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2. Sensations

Je te ferais goûter nos bonnes confitures
Les cœurs de palmier, les sapotes bien mûres
Et sous la tonnelle de bougainvilliers
Avec Isabelle on fera griller le café

Jacqueline Farreyrol, Ça sent la banane

TW: Scène de sexe

Le taxi s'arrêta presque dix mètres plus loin. La portière arrière s'ouvrit et le vacarme de l'autoradio devint assourdissant. Désiré s'engouffra à l'intérieur en tenant la main de sa fiancée.

« Alors les zoreilles, on veut aller zouker ? », lança le chauffeur.

Ce fut Katia qui répondit, de sa voix cassante. « Non merci. À l'hôtel les Aigrettes. Vous pouvez pas baisser la musique ? »

Elle se vit rétorquer un « Oui oui, ça mèm. À la kaz » suivi d'un soliloque en patois marmonné qui dura tout le trajet.

Il fallait dire que leur patience à tous les deux avait été sérieusement mise à l'épreuve. Ils sortaient tout juste du commissariat de Saint-Gilles, où Désiré avait été copieusement interrogé, pendant que Katia faisait les cent pas dans la salle d'attente, sans qu'on daigne lui dire quoi que ce soit au sujet du sort de son compagnon.

L'interrogatoire, encadré par deux agents de métropole, avait été mené sur un ton quelque peu agressif, mais Désiré n'eut pas grande difficulté à faire admettre aux fonctionnaires zélés qu'ils n'avaient au bout du compte rien contre lui. La pêche au requin bouledogue - car après vérification, il s'avérait que le squale tué appartenait à cette espèce - est effectivement autorisée, et si la méthode utilisée n'était ni la plus orthodoxe ni la plus efficace, il fallait se rendre à l'évidence que non seulement Désiré n'avait commis aucun crime, mais il avait au contraire contribué à protéger les dizaines de baigneurs sans défense qui se trouvaient cet après-midi sur la plage de l'Hermitage.

Quant au couteau, on n'en faisait pas grand cas sur l'île de la Réunion, où certains locaux se promènent avec une machette entre les sièges de leur voiture. Désiré ne s'était certes pas exprimé exactement en ces termes, cependant ses arguments finirent par convaincre les officiers de la nécessité de rédiger un bref rapport sur l'incident et d'en rester là. Ce fut pour Désiré l'occasion de placer la petite phrase qu'il mûrissait depuis deux heures qu'il se tenait assis sur la chaise en plastique dans ce bureau sans fenêtre :

« Maintenant, si vous voulez pas me coffrer, je vais me lever et je me casse d'ici. »

On lui fit signer sa déposition et il sortit trouver Katia dont la lettre d'indignation sur Facebook s'interrompit à 2957 caractères.

Il était trois heures dix-sept. L'incident avait eu lieu en début d'après-midi, vers quinze heures, mais il avait fallu emmener Désiré aux urgences de l'hôpital de Saint-Paul pour lui faire des points de suture à la main gauche. Là aussi, l'attente avait été interminable. Désiré comprimait sa blessure, une entaille relativement profonde d'environ trois centimètres de long entre le pouce et l'index, au moyen d'une serviette de plage. Cela semblait contenir l'hémorragie, et son cas fut donc jugé moins prioritaire que le surfeur noyé puis réanimé, ou encore le vieil homme en crise de démence.

Arrivé en milieu d'après midi, il vit une infirmière vers dix-huit heures, puis un premier médecin quinze minutes plus tard, qui posa à peine les yeux sur lui et décréta qu'il lui fallait avant tout une grande douche, pour permettre un examen d'autres éventuelles blessures. Ça n'était pas du luxe, et à défaut d'être recousu, Désiré fut débarrassé de la couche de sang et de sel qui lui collait à la peau. Il attendit encore une heure avant qu'un autre médecin ne vienne nettoyer la plaie, et enfin prendre du fil et une aiguille pour refermer son entaille. Il était presque vingt heures et Désiré et Katia voulaient déjà s'en aller pour rentrer à leur chambre d'hôtel, mais le médecin insista pour administrer à Désiré un rappel de Tétanos, ce qui prit trente minutes supplémentaires.

Croyant enfin être libérés, aux alentours de vingt-deux heures, Désiré et Katia furent au désespoir lorsque deux gendarmes leur indiquèrent qu'ils devaient encore être entendus au commissariat.

À présent, dans le taxi, Katia regardait des vidéos sur internet. Elle tendit l'écran vers Désiré en lui disant :

« C'est un truc de malade. Y'a au moins dix vidéos de toi et sur une t'en es déjà à plus de 50000 vues. Qu'est-ce qu'y a ? Ça va pas ? »

Désiré ne lui répondit pas, et lui renvoya une grimace de douleur. Il avait une migraine carabinée.

En se garant devant l'hôtel, le chauffeur se contenta de leur annoncer le prix de la course. Désiré laissa Katia régler et sortit sans l'attendre. Elle le rejoignit alors qu'il appelait l'ascenseur. Ils ne prononcèrent pas un mot avant d'avoir regagné leur chambre. L'hôtel était correct mais sans plus. Katia avait profité d'une offre dénichée sur internet. Tout compris, vol plus séjour de quatre nuits, ils s'en sortaient à 530 euros par personne. On était hors saison, mais le tarif seul avait suffi à convaincre Katia de poser six jours de RTT, et elle avait su user de son influence pour que Désiré en fasse autant.

Sa manière d'utiliser cette influence consista en deux parties, dans un premier temps mentionner le projet sur le ton de la séduction, dans un deuxième temps mettre Désiré au pied du mur en lui montrant le mail de confirmation de la réservation du voyage. Désiré n'avait disposé que de quelques jours pour poser ses congés et prendre rendez-vous chez le médecin pour se faire vacciner contre l'hépatite A.

La chambre était décorée dans un code couleur blanc et vert un peu flashy. Désiré s'affala tout habillé sur un coin du lit. Katia s'assit calmement à côté de lui.

« Sérieux, c'est à ce point ? Il était pourri ou quoi ton requin. Ou sinon c'était la musique trop pourrave dans le taxi. Ou c'est les couleurs des murs qui te font saigner les yeux. »

Désiré se redressa et vint loger son visage dans son cou, respirant sa peau sucrée.

« Ou alors c'est complètement autre chose. »

L'envie fut soudaine, impérieuse. Il bascula par-dessus elle.

Surprise, elle rit et s'exclama:

« Ah ok, mais je croyais que t'allais pas bien. Attends, mais je suis crevée, moi ! »

Elle protestait, mais ne résista pas.

Enivré par cette odeur qu'il connaissait bien mais qu'il lui semblait redécouvrir, Désiré ferma les yeux tandis que ses mains redessinaient dans son esprit les courbes du corps de Katia, et faisaient glisser un à un les vêtements. Il fut empli de vagues d'électricité quand sa peau nue toucha la sienne, et qu'il se retrouva contre elle, à côté d'elle, sur elle, derrière elle, puis finalement en elle. Leurs deux respirations haletaient dans un même rythme, et il ne cessait de parcourir le moindre vallon, la moindre colline, de ses mains voyageuses. Il cartographia le cou, les épaules, les hanches, les cuisses, et tout ce qui se trouvait sur son chemin. Dans un même temps, il prit conscience des mouvements infimes du corps de Katia qui répondaient aux siens, comme une résonance qui s'amplifiait en passant de lui à elle, et d'elle à lui.

Ils respiraient maintenant de concert, et la sueur faisait glisser leurs peaux l'une contre l'autre. Il mit ses doigts entre les siens et elle les serra, de plus en plus fort à chaque va et vient. C'est alors que Désiré sentit se former sous son nombril un point dur comme une pierre, rempli d'une douleur atroce, tellement intense qu'elle en était addictive, qui commença à s'étendre à tout son abdomen, puis jusqu'au bout des doigts et des jambes, elle atteignit la gorge et lentement remonta vers le haut du crâne, il s'y noyait, son souffle se coupa, sa tête allait exploser. Ils jouirent en même temps dans une étreinte telle un violent soubresaut. Désiré roula sur le côté et reprit son souffle, le torse couvert de sueur.

Katia se tourna vers lui. « La vache. Qu'est-ce qui t'arrive ?

— J'aimerais bien le savoir. »

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