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24. Juka

JUKA

La sauvageonne s'était levée.

Les dessins fournis par Anna avaient été assez clairs : le jeune homme – Nok, presque un nom de chez moi – voulait ouvrir la porte. Je suis vive et armée, c'est à moi de le faire. Ignorant les exclamations incompréhensibles de sa traductrice, Juka s'était dirigée vers la porte en question. Elle saisit son poignard et fit glisser ses doigts sur le bois finement ciselé de l'encadrement. Très beau travail. Je me demande quel peuple a réalisé cette merveille.

Lorsqu'elle s'aperçut que le vieil homme s'était levé pour la stopper dans son élan, elle ouvrit précipitamment la porte.

« Oh, grogna Maurice. Il n'y a absolument rien !

— Ne t'approche pas, vieil homme. » répliqua Juka.

En effet, la salle était plongée dans le noir. La jeune femme fit un pas à l'intérieur mais ses yeux ne s'habituèrent pas à l'obscurité. Elle ne put distinguer la moindre forme malgré l'éclairage conséquent de la cuisine. C'est de la sorcellerie ! Son corps était tendu jusqu'aux orteils. Est-ce qu'il faut que j'aille plus loin ?

Elle recula lorsque Philémon s'approcha pour refermer la porte.

« Plus tard. » dit-il, et Juka crut le comprendre.

Elle croisa les bras après avoir rangé son poignard et soupira. Philémon lui fit signe de se rasseoir, arborant un sourire sympathique, et elle obéit sans rechigner. Mieux vaut être prudente.

« Franchement, déclara Maurice, si on réfléchit bien... Ce type qui contrôle le manoir... Il nous pousse à faire des choses, n'est-ce pas ? Si tout est sombre comme ça, c'est qu'on ne doit pas y aller tout de suite.

Je partage cette théorie, confirma Anna en gribouillant dans son carnet à l'attention de Juka.

Nous allons devoir attendre ici, donc. » conclut Nok en s'enfonçant dans sa chaise.

Juka voyait que personne n'avait l'intention de bouger. Encore du temps à tuer. En désespoir de cause, elle reporta son attention sur Philémon. Il lissait nerveusement sa moustache en écoutant les autres discuter de tout et de rien. Lorsque la jeune femme du Néolithique vit Anna rire aux éclats sans lui dessiner quoi que ce soit, elle soupira et lui prit le carnet des mains. Elle y griffonna un plan de son village et le tendit à Philémon.

Le jeune homme pencha la tête sur le côté et acquiesça.

« Vous vivez dans un beau village, Juka... »

Elle se pencha en avant pour lui montrer la maison de sa famille. Il sembla impressionné.

« La famille principale du village, je vois ! »

On dirait qu'il a compris. Juka resta silencieuse. Il n'était pas dans ses habitudes de se débarrasser de ses réflexes de prudence, mais Philémon lui semblait... inoffensif. Incapable de lui faire le moindre mal. Il a juste l'air triste, mais il le cache bien. Lorsqu'elle croisa à nouveau le regard mélancolique du jeune homme, Juka tenta de lui faire comprendre par un sourire qu'elle se sentait proche de lui et en sécurité. Il fronça les sourcils, surpris, et elle détourna les yeux en rougissant. C'est raté.

Juka saisit le crayon et voulut dessiner Philémon à côté d'elle, mais elle abandonna cette idée. Il le prendrait mal ou différemment de ce à quoi je pense. Juka ne tenait pas à ce qu'il croie qu'elle avait ce genre de sentiments à son égard... Je n'en ai pour personne. Elle haussa les épaules et Philémon eut un petit rire, ce qui la rassura.

Juka s'abîma dans la contemplation du mur d'en face, laissant défiler le temps sans réfléchir. Elle se demandait si la pièce plongée dans le noir pourrait être visitée un jour. Elle fut tirée de ses pensées par une assiette posée devant elle. Odeur délicieuse. Bons souvenirs. Du poisson fumé ! Des légumes qu'elle ne connaissait pas agrémentaient le plat. Chacun reçut son assiette. Le poisson fumé lui mettait l'eau à la bouche. Il était cuit à la perfection. Elle sourit au cuisinier lorsqu'il regarda dans sa direction.

« De rien, Juka ! » dit-il en rosissant à vue d'œil.

Ils mangèrent en silence, oubliant de se présenter tant les plats étaient délicieux. Personne ne cuisine aussi bien dans mon village, absolument personne. Et pourtant, Mama est douée !

À cette pensée, Juka reposa maladroitement ses couverts sur la table. Mama... Elle se souvint de ses deux rencontres avec le fantôme de sa mère, et à quel point Philémon l'avait aidée à ne pas se laisser envahir par la panique. Mama n'est pas ici, il n'y a que toi et ces gens. Et le fantôme de la salle de bal, qui n'avait rien à faire ici.

« IL ÉTAIT ICI POUR VOUS TENIR COMPAGNIE. »

Juka sursauta si violemment que les conversations se turent autour d'elle.

« Est-ce que ça va, Juka ? » lui demanda Camille avec appréhension.

Elle hocha la tête sans comprendre et fit mine de manger du poisson en silence. Très vite, les convives haussèrent les épaules et reprirent leurs discussions. Camille l'observa encore quelques instants avant de reprendre une bouchée de son plat. Juka se mordit les lèvres. Je n'ai pas rêvé ! Le Chef, ou quel que soit son nom... il m'a parlé ! Et les autres ne l'ont pas entendu.

« EN EFFET. PERMETTEZ-MOI DE VOUS PARLER, JUKA. »

Elle tressaillit et fit un effort surhumain pour ne pas sortir son poignard. Pourquoi vous ne parlez pas à tout le monde ? Pourquoi seulement moi ?

« IL M'ARRIVE D'AVOIR ENVIE DE M'EXPLIQUER SEUL À SEUL. »

Juka était mal à l'aise. Cette discussion télépathique allait être difficile à cacher aux autres si elle grimaçait à chaque phrase. Pourquoi est-ce qu'on est ici ?

« JE NE PEUX PAS PARLER DE CELA. »

Ce n'est pas une réponse satisfaisante. Vous ne pouvez pas nous laisser tourner en rond et vous le savez !

« JE FAIS TOUT CELA POUR VOUS. ESSAYEZ DE ME COMPRENDRE ET RESTEZ EN SÉCURITÉ. LE FANTÔME DE LA SALLE DE BAL ÉTAIT UNE CRÉATION DE MA PART. IL DEVAIT VOUS RASSURER ET VOUS GUIDER, MAIS VOUS AVEZ ÉTÉ ASSEZ DOUÉE POUR VOUS DÉBROUILLER TOUTE SEULE. »

La tension dans la tête de Juka disparut et elle comprit qu'elle était à présent seule. Elle fit la moue et se remit à manger, déçue. Il se moque de nous. Il nous déteste, j'en suis persuadée. Nous sommes punis pour nos actes. Mais quels actes ? Elle ne se souvenait de rien, sinon du visage décomposé de sa mère agonisante... Est-ce que je lui aurais fait du mal ?

Elle lâcha bruyamment sa fourchette.

« Juka ? » lui demanda Philémon.

Elle se mit à respirer de plus en plus vite, en état de choc. C'est ça ! Je me souviens... Non, ça disparaît, mais j'étais sûre d'avoir revu... Elle ferma les yeux pour se concentrer. Ça va me revenir.

« Juka ? répéta Philémon en bougeant sa chaise.

— Non ! répliqua la sauvageonne en fronçant les sourcils. Calme ! »

Certaines phrases remontaient à la surface. La doyenne du village... Elle avait trouvé d'où venait la maladie de Mama, et...

Elle écarquilla les yeux et se mura dans le silence.


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