20. Stanislas
STANISLAS
Ils ne savaient pas où ils avaient atterri, mais la pièce décorée de tableaux était monumentale. En dépit de sa faible capacité à penser à autre chose que la cuisine, la curiosité de Stanislas était attisée par les portraits. Stanislas, Agnès et Julius étaient plantés au milieu de la pièce pavée du sol au plafond de marbre blanc, ne sachant par quoi commencer.
« On devrait tout regarder, bon plan ça. » déclara Agnès en resserrant sa blouse blanche.
Julius – Cornelius Glorius, si je me souviens bien – allait et venait entre le cuisinier et la jeune femme, terrorisé. Il piaillait en latin depuis quelques minutes, paraissant oublier que personne ne le comprenait, et remettait sans cesse sa toge en place.
« Ce mec est un Romain, dit Agnès en faisant mine de l'ignorer. Même s'il parlait français, on pigerait rien, il aurait un accent pas possible et il nous ferait des déclinaisons de je sais pas quoi. C'est pas notre monde à nous, Stan.
— Mais... pouvons-nous affirmer que nous venons du même monde, compte tenu du millénaire plus quelques siècles qui nous séparent ?
— C'est pas crétin ce que tu dis, Stan, mais franchement regarde-le. »
Stanislas jeta un coup d'œil au Romain qui faisait la moue en époussetant sa toge immaculée.
« C'est vrai que..., hésita le cuisinier en se tournant vers Agnès.
— Ce gars vit comme un roi ! Je l'imagine bien en train de se goinfrer de raisin sur leurs divans là, ces machins où ils mangeaient allongés, tu sais ? Bon, ceci dit, toi aussi je te vois bien te goinfrer de n'importe quoi sauf de patates et de soda, c'est clair, mais t'as pas l'air aussi empoté que ce mec. Ok, t'es absolument énorme et tout plein de gras, mais t'as vécu au Moyen-Âge ! T'étais pas chez les richous de service, tu vois le truc.
— Et vous, Agnès ?
— Oh, me mets pas de vous, Stan, tutoie-moi et j'arrête de te prendre pour un traître, c'est promis, dit-elle avec un mouvement de la main. J'ai pas vécu très dignement non plus, en fait.
— Est-ce que v... tu pourrais m'en dire plus ? Est-ce qu'on y mangeait bien ?
— T'as vraiment des questions à la con, mon gros Stan ! s'emporta-t-elle avec véhémence. Je te le dirai pas. Peut-être qu'un jour j'aurai envie, mais là non. »
Stanislas se mordit la lèvre et Agnès murmura :
« Non vraiment, c'est pas contre toi. Mais ça mettrait une sale ambiance. Fin de la discussion. »
Elle forma une croix avec ses bras et lui tourna le dos, s'intéressant maintenant aux tableaux. Le cuisinier haussa les épaules, vaincu et perplexe. Je ne sais toujours rien d'elle, même pas son nom de famille. À la réflexion, il ne connaissait même pas le sien ! Stanislas... Stanislas rien. Bon, ce n'est pas si grave pour celui d'Agnès, tout compte fait. Il fit signe à Julius de les suivre et l'homme rechigna, effrayé. Le cuisinier secoua la tête de dépit et inspecta les tableaux les uns après les autres.
« Vise un peu ! s'exclama Agnès, extatique. C'est moi ! »
Stanislas se précipita vers elle en trottinant sur ses courtes pattes. Son épée frappait à rythme régulier sa cuisse droite. Je ne sais toujours pas quoi faire de cette chose. Agnès lui montra du doigt un tableau monumental représentant une jeune femme en blouse blanche, aux cheveux bruns regroupés en chignon et aux yeux verts rieurs.
« C'est moi ! répéta-t-elle avec joie.
— Mais... Les yeux... ?
— Oh, Stan, j'ai pas tout le temps des lunettes, réfléchis. C'est moi, je suis super belle là-dessus ! Qui a peint ça ? »
Ils cherchèrent une signature, quelques lettres sur le cadre doré, mais il n'y avait rien.
« C'est encore un truc magique, conclut Agnès avec déception. Moi, je pensais que des gens m'avaient trouvée magnifique et m'avaient peinte à mon insu, ça j'aurais bien aimé ouais. On va voir si tu as aussi été peint, Stan ? »
Le cuisinier ne savait pas s'il appréciait cette perspective. Celle salle est étrange et morbide. De plus, il ne voyait pas pourquoi on l'aurait peint. Et si c'était parce que ma cuisine plaisait aux gens ? Il y aurait de quoi être fier ! Agnès courait déjà vers le prochain tableau sur leur gauche lorsqu'il reprit ses esprits.
« Allez, Stan ! On se bouge ! » se plaignit-elle avec impatience.
Le cuisinier la rejoignit en surveillant du coin de l'œil le Romain. Si jamais il nous attaque... j'ai mon épée. L'homme en toge ne le rassurait pas outre mesure, malgré ses bouclettes qui auraient dû lui donner un air guilleret et sympathique. Son visage éternellement crispé n'aidait certainement pas à le trouver avenant.
« C'est euh..., dit Stanislas en regardant le tableau. Je ne le connais pas. »
Il s'agissait du portrait d'un homme portant un grand chapeau noir, une fine moustache et un habit qui lui semblait distingué.
« Je n'ai pas regardé à droite de mon portrait tout à l'heure, lança Agnès, mais là il y a une petite fiche explicative. Philémon, ici depuis 1852. Tiens, tu vois ? Il est du XIXème siècle, c'est plus récent que toi ! Ce sont peut-être les tableaux des gens qui sont ici, non ? Tu sais que j'en ai vu quatre en me cachant derrière une porte avant d'arriver jusqu'à toi, Stan. Ils étaient habillés n'importe comment, mais j'ai pas vu ce gars-là.
— Il a l'air sérieux, constata Stanislas en observant le tableau. Et peut-être riche.
— Ouais, regarde-moi ces gants et ce monocle dans sa poche... Ça c'est un bourgeois, c'est sûr ! J'ai pas envie de le rencontrer s'il est ici, il a l'air chiant. »
Tandis que Julius lorgnait d'un air épouvanté les vêtements étranges de Philémon, Agnès et Stanislas avancèrent vers le tableau suivant.
« J'ai vu ce mec ! s'exclama la jeune femme. Dans ses fringues abîmées, l'air décomposé ! On aurait dit qu'il allait s'évanouir. Dis-moi ce qu'il y a marqué, Stan.
— Euh...
— Ah oui, tu sais pas lire. Bon alors... Lemnos, ici depuis -398. C'est pas possible d'avoir l'air aussi mal alors que l'esclavagisme était plus cool à l'époque, limite plus du tout d'ailleurs. Parce qu'on est d'accord, ce type est forcément esclave avec une dégaine pareille...
— Et il est plus ancien que moi ! ajouta Stanislas avec joie.
— Ah, ça te fait plaisir, hein ? » s'amusa Agnès en poursuivant son chemin autour de la pièce.
Stanislas jeta un dernier regard aux yeux tristes et fatigués de Lemnos. Je lui ferai un bon petit plat, ça le requinquera. Stanislas mit ensuite quelques secondes à faire le lien entre un autre tableau et le reflet qu'il apercevait dans les cuillères bien lustrées des cuisines du château. Ses larges joues le faisaient ressembler à un gros bébé rieur. Des petits cheveux bruns s'échappaient de son gros bonnet rouge assorti à son haut et ses chausses écarlates.
« C'est moi ? demanda-t-il à Agnès, espérant une approbation de sa part – après tout, elle le voyait mieux que lui-même.
— Ben oui ! T'es tout brillant sur le tableau, c'est génial ! Regarde, ils ont même peint de belles assiettes dans le fond. Stanislas, ici depuis 1048. Ouais, c'est bien ce que tu m'as dit. Bonne mémoire. »
Le cuisinier s'approcha de la petite plaque et toucha du bout des doigts son prénom. Voilà donc à quoi ressemble le mot « Stanislas ». Lorsque le seigneur envoyait des lettres à ses amis pour les inviter à déjeuner chez lui en louant sa cuisine, c'est ainsi que son prénom apparaissait sur le parchemin. Je devrais le noter quelque part pour réaliser un gâteau géant avec mon nom écrit dessus. Ce sera mon chef-d'œuvre.
« Bon, il fait quoi, le cuistot ? Il cuistard ? »
Ne relevant pas l'affreux jeu de mots, Stanislas suivit Agnès avec résignation. La cuisine devrait malheureusement attendre.
« Juka, ici depuis -6103, lut Agnès avec attention. Eh bah, ça fait sacrément vieux ! On dirait une sauvage, regarde-moi ces cheveux... »
Stanislas écarquilla les yeux devant le portrait de la jeune femme. Des cheveux hirsutes et rouge-orangé encadraient son visage à l'expression volontaire. Elle portait un grand nombre de dents d'animaux sauvages un peu partout sur elle : en collier, en boucles d'oreilles, en décorations pour cheveux... Son regard était loin d'être aussi rieur que celui de Stanislas ou Agnès. Le cuisinier détailla sa tenue en reculant d'un pas : une sorte de robe en cuir, simple mais bien taillée. Impressionné par la prestance de la jeune femme, il murmura :
« J'aimerais la rencontrer.
— Pourquoi, Stan ? Elle te fait de l'effet ? » se moqua Agnès en allant vers un autre tableau.
Peut-être que oui. On dirait une salade géante de délicieuses carottes bien cuites. Stanislas la suivit vers le nouveau tableau.
« Alors là, c'est pas mal. Il est plutôt beau gosse et... oh non, Julius, fais pas ça, je t'assure. »
Stanislas se tourna vivement – du moins, à son échelle – vers le Romain et s'aperçut qu'il inspectait son épée d'un peu trop près.
« Ne touchez pas à ça. » le prévint-il.
Soudain, Julius s'empara de l'arme en un mouvement rapide et la pointa dans la direction du cuisinier.
« Quis estis ? s'exclama-t-il en le menaçant de la pointe de l'épée.
— Mon Dieu ! cria Stanislas, tétanisé par la vue de l'arme si près de son ventre. Agnès ! Nous sommes Agnès et Stanislas ! »
Mais avant qu'il ne puisse réagir, la jeune femme fondit sur le Romain et le plaqua contre le marbre blanc. Elle avait beaucoup plus de force que ce qu'il aurait pu imaginer de sa part.
« Il se calme, le taré en toge ! lui hurla-t-elle dans l'oreille. Tu lâches ce machin, c'est coupant, c'est dangereux, et tu nous fous la paix ! » ajouta-t-elle en redonnant son épée à Stanislas.
Bien qu'il n'ait rien compris, Julius fronça les sourcils et croisa les bras, toujours sur le sol.
« Pfff, fit-il.
— C'est bien, ça au moins j'ai pigé. Allez, relève-toi et marche devant ! »
Il se redressa pesamment sur ses sandales immaculées et resta immobile, méfiant.
« Devant ! » répéta Agnès en le poussant dans le dos.
Se sentant surveillé par ses deux comparses, Julius ne pipa mot et avança lentement vers le tableau suivant.
« Bon, ceci étant dit, regardons ce machin. Charles, ici depuis 1794. Il est pas mal, non ? »
Le jeune homme du tableau avait des cheveux blonds tombant sur ses épaules.
« Il a une coiffure de roi, n'est-ce pas ? demanda Stanislas en se souvenant de quelques gravures trouvées dans des livres qu'il ne pouvait déchiffrer.
— Non, c'est juste un style qu'il se donne, pouffa Agnès. Il a une tenue de révolutionnaire. Il devait porter les cheveux longs pour imiter Saint-Just. Je t'expliquerai.
— Un saint ? Un vrai saint en 1794 ?
— Non, c'est son nom de famille, Saint-Just ! Louis Antoine de Saint-Just. L'Archange de la Terreur. »
Devant l'air décomposé de Stanislas, elle ajouta :
« Enfin je t'expliquerai, je t'ai dit ! Avance, Julius ! » s'écria-t-elle en le poussant vers le tableau qui trônait plus loin.
Le cuisinier jeta un coup d'œil autour de lui, soudain effrayé, la main posée sur le manche de son épée. Peut-être qu'on va nous attaquer pendant qu'on regarde ces tableaux... c'est sans doute un piège !
« Sans rire, Stan, il faut que tu marches plus vite. T'es trop long à la détente. »
Il oublia rapidement ses sombres pensées en trottant vers elle. Agnès a le pouvoir de rassurer les gens sans rien faire de spécial. Son attitude résolue y était vraisemblablement pour quelque chose.
Le tableau représentait une jeune femme tirée à quatre épingles dans une robe bleue magnifique. Elle était très jolie, bien qu'un peu trop maigre au goût du cuisinier – elle aussi, je vais la nourrir convenablement – et son regard était triste. Agnès se racla bruyamment la gorge et lut :
« Anna, ici depuis 1527. Renaissance, du coup. Elle a bien une tronche à traîner dans la Cour de François Ier. Et puis regarde-moi ses bijoux ! J'ai jamais vu autant de pierres précieuses que sur sa chaînette autour de la taille ! Il y a des émeraudes là-dessus... J'espère que je la verrai, même si je crois que je l'ai aperçue dans cette pièce tout à l'heure. Elle est stylée, honnêtement. »
Stanislas hocha la tête en surveillant Julius et s'affaira à regarder le tableau suivant. Il représentait un homme qui transpirait la prétention et ne regardait même pas le spectateur dans les yeux. Lorsque le cuisinier prit enfin en compte les bouclettes et la toge du personnage, il s'exclama :
« Ah, c'est Julius !
— Julius, ici depuis 429. 429 ? Je pensais qu'il vivait avant Jésus, lui. Qu'est-ce qu'il fout en toge ? On mettait encore des toges à cette époque ?
— Peut-être qu'il veut avoir l'air distingué ? proposa Stanislas.
— Ouais, ça doit être ça, il a une tête à se la péter. Le genre à vivre avec des esclaves et tout, nan ?
— C'est possible, mais je crois qu'il ne s'est pas reconnu. »
Ils jetèrent un coup d'œil à Julius qui fixait ses sandales avec un air absent.
« Ok, au pire on s'en fout, viens Stan. J'arrive presque à lire la plaque... Nok, ici depuis 5032. OK c'est un prénom pourri, mais 5032, le mec ! C'est carrément dans mon futur, j'hallucine ! Faut que je le voie pour savoir ce qui s'est passé sur Terre. Il nous fait un clin d'œil en plus, c'est un coquin ! »
Stanislas sourit, amusé par l'œillade du jeune homme à la peau brun clair.
« Personne n'a changé de vêtements depuis tous ces millénaires ? demanda-t-il soudain. Il est vêtu comme les pauvres de mon époque.
— Faudra lui demander ! Allez, on continue. Là, c'est une fille pour toi, Stan ! Elle aimerait bien goûter à tous tes plats, je suis sûre. »
Le tableau figurait une jeune fille large avec des taches de rousseur, un air mélancolique et un physique voluptueux au goût de Stanislas. Je rêverais que ma femme lui ressemble ! Mais sa femme était inconnue au bataillon. Il ne rencontrait personne de la gent féminine à l'intérieur de ses cuisines, sauf quand l'épouse du seigneur venait le féliciter de temps à autres. S'il avait pu se marier, il aurait voulu une belle paysanne toute ronde pour la couvrir de victuailles et de délicieuses recettes de son invention. Certes, il aurait pu trouver un ami pour cela, mais la meilleure des cuisines ne pouvait être que pour la meilleure des femmes.
« Stan, arrête de mater. Camille, ici depuis 2012. Ah, c'est pas si loin de moi ! Elle a l'air sympa, n'empêche. Elle a une bonne bouille. Bon, tu viens ? »
Stanislas la suivit et plissa les paupières en arrivant devant le tableau voisin. Il s'agissait d'un vieil homme rachitique, une vision qui déplaisait grandement au cuisinier.
« Maurice, ici depuis 1949. La Guerre Froide, non ? demanda-t-elle en regardant Stanislas. Ouais non, ça va rien te dire. Il se tape une de ces tronches, le gars. Tu devrais le faire bouffer un peu, Stan, je l'ai vu en passant devant la porte avec les trois autres et il avait la même dégaine de squelette. Avance, Julius, bordel, avance ! »
Stanislas entendit un bruit derrière lui et se retourna, alerte, mais il n'y avait rien. Je suis devenu fou ? Le cœur battant à tout rompre, il s'avança vers le tableau suivant en jetant de fréquents regards en arrière.
« Eric, ici depuis 1415. C'est pas une bataille, ça ? Julius, pas bouger. Il a une tête de chevalier, non ?
— Et une cotte de mailles, surtout, constata Stanislas.
— T'es un rusé, Stan, t'es vraiment un rusé. Ouais, c'est clairement un chevalier, mais il a l'air super négligé, tu trouves pas ? fit-elle en remontant ses grosses lunettes noires sur son nez.
— Peut-être que v... tu idéalises trop les chevaliers, ils sont tous plus ou moins barbus ou négligés. Enfin... je crois. »
Agnès haussa les épaules et poursuivit sa route autour de la pièce.
« Ah... c'est tout, c'est encore moi. On est douze ici, du coup ? C'est pas énorme.
— Mais où sont les autres, s'il n'y a pas de porte ici ? s'inquiéta Stanislas.
— Comment ça, pas de... Merde ! s'écria Agnès en attrapant sa tête entre ses mains. Merde, merde merde ! Pas de porte ! Pas de sortie ! On va tous crever dans cette salle pourrie !
— Calme-toi, Agnès, ce n'est rien. Notre hôte entendra notre requête. »
Il s'éclaircit la voix pour demander de l'aide mais entendit à nouveau du bruit autour de lui. Il se tourna vers sa droite où il n'y avait rien, sinon le mur.
« Pourquoiiii ? pleurnicha soudain une voix aiguë.
— C'est quoi ce bordel ! » s'exclama Agnès.
Stanislas sentit son cœur rater un battement en comprenant que c'était le tableau à l'effigie d'Agnès qui criait de la sorte. La jeune fille de la peinture se griffait le cou jusqu'au sang dans un état de panique et de folie qui dépassait totalement le cuisinier.
« C'est quoi, ça ?! cria la véritable Agnès en voyant des gouttes de sang apparaître sur son propre cou.
— Qu'est-ce que... » bafouilla Stanislas, à court de mots pour décrire ce qu'il voyait.
Il se précipita vers les autres tableaux, paniqué. Julius se tenait la tête en criant de douleur. Le tableau représentant le Romain était à présent déchiré au niveau de son visage. Stanislas commença à sentir des démangeaisons au niveau de son cou et eut de plus en plus de mal à respirer. Il parcourut les tableaux de tous les autres résidents du manoir, qui à présent dormaient à poings fermés dans leur cadre, avant d'arriver devant le sien. Sa vision se troubla si fort qu'il ne vit rien. Il porta ses mains à son cou et tomba à genoux en toussant.
« Grâce... » s'étouffa-t-il avant de sortir son épée.
Mais l'arme glissa sur le côté tant il manquait de forces.
« AVEZ-VOUS MAL ? » résonna une voix grave qu'ils connaissaient bien.
Agnès coassa au milieu de son sang :
« Arrêtez ce bordel...
— VOULEZ-VOUS QUE JE VOUS OFFRE LA FÉLICITÉ ? VOUS N'AUREZ PLUS BESOIN DE VOTRE ÉPÉE. JE VOUS OFFRIRAI LA PAIX ET LE BONHEUR ENTRE CES MURS.
— Tout mais pas de l'hémoglobine sur la gueule–
— AINSI SOIT-IL. »
La tension autour du cou de Stanislas s'évanouit comme elle était apparue. Il toussota avant de s'endormir sans pouvoir lutter.
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