Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 16

Le lendemain, je me réveillais avant tout le monde – chose vraiment rare – et me levais pour aller m'habiller et me brosser les dents. J'ouvris discrètement l'armoire de Sky – qui m'avait conseillée (et même forcée) de prendre ses vêtements plutôt que les miens.

J'empoignai ce qui me tombait sous la main et filais dans la salle de bain. Une fois tranquille dans cette petite salle rassurante, je regardais quelles victuailles j'avais réussi à dénicher dans cette penderie remplie à ras bord.

Il s'agissait d'un slim noir taille haute et d'un pull en laine beige ample. Parfait, ça ferait totalement l'affaire. Je me déshabillais et enfilais ce que j'avais dans les mains. Très rapidement, je vis que mon haut était aussi doux que du poil à gratter et je l'enlevai. Déjà fatiguée au petit matin et ayant la flemme de sortir chercher autre chose, je mettais mon t-shirt de pyjama et enfilais le pull au dessus.

Je me lavais ensuite les dents et sortis un eye-liner de la trousse à maquillage de Kelly. Je dessinais le trait fin que Blondy – alias Sky – m'avait appris à tracer et appliquais un peu de baume sur mes lèvres gercées.

Je m'attelais ensuite à une tâche très désagréable et de ce fait très difficile : l'enlèvement des pansements enfantins dont était tartiné mon visage. Celui en plein milieu de mon front fut très simple à décoller, en revanche, ceux sur mes joues me procurèrent bien plus de problèmes...

Je maudissais chacun de mes mouvements et jurais à peine le scotch de cet outil de martyre se décrochait d'un millimètre. Désespérée après n'avoir seulement réussi à retirer que la moitié de chaque morceaux de plastique qui ornaient mes joues, je levais les yeux vers mon reflet et l'image qui s'offrit à moi me fit éclater de rire : ma tête dégageait un agacement intense et les deux bouts de papier pendouillaient à mes pommettes de manière totalement ridicule.

Sentant l'impatience prendre le dessus sur ma raison, j'attrapais les pansements des deux poings et tirais violemment. Un gémissement mourut dans ma gorge et je passais aussitôt mes mains sous l'eau du lavabo pour les plaquer contre mes plaies.

Une fois la douleur apaisée, je regardais dans le miroir l'état dans lequel je me trouvais – non sans ressentir une terrible appréhension – et découvris vraiment soulagée que mes blessures n'étaient pas si terribles que ça.

Bien sûr les écorchures n'étaient pas magnifiques mais elles restaient fines et formaient déjà des croutes. J'aurais limite pu faire croire que c'était des griffures de chat.

J'attrapai alors un peu de fond de teint et en appliquais délicatement sur ma peau meurtrie. Peu à peu, les traces disparurent et je semblais seulement un peu plus bronzée qu'à la normal.

Peut être que les entailles conservaient un léger relief mais cela restait vraiment discret – du moins à la lumière artificielle qui baignai l'endroit. Je me mis une touche de parfum et sortis, fraiche et dispose pour cette journée compliquée.

Dès que la porte s'ouvrit, je recevais en pleine face l'air froid qui habitait la chambre. En effet, les fenêtre étaient grandes ouvertes et le lit du haut était vide. Je me retournais et découvris la mignonne petite bouille d'une jolie brunette. Kelly était ce genre de filles qui avait beau être réveillée à trois heures du matin par un sceau d'eau glacée alors qu'elle s'était couchée il y a à peine une heure, gardait sa beauté fracassante.

Je distinguais aux fines lignes violacées qui caressaient ses joues qu'elle venait de se réveiller. Ses cheveux étaient coiffés en un chignon à la va-vite qui lui allait à merveille. Elle portait un débardeur et un jogging. Elle était en pleine contemplation de son écran et je me raclai la gorge pour signaler ma présence.

Ce son la fit immédiatement sursauter et elle leva la tête vers moi.
- Tu m'as fait une de ces peurs ! Je n'ai pas l'habitude que quelqu'un soit levé si tôt ! S'exclama-t-elle.
J'acquiesçai : Sky et moi étions pareilles au moins sur un point, nous étions des couche-tard lève-tard. Après cette brève altercation, mon amie se replongea dans l'étude de son portable ce qui m'interpela : qu'est-ce qu'il y avait de si intéressant écrit là-dedans ?
- Kelly ? Tu regardes quoi ?

De nouveau, un frisson parcouru sa peau à l'entente de son prénom. Elle cligna des yeux plusieurs fois de yeux avant de me répondre :
- Je pense que je vais me couper les cheveux... marmonna-t-elle.

Sa remarque me réveilla sur-le-champ même si je ne savais pas trop pourquoi. Cette réplique me permettait sûrement de fuir tous les problèmes qui m'accablaient et me concentrer sur autre chose me rassurait – du moins, pendant quelques minutes au moins.
- Et tu veux t'y prendre comment ? Il ne me semble pas que j'ai vu de coiffeur dans l'internat, me moquai-je gentiment ;
- Pas à l'internat ! Le week-end on peut sortir en ville, je vais y aller...

Cette nouvelle me plût encore plus que la précédente : la ville ! Dix putains de jours que je moisissais ici et enfin l'ouverture illuminée de la zone urbaine perçait les ténèbres qui noyait l'emplacement isolé de cet établissement. Enfin des boutiques, enfin de la population, enfin des parcs, enfin des restaurants ! Sans m'en rendre compte, j'avais attrapé les épaules de la jeune fille.
- Je viens avec toi ! M'exclamai-je au mieux de ma forme.
Kelly me regarda intriguée puis se décolla de moi, affichant un sourire amusé sur son visage dénué d'imperfections.
- OK, ça va être cool ! Fini-t-elle par dire.

Je hochai la tête déjà impatiente. La brune me contourna ensuite pour aller dans la salle de bain. Une fois la porte fermée et ma solitude retrouvée – si on pouvait vraiment appeler ça « solitude » avec les ronflements disgracieux qu'émettait la belle au bois dormant dans son lit près de moi – je me dirigeais vers la sortie pour aller prendre mon déjeuné.

La main sur la poignée, je cessai toutefois mon geste, me rappelant d'un coup la remarque de Jeff hier : « tu es en danger ». Mes doigts serrèrent si fort le morceau de métal que mes phalanges se tintèrent de petits pigments blancs. Je restai dans cette position, soudain assaillie par ces centaines de sentiments négatifs que j'avais éliminés hier sous la douche.

Je les sentis ramper sur le sol et atteindre mes pieds. Ils grimpèrent ensuite sur mes orteils, disséminant des fourmis de terreur sous mes ongles abîmés. Ils encerclèrent mes chevilles dans une étreinte angoissante et continuèrent leur course le long de mes tibias, déversant leur manteau de panique. Mes genoux furent étranglés par l'appréhension, mes cuisses furent piquées par les épines glacées de l'effroi, le venin monta jusqu'à mon ventre qui se tordit dans un nœud d'affolement, mon cœur se mit à battre plus vite, plus fort, sous l'angoisse qui le serrait, mes épaules se contractèrent, sentant le touché violent de la frayeur qui s'installait dessus. Je perçus les mains puissantes et brusques de l'horreur agripper mon pauvre cou fragile, cette poigne envoya des ondes dans mon cerveau qui se mit en alerte.

Tout mon corps avait retrouvé son état de paranoïa et d'épouvante qui l'habitait hier. J'étais de nouveau cernée par cette vérité souillée que j'avais été forcée de découvrir il y avait à peine sept heures. Ma main gauche – qui pendouillait à côté de ma taille – se ferma brusquement, se transformant en poing colérique.

Mes ongles transpercèrent la peau sensible qui recouvrait ma paume et le sang coula lentement et douloureusement de ces petites plaies. Malgré la violence de l'acte, je me sentais obligée d'agir de cette façon pour contenir la vague de folie paniquante qui déferlait dans mes veines, se mêlant au liquide écarlate qui ruisselait dedans.

Ce geste, loin de la grâce, de la délicatesse et du calme me permis de retrouver un semblant de lucidité : il fallait que je reste détendue aujourd'hui. Je n'avais pas besoin de m'inquiéter : j'irais à cet interrogatoire de malheur, je jouerai l'écervelée et je passerai les cent-soixante-trois prochaines journées toujours en compagnie de quelqu'un – qui ressemblera le plus à une armoire à glace si possible – en évitant méticuleusement de me faire remarquer.

Mon plan était parfait, je ne risquai rien et il fallait que je reste dans cet état d'esprit si je ne voulais pas tout faire capoter. Je soufflai bruyamment puis allai m'asseoir à une chaise de bureau, attendant patiemment que Kelly sorte pour que nous allions manger notre déjeuné ensemble. J'étais décontractée et sereine et je devais le rester quoi qu'il advienne.

Au bout de dix minutes, la porte de la salle de bain s'ouvrit. Je quittais des yeux le dessin que j'avais gribouillé sur un cahier qui trainait sur la table et qui ne m'appartenait pas, et lorgnai cette fille magnifique du regard : elle apparaissait comme une reine, flottant dans un nuage de vapeur.

Ses cheveux marrons ondulaient et formaient une cascade, coulant le long de ses épaules jusqu'à ses hanches. Elle s'était tracé des traits de khôl qui entouraient ses yeux, soulignant leur couleur miel et rajoutant à son regard une pointe de mystère. Voilà, c'était tout son maquillage : pas de blush ni de fard à paupière, pas de fond de teint ni de rouge à lèvres. Seules ces lignes suffisaient à sublimer sa figure ravissante.

Elle portait un collier qui collait la peau satinée recouvrant son cou, on pouvait apercevoir le début de ses clavicules qui finissaient par disparaître sous un sweat à capuche et sans fermeture en coton noir, orné d'un message clair :    « le matin, ta gueule ».

Je riais sous cape en lisant cette phrase directe puis retournais à ma contemplation de son style infaillible qu'on ne pouvait se retenir d'admirer.

Ses jambes fines étaient encerclées par un jean slim gris déchiré aux genoux et pour finir, ses pieds étaient confortablement installés dans de Doc Martens noires.

Sa tenue me plaisait vraiment : sans paraître trop recherchée, elle présentait un aspect débraillé tout de même étudié.
- Je vois que mes affaires te plaisent, dit Kelly en me dévisageant.
Je souris face à cette remarque plus que réaliste et acquiesçai vivement.
- J'adore !
- Eh bien si tu veux, je te les prêterais ! Continua-t-elle en souriant, à condition que tu me demandes la permission ! Conclut-elle avec un clin d'œil.

Je hochais la tête. Un silence s'installa entre nous, rapidement brisé par le bruit monstrueux que mon ventre laissa échapper. Par réflexe, j'entourais celui-ci de mes avant-bras pour étouffer ce son inélégant sachant pourtant pertinemment que ce geste ne changerait strictement rien.
- Il est temps d'aller manger je crois, rit mon amie.
De nouveau, mon menton monta et descendit en signe d'affirmation.

Je filais à travers la chambre, fourrant les premiers cahiers que je trouvais à l'intérieur de mon sac puis j'attrapai mes clés et m'élançais vers la porte pendant que ma coloc faisait de même avec ses propres affaires scolaires.

Très vite, elle me rejoignit et nous sortîmes silencieusement, faisant attention à ne pas perturber le sommeil de la jeune fille engloutie par sa couette qui se présentait devant nous .

Je fermai la porte précautionneusement et nous arpentâmes activement le couloir, ayant hâte de pouvoir dévorer une quantité de nourriture – qui serait astronomique pour moi. Le chemin passa dans un silence jusqu'à ce que la brunette le coupe :
- Alors tu as fait quoi hier ?
Il était vrai que j'avais totalement oublié de lui expliquer... Cette fois ci, la situation était bien plus simple que hier – avec cette Sky surexcitée et impatiente et moi-même, fatiguée et prise de court.

Maintenant, je savais quoi dire et j'étais en pleine forme. Je lui servais donc mon mensonge, racontant la même histoire – à quelques détails près – que j'avais servi à Blondy. Kelly l'écouta soigneusement, ne m'interrompit pas et hocha souvent la tête pour me témoigner de son attention.

Je me sentis plus nerveuse qu'avec mon autre colocataire : Sky avait beau m'avoir pris par surprise, elle était restée distraite, ne se concentrant pas entièrement sur les paroles qui sortaient de ma bouche.

Une fois mon récit terminé, mon interlocutrice resta silencieuse, semblant réfléchir à tout ce que je lui avais annoncé. Plus le temps passait, et plus je redoutais la possibilité qu'elle m'ait démasquée. Cependant, après une année lumière, elle finit par se décider à rompre ma torture :
- Tu sais... Je pense que tu ne me dis pas tout.
Cette réplique me fit le même effet qu'un coup de poing en plein dans mon abdomen, redoublant d'angoisse, je demandais d'une toute petite voix :
- C'est à dire ?

Cherchant apparemment ses mots, elle reprit son mutisme insupportable qui jouait vicieusement avec mes nerfs... La panique déferla à flot dans mon estomac, faisant disparaître mon appétit dévastateur d'un claquement de doigt. Elle s'éclaircit la voix et continua sa déclaration, tandis que j'étais pendue à ses lèvres :
- Jeff est un homme à femmes, et je doute qu'il t'ait aidée sans... sans rien tenter en retour.
Le soulagement fut tel que je dus me mordre les joues pour empêcher un soupir apaisé de sortir de ma bouche.

L'histoire de Jeff le Playboy était bien moins dangereuse que celle d'Avril la proie de la secte des professeurs psychopathes ! Maintenant, je devais décider si je lui disais une partie de la vérité ou si je gardais ce baiser honteux pour moi-même.

Après tout, elle n'était en aucun cas la meilleure amie de Chloé et ne vendrait de ce fait pas la mèche... Mais en même temps, lui raconter cet acte humiliant revenait à accepter la réalité : j'avais laissé ce Don Juan me manipuler, j'étais tombée dans son piège comme toutes les autres écervelées avant moi et je m'étais faite jeter juste après...

Autant dire que le choix fut finalement très simple : j'adorais me voiler la face... Je décidai donc d'éliminer toutes ses arrières pensées et effacer de cette manière mon geste naïf et idiot.
- Tu te trompes chérie, nous n'avons rien fait. Je ne suis pas du tout intéressée par ce genre de garçons et puis vu comment Chloé est possessive, un seul pas vers lui et on me retrouverai poignardée dans le gymnase après m'être fait torturée physiquement ainsi que moralement...

Kelly éclata de rire et je me joignais à elle, trouvant effectivement que ma remarque était amusante... Alors qu'on descendait les escaliers, j'eus soudain l'envie – je ne sais trop pourquoi – de lui poser des questions sur son ex.

Après tout, si les hypothèses du latino étaient vraies, son copain n'était peut être pas un salaud sans cœur mais plutôt une pauvre victime innocente... Je savais que l'interroger en présence de Sky offenserait celle-ci qui m'avait expressément fait comprendre que je devais à tout prix éviter le sujet. Il fallait donc que je la questionne maintenant.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro