle. Elle se porta à la rencontre des premières bêtes qui bondirent sur elle et leur opposa une sauvagerie toute aussi forte. Son arme décrivit de larges courbes écarlates dans une danse mortelle qui ne ressemblait pas aux mouvements contrôlés et minimalistes enseignés par maître Malcolm. À peine effleurés, les monstres perdaient le contrôle de leurs mouvements, convulsaient et agonisaient dans des râles de douleur. Mais perdue sous le voile de sa propre bestialité, Miracle ne percevait plus que des ombres et des mouvements auxquels elle répondait par instinct. Lorsque son corps fut percuté et qu'elle tomba sous le poids de ses attaquants, elle continua de se débattre et à poignarder, à taillader et à pourfendre tant qu'elle le put, jusqu'à se retrouver couverte des chairs liquéfiées de ses victimes. Mais d'autres les remplacèrent, si vite qu'elle ne put s'en défaire. Ses bras la faisaient souffrir, des crocs lui déchiraient les chevilles.

C'est alors que des masses furent soulevées de sur son torse, frappées si violemment qu'elles volèrent dans un cri de douleur. Des griffes saisirent un monstre par le cou, dont les mâchoires claquèrent dans le vide avant qu'elles ne lui écrasent les cervicales jusqu'à lui briser les vertèbres. Le cadavre du djabel tomba au sol. Un long museau noir encadré de deux yeux bleus s'avança vers Miracle. Elle eut un mouvement de recul pour se défendre, avant de lâcher son arme.

« Moniyah ! pleura-t-elle en se jetant au cou de sa compagne. Merci. »

Dans son étreinte, des poignées de poils noirs lui restèrent entre les doigts. La puissante encolure de la louve rétrécit à vue d'œil. « Mais qu'est-ce que... » s'écria Miracle en tenant Moniyah par les épaules. Sous ses yeux, le visage de son amante reprit des rondeurs tandis que sa pilosité tombait en cascade. Seuls ses longs cheveux noirs encadraient à présent ses joues et habillaient la peau nue de ses épaules. « Je... » entama Moniyah sans parvenir à terminer sa phrase. Ses paupières se fermèrent et elle tomba comme une masse sur Miracle.

La sorcière se dégagea et allongea sa compagne sur le dos. Elle scruta sa poitrine nue et constata avec soulagement qu'elle ne portait aucune trace de la balle qu'elle avait reçue. Toutefois, sa respiration était faible et elle ne se réveillait pas.

« On croyait bien ne plus jamais te revoir. » déclara une voix derrière elle. Jocelyn se tenait là, en tenue de camouflage avec son fusil à lunette en travers du buste.

« C'est toi, l'espèce de salopard qui lui a tiré dessus ? cracha Miracle en serrant le poing.

- Du calme Miracle, intervint Piaget qui suivait juste derrière. Nous allons ramener ton amie en sûreté pour la soigner. »

Miracle serra les dents et ravala sa rancœur. « T'attends quoi, pauvre crétin ? File-moi ton poncho, que je puisse la couvrir.

- Tu rêves, princesse.

- Obéissez, Caporal. » coupa le Commandant. « Et portez cette civile à l'intérieur.

- Vous appelez ça une civile ? protesta le soldat.

- Exécution. » Piaget tendit la main à Miracle. « Tu n'imagines pas à quel point je suis soulagé de te revoir. Tu vas nous sortir de ce pétrin ? »

La sorcière exténuée balaya la place Sainte Agnès remplie de réfugiés blessés et de corps empilés.

« J'espère bien. »

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