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35. Lemnos

LEMNOS

Julius était intimidant, au premier abord. Mais, après quelques instants passés à ses côtés, Lemnos avait fini par changer d'avis. Maître Adelphe le considérait comme un objet, Psamathé le couvait, Camille prenait soin de lui, mais Julius était différent : il lui parlait normalement. Le Romain ne cherchait pas à le ménager. Il s'exprimait sans concession.

Lemnos n'avait pas l'habitude d'être traité comme un véritable être humain. Il craignait de s'accoutumer à ce plaisir et d'être encore plus malheureux qu'avant lorsqu'il retournerait chez lui. Pouvait-il s'enfuir de chez Maître Adelphe ? Il n'avait jamais essayé de le faire, du moins pas sérieusement. On l'avait puni en le trouvant en train de rôder du côté de l'entrée de nombreuses fois. Pourquoi aurais-je eu envie de recommencer ?

Devant lui, Julius remettait sa toge fermement en place. Ils venaient d'entrer dans la pièce où se tiendrait leur véritable épreuve, selon le maître des lieux. Des colonnes soutenaient un plafond blanc ciselé de fines représentations florales. Le sol était recouvert de dalles rouges richement décorées. Une chaire dorée trônait contre un mur.

« C'est un temple, déclara Julius.

— Je ne pense pas que ce soit une divinité athénienne, ce style ne me rappelle rien...

— Moi non plus, à vrai dire.

CE LIEU NE CORRESPOND À AUCUNE DIVINITÉ, tonna la voix de leur hôte. J'AI CRÉÉ CE LIEU POUR MON PLAISIR ESTHÉTIQUE PERSONNEL. »

Lemnos hocha la tête.

« Que devons-nous faire ? demanda Julius, peu impressionné par le lieu.

VOUS ALLEZ CONSTRUIRE UNE TOUR EN PLANCHETTES.

— D'accord, d'accord, comme vous voudrez, mais pourriez-vous... parler moins fort ? »

Silence.

« Je n'avais pas pris conscience du niveau sonore de mes interventions. Veuillez m'excuser.

— Je préfère ça... Répétez donc ce que nous devons faire, s'il-vous-plaît.

Construire une tour en planchettes. Sans qu'elle ne s'effondre.

— Mais pourquoi ? » fit Julius, éberlué.

Un sac rempli de morceaux de bois plats apparut soudain à leurs pieds. Lemnos était surpris mais confiant. Ce n'est pas un défi très complexe. Le jeune homme se considérait comme habile et précis, quelques rares qualités qu'il se reconnaissait.

« Vous devez le faire. Ne posez pas de questions. »

Julius fit la moue, vexé mais obéissant. Il s'agenouilla et se mit à dresser plusieurs étages avec une dextérité inattendue.

« Vous êtes doué ! s'ébahit Lemnos.

— Laisse, lui intima le Romain en l'empêchant de saisir une planchette. Je fais beaucoup de jeux de construction avec mes fils. »

Lemnos recula d'un pas pour ne pas détruire la tour de Julius par accident. Il était impressionné par la vitesse à laquelle le bâtiment prenait de la hauteur. Lorsque la construction dépassa la taille du Romain, perché sur la pointe des pieds dans ses sandales immaculées, la voix du maître des lieux résonna à nouveau dans la pièce.

« Félicitations. Ce n'était pas là un travail de concert, mais je sais apprécier le talent lorsque je le vois.

— Hm, fit Julius en admirant son œuvre. Merci, mais c'est normal.

Vos objets sont à présent au fond du sac de planchettes. »

Lemnos eut envie de grimacer mais conserva une expression neutre. C'est le moment de vérité. Il laissa le Romain fouiller le sac en premier et en sortir une figurine.

« C'est un simple... cheval, dit-il. Est-ce un bon souvenir ?

Tout-à-fait. Enfin... »

Julius jeta un coup d'œil à l'esclave grec, aussi sceptique que lui. Lemnos haussa les épaules en secouant la tête avant de demander :

« Que voulez-vous dire par-là ?

Tout vous sera révélé dans quelques instants, de toute façon. Lemnos, le sac. »

Le jeune homme fronça les sourcils mais obéit, habitué à réagir prestement lorsqu'on lui parlait sur ce ton. Julius semblait agacé et frottait ses cheveux bouclés avec nervosité.

« Pas la peine de lui parler comme ça, grogna-t-il.

Veuillez m'excuser. »

Lemnos sourit au Romain, reconnaissant. Ça me change tellement de d'habitude... Il saisit son objet dans le sac et fit la moue. Ce n'était qu'un torchon sale. Julius réagit plus vite que lui.

« Est-ce que vous considérez cela comme un bon souvenir ?

— Non, dit Lemnos en soupirant.

— Je parlais au... maître, si c'est bien comme cela qu'on le nomme. En quoi ce tissu pourrait être une bonne nouvelle pour lui ?

Tout vous sera révélé. »

Lemnos sentit que le Romain était sur le point de se mettre en colère.

« Je nettoyais tous les jours le palais avec ce torchon.

— C'est bien ce que je dis, ça n'a rien de joyeux. Mais bon, si tout nous sera révélé... » singea-t-il.

Lemnos se fit un plaisir de laisser tomber le morceau de tissu taché de graisse sur le sol avant de se raviser et de le mettre dans le sac. Le Romain haussa les sourcils.

« Pourquoi ? Laisse-le là, il ne s'agit que d'une mauvaise plaisanterie.

— On ne jette pas des torchons sales dans un édifice religieux.

— Oh ! s'esclaffa Julius. J'avais oublié, c'est vrai... Tu as raison, je vais aussi détruire cette tour et ranger les planchettes avec le reste.

Vous avez le temps de vous occuper, les interrompit le maître des lieux. Je dois malheureusement vous faire patienter durant quelques instants, le temps que vos amis finissent également leurs épreuves. »

Lemnos était de plus en plus atterré. Mais quand même, une nouvelle aventure s'offre à moi ! Je vais vivre sans être fouetté pour des broutilles ! Tout ce que je voudrais, c'est que cette aventure soit compréhensible et claire... et ce n'est pas le cas.

« Je n'ai même pas peur de cet endroit, admit Julius en s'accroupissant pour se reposer. En me réveillant, j'étais dans une salle sombre. Ma toge était en parfait état et j'étais allongé sur un tapis confortable. J'ai entendu des conversations venir d'une salle adjacente... et c'est là que j'ai rencontré le cuisinier et la folle.

— La folle..., s'amusa Lemnos.

— Ne me reproche pas ce surnom, elle fait peur à tout le monde ! le prévint Julius. Ensuite, le sol s'est dérobé sous nos pieds. J'ai alors vu des sortes d'esprits qui m'ont rappelé mes promenades avec mes fils au sein de mon domaine viticole...

— Et après ?

— Nous étions dans une salle avec des tableaux de tout le monde, ainsi que les dates associées. J'étais très méfiant à l'égard des deux autres. Personne ne me comprenait avant ma rencontre avec Anna. Ensuite, j'ai cru que j'allais mourir. J'avais mal à la tête, je souffrais terriblement... Et puis plus rien.

— Vous vous êtes réveillé dans un lit comme tout le monde, c'est ça ?

— Exactement. »

Lemnos acquiesça lentement, l'histoire récente de Julius s'organisant dans son esprit. Finalement, ils n'étaient pas si différents : ils avaient dû attendre de rencontrer de nouvelles personnes pour se faire comprendre.

« Je n'avais jamais rencontré quiconque ne parlant pas ma langue, avoua Julius. Je les ai pris pour des barbares. Enfin... »

Il émit un rire sans joie.

« ... je le pense toujours. Cette fille en blanc est folle, je l'ai vu sur son visage.

— Est-ce qu'elle pourrait nous faire du mal ? s'inquiéta Lemnos.

— Tout est possible. Nous ne devons pas baisser notre garde. Si nous restons alertes, rien de malheureux ne pourra nous arriver. »

Lemnos hocha la tête et décida de participer à la destruction de l'édifice. Le Romain lui jetait des coups d'œil furtifs, comme s'il s'inquiétait pour lui.

Julius continua de ranger les pièces en observant Lemnos. Le jeune esclave se sentit soudainement trop surveillé pour être à l'aise.

« Pourquoi me regardez-vous en cachette ?

— Je me posais simplement une question.

— Allez-y, ça ne me dérange pas...

— Rappelle-moi ton époque. »

Lemnos fronça les sourcils et se souvint de ce que Camille lui avait dit.

« Au IVème siècle avant Jésus Christ.

— Je vois..., dit Julius, songeur. Je ne te surprendrai pas en te disant qu'à ton époque, les Athéniens n'étaient plus esclaves. Seuls les étrangers l'étaient.

— C'est exact.

— Tu n'as pas l'air moins Athénien qu'un Athénien.

— En effet...

— Alors pourquoi es-tu esclave ? Parce que tu es forcément esclave, avec des vêtements et un visage pareils. Je n'étais pas très attentif, mais ton amie en a parlé à table. »

Lemnos se toucha instinctivement la joue, vexé. Est-ce que j'ai l'air si fatigué que ça ? Sans doute.

« J'ai tout expliqué pendant le repas, comme vous l'avez dit, marmonna-t-il en rangeant trois planchettes.

— Je n'écoutais pas, j'étais trop surpris de ce qui m'arrivait. » se défendit à nouveau Julius.

Le jeune esclave acquiesça. Il fallait qu'il soit un peu compréhensif.

« Eh bien, je suis esclave parce que mon maître est très puissant. Il a gardé des esclaves athéniens et en achète de nouveaux régulièrement. Il a ses réseaux.

— Je vois. Il faudrait que tu puisses t'enfuir ! Avec des vêtements normaux, personne ne penserait que tu es un esclave. Les vrais esclaves ne viennent que d'autres pays, à ton époque. Tu passerais inaperçu !

— C'est bien trop difficile..., soupira Lemnos.

— Je t'aiderai à établir une stratégie que tu mettras en œuvre à ton retour, tu verras. »

Lemnos, bouche bée, fit une petite révérence.

« Je vous remercie, je ne sais pas quoi dire...

— Ne dis rien, dans ce cas. Je n'aime pas l'esclavage, je paie mes domestiques. On me conspue, on dit que je suis prétentieux et feignant et que je pourrais avoir moins d'aides sur mon domaine, mais ces gens aiment travailler pour moi. »

Il haussa les épaules et ajouta :

« Et je suis riche. L'argent, ça s'utilise !

— Je ne savais pas qu'on pouvait être riche en fabriquant du vin, commenta Lemnos.

— Il n'y a pas que le commerce ! Je fais également des paris sur des courses de chars. Je suis un grand spécialiste, tu sais ? Je gagne tout le temps.

— Vraiment ? Et vous y emmenez vos fils ?

— Parfois. »

Le visage de Julius s'éclaira d'un sourire. Et moi qui pensais qu'il était sinistre et désagréable... Il ressentait de plus en plus d'affection pour cet homme qui lui parlait normalement et allait bientôt l'aider à s'en sortir. De plus, sa vie semblait passionnante.

« J'aimerais beaucoup voir votre domaine. »

Lemnos se mordit la lèvre, prenant conscience de sa bêtise.

« Enfin, je veux dire... Peut-être un dessin... »

Le Romain hocha la tête en ne se départant pas de son sourire.

« Je te ferai un plan de ma villa, tu peux compter là-dessus. Mais qui sait si nous en aurons le temps ? Peut-être que nous allons rentrer chez nous avant ça.

— Peut-être, oui, admit Lemnos en acquiesçant. Que va-t-il nous arriver, à votre avis ? »

Julius rangea la dernière planchette de la tour dans le sac en toile et fit la moue, songeur.

« Si je résume bien la situation... On nous a fait passer des épreuves en nous promettant un objet joyeux de notre passé. Il s'agissait en réalité d'une mauvaise plaisanterie. Je pense que nous serons ensuite tous réunis pour la suite des opérations. Mais je n'ai pas la moindre idée de ce qu'il se passera... »

Lemnos soupira.

« Alors il faut attendre. »


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