Chapitre 6
Hey, à partir de maintenant je posterai un chapitre toutes les semaines... Je ferai en sorte qu'ils soient plus longs... :)
Bonne lecture ! Et n'oubliez pas de commenter !
Sky et celle qui devait être Kelly m'attendaient à la sortie de la classe. Elles étaient en grande discussion et quand elles me virent arriver elles se turent immédiatement.
- Alors, Avri, je te présente Kelly et inversement ! S'exclama Sky toute joyeuse quand je m'arrêtai à leur hauteur ;
- Salut Avri, bienvenue à Schooltime... me dit Kelly gentiment bien que je la sente un peu mal à l'aise, malaise que je mis sur le compte de la timidité.
Et de six !
- Salut ! Lui répondis-je avec un grand sourire qu'elle me rendit sans hésiter.
De nouveau, j'avais la chance de rencontrer une gravure de mode : de longs cheveux noirs ondulés, des sourcils bien dessinés, de grands yeux bleus en amande – qu'est-ce qu'ils avaient tous à avoir des yeux magnifiques – un nez fin et une bouche charnue. Elle devait faire ma taille, à quelques centimètres près, était presque aussi fine que moi et portait un top moulant – mettant en valeur une poitrine que je rêvais d'avoir – avec un pantalon cargo noir. Le tout agrémenté de bottines à talons super élégantes. C'est là que je remerciai silencieusement Sky de m'avoir habillée, au moins, je ne paraissais pas totalement à la masse à côté d'elles !
- Tu pourrais me montrer ton emploi du temps ? Mme C est passée pendant que tu rangeais tes affaires, elle nous a dit de vérifier avec toi les cours et de t'accompagner dans les classes même si on est pas avec toi... me dit Sky.
Quoi ? Il y avait des classes où je serais toute seule ? Bon ok, ce n'était pas la fin du monde, c'était des cours et je n'aurais pas vraiment le temps de me sentir si seule, mais je venais d'arriver et je ne connaissais personne ! En plus, j'étais étrangère, on était en milieu d'année et j'étais complètement à la masse en ce qui concernait le programme scolaire ! Ça pouvait contrarier quand même, non ?
Je pris mon sac et en sortis mon emploi du temps. Kelly l'attrapa délicatement et l'ouvrit.
- Je ne suis pas avec toi : tu es en histoire et je suis en maths.
Mon cœur loupa un battement à ses mots et je me tournai vers la jolie blonde, mon dernier espoir.
- Moi je suis en histoire, me rassura Sky ;
- Oui mais t'as qui comme prof ? Demanda Kelly.
Sky fronça le nez tout en se concentrant sur le petit bout de papier qu'elle tenait entre les mains.
- Je suis avec M. Durand et elle ?
Je croisai les doigts tout en me répétant mentalement : « pitié que je ne me retrouve pas toute seule dès la deuxième heure, pitié que je ne me retrouve pas toute seule dès la deuxième heure... ». J'avais déjà passé une première heure pourrie, entourée d'abrutis, j'espérais que la deuxième soit plus agréable !
Kelly releva la tête et m'adressa un regard désolé.
Eh merde !
- M. Dura...
Je restais quelques secondes immobile. Angoissée à l'idée de me retrouver sans elles – même si je ne connaissais pas encore Kelly. Voyant que j'étais au trente-sixième dessous, Sky me prit par les épaules et s'exclama d'un ton enjoué :
- T'inquiète pas comme ça ! Les autres ne sont pas des monstres ! Et puis on va t'accompagner jusqu'à ta salle de classe et on viendra te chercher dès que le cours sera fini, d'accord ?
Je hochai la tête essayant de cacher ma frustration. En réalité, j'avais envie d'aller voir cette foutue directrice et de lui en faire baver. Mais bon, ce n'était pas si grave, hein ? Au moins, je n'aurais plus à supporter Chloé et Jeff ! C'était déjà ça ! Qui sait, peut-être allais-je même me faire moi-même des amis ?
- Bon allez, si tu ne veux pas être en retard on devrait se mettre en route OK ? Me dit Kelly d'un ton encourageant ;
- Ouais, allons-y, répliquai-je en souriant.
Je ne la connaissais peut-être pas, mais elle avait l'air sympa et ça me rassurait : je n'allais pas partager ma chambre avec une Chloé hystérique et hypocrite, c'était déjà un bon début.
Chacune me prit un bras et nous nous éloignâmes de la salle d'arts plastiques. Nous ne marchâmes pas très longtemps mais les deux filles en profitèrent pour discuter. Ce moment, aussi court soit-il, me permit de mieux les connaître. Sky arriva même à me faire rire et je me dis que vivre avec elles allait être marrant. Peut-être que ces six mois allaient passer vite finalement !
- Oh oh, grommela soudain Kelly ;
- Quoi ? Je regardai autour de moi et compris le problème avant qu'on me le dise ;
- La porte est déjà fermée... marmonna Kelly en pointant la poignée du doigt ;
Pourquoi ? Pourquoi fallait-il que je sois en retard à chaque début de cours de ma première journée ici ? À croire que la vie avait décidé de me traiter comme un déchet aujourd'hui.
- Bon allez, fais pas la chochotte ! Tu vas pas en mourir ! S'écria Sky.
Avant que je n'aie eu le temps de dire quoi que ce soit, elle avait déjà toqué et ouvert la porte. Elle me poussa dans la salle en me souhaitant du courage puis la referma en vitesse. Et voilà comment, encore une fois, je me retrouvai devant 35 élèves dont l'attention était focalisée sur moi.
Le prof, un homme très grand et très maigre, m'adressa un sourire crispé en demandant :
- Bonjour, qui êtes-vous ?
J'oubliai que tout le monde me regardait et lui rendit son sourire en répondant, tentant de contrôler les tremblements dans ma voix. Non mais pourquoi cela m'intimidait-il autant ? C'est bon quoi ! Je parlais à un prof, à un être humain ! Alors pourquoi mon corps réagissait-il comme si j'étais sur le point de sauter d'une falaise ?
- Je suis nouvelle ici, je m'appelle Avril Taylor et je dois assister à votre cours.
Il sembla réfléchir un instant puis son regard s'éclaira :
- Ah mais bien-sûr ! Avril Taylor ! Tu es l'élève qui vient de Paris c'est ça ?
- Oui c'est ça.
- Très bien, très bien.
Il se tourna vers la classe puis demanda gentiment :
- Les enfants, je vous présente Avril Taylor, c'est une nouvelle élève qui nous vient directement de Paris. Est-ce qu'il y a quelqu'un ici qui voudrait l'aider pour rattraper le programme ?
Un bras tout au fond de la classe se leva. Je me redressai pour voir à qui il appartenait et restai interdite. C'était à présent évident : j'étais maudite.
- Jeffrey, n'as-tu pas déjà une camarade près de toi ?
Une jolie fille aux cheveux châtain clair et aux yeux verts leva la tête et lança un regard étonné au garçon assis à sa table.
- Si mais comme vous l'avez dit, Avri est nouvelle et il faut bien que quelqu'un s'occupe d'elle.
Je manquai de m'étouffer à ces mots. Parce que c'est toi qui vas t'occuper de moi ? La blague. J'étais tellement sûre que le prof allait refuser que je lui adressai un sourire condescendant. Quelle ne fut pas alors ma surprise quand j'entendis soudain :
- D'accord, Lily, mettez-vous devant.
Hein ?
Sans plus se préoccuper une seule seconde de moi, M. Dura retourna au tableau et me laissa seule, face à toute la classe et surtout, face à un Jeff qui m'adressait un sourire satisfait. Je serrai les poings et avançai d'un pas rapide, la tête rentrée dans les épaules. Quand j'arrivai à côté de lui, la prénommée Lily se leva brusquement en me lançant un regard noir. Elle prit son sac et me bouscula pour aller à sa nouvelle place. La pauvre, elle devait croire que j'étais contente d'échanger. Si elle savait...
Je m'assis donc, pour la deuxième fois en seulement deux heures, près de ce garçon que je trouvais à la fois magnifique et insupportable.
- Comme on se retrouve ! Me dit-il avec son sourire en coin ravageur ;
- Ouais.
Il continua de sourire tout en m'observant déballer mes affaires sur ma table. Je posai ensuite mon sac à mes pieds et dès que je relevai la tête je le trouvai en train de fouiller ma trousse sans gêne apparente. Un regard au tableau me permit de constater que le prof nous observait, aussi je dus contrôler mon envie de lui envoyer mon poing dans la figure. Au lieu de ça, je lui souris d'un air antipathique et lui arrachai l'objet des mains.
- Wow ! T'es pas prêteuse on dirait.
- Pas avec les petits garçon qui veulent attirer l'attention, le citai-je ;
- Moi un petit garçon ? Tu me connais très mal ma belle.
- Ça tombe bien : j'ai pas envie de te connaître mieux.
Dans les dents ! Je me tournai ensuite vers le tableau, faisant mine de suivre le cours attentivement alors que je ne pensais qu'à son regard que je sentais sur moi.
Au bout de dix minutes, le latino chuchota d'un ton amusé :
- Tu n'écoutes pas le prof.
- Si, et là, tu me déconcentres, répondis-je en continuant d'écrire ce qui était noté au tableau sans lui accorder mon attention ;
- Oh que non.
- Pourquoi es-tu aussi sûr de toi ? Demandai-je toujours plus agacée ;
- Je le sais, c'est tout.
- Eh bien tu as tort, dommage ! Ton arrogance a dû en prendre un coup ! Répliquai-je d'un ton moqueur ;
- Prouve-le.
- Quoi ?
- Que tu écoutes : expliques de quoi le prof parle, continua-t-il avec un sourire assuré ;
- Il parle de... de...
En réalité je n'avais aucune idée de ce que le prof expliquait. Toutefois il n'était pas envisageable que je perde autant la face devant ce type. Je lus donc rapidement ce que j'avais noté et improvisai :
- Il parle de la Première Guerre mondiale. Et, m'enflammant, j'ajoutai hélas : la bataille de Verdun, le principe de chair à canon et tout et tout...
J'ai déjà dit que j'étais nulle en improvisation ? Non ? Et bien je le dis maintenant : je suis nulle en impro.
- Erreur ! S'exclama-t-il guilleret : on est bien sur la Première Guerre mondiale mais je peux t'assurer qu'on parle pas de la bataille de Verdun.
- Et comment tu sais ça toi ? Demandai-je sceptique ;
- J'écoute, répondit-il avec un sourire moqueur.
Je le fusillai du regard et me remis à écrire.
- Maintenant qu'il est évident que tu ne suis pas le cours, on peut parler.
- J'aime pas parler aux abrutis, marmonnai-je d'un ton sec ;
- Ne t'inquiète pas, avec moi, tu vas vite y prendre goût.
Je lui jetai un coup d'œil méprisant qui ne réussit qu'à le faire ricaner.
- Donc comme ça t'es française, tu viens de Paris même ou de banlieue ? Continua-t-il ;
- Pourquoi tu veux le savoir ?
- Pourquoi pas ?
Au lieu de lui répondre je me murai dans le silence.
Après avoir un peu attendu, il le rompit :
- Alors ?
- Ça te regarde pas.
Il se passa la main dans les cheveux, détail qui me força à constater que ceux-ci étaient magnifiques, je vous jure, du genre tellement magnifiques que j'avais envie de les caresser.
AVRIL !
Je secouai la tête pour revenir dans le présent et souris : ce geste n'était pas anodin et je devinai que c'était signe que j'avais réussi à l'agacer. Mais il ne se découragea pas pour autant et très vite, il trouva une autre question qui avait clairement pour but de me déstabiliser et qui y parvint sans problème :
- T'as un copain ?
J'allai répéter que ça ne le regardait pas cependant avant même que j'ouvre la bouche il me dit sur un ton de défi :
- Si tu réponds pas, tu vas le regretter.
- Ah ouais ? Et tu vas faire quoi ? Demandai-je, pas le moins du monde intimidée.
S'il croyait qu'il pouvait me menacer pour obtenir tout ce qu'il voulait, il était loin du compte. Sans même prendre le temps de réfléchir il répondit :
- Tu rougis quand on te pose des questions sur les mecs, tu bégaies quand t'es devant tout le monde, donc t'aimes pas attirer l'attention.
- Preuve que tu t'étais lourdement trompé, marmonnai-je sans comprendre où il voulait en venir ;
- Oui aussi, mais c'est pas ça qui m'intéresse...
- Et c'est quoi qui t'intéresse ?
Il me sourit, une lueur arrogante dans le regard :
- Si t'aimes pas attirer l'attention et que t'es particulièrement gênée avec les mecs, alors tu vas péter un câble quand je te prendrais dans mes bras devant toute la classe.
Euh.... C'était une blague ?
- C'est du chantage.
- Et alors ?
- Tu n'oserai pas, objectai-je en perdant légèrement mon calme ;
- Bien-sûr que si.
Je le dévisageai quelques secondes : il y avait une lueur dans son regard qui ne me plaisait pas du tout. Mais il était hors de question que je me plie à son petit jeu pervers.
- Non. Maintins-je ;
- Tu l'auras cherché !
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