Comme je l'ai annoncé en prologue, ce livre traitera de l'histoire d'Haïti. Il a pour objectif de vous aider à comprendre comment on en est arrivé là, on va jeter un oeil sur le passé d'Haïti, pour mieux cerner son présent et éviter des éventuelles erreurs dans le futur. 

Mais avant de rentrer d'emblée dans notre sujet, on va voir d'abord ce que c'est l'histoire et jeter un oeil sur quelques concepts qui lui sont connexes, et ensuite faire le point sur certains détails importants qu'il ne faut en aucun cas ignorer si on veut faire de l'histoire d'Haïti.

L'histoire dans son ensemble est perçue par certains comme l'étude et l'écriture des faits et événements passés peu importe leur variété et leur complexité.

On utilise couramment le terme "histoire" pour désigner le passé lui même par *synecdoque*.

C'est aussi un récit à travers lequel les hommes et les femmes appelés historiens et historiennes essayent de nous apprendre sur les temps révolus. Ces tentatives peuvent être liées à la vision du monde de leur auteur et de sa culture, mais elles doivent être élaborées sur la base de bonnes sources, et ne doivent pas être guidées par la spéculation ou l'idéologie de l'auteur.

Pour arriver à leur fin, pendant des siècles, les historiens ont façonné leur champs d'intervention tout en conciliant leurs sources, leur origine, en se servant de méthodes particulières.
Ce qui nous amène au thème méthodologie historique.
La méthodologie historique c'est quoi??
Elle englobe l'ensemble des réflexions qui portent sur les procédés, les règles suivies et les contextes des travaux des historiens.
Elle explique comment les historiens produisent des interprétations historiques des faits. Elle cherche aussi à établir les causes et les conséquences des événements historiques.

L'histoire, de par son origine signifie d'abord enquête. Elle vient du mot grec "Historiai" qui veut dire" enquête".

Il ne suffit pas de lire les écrits laissés par nos ancêtres pour savoir tout ce qui s'est passé, d'abord parce que ces écrits ne témoignent pas toute la réalité et ensuite parce qu'ils peuvent être constitués d'informations partiellement et même totalement fausses ou déformées.
D'ailleurs vous allez voir cela dans les chapitres suivants lorsqu'on sera dans le vif de notre sujet, qu'il y a certaines parties de l'histoire qui ont deux versions et même plus dépendamment du nombre d'auteurs consulté, cela veut dire qu'il y a plusieurs versions fausses pour ne pas dire que toutes les versions sont fausses.
Moi j'ai toujours considéré une bonne partie de l'histoire comme un roman historique, avec beaucoup de passages vrais et aussi beaucoup de passages faux question d'enjoliver la chose et en plus il se peut qu'il y ait une partie de l'histoire introuvable dans les archives, l'auteur ne va quand même pas laisser un vide trop visible dans son oeuvre, ce qui pourra provoquer l'invention de certaines petites anecdotes.

Bon bref, revenons à nos moutons, on disait que l'historien ne peut pas seulement se contenter de ce que les documents écrits peuvent lui fournir,ce serait tout simplement une sorte d'heuristique beaucoup trop facile.
Ce qui nous entraîne à la question de source.
La recherche des sources ne se limite pas aux sources narratives, c'est-à-dire à celles qui rendent comptent directement de ce qui s'est produit, un article de journal à titre d'exemple.

L'historien bénéficie également d'une source plus importante, les sources documentaires.

Ces dernières regroupent l'ensemble des documents qui n'avait pas pour but premier de renseigner sur l'histoire, prenons par exemple une liste de la DGI (Direction Générale des Impôts) qui fournit le nombre d'habitants soumis à l'impôt à une certaine époque n'a aucune intention historienne, mais elle peut tout de même temps nous permettre d'avoir une certaine idée de la fortune d'Haïti dans le cadre d'un projet historique.

Avant de se lancer dans la lecture de toutes ses sources, l'historien s'accentue sur les documents qui pourraient répondre à la fameuse question historique qu'il se pose.

La question seule pourra insuffler des sources précises.
Antoine Prost dans "Douze leçons sur l'histoire" paru en 1996 résume cette idée dans une parfaite image:""L'historien ne lance pas son chalut au hasard, pour voir s'il prendra des poissons, et lesquels"".

Si la recherche historique était centrée dans le temps uniquement sur des traces écrites, aujourd'hui l'historien est beaucoup plus libre. ""L'histoire se fait avec des documents écrits, sans doute. Quand il y en a. Mais elle peut se faire, elle doit se faire sans documents écrits s'il n'en existe point... toute une part, et la plus passionnante sans doute de notre travail d'historien, ne consiste t-elle pas dans un effort constant pour faire parler les choses muettes?"" écrit Lucien Febvre( Lucien Paul Victor Fevbre) dans son livre Combats pour l'histoire paru en 1959.

Face à un tas de sources, l'historien doit avoir une attitude critique. Ce doute persistant constitue l'une des spécificités du métier.

Il existe différents types de critique:
*La critique externe qui porte sur les caractères matériels du document, par exemple une lettre dite du XIIème siècle écrite sur du papier est forcément fausse car à cette époque là on écrivait sur du parchemin.

*La critique interne qui se porte sur la cohérence des faits. Il est évident qu'une charte de Henry Christophe datée de 1822 est fausse car ce seul roi qu'a connu Haïti est mort suicidé le 08 Octobre 1820.

*La critique de provenance touche l'origine de la source. L'historien se doit de tirer une conclusion sur la sincérité et l'exactitude du témoignage. Il est normal qu'on accorde beaucoup plus d'importance au récit d'une bataille écrit par un des protagonistes qu'à celui de quelqu'un né plusieurs décennies après.

L'histoire fait partie des sciences humaines et sociales et possède plusieurs sciences connexes parmi lesquelles on peut essayer de citer :
*L'archéologie qui est l'étude des vestiges.
*La chronologie qui est l'étude des dates.
* La géographie qui est l'étude des phénomènes physiques, biologiques et humains qui se produisent.
*La géologie qui est l'étude de la terre.
*La généalogie qui est l'étude des liens de parenté.
*La numismatique qui est l'étude des monnaies.
.....

Thomas Madiou( Antoine Bernard Thomas Madiou), est le premier qui a tenté de reporter les faits relatifs à l'histoire d'Haïti. À son retour de la France en 1835, il décide d'entreprendre l'écriture de l'histoire d'Haïti.

Son oeuvre parue finalement en 1847 est l'une des plus importantes de la littérature haïtienne.

Toute histoire commence par un fait, celle d'Haïti a commencé avec le débarquement de Christophe Colomb le 05 décembre 1492 dans ce petit coin de l'Amérique appelé aujourd'hui le Môle Saint Nicolas. C'est ce qui fera l'objet d'étude du prochain chapitre.

*Synecdoque* figure de style par laquelle on fait entendre le plus en disant le moins, ou le moins en disant le plus, on prend le genre pour l'espèce ou l'espèce pour le genre, le tout pour la partie ou la partie pour le tout...

Références bibliographiques: Wikipedia, Histoire d'Haïti de Thomas Madiou

Et voilà, merci de votre lecture.
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Que le sort me soit favorable !!
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