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79. Camille

CAMILLE


Strasbourg, 20 décembre 2012 ap. J.C.

23h40.

Camille avait les yeux fixés sur son radio-réveil. Les minutes s'égrenaient et la rapprochaient de la mort. Ou du moins, la mort de tous ces idiots qui n'avaient pas pris leurs précautions.

Dans le silence de sa chambre, Camille était assise sur son lit. Autour d'elle étaient éparpillés un calendrier maya, l'énorme volume des prophéties de Nostradamus, des pommes et une petite fiole commandée sur doomsdayexperience.com. Camille avait acheté cette bouteille en cas d'invasion alien. En plus de conserves de première nécessité, elle avait reçu des dizaines de prospectus pour attendre la fin.

L'apocalypse maya allait bientôt avoir lieu.

Bien sûr, ses parents ne l'avaient pas crue. La fin du monde n'était pas pour le 21 décembre 2012, selon eux. Mais Camille avait lu tous les livres sur le sujet ! Elle avait tout appris des calendriers mayas couplés aux prédictions de Nostradamus et d'autres visionnaires. C'est la fin du cycle de 5125 ans du compte long du calendrier maya. Ce n'est pas n'importe quoi ! Les Mayas étaient loin d'être des imbéciles. Ils s'y connaissaient en astronomie, et en science en général. Ils ne peuvent pas avoir tort.

23h47.

Ce sera un alignement galactique. Transition spirituelle ? Destruction de la Terre ? Tout était possible. Camille jeta un coup d'œil à l'écran de son ordinateur et vit qu'elle avait reçu plusieurs e-mails de deux amies de la fac. Effectivement, elle avait séché les cours. À quoi bon y aller, puisque l'université serait sans doute rasée pendant la nuit ? Pourquoi subir un cours de grec ancien pendant les dernières heures de sa vie ? Comme si elle allait parler en grec ancien avec qui que ce soit...

23h50.

Camille tremblait en faisant semblant de lire ses prospectus. Ses yeux passaient sur les mots mais ne retenaient plus rien. La formule Timewave zero, le gourou Kalki Bhagavan, réincarnation du dieu Vishnou, des résumés de nombreuses vidéos sur internet... Tout était là.

23h54.

Ses parents étaient couchés depuis longtemps. Camille se demanda si elle aurait dû s'intéresser à la religion avant la date fatidique. Et si Dieu existait et qu'elle allait en enfer ? Comment devenir pieuse et méritante en six minutes ? Non, quatre minutes ?

23h56.

Elle soupira et se leva pour écarter le matelas qu'elle avait placé en travers de la fenêtre. Dehors, rien de spécial. La neige recouvrait une partie des trottoirs. Il n'y avait personne en vue. Camille remit le matelas en place et retourna s'asseoir sur son lit. Elle se rongea les ongles jusqu'à minuit.

0h00.

Camille se recroquevilla sur elle-même. D'une seconde à l'autre, le monde allait s'effondrer. Mais quand, exactement ?

BOUM.

Une explosion assourdissante retentit dans la rue.

Camille perdit la raison. Elle déchira ses prospectus en les écartant pour trouver sa petite fiole. Si les aliens étaient déjà là, il fallait se dépêcher ! Elle avala le contenu de la minuscule bouteille et attendit, le cœur battant la chamade. Est-ce que je vais devenir immunisée aux sciences extraterrestres ? Est-ce que je suis protégée contre leurs technologies de contrôle de la pensée ?

Camille eut soudain effroyablement mal au ventre. Elle se plia en deux en grognant. Incapable de respirer, elle se traîna vers la bouteille d'eau posée sur sa table de nuit. Elle tendit la main le plus loin possible mais la laissa retomber, vaincue.


֍


« La conne ! » s'exclama Camille en jetant sa chaise sur le côté.

Folle de rage, elle prit sa tête entre ses mains et se griffa presque les joues.

« Je me suis tuée ! J'ai bu du poison pour des conneries ! La conne ! hurla-t-elle à nouveau. C'était quoi ce bruit dehors, en plus ?

— Eh bien, hésita B, c'était... l'éclatement d'un pneu dans la rue.

— Oh put–

— Calmez-vous, Camille, la coupa Philémon pour l'empêcher de dire plus de grossièretés. Asseyez-vous. »

Philémon la regarda avec intensité et Camille se dégonfla instantanément. Toute sa colère disparut. Est-ce que c'est B ? Est-ce que c'est moi ? Je ne sais même plus qui contrôle mon corps... Ses oreilles bourdonnaient plus fort que jamais. Elle ramassa sa chaise avant de s'écrouler dessus. Elle n'arrivait toujours pas à en croire ses yeux.

« J'étais complètement allumée... Je croyais n'importe quoi sur internet... Nostradamus... j'hallucine.

— B avait essayé de te rappeler ce truc en te filant ce bouquin après les dames spatiales, dit Agnès, tu te souviens ?

— Oui, et vous aviez reçu une cuillère, je crois... Je ne comprends pas ! Ce n'est pas moi, cette fille sur l'écran, c'est du grand délire ! »

Camille émit un son entre le sanglot et le rire jaune et sentit des larmes inonder ses joues. Elle pensait être une demoiselle respectée par Anna, l'amie de Lemnos, tour à tour courageuse et prudente, et voilà qu'elle n'était qu'une grosse gourde obnubilée par l'apocalypse, morte pour absolument rien ! La fille bizarre qui sèche la fac ! La névrosée de service dont on rit sur internet !

« Au moins, Philémon, vous êtes mort pour la science... Anna, ce n'était pas de votre faute... Moi, je suis ridicule !

— Détrompez-vous, mademoiselle, dit le gentleman. Je me sens stupide, peut-être même plus que vous. J'ai emprunté des ruelles connues pour être des coupe-gorges car j'étais immature... Votre façon de partir ne manquait pas de panache.

— Il n'y a aucun panache à se tuer parce qu'on a entendu un pneu éclater !

— Qu'est-ce que c'est, panache ? » demanda soudain Juka.

Agnès éclata de rire, ce qui détendit immédiatement l'atmosphère. De toute façon, pensa Camille, je n'y peux rien. J'ai fait ce que j'ai fait. Peut-être que les autres auraient bien pire à lui montrer, après tout ! Juka n'avait pas eu tant de classe que ça, par exemple. Personne ne le lui avait dit pour ne pas la traumatiser, mais elle avait eu raison de penser que tout était de sa faute. Elle avait eu la lâcheté de partir sans s'excuser, un peu comme Philémon. Stop, arrête de critiquer tout le monde ! Calme-toi...

Personne ne méritait d'être jugé sur les dernières minutes de sa vie dans cette clairière. Camille prit une longue inspiration et songea qu'elle était trop dure avec elle comme avec les autres. Ils avaient prouvé dans ce manoir qu'ils étaient de belles personnes, avec leurs qualités et leurs défauts. À quoi bon porter des jugements sur ce qu'ils avaient vécu juste avant d'arriver ici ? Cela n'avait plus d'importance.

Il fut ensuite convenu que Julius serait le suivant, mais B leva les deux mains d'un air gêné.

« Je dois quelques explications à Julius avant de procéder. »


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