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Chapitre 18 - Animals

La pluie reprit de plus belle. Pendant le trajet en bus, les gouttes n'eurent de cesse de frapper les vitres et de voiler la vue. Dans son siège à côté de l'emplacement aménagé pour Grégoire, Miracle posa le front contre la paroi embuée et laissa ses pensées défiler comme un cordon le long du chemin détrempé.

Le périple cahotant sur une bande de terre ponctuée d'ornières et de nids de poules dura plusieurs heures. L'antique moteur thermique reconverti à l'hydrogène peinait dans les montées mais souffrait en silence. Par contre, la suspension grinçait allègrement et tout l'équipage était malmené, tandis que le conducteur étouffait des jurons dans son épaisse barbe, sous la casquette de baseball vissée bien bas sur son front.

Pendant que Grégoire échangeait des blagues avec ses voisins, Miracle demeurait silencieuse et observait les coups d'œil discrets que lui lançait par moments le chauffeur dans son rétro. Elle se demanda s'il voulait sa photo. Il n'avait sans doute jamais croisé un teint de peau aussi inhabituel, mais sa curiosité devenait malsaine. Elle décida de ne pas en faire toute une histoire. Sur Terre, elle avait maintes fois dû ignorer des attitudes ou des remarques déplacées de la part de gens pas forcément mal intentionnés, la plupart du temps maladroits ou trop curieux. Même à Paris, pourtant capitale Européenne de la bizarrerie, c'était son quotidien. Les gens flippaient tellement à cause des maladies contagieuses et des virus, voire des théories fumeuses sur les aliens et les vampires, qu'ils paniquaient dès qu'ils remarquaient son teint cireux. Lors d'une des réunions de l'association franco-Congolaise dirigée par sa tante Précieuse, une femme avait posé la main sur sa poitrine et tenté de prendre son pouls, convaincue que la jeune africaine au teint cadavérique ne pouvait être qu'un zombi. La scène avait bien failli dégénérer en hystérie collective et Miracle aurait fini ligotée sur une table sans l'intervention de sa tante. Un incident à peine notable dans la chronique du racisme ordinaire qui l'avait accompagnée depuis sa plus tendre enfance.

Le paysage indistinct changeait la vue en une fresque mouvante en camaïeu de vert et de gris. Elle laissa son esprit s'y évader. Elysion avait hérité de la Terre bien des travers de l'humanité. Les habitants croyaient-ils vraiment à cette allégorie bancale qu'on leur servait sur le Paradis, la Terre Promise, les Élus et la vie après la mort ? L'intention était louable, car elle avait le mérite de guider les individus sur la voie du bien, toutefois les hommes restaient faillibles, corruptibles, intéressés, et ambitieux. On ne fabriquait pas des Anges à coups de métaphores. Les agents du Chaos disséminés dans ce pays en avaient certainement conscience et exploitaient patiemment les vices de la nature humaine pour mettre en place leurs pions et semer les germes de la destruction. L'Évangile du Cavalier écrit par Nora n'en faisait pas secret, le travail de sape de la civilisation exigeait discrétion et ténacité. Cette inflexible persévérance en faisait des ennemis redoutables que Miracle ne comptait pas sous-estimer. Mais avant d'éliminer qui que ce soit, il faudrait être sûre et certaine. La pensée d'autres victimes innocentes nouait son ventre et accablait ses épaules du poids de sa responsabilité.

Le chemin serpentait et contournait les obstacles naturels. À intervalles réguliers, de minuscules hameaux se laissaient deviner dans le brouillard. Parfois, une silhouette intriguée passait la tête à sa fenêtre pour regarder passer le convoi. Plusieurs heures s'écoulèrent. Enfin, la voix rauque du chauffeur s'éleva par-dessus le capharnaüm pour annoncer leur arrivée dans une dizaine de minutes.

Alors que la pluie battait son plein, le groupe fut prestement débarqué et des gens s'approchèrent pour décharger les soutes du bus. Sans un mot avec les nouveaux arrivants, ils emportèrent à la hâte leurs bagages vers un camp dressé au beau milieu d'un large replat d'herbes folles. Un homme vint à l'encontre du groupe et invita tout le monde à le suivre. De son bras valide, Miracle poussa le fauteuil de Grégoire dans la boue jusqu'à la grande tente où l'accueil formel les attendait. Enfin à l'abri de l'averse, un grand bol de potage chaud leur fut offert et ils purent prendre le temps d'apprécier leur nouvel environnement.

Miracle aperçut des camions et des engins de terrassement. De nombreuses tentes étaient érigées sur des plateformes en bois qui les isolaient de l'humidité du sol. Au milieu de ce grand village vacances trônait un étrange conteneur métallique bardé d'antennes et de voyants clignotants.

Un homme entra sous l'abri et pesta ostensiblement contre la météo. Sans autre forme de procès, il se plaça au milieu de l'attroupement et salua les arrivants d'une main levée. Les conversations se turent instantanément. Il retira son casque de chantier et Miracle remarqua que son visage marqué par le temps l'était également par la boue et la crasse. Ses yeux noirs brillaient comme des billes au fond de ses orbites creusées, rehaussées par des pommettes saillantes que creusaient des rides marquées. Ses cheveux blancs en désordre et sa barbe mal rasée témoignaient de son état de fatigue.

« Bonjour tout le monde, commença-t-il sans chichi. Désolé de vous accueillir dans ces conditions, mais on a eu moins de temps que d'habitude pour préparer votre arrivée, sans compter ce temps de chien. Normalement, on vous réserverait un accueil un peu plus digne, enfin on s'adapte. Qu'est-ce que je voulais vous dire ? Déjà bienvenue. Ça n'en a pas l'air, mais nous sommes ravis de vous avoir pendant ces quelques semaines pour vous préparer à votre nouvelle vie. Je suis le chef de camp, Saint Tiago Monteil, sauf qu'on ne va pas se formaliser, vous m'appelez Tiago et on se tutoie. Je ne suis pas votre mère ou votre baby-sitter, je ne suis pas non plus là pour vous fliquer, vous êtes des personnes responsables et adultes, enfin pour la plupart. » Il laissa planer son regard dans la direction de Grégoire, puis reprit. « Tout ça pour dire, l'équipe a besoin de deux ou trois jours pour finir d'installer quelques bricoles indispensables, et ensuite on attaquera la formation. D'ici là, vous pouvez vous balader dans le coin si ça vous chante. Faites juste attention de rentrer avant la nuit noire. On est encore dans le siège de Psyché, donc les écarts de température sont encore raisonnables, mais vous avez déjà remarqué comment ça caille dès que les deux soleils se couchent. On voudrait pas vous retrouver congelés dans la forêt. Vos terminaux ont automatiquement enregistré la balise du camp, vous ne devriez pas vous perdre. Juste au cas où, vous trouverez une fusée éclairante dans vos tentes, prenez-la avec vous pour toute sortie du camp. Et ne vous approchez pas des engins de chantier, on ne veut pas de blessés. Voilà, des questions ? »

Miracle n'avait pas souvenir d'un discours aussi merdique, elle constata pourtant que personne ne leva la main pour demander davantage d'explications.

Tiago s'éclipsa aussi rapidement qu'il était arrivé et une femme à la voix puissante et aux formes généreuses prit le relais pour attribuer les logements. Grégoire eut droit à son propre habitat aménagé, mais Miracle fut logée avec l'Ange Nadia, une fille bizarre et réservée qui la regardait de travers, avec son foulard sombre bien serré juste en-dessous de la naissance de ses cheveux et ne laissait pas dépasser la moindre mèche, que ce soit sur le côté des oreilles ou à la base du cou. Les deux colocataires s'installèrent dans une ambiance pesante et silencieuse, et Miracle remarqua que sa compagne de chambrée ne se départit pas de son hijab, signe qu'elle ne se considérait absolument pas dans un cadre privé et sécurisé. Un chauffage électrique alimenté par batterie trônait entre les deux lits de camp. Une cantinière à cadenas servait de rangement individuel. Miracle s'installa sans trop tarder sous ses draps, activa sa playlist dans son implant audio et finit par trouver le sommeil.

Au beau milieu de la nuit, elle se réveilla et aperçut les grands yeux de chouette de Nadia qui la fixaient comme deux boules luisantes dans le noir. Elle frissonna, tira les couvertures sur ses épaules et se retourna.

Une longue journée maussade s'ensuivit, ponctuée de repas pris en commun sous la grande tente d'accueil. Ces moments privilégiés furent la seule évasion offerte à Miracle, qui passa la journée à griffonner sur son lit. Sur l'autre couchage, Nadia semblait plongée dans un contenu quelconque sur l'écran de son terminal. Les coturnes se lançaient mutuellement des regards furtifs qui renforçaient le malaise ambiant. Miracle finit par s'endormir au bruit de la pluie sur la toile imperméable de la tente. Serré contre elle, le cahier de croquis contenait quatre nouvelles pages remplies d'images d'une jeune femme brune aux traits puissants.

Au matin du deuxième jour, Miracle s'éveilla au chant d'oiseaux des bois. Elle s'habilla à la hâte et sortit sur la plateforme. Des rayons lumineux perçaient l'épais manteau de nuages et un coin de ciel rose fuchsia se dévoilait. L'occasion était trop belle, elle rentra enfiler ses bottes, fourra sa fusée éclairante dans la poche de son manteau et fila proposer une balade à Grégoire. L'ado dormait encore et ne se réjouit pas de ce réveil anticipé. Miracle renonça à le tirer du lit et passa au réfectoire pour y prendre une rapide collation. Après un bon café brûlant et une tranche de pain beurré, elle partit se promener seule. Tout pour ne plus se retrouver en tête à tête avec Black Nadia, comme elle surnommait à présent sa compagne de chambre.

Des traces de givre demeuraient à l'ombre des troncs et des rochers. Les rayons obliques de Psyché réchauffaient le sol et la température montait rapidement. De lourds nuages noirs roulaient dans le ciel mais çà et là des déchirures brillantes illuminaient la voûte céleste. Miracle s'éloigna du campement et marcha plusieurs heures en direction d'un plateau boisé. La terre lui donnait l'impression de n'avoir jamais été foulée par l'homme. Ici, pas de barrière, pas de plantations ou de chemins. De grandes étendues de hautes herbes à perte de vue où poussaient au gré du terrain des bosquets de feuillus et des buissons enchevêtrés. La nature exprimait ses caprices en totale liberté, si bien que le vent emplissait les poumons de Miracle d'une folle énergie. Elle se mit à courir comme une enfant au travers de la prairie, dans les herbes humides, sur une terre noire, grasse et gorgée d'eau. C'est alors qu'elle les vit. D'abord, elle ne comprit pas ce dont il s'agissait. Une sorte de monticule brun sombre, trop arrondi pour être un rocher et d'une texture semblable à de la laine. Puis elle vit les cornes. Quand l'animal se releva, sans doute dérangé par l'approche de cette humaine, son museau retroussé souffla un grognement qui trahissait sa contrariété. Miracle se figea, envahie par une crainte mêlée d'émerveillement. Elle reconnut la bête, pour en avoir vue dans une encyclopédie, mais ne pouvait en croire ses yeux car l'ouvrage qu'elle avait consulté précisait que l'espèce s'était éteinte sur Terre. Les derniers représentants avaient été braconnés dans une réserve du Wyoming pendant la famine de 2033. Son cœur se remplit de joie à l'idée que ces magnifiques animaux perduraient ici, en Elysion. Mais elle les savait dangereux, et son appréhension monta d'un cran quand elle constata que d'autres bovins étaient couchés tout autour. À son grand soulagement, le bison qu'elle avait dérangé s'éloigna d'un pas lourd pour aller s'allonger contre un de ses semblables. Il la fixa un instant de son regard placide et reprit sa sieste, sa queue fouettant les mouches qui l'avaient suivi.

Le souffle suspendu, Miracle recula à pas lents et en silence. Quand elle se fut assez écartée, elle laissa échapper un soupir et se mit à rire à gorge déployée. Elysion ne finissait pas de la surprendre.

Une nuée d'oiseaux s'envola subitement dans un battement d'ailes. Un bison se leva, puis un autre, et bientôt tout le troupeau se mit en mouvement, piétinant la végétation sous leurs sabots et faisant résonner la terre de leur course sauvage. Une minute plus tard, il ne restait de leur passage que de larges cercles d'herbe couchée. Un silence pesant prit leur place. Miracle jeta des regards de tous côtés, cherchant la cause de ce départ précipité. Rien.

« Miracle, résonna soudain la voix de Bub dans son implant, ta présence est requise au camp. La formation commence dans une heure. »

Tous les sens en alerte, la jeune femme guettait une présence invisible sans pouvoir en préciser l'origine. Les animaux s'effrayaient pour rien. Sans doute une odeur inhabituelle portée par le vent ou un craquement infime avait effarouché les oiseaux, qui avaient à leur tour alarmé les bisons. Tout de même, le silence alentour semblait étrangement menaçant.

« J'arrive. » murmura Miracle.

Elle pénétra dans le camp et fit un détour par sa chambre pour poser ses affaires. Nadia n'y était déjà plus. Quand elle rejoignit le groupe dans la tente principale, Grégoire lui fit signe de s'asseoir avec lui sur le siège qu'il lui avait réservé. Les grands gestes de l'ado attirèrent tous les regards et ruinèrent les efforts de discrétion de la retardataire. Elle lui lança un regard noir et s'installa en silence.

« Ça y est, tout le monde est là ? » commença Tiago. Nettement plus présentable que la fois précédente, le chef de camp avait meilleure mine et portait des vêtements propres. Ses cheveux blancs plaqués sur son crâne légèrement dégarni lui donnaient un air étrange, sans son casque de chantier. « Déjà, merci pour votre patience. Les travaux avancent bien, donc j'ai décidé de commencer la formation. Voilà, alors ce camp reproduit à peu près à ce qu'était la vie de nos fondateurs au tout début d'Elysion il y a plus de cent ans. Ils sont arrivés ici comme vous, après avoir décidé de mettre fin à leur vie sur Terre. Sauf que personne ne les attendait et ils ont dû apprendre à se débrouiller tout seuls. Vous avez eu le temps de vous promener un peu, donc vous vous imaginez sûrement que tout est merveilleux et sans danger, mais ce n'est pas tout à fait vrai. Si vous voulez vivre longtemps, vous devez intégrer quelques principe de base de survie en Elysion que nos prédécesseurs ont appris à la dure. C'est une condition indispensable, chaque Ange doit être capable de subvenir à ses besoins de base, y compris dans une situation où il se retrouverait coupé de la colonie. Dans ce but, la première des trois semaines de formation sera consacrée à la survie. »

Les Anges échangèrent des regards inquiets. Le chef de camp continua.

« Ne vous faites pas de films, on ne va pas vous larguer en pleine forêt avec un couteau et une bobine de fil. Vous apprendrez par petits groupes auprès de Saints volontaires. Il n'y aura pas d'épreuve autre que le jugement de vos superviseurs. Mais je dois dès à présent vous parer d'une règle fondamentale qui régit la colonie d'Elysion, le principe des 3R. »

Il prit une pause pour marquer l'importance solennelle de ses paroles.

« Ressources. Réseau. Revalorisation. Toute la vie de notre communauté repose sur ces piliers, vous aurez le temps de les découvrir. Mais puisqu'on parle de survie, j'aborde aujourd'hui le premier R, Ressources. Souvenez-vous du chemin d'Elysion. Vous avez choisi la voie qui précise "De nouvelles erreurs." Cela signifie que nous ne répétons pas les erreurs de nos vies antérieures. La société terrienne a commis le péché de surconsommation, nous ne comptons pas sombrer dans le même travers. Le principe de Ressources nous enseigne de ne pas prélever dans le milieu naturel davantage que ce que l'environnement peut produire. Donc avant de récolter un champ, de cueillir des fruits ou d'abattre un animal, vous devez impérativement réaliser une étude d'impact. Vos terminaux vous assisteront dans cette tâche importante. Si un troupeau n'a plus assez de femelles, si les baies que vous voulez ramasser servent de nourriture à des oiseaux, si une forêt perd régulièrement de sa superficie, vous ne devez pas toucher à ces ressources naturelles. Si le minerai de fer que vous voulez extraire se situe au-dessus d'une nappe phréatique, vous devez trouver le moyen de préserver l'eau de toute pollution. Même moi qui suis lent à la détente, j'ai toujours cette idée en tête. Vous croyez être des Anges Élus, mais vous êtes avant tout les enfants de cette terre et vous devez tout faire pour la préserver. Même si les ressources vous semblent abondantes, votre empreinte doit être aussi légère et supportable que possible. Est-ce bien clair ? »

Ces derniers mots furent prononcés avec sévérité mais Miracle hocha la tête. De nouvelles erreurs. Elle se demanda si l'idée venait de Jenovefa et Désiré, ou bien si ces fameux fondateurs avaient gravé ce sage principe aux racines d'Elysion.

« Bien. Puisque le principal a été dit, je vous présente maintenant vos formateurs. »

D'un signal de la main, il invita six individus à le rejoindre. Des hommes et des femmes de tous âges, sauf le dernier, qui attira comme un aimant tous les regards de l'assemblée des Anges.

« Je m'attendais à cette réaction, intervint Tiago. Sachez que le Saint formateur Monsieur Truffe est ce que nous nommons un anhumain. Comme tous les autres, il s'est porté volontaire pour vous accompagner sur son temps libre. Il est parfaitement capable de répondre à vos questions, mais il doit utiliser son interface neurale et son terminal comme synthétiseur vocal. Celles et ceux d'entre vous qui ont des objections à travailler avec lui peuvent le signaler, nous adapterons la composition des groupes en conséquence.

— Bonjour tout le monde, enchaîna une voix robotisée. Je suis Naomi, l'IA assistante de Monsieur Truffe. Il se réjouit de vous rencontrer. »

Un frisson parcourut les rangs. L'individu bipède venait de lever les coussinets en signe de salutation. Vêtu d'un incongru costume de travail gris, chemise bleue et cravate rose, il ne portait pas de chaussures et ses jambes velues recouvertes d'un pelage brun se terminaient par des pattes aux doigts griffus. Son museau allongé, la truffe noire qui lui valait son étrange patronyme et ses oreilles pointues ne permettaient pas de dire à quelle espèce animale il appartenait. Un genre de gros rongeur ou de petit carnivore, songea Miracle. Mais surtout, cette apparence bestiale était contredite par la visière de réalité augmentée qui lui couvrait les yeux. Le mélange des genres avait de quoi perturber, et les murmures des Anges confirmaient ce malaise. Grégoire se pencha vers Miracle.

« Je veux qu'on bosse avec lui !

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