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105. Camille

CAMILLE

Camille était installée devant la télévision. Elle regardait le journal télévisé de l'époque de B, qui avait soigneusement caché la date pour ne pas trop en dire sur sa vie. Il veut rester très secret au cas où je retournerais quand même chez moi, je le sais... Il pense que sans date précise, personne ne me croirait si je prédisais l'avenir. Quelques informations sur la météo, un reportage sur un Thaïlandais du XVème siècle...

« La télévision diffuse très souvent des documentaires sur des hommes et femmes du passé, commenta B, assis bien droit dans un fauteuil près de Camille. Ils se servent évidemment du travail des chercheurs... ce que j'aurais dû devenir. »

Camille ne savait pas comment réconforter B. Il n'y avait rien à dire ! Il avait gâché sa future carrière en essayant de les aider.

« J'espère que ça valait le coup. Est-ce que Lemnos s'en est sorti ?

— Je n'ai pas regardé...

— Mettez-moi en pause et allez-y, s'il vous plaît. Je ne veux pas disparaître sans savoir. »

B acquiesça en silence. Ses yeux étaient vides et il n'était plus capable de soutenir le regard de Camille. Il cachait très mal son épuisement.

« Allez aussi dormir, laissez la pause pendant des jours s'il le faut. Vous avez l'air horriblement fatigué !

— C'est gentil de vous en soucier. » la remercia-t-il en se frottant les paupières.

Une seconde plus tard, le jeune homme n'avait plus de cernes. Il semblait reposé mais... pas tellement serein. Camille sentit son cœur s'emballer. Est-ce que Lemnos est mort ? Oh non, non, non ! B leva une main en écartant des mèches de cheveux tombées devant ses yeux.

« Lemnos va bien, je vous rassure.

— Est-ce qu'il a eu une belle vie ? le questionna-t-elle, submergée par le soulagement.

— Il a travaillé dans l'événementiel, si je peux le dire ainsi. Il préparait des fêtes avec son amie Psamathé. Je ne suis pas extrêmement satisfait qu'il ait changé la vie de plusieurs personnes à la fois, mais après tout... J'espère seulement que personne n'est mort dans une soirée organisée par ces deux-là.

— Si vous êtes toujours là pour m'en parler, c'est que le futur existe toujours, non ?

— Oui, c'est ce qui me rassure ! acquiesça B avec un mince sourire. Je ne pense pas avoir provoqué une catastrophe trop étendue, mais je pense que je me ferai taper sur les doigts par ceux qui auront travaillé sur un passé qui a changé. Sinon, eh bien... »

Camille serra les lèvres. Mince, est-ce que quelqu'un est mort ?

« Je n'ai pas pris le temps d'aller voir chaque personne, mes collègues auraient trouvé louche que je sois ailleurs que dans mon espace virtuel. Malheureusement, je n'ai pas de bonnes nouvelles concernant Nok. »

Camille croisa les bras, anxieuse. Elle en avait la chair de poule.

« Est-ce qu'il est mort ?

— Très peu de temps après avoir évité son exécution, Nok a été attaqué par une bête mutante. »

Les lèvres de B tremblaient. Camille se demanda s'il allait pleurer et toucha timidement son épaule. Le maître des lieux se tourna vers elle, les larmes aux yeux.

« Je l'ai envoyé à l'abattoir ! sanglota-t-il. Il est mort à cause de moi !

— Ne dites pas ça ! s'exclama Camille en lui prenant les mains par réflexe. Vous lui avez permis de vivre quelques jours supplémentaires ! Il a sûrement fait des choses intéressantes au lieu de se faire abattre par quelqu'un qu'il appréciait...

— Il a juste marché dans le sable..., chuchota B. Je suis minable. »

Camille ne savait pas comment le consoler.

« Ce n'est pas vrai, tenta-t-elle, faiblement.

— Et voilà dans quelle situation je me retrouve ! Mes Opus me réconfortent ! Normalement, c'est l'inverse !

Opus ? s'étonna Camille.

— Oh, excusez-moi ! C'est le nom que portent les humains qui sont assignés à une seule personne. Vous êtes tous mes Opus.

— J'aime bien ce mot... »

Tout ce qui sonnait latin ou grec ancien était un délice pour ses oreilles.

« Est-ce que vous avez vu autre chose ? Des Opus qui s'en sont bien sortis comme Lemnos ?

— Je n'ai eu le temps de voir que Maurice, qui a eu un destin... spécial. J'espère que ses nouvelles inventions ne me poseront pas problème ! Il a créé toutes sortes d'appareils en Inde, c'est un scientifique très impressionnant.

— Je n'avais pas conscience de son talent en le rencontrant, il n'était pas très poli... » soupira Camille.

Elle avait l'impression que cette discussion avait eu lieu des siècles auparavant. Les tableaux qui lui parlaient, la rencontre avec Lemnos et Anna... Le cafard géant... Camille sourit à ce souvenir qui l'avait d'abord traumatisée. La nostalgie ne tenait pas à grand-chose.

« J'aimerais savoir pourquoi vous avez pensé que ce serait une bonne idée d'apparaître devant nous sous forme de cafard et de nous étouffer contre les colonnes de marbre, au début. À quel moment avez-vous cru que ce serait... utile ? Quand je vous vois ici, maintenant, vous avez l'air sain d'esprit !

— Je codais n'importe comment, admit B. Je ne savais pas comment gérer l'environnement ni arrêter le temps. Je m'épuisais à essayer de suivre toutes vos pensées en même temps, dans plusieurs langues différentes, et je paniquais sur mon clavier.

— Ah, c'est vrai... J'ai tendance à oublier que vous n'êtes pas vraiment ici. Qu'est-ce qu'il y a, autour de vous ? Là, tout de suite ? »

Le regard de B se perdit dans le vide. Son dos tomba lentement contre le fond du fauteuil dans lequel il était assis.

« Je vois V, qui rentre chez lui, murmura-t-il. Il est tard, c'est vrai. Il n'essaie pas de me dire au revoir, il pense que je suis toujours concentré. Il doit croire que je fais du bon travail...

— Et l'environnement ? Est-ce que tout est en métal ? »

B tourna la tête vers Camille, ce qui la fit sursauter.

« Je ne veux pas trop en dire, déclara-t-il en ne la quittant pas des yeux.

— Je ne retournerai pas chez moi, B, assena Camille d'un ton sévère. Je vous l'ai déjà dit et je le répéterai jusqu'à ce que mon esprit disparaisse ! Et même si c'était le cas, je n'irais pas raconter votre petite vie à tout le monde pour passer pour une illuminée ! »

L'incertitude et la faiblesse se lisaient de plus en plus clairement sur le visage de B. Camille avait pitié de lui, pitié de ce jeune homme qui s'était empêtré dans une galère de laquelle personne n'aurait pu se sortir. Elle avait mal au cœur en l'imaginant tétanisé devant son écran, tandis qu'Agnès essayait de tuer Anna ou que Charles hurlait de désespoir. Aucun être, quelle que soit son époque, ne méritait d'avoir autant de responsabilités. Camille n'aurait pas voulu être à sa place, c'était certain.

« Est-ce que je peux faire quelque chose pour vous aider ? proposa-t-elle.

— Oui... Amusez-vous. »

B se leva du fauteuil, claqua des doigts pour lancer un jeu vidéo que Camille avait adoré durant son adolescence, puis sortit sans un mot supplémentaire. Elle le regarda partir avec tristesse. Il va mal, si mal... Mais elle devait respecter sa volonté plutôt que de lui courir après pour le consoler.

Camille attrapa une manette et s'enfonça dans le canapé, heureuse de rejouer à ce jeu après toutes ces années. B avait dû l'observer en détail toute sa vie pour retenir le nom de son hobby favori du vendredi soir... C'est un peu glauque, si on y réfléchit bien. Il y avait beaucoup d'autres choses que B avait dû voir, et cette perspective ne l'enchantait pas. C'est trop tard, Camille. C'est terminé, de toute façon.

Au bout de plusieurs heures de jeu, Camille s'aperçut qu'elle ne parvenait pas à se souvenir des noms des sorts qu'elle jetait sur ses ennemis. Lorsqu'elle ne fut plus capable de retenir le moindre événement du scénario, elle lâcha la manette et se recroquevilla sur elle-même, paniquée. Je vais disparaître ! Je suis en train de partir !

Soudain prise d'une certitude absolue, elle se leva et chercha péniblement la porte de sa chambre en passant par la salle à manger vide. Elle se trompa trois fois de couleur de pierre au-dessus de l'encadrement et finit par se jeter sur son lit. Elle saisit au vol son énorme livre des prophéties de Nostradamus – le cadeau de B, qu'elle avait conservé malgré les mauvais souvenirs qu'ils lui inspiraient. Voilà qui je suis. Voilà exactement ce dont j'ai toujours eu besoin.

Camille se plongea dans les prophéties, comme elle l'avait fait pendant des mois chaque soir avant de s'endormir. Le grand Neptune du plus profond de la mer, De gent Punique et sang Gaulois meslé: Les Isles à sang pour le tardif ramer, Plus luy nuira que l'occult mal célé... Les mots de Nostradamus la bercèrent jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus en comprendre une seule syllabe.

https://youtu.be/xshba_Ebt2w

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