Chapitre 15
Enfin arrivée à la hauteur de ma résidence, je me faufile dans le sous-sol afin de rejoindre ma cave et d'y nettoyer et déposer minutieusement mes armes.
La porte déverrouillée, je la laisse s'ouvrir seule et trouve aisément la lumière que j'actionne.
Bon nombre de personnes aurait été sujet à une peur immédiate et brutale face à un squelette de plus de deux mètres se trouvant à deux pas de mon flegme incarné.
Néanmoins, son irrépressible envie de me surprendre ne fonctionne guère avec moi. Cependant, je soupçonne que l'ange soit déjà au courant de mon escapade nocturne et solitaire. Et ça, ça me travaille un peu.
Quand bien même, je garde la face et garde la tête haute.
- Tu t'es bien amusée ? demande-t-il, lui aussi d'un calme olympien.
- On dirait le discours d'un parent aigri. Es-tu aigri, Azraël ?
- Et toi, Naya, es-tu inconsciente au point de te mettre et de me mettre en danger ?
- Alors maintenant, c'est moi qui te mets en danger ? ricanné-je en haussant les sourcils.
- Ne commence pas à jouer avec mes nerfs ! Sais-tu seulement ce que tu viens de commettre ?
- Non, mais je suppose que tu vas me le rappeler, rétorqué-je avec dédain.
Depuis que j'ai rencontré Az, j'ai appris à gérer mes émotions. D'ailleurs, j'essaie de faire autant que faire se peut l'impasse sur celles-ci en les enfouissant au plus profond de moi. Mais avec lui, ce n'est pas souvent facile, car il met mes nerfs à rude épreuve assez fréquemment.
Car en réalité, je suis peinée et vexée d'avoir été mise de côté cette nuit. Mise de côté dans ses préoccupations ainsi que dans ses priorités.
Je suis encore beaucoup trop sensible et je n'aime pas ça du tout.
Cela prouve que je suis encore bien trop faible et que dans un cas extrême comme cette nuit, je pourrais facilement laisser la panique prendre possession de moi.
Et ça, je ne me le permettrais pas.
- Tu as mis en danger un système qui a été très difficile à créer ! En peu de temps, tu nous as considérablement exposés ! Sais-tu à quel point tu nous as porté préjudice ? Je t'avais dit de m'attendre, mais tu n'en as fait qu'à ta tête. À présent, il va falloir rattraper tes erreurs et se racheter auprès de ceux qui me sont supérieurs.
- Tu n'exagères pas un peu, Az ? Tu es sans cesse dans l'excès, te l'ai-je déjà dit ?
- Gaïa, tu vas t'en mordre les doigts.
Mon flegme semble l'irriter, mais je ne suis pas dans sa tête, ni dans son monde, alors comment devrais-je savoir que mes actes sont dangereux ou non ? Je n'ai pas la réelle mesure de ce qu'il est en train de m'avancer, ce qui est certain en revanche, c'est que je n'ai jamais connu Azraël réagir d'une manière aussi virulente. Ce dernier est totalement sorti de ses gonds.
Une question se pose donc. Comment vais-je pouvoir le calmer ?
- Tu as raison, soupiré-je le plus discrètement possible, j'ai fauté. J'aurais dû t'attendre comme prévu. Content ?
Le " Content " est visiblement de trop, car son grondement se fait de plus en plus grave et menaçant.
- C'est moi, et moi seul qui va devoir réparer les pots cassés ! s'exclame-t-il, hors de lui. Caîn tente par tous les moyens de mettre en péril l'équilibre qui règne dans ton monde et dans le mien. Si jamais il parvient à fendre cette défense que nous avons battis tous les deux, il pourra absolument tout faire par la suite. Et j'insiste, il pourra tout faire, quitte à tout détruire.
Je ne pensais absolument pas que mon affront le ferait autant paniquer, même s'il montre le contraire et plus encore sa colère à mon égard.
- Qu'est-ce que je dois faire dans ce cas ? demandé-je, un peu plus sur la retenue.
- Une seule chose, Gaïa : l'arrêter à tout prix.
- À tout prix, tu dis ?
L'ange me lorgne l'air incrédule face à mon sourire carnassier, sans doute se questionne-t-il sur l'idée qui me passe par la tête, car au fond, il sait que je suis capable de tout, et ceci depuis que je le connais.
- Très bien, je m'en charge.
- Que comptes-tu faire au juste, Gaïa ? Surtout, ne commets aucune faute, cela risquerait de nous causer encore plus de tort et de soucis.
- Tu n'as pas besoin de le savoir. Je crois comment m'occuper de ce Caîn.
J'éteins la lumière et referme avec précaution la porte de ma cave. Déterminée à rattraper mon erreur et à me racheter auprès de celui qui m'a tendu la main, j'espère pouvoir arriver à prendre Caîn à son propre jeu.
Or, je peux d'avance dire que mon objectif ne va pas s'avérer chose aisée...
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