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18. Camille

CAMILLE

La jeune fille jetait des pierres sur l'apparition qui se penchait sur elle.

« Dégage ! Dégage ! » cria-t-elle.

Le monstre ne ressemblait pas à un fantôme. Non, ça c'est physique, solide, pas un spectre ! C'est obligé ! Mais les pierres passaient à travers la créature. Camille devait bien se rendre à l'évidence : il s'agissait d'un esprit. Mais on dirait tellement un vrai !

« Camille ! tonna le fantôme en la pointant du doigt.

— Dégage !!! hurla la jeune fille en lui lançant une vingtaine de cailloux.

Camille, range ces livres et travaille un peu !

— Hmpf que... j... »

Elle resta bouche bée, tremblant trop fort pour parler. Ses dents se mirent à claquer. Camille se redressa sur des jambes flageolantes. Pitié...

« PHILÉMON ! s'époumona-t-elle. ANNA ! JUKA ! LEMNOS ! MAURICE ! QUELQU'UN ! PITIÉ ! »

Le fantôme, qui ressemblait nettement à quelqu'un de barbu qu'elle ne parvenait pas à nommer, s'évanouit soudain sans prévenir. Un mince filet de fumée s'estompa lentement. Camille prit une grande inspiration, soulagée mais sur ses gardes, regardant autour d'elle au cas où on l'attaquerait par-derrière. Elle donna un léger coup de pied dans le mur de brique à sa droite et écouta le son résonner. Je ne comprends pas. C'est un labyrinthe en intérieur ?

Camille secoua la tête. Je suis tombée du plafond sans mourir, il n'y a sûrement rien à comprendre... Bon, premier objectif : trouver quelqu'un. Elle se força à garder son calme et marcha. Au bout de quelques heures à tourner en rond, Camille s'assit contre le mur, dépitée.

« Lemnos ? » tenta-t-elle à nouveau.

Camille baissa la tête, déçue par l'absence de réponse. Il fait chaud, en plus. Elle essuya son front constellé de gouttes de sueur. Dire que j'ai donné mon pull à Lemnos... J'espère qu'il l'a retiré, le pauvre. Son nouvel ami lui avait expliqué plusieurs minutes durant qu'il était un esclave au service d'Adelphe, un maître monstrueux. Il avait très bien compris que son traitement était anormal à son époque – encore pire à Athènes tout court – et la jeune fille espérait qu'il décide de s'enfuir. Peut-être qu'il sera poursuivi par quelques gardes, mais il pourrait très bien refaire sa vie ailleurs !

De son côté, Camille ne se souvenait de... rien. Son passage devant les fantômes l'avait laissée plus dubitative et embrouillée que jamais. Il y avait bien cette histoire de livres et d'études qui revenait souvent. Quelqu'un lui reprochait de trop lire. Était-ce sa mère ? Son père ? Une connaissance ? On ne lui avait pas laissé assez de temps pour comprendre. Philémon m'a dit que je tremblais de la tête aux pieds et que je criais si fort qu'il a dû me sortir de ma transe...

Elle entendit soudain un léger coup contre les briques à sa droite et tourna vivement la tête. Camille se redressa aussi vite que ses imposantes jambes le lui permettaient et s'exclama :

« Y a quelqu'un ?

— Aidez-moi... » gémit une voix.

Camille se dirigea vers la silhouette qui se découpait à l'angle du mur et reconnut la jeune aristocrate de la Renaissance.

« Anna ! Vous êtes blessée ?

— Cet espèce de spectre blond m'a attaquée et je suis tombée... Ma cheville semble tordue... Venez donc m'aider, ma petite. »

On ne peut pas dire que je sois petite... Camille passa son bras sous son épaule pour la soutenir et la faire asseoir.

« Restez ici le temps que ça passe. Au moins, nous nous sommes trouvées.

— C'est vrai, acquiesça Anna en toussotant. Je n'aime pas cet endroit. Avez-vous trouvé Philémon ? »

C'est tellement évident qu'il lui a tapé dans l'œil, celui-là...

« Non, sinon je serais restée avec lui. Nous allons trouver tout le monde et sortir d'ici, ne vous inquiétez pas.

— Je ne m'inquiète pas. » fit Anna d'une voix blanche.

Menteuse. Camille s'assit à ses côtés, reconnaissante de pouvoir reposer ses jambes encore un peu. Anna semblait avoir traversé les Enfers.

« Depuis combien de temps marchez-vous ? demanda Camille.

— Autant que vous, je présume. Auriez-vous de quoi connaître l'heure ? »

La jeune fille enrobée remonta la manche de son sous-pull beige et jeta un coup d'œil à sa montre.

« 23h40, mais les aiguilles sont arrêtées. Peut-être qu'il ne s'agit que de l'heure qu'il était quand j'ai disparu de mon monde. Je pencherais pour quelques heures, pas plus.

— Heureusement que je vous ai retrouvée, Camille. »

Anna lui sourit et une expression niaise s'étala sur le visage de Camille. Elle est si jolie... Malgré son maquillage beaucoup trop soutenu, elle avait les traits fins et des yeux magnifiques. Une pensée lui vint soudain à l'esprit.

« Nous sommes les seules du groupe à ne pas avoir retrouvé nos souvenirs !

— Vraiment ? s'étonna poliment Anna en examinant sa robe déchirée. Quelle misère, regardez-moi cela, une robe de bal de première main...

— Oui, c'est bien dommage, fit Camille, ayant noté son changement de sujet volontaire, mais n'êtes-vous pas curieuse de savoir ce qui vous est arrivé ?

— Absolument pas. »

Elle lui adressa un regard entendu qui lui coupa toute envie d'aborder le sujet. Anna devait avoir vécu quelque chose de si intenable que son cerveau refusait de l'accepter.

« Vous savez, Anna, je pense que je suis morte.

— Comment ? s'exclama l'aristocrate en se redressant. Morte ? Vous pensez que...

— Exact. C'est peut-être le purgatoire, ici. On est entre deux mondes, non ? Quel serait le deuxième, le paradis ?

— Pourquoi parlez-vous de purgatoire, ma petite ? demanda Anna en frissonnant.

— Oh, j'ai vu ça dans une série. »

Anna fronça les sourcils. Camille se précipita pour expliquer :

« Une série, c'est une suite de films. Enfin, non, vous ne savez pas ce qu'est un film... Disons que ce sont des images qui bougent. Et ça raconte une histoire en plusieurs parties.

— Un peu comme la Bible, si je comprends bien, conclut fièrement l'aristocrate en remettant son ruban en place.

— Euh..., balbutia Camille avant d'acquiescer. Oui, un peu comme la Bible. Mais les images bougent.

— Pourrai-je voir cela avant la fin de ma vie ? » s'enquit Anna avec espoir.

Camille en eut le cœur brisé.

« Non, désolée, c'est trop récent. Mais... Oh ! Je peux vous montrer ! »

Elle sortit son smartphone d'une poche de son jean et se mit à pianoter dessus.

« J'ai bien une petite vidéo d'un clip de musique quelconque... »

Elle croisa les yeux exorbités d'Anna et tenta de ne pas pouffer de rire. Elle doit halluciner, la pauvre.

« Regardez bien, les images bougent et ça produit du son. »

Elle lança un clip de son groupe préféré sans penser qu'Anna n'avait sans doute jamais entendu une guitare électrique de sa vie. L'aristocrate fronça les sourcils et ne cilla pas pendant plusieurs dizaines de secondes. Sa bouche s'ouvrit lentement. Ses yeux ne quittaient pas le petit écran du téléphone. Elle est dans un état second, c'est dingue. Camille en profita pour l'observer sans avoir peur de la gêner. Son maquillage blanchâtre menaçait de dégouliner. Ce n'est pas fait pour sortir et courir partout, c'est sûr. Anna n'avait pas l'air de croire que leur présence dans ce manoir était due à leur mort. Est-ce que quelqu'un l'a tuée, elle aussi ? Et moi, alors ?

Lorsque la vidéo s'arrêta, Anna s'éclaircit la gorge et murmura :

« Incroyable. Si seulement nous avions cela à la Cour. Je pourrais présenter aux autres aristocrates des aventures épiques avec de la musique puissante !

— Le son ne vous a pas fait mal aux oreilles ? s'étonna Camille en rangeant son smartphone.

— Non, c'est une musique pleine de charme et de force ! N'ôtez pas cet objet de ma vue, montrez-moi autre chose ! »

Camille ressortit son téléphone et pianota sur les touches. « Pas de réseau. Appels en urgence uniquement. » Hein ? Elle composa le 17 pour contacter la police, fébrile.

« Que faites-vous ? s'enquit Anna en posant presque sa tête sur l'épaule de la jeune fille.

— J'essaie d'appeler la police.

— Comment ?

— Les autorités, ceux qui font appliquer la loi...

— Oui, la coupa Anna, j'avais bien compris, mais comment comptez-vous leur parler ? Vous hurlez dans cet objet et ils répondent ? »

Camille fit la moue puis acquiesça, n'ayant pas de meilleure explication. Après cinq tonalités, elle entendit un léger grésillement et sentit son cœur battre la chamade. Si elle pouvait expliquer à un agent sa situation... Ils ne viendront pas nous chercher, mais si jamais le temps ne s'est pas arrêté chez moi, ils pourront dire à mes parents que je vais bien ! ...Qu'elle allait bien ? Oh, maman, tu sais, je suis juste dans un manoir avec des gens d'autres époques, mais à part ça on s'amuse bien. Il y a un labyrinthe, c'est très bon enfant. Ah oui, un cafard géant nous a parlé, aussi.

« Allô ? fit-elle en appuyant très fort sa joue contre l'écran du smartphone.

— Krr... krrrrr... »

Elle fronça les sourcils et répéta :

« Allô ? Est-ce que vous m'entendez ?

— Krrrrrrrrrrrr... »

La communication fut subitement coupée et Camille fixa son téléphone avec consternation.

« Ça ne fonctionne pas, décréta-t-elle à l'intention d'Anna.

— Nous devons donc retrouver les autres car la police ne nous aidera pas.

— C'est bien ça. »

Elle a un temps d'adaptation proche d'une seconde, c'est incroyable. Pas de réaction à une guitare électrique, un petit étonnement devant un smartphone, une compréhension immédiate du système de téléphonie mobile... Anna avait dû être une femme extrêmement intelligente mais frivole, comme beaucoup de nobles de son époque. Quel gâchis. Elle aurait pu faire des études scientifiques, sans doute.

« Discutons en attendant de l'aide, proposa Anna en se redressant.

— Sans problème ! Est-ce que votre cheville va mieux ? lui demanda Camille.

— Non, mais je suis de bonne humeur. Votre vidéo m'a requinquée ! »

Camille proposa à l'aristocrate de soulever sa robe pour laisser sa blessure prendre l'air, mais Anna lui rétorqua :

« Et montrer mes chevilles ? Hors de question. C'est extrêmement impudique ! Je ne vis certainement pas comme vous... Comment vous préparez-vous, le matin ? Que faites-vous, est-ce impudique ?

— Eh bien..., bafouilla Camille, surprise de sa question. Je sors de mon lit, je me lave avec du savon en version plus évoluée, et...

— Mon Dieu ! s'écria Anna en l'attrapant par la manche. Quelle horreur ! Avec du savon et de l'eau ?

— Euh... encore heureux, oui. Pourquoi ?

— Mais vous allez mourir, ma petite ! Cessez tout de suite d'utiliser de l'eau ! Elle ouvre les pores de votre peau et toutes les maladies passent ! Vous attraperez la peste !

— Euh ça, c'est complètement faux, l'eau ne représente aucun danger, se défendit Camille, se souvenant qu'il s'agissait là d'une caractéristique de la Cour à la Renaissance.

— Je sais que vous venez du futur et que je devrais vous croire plus évoluée que nous tous, mais tout de même ! De l'eau ! Il faut se frictionner avec des linges propres et se parfumer. Si vous changez de vêtements de manière fréquente, vous ne tomberez jamais malade. C'est ce que je fais, et je suis en parfaite santé. » conclut-elle fièrement.

Camille se retint de lui dire que son château ne devait pas sentir la rose. Elles restèrent silencieuses jusqu'à ce qu'Anna demande d'un ton hésitant :

« Soyez sincère avec moi, Camille... l'eau n'est donc pas dangereuse ? »

Camille souffla du nez, amusée.

« Elle ne l'est pas. Vous avez le droit de vous laver le matin. C'est quand on se mélange entre malades dans le même bain qu'on crée des épidémies.

— Peut-être bien, en effet. J'en ai assez de tous ces parfums qui me piquent le nez, à vrai dire. Et après, que faites-vous ?

— Je mange mon petit-déjeuner, à base de pain et de confiture.

— Je vois. Et ensuite ?

— Je vais à l'université pour suivre des cours de littérature.

— Vous lisez des livres et en écrivez, c'est bien cela ?

— Pour l'instant non, je viens de commencer. Je pense devenir professeur pour montrer aux adolescents l'intérêt de la littérature. »

Anna acquiesça lentement.

« Noble destinée que voilà. Quant à moi, soupira-t-elle, ma vie est insipide.

— Si vous saviez le nombre de films qu'on fait sur la Renaissance à mon époque... Vos vêtements, le luxe, les rois, les intrigues, tout ça nous fait rêver aujourd'hui !

— Ce n'est pas si fabuleux que cela. Vous avez des objets pour vous parler de loin et regarder des images qui font de la musique, même s'il est vrai que les femmes s'habillent comme des hommes. »

Camille considéra avec honte son jean délavé.

« Nous sommes presque les égales des hommes, donc c'est normal, répliqua-t-elle.

— Qui voudrait être l'égale des hommes ? s'étonna Anna en lissant sa robe. Je ne tiens pas à faire la guerre ni à m'occuper d'histoires d'argent. Tout cela est terriblement ennuyeux. »

Camille ne prit pas la peine de répondre afin d'éviter une dispute. Cette conversation ne nous mènera nulle part.

« Et vous, que faites-vous le matin ?

— Je me frotte, dit-elle en jetant un regard de biais à Camille, ensuite je m'habille et me maquille durant plusieurs heures.

— C'est vrai que c'est tout un art.

— Le maquillage tient peu, il faut en mettre une grande quantité. Vous n'en portez plus, en... quelle est votre année, déjà ?

— 2012. Si, mais je crois qu'il faisait nuit lorsque je me suis réveillée ici. Ma montre est restée bloquée juste avant minuit, donc je devais être en train de dormir. C'est le matin qu'on se maquille, pas la nuit. Poursuivez, je vous en prie ! »

Satisfaite d'être au centre de l'attention, Anna reprit la parole.

« Je descends les escaliers de ma chambre pour me promener. Je suis logée au château de Fontainebleau avec ma sœur Lise et mon père. Nous avons une toute petite chambre, mais elle convient très bien !

— Énorme, vous vivez vraiment avec François Ier ! s'exclama Camille en souriant.

— Je dois dire que Sa Majesté m'a fait nombre de compliments. » se pavana la jeune aristocrate.

Ma pauvre, François Ier draguait tout ce qui respirait et portait une robe... Est-ce qu'il t'a fait croire que tu deviendrais sa femme ? Anna haussa les épaules et continua :

« Ensuite, je rejoins des amies et nous nous promenons dans les jardins de Fontainebleau. Lorsqu'il pleut, nous nous abritons dans le hall et devisons.

— Je vois. »

Qu'est-ce que je m'ennuierais à sa place... Je veux bien admettre que la vie de château me fasse rêver, mais bavarder toute la journée ! C'est carrément futile. Elle remarqua qu'Anna semblait très fière de raconter son quotidien.

« Et vous, Camille ? Que se passe-t-il lorsque vous vous rendez à cette... université, si j'ai bien saisi ?

— J'entre avec plusieurs centaines d'élèves dans un amphithéâtre, et on écoute un professeur parler.

— C'est une sorte de pièce de théâtre antique savant ? demanda l'aristocrate.

— Un peu, sauf qu'il faut bien noter ce que dit le professeur pour ensuite l'apprendre quand on revient chez nous. J'ai des cours sur des auteurs, des philosophes... Voilà, résuma-t-elle.

— Et tous ces gens savent donc lire et écrire ? Vous prenez la peine de l'apprendre à tout le monde ?

— Ah ah ! s'exclama Camille, ne s'étant pas attendue à cette réaction. Oui, enfin dans les pays riches, en tout cas. Il reste des pays où la population est majoritairement analphabète, malheureusement, mais ce n'est pas là-bas que je suis née. J'ai beaucoup de chance.

— C'est fantastique. J'ai toujours aimé lire des livres, mais pas trop longs. Ils risqueraient de m'éloigner de la Cour. Connaissez-vous Christine de Pisan ?

— Euh... mal.

— Quel dommage ! Ses poèmes sont renversants, vous devriez les lire. Toutes ces belles histoires d'amour... J'ose espérer qu'on écrit encore des fresques romantiques en 2012.

— Oui, mais adaptées à notre époque ! répondit Camille avec un sourire.

— Bien. »

Anna hocha la tête, rassurée.

« Vous devriez me tutoyer, Anna, lui proposa Camille. C'est bizarre d'être vouvoyée...

— Tu peux me tutoyer aussi, accepta-t-elle.

— Oh, non, ce serait étrange. »

Anna haussa les sourcils. Je sais, c'est étrange, mais je ne peux pas tutoyer quelqu'un qui a l'air plus riche que moi. Elles restèrent silencieuses durant plusieurs minutes. Camille crut voir quelque chose bouger non loin d'elles, dans un virage du labyrinthe.

« Silence. » ordonna-t-elle en se levant lentement.

La silhouette se mit à remuer en se dirigeant vers elles.

« Seigneur ! glapit Anna d'une voix blanche.

— Qu'est-ce que c'est que cette saloperie de–

Camille ! » tonna une voix grave.

La masse prit la forme d'un vieil homme qui se tourna vers la jeune fille enrobée. Il portait une barbe qui tombait au niveau de ses clavicules et un chapeau noir. Le spectre sortit de la poche de son riche habit brodé un parchemin et annonça :

« De cinq cens ans plus compte l'on tiendra,

Celuy qu'estoit l'aornement de son temps,

Puis d'un coup grande clarté donra,

Que par ce siècle les rendra très contents. »

L'homme s'évanouit alors dans les airs, laissant les deux jeunes femmes ébahies.

« C'est une prophétie, affirma Anna.

— C'est Nostradamus, un homme qui a écrit des quatrains prémonitoires quelques décennies après vous. Dans cette prophétie, il annonce qu'à mon époque on tiendra enfin compte de ses paroles. Mais je ne vois pas le rapport avec moi... »

Elle jeta un coup d'œil à Anna.

« Peut-être que ce labyrinthe est peuplé d'esprits qui nous redonnent quelques souvenirs sélectifs.

— Je refuse de voir quoi que ce soit, j'espère que j'ai été très claire, rétorqua Anna.

— Je ne sais pas si nous pourrons choisir ! AH ! DERRIÈRE VOUS ! » hurla Camille en pointant du doigt un spectre d'au moins deux mètres qui se penchait sur l'aristocrate.

Anna se retourna et poussa un cri perçant en voyant l'esprit prendre la forme d'un jeune homme blond et très bien habillé. Il agita les bras, faisant virevolter ses manches bouffantes, et s'exclama :

« Anna, accordez-moi cette danse !

— AU SECOURS ! brailla Anna en se redressant si vite qu'elle tomba sur le ventre.

Vous êtes si belle.

— Par tous les saints du Paradis, Camille, FAITES-LE PARTIR !

— Dégagez ! cria la jeune fille enrobée, paniquée.

Venez par ici.

— CET ENDROIT EST UN ENFER ! » s'égosilla Anna en se protégeant le visage de ses bras.

L'esprit s'évanouit aussitôt qu'elle eut prononcé ces mots. Haletante, Camille aida l'aristocrate à se rasseoir et épousseta sa robe teintée de poussière sombre.

« Je crois que... que le Créateur, comme ils l'appellent, n'aime pas qu'on lui dise qu'on ne sent pas bien ici.

— On... ne se... sent pas bien... ici..., bafouilla Anna, les yeux exorbités.

— Non, c'est clair. »

Est-ce que cet homme blond lui a fait du mal ? Et sinon, qu'est-ce qu'on fiche ici ?

« Créateur ! s'exclama soudainement Camille en regardant le plafond. Ce labyrinthe est-il une plaisanterie ? Avons-nous quelque chose à y accomplir ?

OUI. »

Les jeunes femmes sursautèrent de concert. La voix du Créateur poursuivit :

« VOUS DEVEZ COMPRENDRE. VOUS DEVEZ REGARDER VOTRE PASSÉ EN FACE. ANALYSER.

— Notre passé est flou ! Vous devez être plus explicite ! supplia Camille en désespoir de cause.

DANS CE CAS... JE TROUVERAI MIEUX PLUS TARD. DORMEZ. »

Quoi ? Camille échangea un regard avec Anna en fronçant les sourcils, sceptique. Se sentant faiblir, elle lui saisit précipitamment le bras mais ses yeux se révulsèrent sans qu'elle ne puisse se contrôler. Elles s'endormirent dans la poussière.

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