Chapitre 60
Heyyy !
Ça fait très longtemps que je n'ai pas posté et j'en suis désolée mais vous n'allez pas être déçus ! En dessous se trouve LE chapitre, celui qui nous révèle tout, celui qui entame le dénouement de la première partie de AVRIL !
C'est le 60e chapitre, que je poste après un an d'écriture de cette fiction et il est d'une importance capitale ! J'espère vraiment que vous allez aimer et que vous allez commenter parce que c'est vraiment important pour moi !
J'aimerai que ce chapitre dépasse tous les records de commentaires et d'étoiles que nous avons pu faire !
Bon je ne vous embête pas plus et ne garde pas le suspense plus longtemps ! ;)
Bon chapitre !
Baci, Ellecey
PS : si vous voulez plus de délires, plus d'échange avec moi et plus d'informations concernant l'avancée d'AVRIL, venez nombreux sur Instagram (compte elleceyy) !
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Ces mots explosèrent en moi comme un feu d'artifice. J'avais l'impression qu'après avoir subit une longue maladie douloureuse, on me proposait enfin le remède.
Comment ne pas être légèrement perdue suite à cela ? Je ne savais plus comment trier mes pensées, ne trouvais plus quelle question je voulais poser en premier.
J'en avais tellement sur le bout de la langue que j'avais l'impression que si j'ouvrais la bouche maintenant, tout dégoulinerait par terre dans un désordre écœurant.
Aussi, même si je ressentais l'immense besoin de m'exprimer, je m'obligeai quand même à souffler un coup histoire de rassembler toutes mes pensées et de les ranger dans un ordre à peu près compréhensible.
La prof de sport quant à elle, me fixait un brin amusée, comme si elle ne s'attendait pas à ce que je prenne du temps pour formuler mon interrogation.
D'accord, je pouvais être impulsive parfois, je pouvais même être légèrement à côté de la plaque, mais je n'étais pas non plus complètement bête pour autant !
Et j'avais peur qu'en ne préformulant pas mes questions, elle réussirait à m'embobiner si bien que j'en oublierai mes principales occupations.
Après tout, je ne devais pas délaisser le fait que malgré son aide précieuse, elle restait un membre à part entière de l'internat et donc était sûrement aussi vicieuse que tous les autres professeurs, d'une manière différente, moins sadique certainement, mais vicieuse quand même.
Finalement, j'ouvris la bouche afin de poser ma toute première question, toute première question qu'il me fut impossible de poser puisque Mme Cralhem se rappela soudain qu'elle devait me dire quelque chose.
Putain mais tu vas me lâcher avec ton suspense ?
– Avril, avant toute chose, je voudrais te prévenir que je ne pourrais répondre qu'à certaines de tes demandes.
Non, non ça ce n'était pas possible. Elle ne pouvait pas me dire qu'elle allait tout me révéler pour deux minutes après, quand j'avais laissé l'espoir m'imprégner jusqu'à la moelle, se rétracter !
Il ne fallait pas exagérer ! Elle allait me répondre qu'elle le veuille ou non !
– Et pourquoi vous ne pourriez répondre qu'à certaines de mes demandes ? Dis-je d'un ton froid qui exprimait bien la colère que je pouvais éprouver en cet instant ;
– Pour deux raisons : la première c'est que, comme tu as pu t'en apercevoir, je ne fais pas partie de l'organisation de cet établissement, tout du moins pas seulement. Donc si je te révèle tous leurs secrets, sachant que c'est moi qui t'ai amenée à l'infirmerie il y a deux jours alors que j'aurais dû me concentrer sur l'état du professeur que tu avais tué, on comprendra forcément qui t'a informée et je perdrais ma couverture. Ensuite, c'est parce que si tu connais toutes les informations les plus importantes de Schooltime, alors tu deviens un danger pour les dirigeants : il suffit d'une seule remarque, d'un seul mot de travers pour que l'on réalise que tu en sais trop et c'en est fini de toi.
– Donc si je comprends bien, vous voulez vous protéger et me protéger en même temps ? Déclarai-je légèrement agacée ;
– C'est ça, confirma-t-elle en acquiesçant ;
– Mais vous ne vous rendez pas compte que nous sommes tous en danger ici ? Que j'en sais déjà trop et qu'on veut déjà me tuer puisque j'ai éliminé l'un des leurs ? Éclatai-je alors.
L'enseignante me toisa, les iris emplies d'une lueur sévère. Mais là, maintenant, je me foutais complètement qu'elle soit déçue ou énervée, parce que le seule chose qui m'importait c'était la vérité, j'en avais rien à foutre qu'elle ne m'aime pas, par contre j'avais BESOIN de ces réponses !
– Avril, je sais que c'est difficile à entendre, tu dois penser que tu as commis l'irréparable et que de toute façon tu ne pourras pas t'en sortir si tu n'es pas au courant de tout...
C'est peu de le dire !
– Mais tu dois intégrer l'idée que ce n'est pas le cas, tu es en mauvais posture, je te l'accorde, seulement ce n'est rien comparé à ta situation s'ils apprennent que tu sais tout ! Ils ne s'inquiéteront même plus de l'ignorance des autres élèves, ils t'empoisonneront et te feront mourir devant tout le monde !
Je restai bouche bée devant ce discours défaitiste. Putain mais quand est-ce qu'allait finir toute cette histoire ? J'en avais tellement marre d'attendre !
Cela faisait trois mois que j'étais là et j'avais tout fait pour en apprendre par moi-même, mais chaque fois cela avait échoué ! Je m'étais faite poursuivre, menacer, droguer, frapper et poignarder !
J'avais même tué quelqu'un, que fallait-il encore que j'accomplisse pour que l'on estime que j'avais assez merdé et que je devais connaître la vérité ?
Les gens ne comprenaient-ils donc pas que j'avais depuis longtemps arrêté de m'angoisser du danger ?
Tout ce que je désirais c'était qu'on me révèle le secret de Schooltime, après, libre à moi de me jeter comme la première des cruches dans la gueule du loup ! Quoi qu'il en soit ce serait mon choix, mon erreur et pas celle d'un autre.
Et puis c'était quoi cette idée que je n'étais pas une personne de confiance ? Que j'allais me faire immédiatement discréditer et que j'accuserai ceux qui m'avaient aidée ?
Ils étaient tous cons ou quoi ? J'avais passé mon premier trimestre ici à mentir ! Mentir, mentir et encore mentir, que ce soit pour me protéger ou pour les protéger !
Et même si cela n'avait pas toujours été fructueux, j'avais réussi à dissimuler les secrets que je détenais ce qui était le principal !
Bon, après il était certain que je n'étais pas la plus grande des malignes et que je m'étais souvent faite prendre la main dans le sac, cependant chaque fois qu'on m'avait découverte à un endroit où je ne devais pas me trouver – tel que la forêt ou la classe d'arts plastiques – il n'y avait que moi et moi-seule qui avais dut en subir les frais, je n'avais jamais plongé avec Sky ou Kelly, et même Jeff n'avait jamais eu trop de problèmes !
Alors pourquoi est-ce que l'on m'obligeait encore à me terrer dans le mensonge ? Pourquoi est-ce que l'on ne me faisait pas confiance !
Putain ! J'étais tellement contrariée que je sentis aux coins de chacun de mes yeux se former des larmes. Cette sensation démultiplia mon agacement car elle amena avec elle l'impression que j'étais faible, une gamine capricieuse pas fichue d'accepter qu'on lui dise non.
Dans un geste rageur, je levai ma main et essuyai mes paupières rapidement.
– Et, il ne faut pas te mettre dans cet état ! S'inquiéta automatiquement la prof.
J'eus envie de lui répondre que de toute manière cela ne la concernait en rien et que je me mettais dans cet état si je le voulais mais je compris vite que ça ne m'aiderait pas à en savoir plus donc... Je me bornai à garder le silence.
– Je ne t'ai pas dit que je n'allais rien te raconter ! Je t'ai seulement dit que je ne te dirais pas tout, et entre rien et tout, il y a une immense différence !
À peine ces mots sortis de ses lèvres qu'un énorme soulagement sembla s'abattre sur moi. Il caressa mon corps avec force et m'étreignit le cœur avec assurance. Enfin, enfin des réponses !
En découvrant ma mine réjouie, Mme Cralhem se fendit d'un sourire puis recula vers le fond de la salle, m'enjoignant d'un geste de la main à faire la même chose.
Arrivées près des murs recouverts d'échelles afin d'y faire de la gymnastique, elle tourna à droite, vers une petite porte. Elle l'ouvrit sur une salle qui faisait apparemment office de débarras.
Elle en sortit deux chaises qu'elle posa l'une en face de l'autre puis elle s'assit et m'encouragea à faire de même. Avec bonheur, je la rejoignis et m'installai sur le siège qui m'était destiné.
Lorsque je n'eus plus à m'appuyer sur ma jambe, je ne pus refréner mon soupir libérateur. J'avais tellement mal au mollet !
Comme si le fantôme de mon connard d'agresseur s'amusait à replanter son couteau encore et encore en le tournant dans ma plaie !
Bien qu'elle ait dut s'en rendre compte, la prof de sport ne fit aucun commentaire sur mon état de santé et décida qu'il était temps de passer directement aux choses sérieuses ce qui me donna envie de me relever pour faire une petite danse de la joie suivie d'un salto, heureusement, je n'étais pas suicidaire et je me contentai de sourire jusqu'aux oreilles.
– Bon, eh bien commençons ce petit entretien. Poses moi toutes les questions dont tu as envie et je verrais si je peux y répondre ou pas.
Sans plus attendre une seule seconde je me lançai :
– Que se passe-t-il ici ?
Mon interlocutrice sembla réfléchir à comment trouver une explication face à cette question si large. Il était vrai que j'avais fait fort en ne précisant rien, néanmoins je ne pouvais me contenter de petites questions sans grand intérêt et j'étais ainsi obligée d'interroger de façon plus ou moi sadique.
Après une longue minute, Mme Cralhem se redressa et s'éclaircit la voix :
– Avril, sais-tu ce qu'est la CIA ?
Quoi ?
Celle la je ne m'y attendais vraiment pas !
Je secouai la tête en signe de négation. Oui, on en parlait dans presque tous les films d'action mais je préférais que l'on m'explique clairement ce que cette organisation représentait pour ne pas m'en faire une idée faussée ou stéréotypée.
– La CIA, Central Intelligence Agency c'est-à-dire : « Agence centrale de renseignement » est l'une des agences de renseignement les plus connues des États-Unis. Elle a été fondée en 1947 par le Nationality Security Act lors de la guerre froide, après l'attaque de Pearl Harbor le 7 décembre 1941, car les États-Unis avaient constaté que les services secrets américains étaient incapables de prévoir l'offensive japonaise à la suite d'une négligence. La seule fonction de cette agence au début, était de prédire quand, comment et à quel endroit l'Union soviétique allait attaquer les États-Unis.
Alors que ma prof continuait son cours sur l'agence dont on ne parlait que dans les blockbusters américains, je me demandais comment j'avais pu amener ce sujet sur le tapis.
Pourquoi était-elle en train de me parler de la CIA ? Quel était le rapport avec Schooltime ?
– Maintenant, la CIA envoie plutôt des agents pour s'occuper...
Ma professeur fit une courte pause, semblant chercher quelque chose puis :
– Par exemple, pour s'occuper des enquêtes hors frontières des États-Unis.
En terminant sa phrase elle me lança un regard inquiet :
– Ça va ? Jusqu'ici tu as tout compris ?
Je hochai la tête bien que paumée. Je n'arrivai toujours pas à comprendre pourquoi elle me parlait de tout ça.
Sans me laisser le temps de lui poser la question, elle reprit :
– Et, même si cela a changé aujourd'hui avec l'utilisation d'Internet, auparavant la CIA recrutait les diplômés d'universités américaines prestigieuses telles que Yale, Harvard, Princeton ou Columbia. Ces personnes, une fois recrutées, étaient formées durant un an au centre d'entraînement de la CIA à Camp Peary baptisé « La Ferme ».
Ok, c'était cool, maintenant on peut passer aux choses qui nous concernent ?
– Dans ce centre d'entraînement, on faisait passer des épreuves aux nouveaux, afin de vérifier qu'ils étaient biens aptes à suivre le cursus. Malheureusement, de rares fois, on se rendait compte qu'un tel ou un tel ne l'était pas et l'agence était obligée de les renvoyer, les forçant avant cela à signer un contrat stipulant qu'ils n'étaient jamais venus et qu'ils ne savaient pas ce qui se passait là bas.
Quand elle finit de prononcer ces mots, une idée apparut dans mon esprit et commença peu à peu à germer.
– C'est là que Schooltime intervient, déclara enfin Mme Cralhem : la directrice de ce pensionnat, madame C, est une de ces recrues renvoyées pendant l'entraînement. Ils ne l'ont pas gardée car ils se sont rendus compte qu'elle avait certains problèmes psychologiques...
Oh merde, ça y est je crois que j'ai pigé...
– Madame C était une élève excellente, qui a toujours voulu faire partie de cette organisation et qui a tout fait pour être enrôlée, aussi tu ne peux pas t'imaginer à quel point son licenciement à été un coup dur pour elle. C'était comme si on lui avait brisé son rêve, sa carrière et son avenir, comme si on avait brisé sa vie...
Oh non... Moi qui la trouvais si gentille bien qu'un peu étrange ! Je n'aurais jamais cru qu'elle était en fait une grande sadique ! Parce que c'est forcément ce qu'elle était vu comment avançait l'histoire qu'on me racontait !
– ... Tout d'abord anéantie, elle n'a pas tardé à sombrer dans une grande dépression qui a aggravé ses problèmes mentaux. Peu à peu, sa tristesse s'est muée en haine et elle a décidé de créer sa propre organisation, constituée de personnes dans le même cas qu'elle. Nous ne savons d'ailleurs pas très bien comment elle a fait pour trouver des alliés, mais en tout cas elle s'est très bien débrouillée...
Merde, merde et re-merde !
– ... Ensemble tous ces dégénérés ont élaboré un plan pour se venger de cette agence qui les avait rejetés. Comme je te l'ai dit plus tôt, madame C a recruté des personnes dans le même cas qu'elle, c'est-à-dire tous ceux qui ont été renvoyés pour problèmes psychologiques. Autrement dit, en formant son organisation, elle a réuni tous les plus intelligents psychopathes des États-Unis...
Bordel, je sais que je me répète mais MERDE !
– ... Dans leur... « plan diabolique » si on peut l'appeler ainsi, ils ont décidé de créer un internat où l'on recruterait des adolescents. On les entraînerait intensément aux sports de combat, on les isolerait du monde pour qu'ils perdent leur sociabilité et, une fois formés après un stage de trois ans, on les enverrait sur les bases secrètes de la CIA afin de les attaquer.
– L'examen final, murmurai-je horrifiée ;
– C'est ça, confirma Mme Cralhem d'un air chagriné.
Mais alors... Tous ces adolescents qui disparaissaient, toutes ces personnes qui pensaient passer un examen... elles se faisaient tuer ? Et tous nos profs, ils savaient ce qui nous attendaient ?
Non, pire ! Ils avaient hâte que nous accomplissions tous leurs désirs ? J'eus tout-à-coup envie de vomir.
– Et... si... si la CIA est au courant de tout cela... Pou... pourquoi elle ne fait rien ? Demandai-je d'une voix chevrotante.
La professeur de sport me dévisagea avec compassion :
– Bien sûr qu'ils essaient de faire quelque chose, le problème, c'est qu'on ne peut pas assiéger le bâtiments car les dirigeants menacent de le faire exploser avec les élèves à l'intérieur...
Un petit cri s'échappa de ma bouche juste avant que je plaque mes doigts dessus. Bon sang, mais dans quel cauchemar j'avais atterri ?
– ... La seule chose qu'ils puissent faire c'est envoyer des agents sous couverture, qui s'infiltrent dans le système et leur permettent de prévenir les attaques pour éviter le plus de pertes et de victimes que ce soit du côté des étudiants qui n'ont rien demandé ou du côté des agents qui doivent défendre le territoire.
– Et donc... vous êtes un...
– Oui, je suis un agent de la CIA, me répondit-elle le plus simplement du monde.
Ah.
Ok.
– Et mon père, est-ce qu'il est au courant de tout ça ? Est-ce qu'il m'a envoyée ici bien qu'il sache que je risque tous les jours ma vie ? M'écriai-je avec colère car je me doutais de la réponse.
Mais alors que Mme Cralhem se raclait la gorge, j'eus une idée bien pire que celle que je venais d'énoncer, une idée qui fit de mon cœur une bombe à retardement, martelant ma poitrine plus fort qu'une batte de baseball :
– Est-ce que mon père fait partie des tarés qui ont construit Schooltime ?
À peine cette phrase fut sortie de ma bouche que j'eus envie de la ravaler, elle me semblait trop laide de l'extérieur, trop menaçante une fois dévoilée au grand jour et je ne savais pas si j'étais prête à en connaître la réponse.
D'ailleurs, cette fameuse réponse ne vint pas puisque ce fut un silence glaçant qui m'accueillit. L'agent de la CIA me regardait d'un air fermé, ne me laissant pas voir ses sentiments.
Et ses lèvres, ses lèvres qui m'avaient avoué toutes ces choses terribles restaient clauses comme pour me torturer.
Alors, la bombe que représentait mon cœur explosa.
Et je compris devant ce mutisme, que cette question était une des questions dont je ne pourrais pas connaître l'explication. Cette prise de conscience me causa sûrement un des plus gros chocs de toute mon existence.
Pouvais-je encore avoir confiance en mon père ?
Et le pire dans tout cela c'est que je savais déjà que non ! Car s'il avait été innocent, pourquoi ne me l'aurait-elle pas dit ? Pourquoi ne m'aurait-elle pas rassurée ?
Je devais me résigner : Alexandre Taylor avait un lien avec Schooltime et ses secrets, et il savait très certainement ce que je m'apprêtais à vivre en m'envoyant là bas.
Autrement dit, il m'avait envoyée à la morgue sans s'inquiéter de mon sort plus que ça.
Je sentis une main se poser sur mon genoux et je levai la tête pour découvrir les traits attristés de ma professeur et c'est en voyant cela que je me rendis compte que je pleurais. Ah ça oui je pleurais, à chaudes larmes même !
Les gouttes dégoulinaient mes joues, mon menton, mon cou. Elles tombaient jusque sur mes vêtements, me maculant de tâches sombres et humides.
Je serrai les poings fort, si fort que mes ongles entrèrent dans ma peau, mais cette douleur n'était rien en comparaison de celle que j'éprouvais à cause de la trahison que je vivais à présent.
J'étais seule. Je n'avais plus aucune famille. Mon père m'avait envoyée me faire tuer et ma mère n'avait même pas pris la peine de me connaître.
Je voulus crier, mais je n'en avais pas le courage. J'ouvris mes mains et passai mes doigts dans mes cheveux tandis que j'élevai ma tête vers le ciel.
Et même si le plafond m'empêchait de distinguer celui-ci, je m'adressai à lui comme s'il avait été une personne à part entière :
Pourquoi ? Pourquoi tu me fais subir tout ça ? Qu'est-ce que je t'ai fait de si cruel ?
– Avril, je ne peux rien te dire à ce sujet mais sache une chose : ton père t'aime.
C'est ça, comme si j'allais te croire !
Cependant, juste avant que je ne la repousse, l'image d'une personne se matérialisa sur ma rétine, celle de ma meilleure amie Ellie, que je n'avais pas pu voir depuis si longtemps et qui me manquait tellement, celle de ses parents et celle de sa sœur. Et je me rappelai alors que bien que j'en ai l'impression, je n'étais pas seule.
Et la phrase de madame Cralhem me revint en mémoire : « on les isolerait du monde pour qu'ils perdent leur sociabilité ». Cela avait très bien fonctionné sur moi !
Peu à peu, ma vie à l'internat m'avait fait oublier ceux que j'aimais avant d'arriver ici, et même si je lui avais parlé, Ellie et moi avions progressivement perdu le contact.
Putain, je m'étais faite complètement avoir. J'étais tombée dans le piège, comme tous les autres. Moi qui étais persuadée d'être un minimum intelligente, il était évident que je m'étais trompée, j'étais la plus grande écervelée du Texas !
Une émotion amère traversa mon corps et vint se loger dans ma poitrine. Je devais changer ça ! Prouver que je pouvais réfléchir, que je n'étais pas idiote !
Aussi, je décidai de me calmer et de reprendre mon interrogatoire :
– Madame, pourquoi est-ce que vous me révélez toutes ces choses ? Et pourquoi est-ce que vous me protégez moi plutôt qu'une autre ?
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