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33. Juka

JUKA

Une odeur tenace de brûlé tira Juka de son sommeil. La jeune femme dégagea ses cheveux de son visage et s'aperçut qu'elle était entourée de flammes. Elle voulut crier et fuir mais son regard croisa celui du cuisinier qui lui avait servi du poisson fumé. Qu'est-ce que... Reprenant ses esprits, Juka analysa rapidement la situation. L'incendie n'occupait en réalité qu'un bon quart de la pièce, ne s'étendait pas, ne l'entourait pas réellement, et le cuisinier était allongé dans le feu. Il la regardait avec panique, sans bouger. Il va mourir ! En ne le voyant pas ciller, Juka se demanda s'il n'était pas déjà passé dans l'au-delà.

La jeune femme s'approcha du brasier. Elle ne pourrait pas attraper le gros bonhomme sans toucher les flammes. Il va pourtant falloir essayer ! Juka hésita quelques instants avant de saisir les deux jambes potelées du cuisinier et de le traîner sur quelques pas. La jeune femme serra les dents et poussa un cri de guerre pour ne pas ressentir la douleur. Elle lâcha prise lorsqu'elle n'eut plus assez de force pour le sortir complètement du feu. À sa grande surprise, ses bras étaient immaculés. Ces flammes ne brûlent pas ! La peur la quitta définitivement et elle extirpa le cuisinier de l'incendie.

Il se redressa avec lenteur, aussi surpris qu'elle.

« D'habitude, ce n'est pas moi qu'on essaie de cuire... »

Juka sourit sans rien dire. Bien sûr, personne ici ne parlait sa langue, et encore moins le cuisinier. Par curiosité, elle s'approcha du feu et y mit sa main. Pas de chaleur, pas de douleur, même pas de sensation ! Pourtant, un bruit très réaliste de crépitements montait du brasier. Sorcellerie !

« C'est vraiment étrange. Un feu inutile qui ne permet pas de cuisiner ! »

Juka sourit à nouveau par politesse et le cuisinier se mit à rougir. La jeune femme haussa les sourcils, se demandant s'il avait pris un coup de chaud dans le faux incendie.

« Vous ne comprenez pas ce que je dis, n'est-ce pas ? »

Juka cilla.

« Vous êtes très jolie. Je n'ai jamais dit cela à qui que ce soit, mais je préfèrerais vous cuisiner du poisson fumé toute la journée qu'expérimenter de nouvelles recettes. Juste pour vous voir sourire. Vous seriez ma meilleure amie. »

Impossiblement écarlate, le cuisinier détourna son regard de la jeune femme.

« Juka » déclara-t-elle.

Le cuisinier hocha la tête et se présenta de même :

« Stanislas.

— Sa... Sani... ? hésita-t-elle.

— Sta-ni-slas !

— Sanilas. Sani... Sani ?

— Sani. » confirma-t-il, amusé par sa difficulté à prononcer les prénoms de ses nouveaux compagnons.

Juka porta une main à sa robe en peau de vache et soupira. C'est Anna qui a gardé le carnet... Elle n'allait pas pouvoir communiquer par dessins avec Stanislas. Qu'est-ce qu'on va bien pouvoir faire ? Soudain la voix du maître des lieux la tira de ses inquiétudes.

« EST-CE QUE VOUS ME COMPRENEZ BIEN, TOUS LES DEUX ?

— Oui, répondirent Juka et Stanislas de concert et dans deux langues différentes, à leur grand étonnement.

BIEN. JUKA A FAIT PREUVE D'UNE GRANDE ABNÉGATION EN SAUVANT STANISLAS DU FEU, SANS SAVOIR QU'IL ÉTAIT FACTICE. VOUS POUVEZ DONC VOUS FAIRE CONFIANCE. »

Juka, vexée d'avoir subi un test, se renfrogna. Je n'ai rien à prouver à personne ! Stanislas, lui, rayonnait de joie. Il se tourna vers elle avec un sourire lumineux qui lui redonna du baume au cœur. Bon, j'ai fait ce que j'avais à faire, et pas en vain.

« VOUS ALLEZ À PRÉSENT PASSER UNE PETITE ÉPREUVE POUR RECEVOIR VOTRE CADEAU. »

Juka déglutit. S'être souvenue de son passé avait été très difficile. Elle refusait d'y être à nouveau confrontée. La jeune femme rejeta ce pan de sa mémoire dans un recoin de son esprit, fatiguée d'y repenser sans arrêt. Peut-être n'était-ce qu'un mauvais rêve, après tout ! Elle allait bientôt se réveiller et sa mère serait en pleine forme près d'elle.

Juka attendit d'avoir quelques explications sur l'épreuve qu'elle allait passer. Elle entendit un bruit sourd à ses pieds et baissa les yeux. Devant elle se trouvaient à présent des brindilles, des pierres, de la corde, des broussailles et de l'amadou.

« VOUS DEVEZ RÉUSSIR À FAIRE DU FEU. »

C'est tout ? C'est facile... Sous le regard intéressé de Stanislas, Juka s'agenouilla et s'attela à la tâche qui leur était confiée. Le cuisinier la fixait avec insistance, impressionné par sa technique.

« C'est quand même plus simple avec un briquet... J'ai beaucoup de chance. Avec de l'étoupe, hop, c'est déjà fait ! »

Juka haussa les épaules. Je ne sais même pas de quoi il parle. Elle attacha la corde à la plus grosse des brindilles pour former un arc de taille moyenne et plaça le morceau de bois le plus plat sur le sol, devant elle. Elle saisit une autre brindille assez large et la plaça contre la planche en la faisant passer dans l'arc. Ce n'est pas mon rôle au village, mais je crois que c'est la bonne technique. Elle arracha des petits morceaux au gros champignon et les disposa autour de sa planche, espérant recueillir les étincelles pour les transformer immédiatement en braise.

Elle fit alors tourner son bâton et poussa un juron. Ça fait mal ! Elle considéra sa paume égratignée et soupira. Ça ne peut pas fonctionner, les hommes du village utilisent des coquillages pour se protéger la main. Je n'ai rien de tout ça. Stanislas se pencha vers elle et lui confia son couvre-chef.

« Tenez, tournez le bâton avec ça. »

Juka le considéra avec surprise. Il veut me donner ce qu'il a sur la tête ? Le vêtement était de la même couleur que le reste de ses habits, rouge. Sa tenue a sûrement de la valeur car elle est teinte et accordée. Et elle allait salir son bonnet avec son morceau de bois dégoûtant, avec le risque d'y mettre le feu... Tant pis, il faut le faire quand même. Elle saisit le couvre-chef avec un sourire reconnaissant, l'enfila sur sa main et fit à nouveau tourner son bâton sur la planche.

Elle serra les dents en voyant des étincelles tomber sur l'amadou et tourna plus vite. Lorsque la première braise apparut, elle jeta son bâton sur le côté et se pencha en avant pour souffler dessus.

Stanislas était muet d'admiration. Juka sentit enfin une chaleur caractéristique au niveau de son front : l'amadou avait pris feu ! La jeune femme ajouta des brindilles dans les flammes en continuant de souffler. Lorsque le feu fut assez grand à son goût, elle recula avec satisfaction et se releva.

« Voilà. » dit-elle avec un signe de tête.

Le cuisinier se mit alors à applaudir.

« Félicitations ! C'était incroyable ! »

Juka acquiesça, gênée. Si Stanislas vivait dans mon village et se faisait remarquer sans arrêt de la sorte, ça ferait parler... Pourtant, elle le trouvait sympathique. Son côté jovial lui plaisait bien. Ça change de l'attitude des autres, c'est sûr.

Philémon était compréhensif, mais tellement sinistre ! Juka ne respirait pas la joie de vivre non plus, certes, mais ils avaient tous l'air si malheureux ! Chaque nouveau résident de cette maison semblait torturé. Était-il possible qu'elle ne soit pas la seule à avoir retrouvé la mémoire ? Dans ce cas, Stanislas ne devait se souvenir de rien, car il n'était pas désespéré.

Mais la personne qui l'effrayait le plus était sans conteste la folle en blanc. Juka n'avait pas bien retenu son prénom, mais cela commençait par un A. Elle se sentait agressée en permanence par cette femme qui ne montrait même pas ses yeux. Elle la considérait comme un danger. Elle a très mal parlé à Stanislas pendant le repas, d'ailleurs. Quelque chose ne tournait pas rond dans sa tête.

Juka se reconcentra sur son feu. Le cuisinier s'éclaircit bruyamment la voix pour attirer son attention.

« Et maintenant ? » lui demanda-t-il en haussant les épaules avec un sourire.

La jeune femme crut comprendre qu'il voulait savoir ce qui allait leur arriver. Ils n'eurent pas le temps de se poser plus de questions car le maître des lieux se remit à parler.

« VOTRE FEU EST TRÈS RÉUSSI. MAINTENANT, STANISLAS, VOICI VOTRE ÉPREUVE. »

Le cuisiner se redressa du mieux qu'il put avec son gros ventre.

« VOUS DEVEZ APPRENDRE UNE RECETTE À JUKA.

Euh... d'accord. Y a-t-il une cuisine, ici ?

NON. MAIS VOUS AVEZ UN FEU, À PRÉSENT. »

Stanislas cligna de ses petits yeux plusieurs fois, incrédule.

« Dois-je cuisiner sans nourriture... ? »

Soudain, un sac en toile apparut à leurs pieds. Juka bondit en arrière, surprise et méfiante. Encore de la sorcellerie... Décidément, la vieille du village aurait adoré voir ça.

Stanislas inspecta leur nouveau cadeau. Il en sortit quelques légumes et de la viande, visiblement satisfait. Juka avait compris qu'elle devait apprendre une recette avec lui, mais elle n'en voyait pas le but. Est-ce que ça a un rapport avec mon passé ? Est-ce que c'est un moyen de me faire sortir d'ici ?

Le cuisinier sortit du fond du sac des ustensiles et observa avec attention tout ce qu'il avait. Son air pensif étonna Juka. Il était capable d'être sérieux et son contraire en moins d'un claquement de doigts.

Après un instant de réflexion, Stanislas hocha la tête et déclara :

« Soupe à l'oignon ! »


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