5.La Princesa
- Je n'approuve pas ta sympathie envers Aya, Trafalgar, mais je te suis reconnaissant : c'est la première fois que je la vois sourire ainsi depuis qu'elle a perdu la vue. Alors merci.
Sur ses dernières paroles, Haruto le poussa dehors et claqua la porte avant de la verrouiller.
PDV Law
L'entraînement de cette nuit c'était bien passé. Comme la miss l'avait dit, elle avait gardé le contrôle sur ses illusions. Elles étaient franches et percutantes. Cependant, sa cécité l'avait empêché de leur garder l'éclat de la vie. De loin, ou même à une distance moyenne, on ne pouvait faire plus vrai. Mais si l'on était juste devant, le teint était terne,sec, trop lisse, les yeux semblaient des billes de verre, les paupières ne clignaient pas. Les variations des tons chairs étaient inexistants, les poils et les cheveux rêches comme une brosse à dents.
L'exercice de cette nuit avait été de reproduire les sensations que produisaient différents matériaux quand on les tenait en main. Le bois, la pierre, la terre, l'herbe, les feuilles de chênes, les aiguilles de pins, les cheveux humains, et même la fourrure de Bepo. Mes deux mécaniciens et Ban avaient tenu à m'accompagner, et avaient donc servi de cobayes. Je me rappelle encore le rire nerveu des deux perverts quand Aya s'était approchée d'eux en tatonnant leur torse avant de glisser ses mains dans leurs chevelures. Voulant faire de son mieux, elle avait forcé Penguin à se baisser pour pouvoir accéder aux petits cheveux à la base de son crâne tandis qu'il se retenait du mieux qu'il pouvait de saigner du nez, nez qui se trouvait à peine quelques centimètres au-dessus de la poitrine de la jeune femme, uniquement vêtue d'une brassière de sport et d'un legging noirs choisis par mes soins. Sachi s'était moqué de lui mais avait vite déchanté quand elle avait approché son visage du sien pour effleurer les mèches de son front.
Ban, lui était resté impassible, rigolant légèrement à cause de la gêne. Quand Bepo s'était avancé vers la jeune femme, elle avait gloussé et, après avoir tatonné pour se retrouver derrière lui, avait parcouru son dos de ses mains en des caresses que l'ours avait semblé apprécier. Puis, les deux camarades de pitreries avaient insisté pour leur capitaine y passe aussi.
Je m'étais laissé faire de mauvaise grâce, détestant les contacts physiques, mais acceptant que plus elle aurait de choix parmi les sensations qu'elle souhaitait créer, mieux cela serrait.
Je m'étais placé devant elle et lui avait pris les poignets pour les poser directement dans mes cheveux de jais, délesté pour une fois en public de mon éternel bonnet tacheté. J'avais pu observer son regard mort se concentrer sur les sensations de ses mains sur ma tête et ses sourcils se froncer sous cette concentration. Elle s'était hissée sur la pointes des pieds afin de pouvoir disposer d'une marge. Ses mains glissèrent à l'arrière de ma tête jusqu'à ma nuque, me provoquant un frisson imprévu. Ses sourcils se froncèrent légèrement davantage en sentant ma peau trembler sous ses doigts avant qu'un sourire n'éclaire son visage et qu'un petit rire ne franchisse ses lèvres. Mais c'est qu'elle se moquait de moi ! Elle ramena ses mains sur les mèches de mon front et les fit descendre parallèlement de chaque côté de mon visage, le tenant presque en coupe. Ses doigts glissèrent le long de ma ligne de mâchoire et se rejoignirent sur mon bouc. Mes yeux alternaient entre suivre ses gestes du regard et se fixer sur les expressions de son visage. Elle attrapa mon menton fermement d'une de ses mains et fit glisser son pouce sur la peu de barbe que j'avais. Son visage n'était qu'à une dizaine du mien. Puis, elle fit remonter son pouce et le posa délicatement sur mes lèvres. Intrigué, je retins instinctivement mon souffle. Elle caressa ma bouche du bout du doigt et, par réflexe, j'en mordis délicatement la pulpe. Surprise elle recula, rompant notre contact et la bulle dans laquelle nous nous étions inconsciemment enfermés.
Je m'attendais à la voir rougir mais il n'en fut rien.
Hormis cet incident, son entraînement c'était bien passé, et Ban l'avait ramené chez elle alors qu'elle tremblait sur ses jambes, à bout de force.
Pour ma part, j'étais allée rejoindre Daphnée, une fois assuré que mes nakamas étaient tous à notre sous-marin.
Ce matin, j'avais déambulé dans les rues de la ville, Kikoku sur mon épaule et mes nakamas à mes côtés.
Et désormais, la nuit était tombée, nous étions à la recherche de la salle où devait avoir lieu le concert de la Princesa.
- Je te dis qu'il faut aller sur la Grande Place et regardez dans les rues alentours ! s'exclama Penguin.
- Bien sûr que non ! Le concert de la Princesa a lieu près du port !! opposa Sachi. Ca se trouve, elle sera en bikini... bava-t-il.
Ils se mirent à saigner du nez, imaginant à quoi pouvait ressembler cette déesse de la chanson dans une tenue aussi légère...
- Mais la petite Aya est vraiment pas mal non plus ... fit Penguin en se rappelant le petit incident de la veille.
- Ca c'est sûre tu la vu de près ! s'exclama Sachi. Mais pas de chance pour toi, elle en pince pour le cap'taine : tu as vu comment elle l'a examiné cette nuit ?
- Vous en avez de la chance cap'taine, toutes les jolies filles en pince pour vous, se plaignit Penguin. D'abord Daphnée et maintenant Aya.
- Je ne crois pas qu'Aya "en pince" pour le capitaine, intervint calmement Ban. Elle ne peut pas aimer pour le moment, c'est aussi simple que ça. Je me demande même, vu l'enfant solitaire qu'elle semblait être, si elle a déjà des eu ne serait-ce que des amis ou des camarades. Je pense pouvoir affirmer qu'elle n'a jamais été amoureuse ...
- Mais dans ce cas, comment tu expliques la manière dont elle a agi avec le Cap'taine cette nuit ? questionna Sachi, pas du tout convaincu par l'explication du cuistot.
- Il faut garder à l'esprit qu'elle est aveugle et non pas juste mal-voyante. J'imagine plus qu'elle a voulu avoir une vague idée de ce à quoi ressemble l'homme qui va lui rendre la vue, non ?
J'hochais la tête. J'étais de son avis, mais nos camarades restèrent campés sur leur position. Pour mettre fin au premier débat, je sortais le fascicule qui avaient été distribués à chaque membre de l'équipage.
- 15 Novembre, concert de la Princesa à 21 heure, Salle Royale, en bordure de la forêt. Vous avez tort tous les deux, dis-je avec un rictus.
Fourrant la brochure dans ma poche je partis en direction de la forêt pour nous réserver de bonnes places.
Alors que j'étais en train d'acheter nos billets à l'entrée, j'aperçus Haruto avec sa fille à son bras.
- Miss ! appelai-je, me rendant compte que j'ignorai jusqu'à leur nom de famille.
Plusieurs jeunes femmes se retournèrent à mon appel, mais je les ignorai pour m'avancer vers l'étrange couple.
- Comment allez-vous Mister Trafalgar ? demanda Haruto à contrecoeur.
- Très bien Monsieur. Je viens de me rendre compte que j'ignore jusqu'à votre nom de famille, pourriez-vous m'éclairer ?
- Nyutora, lâcha l'homme du bout des lèvres.
- Law-sama ? demanda Aya en reconnaissant ma voix.
- C'est bien moi Miss, comment vas-tu ?
- Ca va et toi ?
- Fatigué mais ça va.
- Nous sommes désolé de vous laisser ainsi, Mister Trafalgar, mais nous aimerions pouvoir acheter nos billets le plus vite possible afin d'avoir de bonnes places près de la sortie, la vue nous importe peu.
- Bien sûr, veuillez m'excuser de vous avoir déranger, m'inclinai-je en grinçant des dents.
Je leur tournai le dos et partis, sous les regards envieux des femmes présentes.
Mes nakamas et moi entrâmes et prîmes des places au milieu de la grande salle. Ainsi, nous avions une belle vue sur la scène sans avoir à nous tordre le cou.
Les autres membres de mon équipages arrivèrent au fur et à mesure, s'installant autour de nous.
Je pus remarquer un balcon de fortune doré installé sûrement pour les Dragons Célestes.
La salle se remplit au fur à mesure et une fois bondée, les lumières s'éteignirent pour laisser un projecteur éclairer un présentateur.
- Mesdames et Monsieur bonsoir !! En cette belle soirée de notre festival musicale, vous êtes réunis ici pour assister à la première apparition de l'année de notre chanceuse phare, j'ai nommé LA PRINCESA !!!
Un tonnerre d'applaudissement et de cris retentit.
- Et de plus, continua-t-il en provoquant le silence immédiat, des nobles mondiaux nous ont fait le plaisir de leur venu, j'ai nommé, Saint Charloss et sa famille !!
D'autres applaudissement retentirent, bien que moindre, et la famille noble sembla s'en accomoder avec un sourire bêta.
- Dans sa grande générosité, la Princesa a choisi de ne pas avoir de première partie. Elle assumera seule la totalité du show, accompagnée de la troupe musicale Ongaku !! Applaudissez je vous pris, les musiciens, musiciennes, chanteurs et chanteuses de la troupe Ongaku !!
Une dizaine de personnes, hommes et femmes, dissimulés par des masques en pierreries et aux cheveux teints ou sous des foulards et des capuches, entrèrent sur la scène. Ils s'inclinèrent afin de saluer le public et se mirent en ligne, alternant fille et garçons.
La musique démarra et un chanteur s'avança. Il commença à chanter sous les pas de danse des autres personnes.
Puis, à un moment, une danseuse sortit des rangs. Elle avait les cheveux attachés en queue de cheal, un côté châtain et l'autre blanc, les yeux derrières une paires de lunettes de soleil. Elle attrapa le fin casque comportant un petit micro qu'on lui lanca, l'enfila et se mit à chanter sous les cris de la foule.
La Princesa était là.
~
Le clap des mains acclamanr les artistes emplis la salle de concert.
La Princesa salua tout le monde de la main et attrapa le micro que lui tendait le présentateur.
- Bonsoir à tous, j'espère que vous allez bien !! s'écria-t-elle.
Un hurlement lui répondit.
- En tout cas, moi je suis franchement heureuse d'être avec vous !! Etes-vous près pour un grand classique ?
- Ouaiiiiiiiiiis !!
Quand la clameur se tut, la musique se lança. Un musique sombre et pesante pourtant entraînante démarra.
Les danseurs revinrent, vêtus de noir de pied à la tête, et deux d'entre eux portaient de gigantesque éventails de plumes. La Princesa passa derrière et en sortit à peine une minute plus tard, les cheveux lâchés devenu mauve, les yeux dorés, et vêtue d'une robe bustier mettant sa poitrine en valeur, courte devant et pendante derrière de la même couleur que ses cheveux.
- Legends never die ... entama-t-elle tandis que les danseurs lançaient leur paravents en coulisse. When the world is calling you,can you here them screaming out your name ?
La foule reprit en choeur la chanson, car il s'agissait du premier opus de la chanteuse.
- Then never lose hope when everything's cold and the fightning's near. It's deep in there bones, they'll run into smoke when the fire et fierce, oh pick yourself up cause LEGENDS NEVER DIE !!!
La foule se mit à scander le refrain à plein poumons.
- Legends never die !!! reprit-elle encore une fois au bout de quelques minutes, When the world is calling you can you here them screaming out your name ? Legends never die !! They become a part of you, every time you bleed for reaching greatness !! Legends never die !!
Sa voix s'éteignit doucement avec toute la délicatesse imaginable.
Je pus voir quelques personnes avec les larmes aux yeux, touchées par la profondeur et la puissance de ce chant. Je du reconnaître que j'en avais eu des frissons. Ban, un peu plus loin sur ma droite, Ban était ébahi, comme s'il venait de comprendre quelque chose d'incroyable ...
- Avant de vous quitter ...
- Oooooooooooooh .... se plaignit la foule.
- Oui mes amis, car il est l'heure ... Avant de vous quitter, j'aimerai vous faire une annonce, qui j'espère, vous enchantera, j'en suis sûre ... Comme vous le savez, mon identité sera révélé dans dix jours, à l'occasion de ma dernière apparition à ce festival. C'est pourquoi que je vous annonce que j'ai eu la chance de pouvoir écrire trois nouvelles chansons, et la première est pour vous !!
La joie des personnes présentes explosa et applaudit. Elle déchira alors le corset de sa robe pour se retrouver dans un justaucorps noir moulant fendu au milieu et des guêtres noires également remontant ses jambes pleines et musclées.
- Olé olé ! Hééé ! Olé olé ! Olé olééé! olé olé !! Olé oléééé !! chanta-t-elle en ondulant du bassin.
Frappant en rythme dans leur main, la foule siffla et cria.
D'abord seule sur scène en compagnie d'un chanteur, la Princesa fut rejointe par les danseuses de la troupe.
Le chanteur finit par s'avancer sur son solo et prit la chanteuse par derrière pour danser sensuellement avec elle, faisant remonter sa main le long de sa cuisse ou la faisant tournoyer entre ses bras.
- Mami me gusta cuando me provocas, tu pelo, tu piel y tu boca, lo mueves de pies a cabeza como loca...
Enfin, la parole revint à la Princesa et elle termina la chanson.
Le rideau se ferma sous les acclamations de la foule et un dernier clin d'oeil par la star.
L'équipage et moi sortîmes et nous nous regroupâmes devant les arbres.
- C'était dément !!! s'écrièrent plusieurs hommes.
J'esquissai un sourire. Puis, une tête blonde encore humide surgit de l'arrière du bâtiment et accourue dans mes bras.
Je la laissai m'enlacer et me contentai de poser mes mains sur sa taille pour la repousser fermement.
- Alors, qu'est-ce que tu en as pensé ? demanda Daphnée.
- Mouais, pas mal ...
Je la plantai et partis avec mes hommes en direction de notre sous-marin.
Alors que nous rentrions par la forêt, j'aperçus de nouveau l'étrange couple que formaient le père et la fille Nyutora... La jeune femme avait l'air surexcitée et son père s'efforçait de sourire et de prendre part à sa joie, bien que cela soit forcé.
Je les regardai avancer entre les arbres une dizaine de mètres devant nous sans nous voir. Du moins, pour Aya. Avec le raffut de mes hommes, ils devaient se douter que nous étions derrière.
Arrivés à la clairière sur la falaise, ils obliquèrent et j'adressai un hochement de tête à leur intention avant de poursuivre mon chemin. Pourtant, au bout de quelques minutes, je me rendis compte que quelque chose avait été glissé dans une des poches de mon pantalon. M'arrêtant, je sortis de la-dites poche une feuille de papier pliée en deux. L'ouvrant, je fus surpris d'y trouver le visage mort d'Aya.
- Ôte-moi d'un doute Law-sama, nous avons rendez-vous ce soir ? Déchire le papier pour non et remet-le dans ta poche pour oui, je m'en rendrai compte, dit son portrait.
Avec un sourire en coin, je repliai proprement la feuille et la rangeai là où je l'avais trouvé.
~~~
Voilà le cinquième chapitre, j'aime beaucoup le "debrief" de la séance d'entraînement, pas vous ?
D'ailleurs, j'ai une question à votre intention : en vous basant sur ce que vous savez actuellement d'Aya, et sur la description que je vous ai faite d'elle dans sa chambre, que pouvez-vous me dire de son caractère ? Car j'en ai une idée assez précise, mais il faut qu'elle soit cohérente avec son attitude avec Law quand même .... quoique si c'est totalement opposé, ça pourrai marché aussi ... Enfin, dîtes-moi tout !! Ce qui vous a plu, déplu, vos questions, vos prédictions (avez-vous des dons de devin comme il m'arrive d'en avoir en lisant vos histoires ? )
J'aimerai également abusé de votre gentillesse : certains le savent mais pas tous, je suis assez mauvaise en dessin, mais je vais quand même essayer de vous faire quelques croquis, alors est-ce-que vous pourriez me dire en commentaire quelle situation vous ferait plaisir, ou même un petit schéma ... Voili voilà ... En sachant que j'en ai deux ou trois en tête ...
Voilà également les chansons interprêté par la Princesa, que j'ai mentionné. Vous vous doutez bien qu'elle n'a pas fait tout son spectacle uniquement avec ces trois chansons. C'est pourquoi, peut être quand cette histoire sera terminée, je ferai sûrement un bonus pour vous donner toutes les chansons de ses show, à vous de voir, dites-moi si cela vous tente !!
Voici la première chanson, celle sur laquelle
Voici celle qui est un retour aux origines, la première chanson de La Princesa.
Et sa première nouveauté du festival
Je vous dit à bientôt, et vous souhaite une magnifique nouvelle année
Clélie
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