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3. Philémon *


PHILÉMON


Ils ne virent tout d'abord rien de spécial. La pièce était richement décorée de tapisseries sur les murs, de grands tapis, de quelques tableaux aux bordures dorées – des portraits d'aristocrates, manifestement. Philémon fit quelques pas prudents mais Anna le devança sans attendre.

« Il n'y a rien, ici. Venez, suivez-moi ! »

Amusé par la volonté de la jeune femme, Philémon laissa échapper un petit rire. Il jeta un regard circulaire avant de lui emboîter le pas. Il n'aimait pas l'atmosphère lourde de menaces qui régnait dans cette pièce...

« Philémon ! insista Anna, et le gentleman comprit qu'il s'était arrêté devant un meuble.

— Oui, je... »

Hypnotisé par une armoire, il s'en approcha sans terminer sa phrase. Qu'est-ce qui avait bien pu l'attirer à ce point ? Ce meuble ne sortait pas de l'ordinaire, ni sa forme, ni son bois, ni son contenu. Pourtant, il était absolument certain que quelque chose avait fait réagir ses yeux, peut-être un éclat lumineux ou un mouvement. Il ne fit pas attention à Anna qui revenait vers lui en boitillant dans ses souliers inconfortables et posa l'index sur l'armoire.

« NON !!! »

Une voix grave venait de résonner dans la pièce, disparaissant lentement avec écho. Philémon était comme paralysé, surpris et effrayé par ce cri. N'avait-il pas le droit de toucher ce meuble ? Il déclara d'une voix forte :

« Qui êtes-vous ? Montrez-vous ! Êtes-vous la personne qui m'a laissé un message lorsque je suis sorti de la pièce dans laquelle j'ai repris conscience ?

— Un message ? dit Anna en observant les murs, certainement à la recherche de l'entité qui leur avait parlé. Moi aussi, j'en ai vu un.

— Vraiment ? lui demanda Philémon en haussant les sourcils. Quel était le vôtre ?

— « Ne vous faites pas tuer, faites attention. ».

— Il faudrait commencer par supprimer ces poupées qui se réduisent en cendres et les fantômes ! s'exclama le gentleman à l'attention de son interlocuteur invisible, très agacé. Et l'armoire étrange !

IL NE VOUS EST PAS DONNÉ LE LOISIR DE PRENDRE UNE DÉCISION QUELCONQUE. RESTEZ SIMPLEMENT EN VIE. »

Philémon sursauta et retint sa respiration. La voix sortait de nulle part à un niveau sonore incroyablement élevé.

« Que voulez-vous ? osa demander Anna avec arrogance. Pour qui vous prenez-vous ? Je suis Anna de Viandreux, vous n'avez pas le droit de me garder en captivité ! Mes frères– »

Elle ouvrit de grands yeux, visiblement en proie à une résurgence de souvenirs, puis continua :

« Oui, mes frères viendront me venger, ils ne laisseront plus rien de vous ! Vous ne serez pas épargné si vous me faites du mal ! »

Il y eut un silence durant lequel Philémon eut envie d'annoncer à l'entité inconnue qu'il ne connaissait pas cette jeune femme et qu'il n'avait rien à voir dans cette histoire. Elle est folle. Elle a perdu la raison. Ou alors... ou alors son courage est absolument indescriptible ! Pétrifié, il attendait le moment où Anna se ferait foudroyer, mais cet instant ne vint heureusement pas.

« QUE CROYEZ-VOUS QUE JE PENSE DES GENS DE VOTRE ESPÈCE ? CONTENTEZ-VOUS DE NE PAS MOURIR. VOUS ÊTES FAIBLES. FAITES ATTENTION. JE N'AI PAS D'EXPLICATION À VOUS DONNER.

— Et cette armoire ? fit Philémon, réussissant enfin à formuler une phrase. Pourquoi refusez-vous que je la touche ?

SUIVEZ SIMPLEMENT MES ORDRES.

— T–Très bien. » bafouilla le gentleman en s'éloignant du meuble.

Il croisa le regard farouche d'Anna, empli de reproches et de mépris. Excusez-moi, mademoiselle, mais je ne sais même pas qui est ce monstre qui nous parle sans même devoir se montrer. Je ne peux pas commettre un impair en le provoquant, comme vous semblez particulièrement l'affectionner. Il aurait pu le lui dire en face, mais ce n'était pas le moment. Il avait l'air assez faible et couard, nul besoin de passer pour plus ridicule qu'il ne l'était.

« Êtes-vous un dieu ? » hésita-t-il en serrant nerveusement son chapeau haut-de-forme entre le pouce et l'index.

La voix éclata d'un rire rauque qui le fit frissonner. Anna elle-même ne semblait pas très à l'aise.

« VOUS NE COMPRENDRIEZ PAS. »

Philémon sentit alors l'atmosphère se rafraîchir, et l'angoisse qui lui avait enserré les entrailles disparut subitement. Il était certain que le monstre – ou quoi qu'il pût être – était parti. Peu rassuré, il saisit avec délicatesse le bras d'Anna et se dirigea à grands pas vers la porte. Cette pièce le rendait malade.

« Non, pas par là– » put seulement bafouiller la jeune femme en le tirant en arrière.

Lorsqu'il ouvrit la porte en grand, Philémon se souvint de tout à la fois. Ne pas regarder les fantômes, prendre garde aux esprits dans la salle où Anna s'était réveillée... C'est lorsqu'il se retrouva face à l'un d'entre eux qu'il perdit tout contrôle de ses pensées.

Pas de repas pour toi, encore une fois... Il fallait faire plus attention à tes amis, tu devrais mieux les choisir que cela, Philémon. Pourquoi avoir parlé à cet homme ? N'as-tu pas envie de faire quelque chose de ta vie ? Dois-je encore te punir comme lorsque tu avais cinq ans ?! Dans ta chambre, Philémon ! Ne t'avise pas de me tutoyer, tu n'es pas dans ton droit ! Et ne me regarde pas comme ça !

« Philémon ! »

Il savait qu'Anna était en train de l'appeler, de tenter de le faire revenir à la réalité, mais son cerveau refusait de faire dérailler le train de ses pensées. Il avait froid, mal au cœur. Son père se trouvait devant lui. Sa redingote ridicule, son sens particulier de l'esthétisme, son regard sévère, sévère, si sévère... Qu'ai-je fait de ma vie, père ? Je ne m'en souviens même pas...

« Philémon ! »

Où sont mes souvenirs ? Qu'ai-je fait pour vous choquer, vous désespérer, vous décevoir ? À part financer la science ?

Il ferma les yeux, se forçant à effacer l'image de son père. C'était faux, une illusion, une présence éphémère créée par son esprit ! Quelqu'un lui touchait la main, mais certainement pas son géniteur imaginaire. Il devait se souvenir, se souvenir... Les fantômes... Les fantômes ! Il secoua la tête avec énergie et s'écria :

« Allez-vous-en ! »

Philémon attendit d'être certain que les fantômes n'étaient plus devant lui. Il se tourna vers Anna pour la remercier, mais elle ne le regardait pas : ses yeux étaient fixés sur son épaule gauche. Sachant pertinemment ce qu'elle devait voir posé sur lui, il fit un bond de côté. La fraîcheur à côté de son oreille lui fit comprendre qu'il ne s'était pas débarrassé du fantôme accroché au creux de son cou. Il se tritura nerveusement la moustache, ne sachant comment réagir. Heureusement, la jeune femme ne s'était pas perdue dans ses réflexions.

« Partez ! hurla Anna avec véhémence.

— Je crois que cette créature ne le veut pas, madem–

— Non, vous ! Vous, monsieur, partez ! »

Incrédule, Philémon haussa les sourcils.

« Moi?

— Oui ! Je commence à avoir des réminiscences à cause de ces ectoplasmes... Vous me causez beaucoup de problèmes, allez-vous-en, je veux être en paix, EN PAIX ! »

Elle le repoussa sans ménagement, l'obligeant à sortir de la pièce et refermant la porte derrière lui. Elle la claqua si fort que le gentleman entendit le cliquetis de la serrure. Elle l'a bloquée de l'intérieur ! Philémon se retrouva à nouveau dans le couloir, déboussolé.

« Anna ! Anna, ne me laissez pas, je promets de faire plus attention !

— Vous n'auriez pas dû réagir avec impulsion, monsieur ! lui répondit une voix étouffée. Vous m'avez mise dans de beaux draps ! Laissez-moi donc m'occuper des fantômes moi-même !

— Ils sont bien trop nombreux pour vous ! insista Philémon, sentant des larmes de panique lui monter aux yeux. Il n'y a pas d'autre issue de mon côté, je n'ai rien à manger, ne m'abandonnez pas !

— Ce n'est plus mon problème ! répliqua-t-elle avec hargne. Vous avez agi sans réfléchir!

— Vous êtes bien placée pour parler d'impulsion, vous qui avez provoqué l'ire de ce... de ce monstre invisible! »

Il attendit une réaction de la part de la jeune femme, mais rien ne vint. Son cœur se mit à battre la chamade en imaginant qu'elle pût être simplement partie, le laissant seul pour toujours. Il sentit son estomac se tordre et ferma les yeux de dépit. J'ai faim. Il crut entendre quelqu'un susurrer à son oreille et se souvint avec horreur qu'il avait toujours un fantôme posé sur l'épaule.


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