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10. Initiation

Look I need somebody
So do you want to be somebody, yeah?
I'm tryna see some shawty
That's what you need to do to be down for it, ah
Initiation, initiation
Initiation, initiation
You wanna get down with a nigga, you gotta be patient
Initiation, initiation

Tory Lanez, Initiation

Ah, ça lui manquait trop d'avoir du bon peura à écouter. La batterie de son portable était morte, le froid l'avait carrément vidée, et évidemment y'avait rien dans le coin pour recharger. S'il avait su, il aurait acheté un de ces chargeurs solaires que prennent les mecs qui vont faire genre des treks en Patagonie. En attendant, il faisait son footing dans le village avec ses Nike, son t-shirt et son pantalon Adidas, histoire de se remettre en forme, parce que sérieusement il commençait à avoir du bide. Fallait se reprendre en main.

Tereza avait fini par avoir gain de cause, on l'avait viré de la classe, pour de bon. En soi, c'était peut-être pas une mauvaise chose. Les mioches étaient cools, mais un adulte de trente piges ça faisait tâche au milieu. Bolek l'avait informé un jour qu'il n'irait plus à l'école, et qu'il allait avoir un nouveau travail. Maintenant, il bossait comme apprenti dans la maison de chasse de Bolek, qui s'appelait dum lovcu Boleku. C'était écrit en grand sur la façade. Le boulot avait l'air physique, d'où la décision de se remettre un peu au sport.

Mais quand même, plein de trucs lui manquaient. Les matchs du PSG, la pizza, les parties de FIFA sur la Play avec les potes, une bonne bière en terrasse. Quoi qu'ici ils en brassaient, et il la trouvait pas mal. Sauf que Bolek insistait pour lui faire boire de la brune et riait en lui tapant dans le dos « Tmavé pivo ! Dobré pro tmavy ! » Il ne voyait pas en quoi il y aurait un lien entre lui et la couleur de la bière, mais ça faisait marrer tout le monde. Ces mecs étaient vraiment débiles.

Les douches. Il tuerait pour une bonne douche bien chaude. Là pour avoir un pauvre baquet d'eau tiède, il fallait demander un quart d'heure à l'avance. Tiens, les villageois avaient l'air de flipper en le voyant passer avec son t-shirt mouillé de transpiration. C'était le comble, les gens ici c'étaient pas des modèles de propreté non plus.

Il poussa la porte de la grande demeure de Bolek et entra dans le foyer. La pièce centrale était toujours occupée, et on y servait en permanence à boire et à manger. Bolek tenait sa maison comme une auberge, brassait sa propre bière, employait deux cuisiniers et une brigade complète de serveuses, mais ne s'y montrait que dans la soirée, étant donné que ses responsabilités de chef de tribu le tenaient occupé toute la journée. Désiré soupçonnait le vieil homme de conclure une bonne partie de ses affaires dans cette même pièce, devant une bière et un bon repas, dans l'ambiance surchauffée et la lumière des lampes à huile.

Le soleil commençait à se cacher, et la moitié des tables étaient déjà occupées. Le bruit et l'odeur avaient atteint un niveau suffisant pour causer une douleur à l'avant du crâne de Désiré. Il traversa la pièce à longues enjambées et gravit les escaliers vers le deuxième pallier, où se trouvait sa chambre, ainsi que celle de Freyd.

Il frappa chez Freyd et entra. Ils avaient pris l'habitude avant l'heure du dîner de s'asseoir pour jouer aux échecs et discuter de tout et de rien. « Wesh, gros. Ca va, hamdullah ?

— Bonsoir, Désiré. Je vois que tu es allé courir. Assieds-toi donc.

— Je vais te mettre ta pilée cette fois.

— L'espoir fait vivre. Je te laisse commencer. Alors, comment se passe ton apprentissage ? Bolek m'a dit que tu utilises notre langue pour t'adresser à tes collègues. Il a eu des remarques à ce sujet. Comment est-ce que tu les appelles ?

— Les gros bâtards.

— C'est très drôle, mais à mon avis cela doit te valoir des regards suspicieux. Pour ton information, en Tchèque on dit « bastardu ».

— Je trouverai autre chose.

— Bolek s'est également plaint que tu ne dois pas porter ces vêtements dans le village. Les habitants sont plutôt effrayés de ce qu'ils ne connaissent pas, et nos accoutrements leur paraissent bien étranges. Tu pourrais faire un effort ? J'ai déjà un peu de mal à justifier pourquoi tu cours par monts et par vaux sans raison particulière.

— Quoi, ils font pas de footing ici ?

— J'ai bien peur que le concept leur soit étranger. Tout a une valeur pragmatique chez ces gens. (regard interloqué de Désiré) Ils ne font rien d'inutile.

— Ah ok. Sauf que c'est pas inutile. Tu verras dans deux semaines comment j'aurai des putains d'abdos. Bon, sérieux, faut que je te pose une question. Comment tu nous as amenés ici ?

— Tu ne me croiras jamais.

— Eh, mec, je suis prêt à entendre n'importe quoi. »

Freyd resta un moment silencieux, puis se décida à répondre.

« Bien, comme tu veux. On appelle ça la « marche en ombre ». Pour faire clair, je nous ai fait passer dans un autre monde.

— Je suis même pas surpris. Mais j'ai rien senti, comment ça se fait ?

— Ça s'est fait petit à petit. À chaque pas, nous dérivions un peu plus d'un monde à l'autre.

— Mais pourquoi t'as dit que tu savais plus où on allait ?

— C'est un point un peu complexe. Il y a une infinité de mondes. Quand je marche, je dois visualiser le monde que je veux atteindre et imaginer la transition à partir de là où je me trouve. Il m'arrive de tomber en panne d'inspiration.

— Merde, c'est vachement dangereux. On a failli se retrouver dans la mouize. Et tu peux emmener combien de monde ? »

Un sourire de satisfaction se dessina au coin des lèvres de Freyd.

« Autant que je veux. Il suffit de suivre le même chemin que moi, et n'importe qui peut m'accompagner. Je pourrais faire voyager une armée, tant que personne ne se sépare du convoi.

— Pète sa mère. Et pourquoi on recommence pas pour se barrer d'ici ?

— Comme tu l'as vu, il me faut un certain temps avant de commencer à dériver. Je suis plus à l'aise avec un paysage monotone. Il n'y a pas assez d'espace ici pour commencer une marche en ombre. Il faudrait s'aventurer dans le grand froid, et je vais être très clair : je n'y mettrai plus jamais les pieds.

— Oh, vas-y, fais pas ta pute, là. Je suis sûr qu'y a moyen.

— N'insiste pas, j'ai dit non. Échec et mat. »

***

Son tuteur à la dum lovcu s'appelait Hynek. Ce dernier avait été désigné pour enseigner à Désiré les bases de ce que doit savoir un chasseur de la maison de Bolek, à savoir l'équitation et le tir à l'arc. Après une semaine de galère, Désiré savait maintenant que les chevaux étaient aussi mal à l'aise avec lui que lui avec eux. Pour autant, Hynek ne désespérait pas de faire de Désiré un cavalier convenable. Il y avait encore du chemin à faire. Après une séance dans la carrière où Désiré n'avait essuyé que des refus et des ruades, Hynek lui avait donné un bon conseil:

« Le cheval est comme toi ici, il ne comprend pas la langue. Il veut bien travailler, mais tu dois lui donner des ordres simples et clairs. Comme ça il comprend ce que tu veux. »

Le tir à l'arc ne donnait guère mieux. Hynek ne cessait de dire à Désiré de se tenir droit, de respirer lentement et de se relâcher, mais Désiré persistait à tenir son arc à l'horizontal, pour tirer en « gangsta ». Aucune des deux méthodes ne produisait de résultats vraiment probants.« Et puis pourquoi j'ai pas droit à l'arbalète ? » demandait Désiré à bout de nerfs. Hynek comprenait ses gestes et répondait en secouant la tête:

« Tu crois savoir, mais tu ne sais pas. C'est très dangereux. »

Hynek instruisait également Désiré sur le rôle et l'histoire de la maison. La brigade existait depuis de nombreuses années. Elle avait été créée dans le but de tenir à distance les animaux sauvages, qui étaient susceptibles de s'attaquer aux habitants de la tribu. Les loups et les ours, en particulier, faisaient partie de ces monstres dont s'effrayaient les enfants dans les contes et comptines qu'on leur racontait le soir pour les endormir.

Cependant, il fallait bien avouer que de nos jours la brigade ne recevait que très peu de signalements, voire aucun. Les chasseurs se trouvaient donc d'autres occupations auprès de la population. D'après ce que Désiré pouvait en juger, ils remplissaient plus ou moins le rôle de pompiers et d'agents de police, patrouillant dans le village, gérant les querelles, venant en aide aux accidentés et intervenant sur les incendies qui se déclaraient occasionnellement.

Hynek et son apprenti n'étaient pas dispensés de leurs devoirs de chasseurs. Tout en patrouillant dans les rues pavées, Hynek continuait d'enseigner à son élève indiscipliné.

« Un chasseur ne travaille jamais tout seul. Le bon travail se fait en équipe. Tu écoutes, Dizrye ? » Désiré s'était arrêté et semblait concentré sur tout autre chose. « Je sens une odeur de feu et... de pain !

Tu es sûr, Dizrye ? Je ne sens rien, moi.

Oui, Hynek. Vite. Une boulangerie. Où ?

Dans cette rue à gauche. C'est à une demi-lieue au moins. »

Désiré partit en courant. Hynek avait dit vrai. L'odeur se renforçait à mesure qu'il progressait dans la large avenue, bousculant les passants et évitant les chariots. À première vue, rien n'indiquait un incendie, depuis l'extérieur de l'échoppe, mais Désiré remarqua immédiatement les volutes de fumée noire qui s'échappaient des fenêtres. Il ouvrit la porte et fut avalé par un épais nuage noir et acre qui lui coupa la respiration. Il recula. S'il y avait du monde au rez-de-chaussée, il était déjà trop tard.

Un escalier sur le côté de la bâtisse menait à l'étage. Il se précipita et tambourina à la porte. « Vypadni. Ohen. » Il espérait que ça voulait bien dire « Sortez. Feu. » Une dame âgée ouvrit la porte. Désiré lui répéta « Ohen », mais la femme le prit par la main et le conduisit précipitamment à l'intérieur où une jeune fille tentait d'aider vainement un vieil homme à se lever de sa chaise. Les flammes gagnaient les lattes du plancher lorsque Désiré ressortit derrière les femmes affolées, le vieil homme sur le dos.

La foule l'applaudit chaudement, tandis que le brasier s'étendait peu à peu et finit par engouffrer tout le bâtiment. Hynek était déjà là, il fut rejoint par six de ses collègues qui s'affairèrent à organiser l'approvisionnement en eau. Toutes les paires de bras furent mises à contribution, et finalement, ils parvinrent à sauver les maisons avoisinantes. Quand ce fut fini, Hynek couvert de sueur et de suie vint s'asseoir à côté de Désiré et lui mit la main sur l'épaule.

« Bon travail. »

De retour au dum, Désiré fut porté en triomphe par la brigade au complet. Le chef, Rehor Vudce Lovcu, s'approcha de Désiré et lui dit:

« Tu finis ton apprentissage, et ensuite tu seras un bon chasseur. »

Lorsqu'il se retira pour laisser ses hommes faire la fête, ces derniers s'écrièrent « Dobra prace, Dizrye ! » On félicita Désiré d'avoir sauvé les trois habitants de l'étage, et on l'assura qu'il n'aurait rien pu faire pour le pauvre boulanger qui s'était évanoui devant son four.

« C'est dommage. Je suis content de sauver des gens. Moi aussi j'ai été sauvé. Pas du feu, mais du froid. »

Les hommes acquiescèrent d'un air pensif.

« L'homme qui m'a sauvé, c'est un chasseur aussi ? »

Ils échangèrent des regards gênés.

« Non, Dizrye, répondit Hynek. Ce n'est pas un chasseur.

Vous le connaissez ? Je peux le voir ? Je veux lui dire merci.

Euh, ce n'est pas une bonne idée.

Mais pourquoi ? Comment il s'appelle ?

Ondrej Divoky.

Divoky ? (ça veut dire « sauvage », non ?) Il n'a pas de nom de tribu ?

Non, il est bez vlasti. Écoute, oublie ça. Allez, on boit ! »

***

Jen savait où se trouvait la maison d'Ondrej Divoky. Désiré insista pour qu'elle lui indique le chemin. Il profita de son footing suivant pour aller y faire un tour. C'était très à l'écart des autres habitations, en bordure du grand froid. Justement, Bolek avait demandé à ce qu'il évite de se montrer au village en tenue de sport. Dans cette direction, il ne risquait pas de croiser grand monde. C'était un peu plus loin qu'il ne l'avait cru à première vue, et il eut un peu de mal à trouver le sentier. Il s'agissait tout au plus d'une trace un peu fréquentée, et elle ne l'avait pas été récemment. Un fin tapis de neige recouvrit le sol au bout de deux kilomètres, mais à ce moment il était déjà certain de la direction à prendre.

On aurait plutôt dit une cabane qu'une maison, il n'y avait même pas de fenêtre, juste une porte et quatre murs en bois soutenant un toit de branchages et de chaume. Il devait y avoir un trou pour l'évacuation de la cheminée, car Désiré décelait une légère volute blanche s'échappant du toit. Un feu couvait à l'intérieur. Mais ce qui frappa le plus Désiré fut la forte odeur de bête qui émanait de la bicoque. Même sans un nez super-développé, ça fouettait sévère. Pourtant, cette odeur lui sembla vaguement familière, bien qu'il fût incapable de la remettre exactement. Il y avait aussi, et cela ne rassurait pas franchement Désiré, l'odeur du sang frais.

Hésitant, il s'approcha de la porte et frappa. Pas de réponse, comme il s'en doutait. Par acquis de conscience, il appela: « Woh, y'a personne ? » Pas un bruit à des centaines de mètres, hormis le chant des oiseaux qui résonnait à travers les bois. La porte était verrouillée. Il fit le tour, repéra le billot et la planche à découper. La hache était posée en appui contre le mur de derrière, les couteaux y pendaient à des clous. Ondrej dépeçait lui-même le butin de sa chasse. Des os jonchaient le sol, et la neige avait une teinte rougeâtre qui ne laissait aucun doute. Il ne se sentait déjà pas franchement bienvenu, ce fut suffisant pour que Désiré décrète qu'il n'y avait rien d'autre à voir, et qu'il était grand temps de prendre le chemin du retour.

Il courut le premier kilomètre, mais se mit ensuite au pas, guettant le moindre bruit suspect. Sa petite visite de la propriété d'Ondrej lui avait quelque peu ébranlé les nerfs, et il ne pouvait réprimer la désagréable impression d'être observé. Pourtant, il était certain de ne rien entendre d'autre que les bruits habituels de la forêt. Des oiseaux se répondaient à environ deux cents mètres à sa droite. C'était ça que Freyd appelait des geais ? Des rongeurs se frayaient un chemin sous le couvert d'un tapis de feuilles mortes. Le vent agitait les branches des sapins.

Désiré s'arrêta net. Il croyait entendre des mots chuchotés, très indistincts. Il crut d'abord que son imagination lui jouait des tours, mais il ferma les yeux et tendit l'oreille. Navštivte Velku.

« Va voir Velka ? C'est quoi, ce bordel ? »

Le message semblait porté par le vent même, il se répéta, puis encore une fois en boucle, au point que Désiré finit par se demander comment il ne l'avait pas remarqué avant.

« Je sais pas c'est qui, cette Velka. »

Il opta pour la facilité et demanda à Jen.

« Tu connais Velka. Elle a soigné Freydjan. Pourquoi tu demandes ?

J'ai entendu le vent dire, je dois voir elle. »

Jen ouvrit grand les yeux de surprise. Puis elle se rapprocha de Désiré et lui murmura:

« Velka est lecitel. Kouzelnik. Le vent t'a donné une invitation secrète. Tu dois y aller seul, personne ne doit savoir. »

Plus tard, Désiré saisit l'occasion de sa énième défaite aux échecs contre Freyd pour affiner le sujet : « Hé, Freyd, ça veut dire quoi kouzelnik ?

— Que ta cousine aime le sexe.

— T'es con. Allez, dis-moi.

— J'essaye de me familiariser avec ton argot, tu pourrais apprécier. Bref, ça veut dire « magicien ». Qu'est-ce que tu manigances ?

— Rien. C'est Jen qui m'a appelé comme ça.

— Oh, tu lui as fait quoi pour lui laisser une si forte impression ?

— Et toi, t'as bouffé quoi pour devenir aussi con ? »

***

Il prit une grande inspiration avant de frapper à la porte. Quelqu'un s'affairait à l'intérieur et une odeur d'épices et de terre battue perçait à travers le bardage de la façade. Il toqua trois coups.

« Entre, c'est ouvert. »

Il reconnut la vieille femme qui faisait des visites à Freyd quand il était encore alité, celle qui avait traité les engelures à ses jambes avec des onguents dont il se rappelait le fumet âpre et mentholé.

« Bienvenue, Dizrye. Je t'attendais.

Tu appelles moi ?

Oui, je t'ai parlé dans le vent. Et tu es venu. Assieds-toi avec moi, j'ai des choses à te dire. Mais d'abord je veux te regarder. »

Désiré s'avança et prit place à la table en face de Velka. Elle sortit diverses herbes et racines d'un tiroir devant elle, qu'elle frotta énergiquement une à une avant d'inspirer fortement dans la paume de ses mains. Elle jeta la tête en arrière et poussa un gémissement. Quand elle se redressa, elle ouvrit soudain les paupières et Désiré constata avec effroi qu'elle avait les yeux complètement révulsés. Il fit mine de se lever pour aider la vieille femme, mais celle-ci lui indiqua de ne pas s'inquiéter.

« Assieds-toi, tout va bien.

Vous êtes sûre ? On dirait, vous êtes malade.

Oui. Je fais kouzlo (magie ?). Reste calme et ne bouge pas. Hmmm. Oui, c'est ce que je pensais.

Quoi ? »

Velka ferma les yeux une poignée de secondes, et quand elle les rouvrit son regard était redevenu normal.

« Ceci est un sort pour voir la vraie nature des hommes. J'ai observé ton compagnon le premier jour de son arrivée, et aujourd'hui je t'ai bien regardé. Tu es spécial, et ton ami aussi.

Freyd ? Je suis pas comme lui.

Tu as raison, mais vous êtes tous les deux spéciaux. Ton compagnon, je n'ai jamais rien vu comme lui. Il vient d'ailleurs, c'est sûr, mais il n'est pas humain. Je ne lui fais pas confiance. Tu ne devrais pas, non plus.

Mais c'est mon ami, on vient ici ensemble.

Il te cache des choses, et il n'est pas honnête, avec personne. Je te dis cela, et tu fais comme tu veux.

D'accord, je comprends. Et moi ?

Toi, je connais. Tu es myslivec. Autrefois, il y en avait ici, mais plus maintenant. L'Ordre a disparu. »

Elle se leva et alla fouiller sur une étagère couverte de livres et de bibelots divers, qu'elle renversa en jurant à voix basse. « Ah voilà. Prends ce livre. » Elle déposa sur la table un vieux grimoire épais comme deux annuaires, avec une couverture reliée en cuir et un titre embossé: Navod v myslivecku. Désiré l'ouvrit à une page au hasard, qui était couverte intégralement d'une fine écriture manuscrite.

« Et merde, c'est en Tchèque. Velka, je ne sais pas lire ça.

Trouve quelqu'un qui lira pour toi. C'est très important que tu deviennes myslivec. Et personne ne doit l'apprendre, surtout pas Bolek, et surtout pas ton ami bledy. À qui peux-tu faire confiance ?

À Jen, peut-être.

Bien, tu iras confier ce livre à Jenovefa. Vous vous rencontrerez en secret, et elle t'aidera à comprendre comment être un nouveau myslivec. Si on vous découvre, vous serez châtiés tous les deux. Ce livre est interdit, et aussi il est interdit qu'un homme seul rencontre une femme seule. Tu comprends, Dizrye ?

Oui. Je peux revenir si j'ai besoin d'aide ?

Ma porte est toujours ouverte. Dans ma maison, tu peux poser toutes tes questions. Dans la maison de Bolek, ou ailleurs, je ne te connais pas. C'est clair ?

Ano pani. Merci, Velka. »

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