Les pirates avaient exécuté l'ordre de leur capitaine en déglutissant devant son regard noir. Décidément, il n'était pas de bonne humeur ce soir. Les deux sœurs s'étaient retrouvées seul dans l'infirmerie.

- Ça c'est pas si mal passé, commenta Anna.

- Tu as vraiment enlevé ton plâtre parce qu'il te gainait?

- Oui. Mais j'avoue que je pensais aussi à faire diversion. Law n'aime pas qu'on le prenne de haut et qu'on lui dise ce qu'il doit faire.

- Sans toi, je pense que je me serais ramassé une sacrée tarte.

- Mais non. Tu te serais juste faite engueuler.

- Anna, si je me retrouve encore dans le corps de Lucifer...

- Lucifer?

- Le lapin blanc.

- Ah. Oui, je m'en souviens.

- Si je me retrouve de nouveau dans son corps, tu sauras où chercher le coupable.

Anna prit sa sœur dans ses bras.

- T'inquiète pas ça va lui passer.

- Ne bouge pas ton bras, s'énerva Sophia.

***

Law s'était enfermé dans sa salle de bain. Il alluma l'eau chaude et ôta ses vêtements plain de sang vert séché. Après plusieurs minutes passé à se laver, il avait enfin réussi à faire disparaître toute trace de saleté de son corps. Un peu maniaque à ce sujet, il ne supportait pas être couvert de crasse, cela le faisait des fois perdre patience trop rapidement.

En se séchant, il soupira. Il avait beau dire, cette gamine avait raison: si elle ne l'avait pas forcé, il ne se serait pas remis aussi vite. En même temps que cette vision positive, lui revint un aspect moins réjouissant, son lit était encore couvert de sang de vers de terre. Il mit une chemise, un jeans moucheté et ses chaussures avant de repartir vers la salle de soin où l'attendaient, normalement, Anna et Sophia. Il essayait de ne pas penser à l'agaçante femme-enfant pour ne pas s'énerver de nouveau.

***

Quand le chirurgien de la mort entra dans l'infirmerie. Anna dormait sur son lit et Sophia paraissait un peu énervée.

- Pourquoi est-ce qu'Anna est endormi? demanda-t-il.

- Elle n'arrêtait as de bouger. Alors je me suis énervée et je lui ai planté une seringue de sédatif dans le bras.

- Dans ces cas, elle a un aussi bon self-contrôle que moi, pensa-t-il.

Law mit en suite le doigt sur un problème si évidant qu'il ne l'avait pas vue.

- Tu as bien dit qu'elle bougeait son bras sans problème?

- Oui. Vous lui avez donner combien de millilitre de morphine pour qu'elle ne sente rien?

- Je ne lui en ai pas donné, dit-il en s'approchant du lit.

- Mais...

Ils regardèrent Anna.

- Prépare le matériel de radiographie, ordonna Law.

- Tout de suite.

- On va tirer ça au claire.

Les deux médecins faisaient de grand yeux devant la radiographie de la jeune femme.

- Mais c'est pas possible, commença Sophia.

- Pourtant la preuve est devant nos yeux.

- Comment-est-ce possible? Elle n'as pas la moindre trace de fissure dans des os replacés il y a moins de douze heures.

- J'ai l'impression que le corps d'Anna à des facultés de régénération insoupçonnées.

- À un tel point, c'est plus des capacités mais de la magie ou du miracle.

- J'espère juste qu'elle n'est pas de nouveau sous l'emprise de produits chimiques, pensa le pirate tout haut.

- Il ne manquerait plus que ça.

Shachi entra dans la salle de soin pour prévenir son capitaine qu'un plat avait été mis de coté pour lui.

- Merci, Shachi, se contenta-t-il de répondre en ne quittant pas des yeux la radio.

- Ça ne vas pas, capitaine? s'inquiéta le rouquin.

- Ce n'est rien, juste Anna qui guérie à une vitesse impressionnante sans raisons apparente.

- Et?

- On sais pas pourquoi, ni comment ça se fait qu'elle guérie aussi vite, s'emporta Sophia devant le manque de logique du mécanicien.

- Mais on s'en fout de la raison tant qu'elle n'a plus rien.

Ils se retournèrent et le fixèrent. La réponse du matelot les laissait perplexe. D'un coté il n'avait pas tore, mais l'explication était beaucoup trop peu scientifique pour les convaincre. L'atmosphère devenait pesante dans la salle et Shachi commençait à se sentir de trop entre les deux cerveaux qui lui faisaient face.

- Bon. Je vais vous laisser cogiter. C'est mon tour de garde, dit-il avant de s'éclipser.

- Il n'a pas tout à fait tore, admit Sophia. Mais j'aimerais bien savoir pourquoi Anna à un corps qui se régénère aussi vite. Si ça se trouve elle a encore du sérum dans le sang.

Law s'approcha de la jeune femme sans dire un mot.

- Vous m'écoutez?

Il posa sa main sur le visage d'Anna.

- Elle semble si paisible quand elle dore, pensa le pirate. Pourquoi faut-il qu'il lui arrive tant de problèmes.

- Vous l'aimez bien? demanda la jeune fille qui s'était approchée.

La question avait tiré Law de sa réflexion. Sophia le regardait de l'autre coté du lit.

- Qu'est-ce que tu entends pas là?

Un grand sourire scinda en deux le visage de Sophia et une étincelle de malice brilla dans ses yeux. Elle s'accouda au lit et posa sa tête sur sa main en continuant de fixer l'homme qui la regardait de haut.

Elle allait répondre quand Anna se leva brusquement. Elle tourna la tête à gauche et à droite.

- Pourquoi vous me regardez comme ça? demanda-t-elle aux deux médecins qui la fixaient.

Sophia se reprit.

- Vous l'avez échappé belle. Si Anna ne se serait pas réveillée je suis sûre que vous auriez craqué.

- Je t'ai rien demandé, grogna Law en croisant les bras.

- Ouais, ouais, fit la gamine en sortant.

- J'ai pas compris, dit Anna en penchant la tête sur le coté.

- T'as pas besoin de comprendre, affirma le pirate en détournant le regard.

- Si tu le dis.

Il y eut un petit moment de silence.

- Au faite Law...

- Quoi? dit-il en se tournant la tête vers elle.

- Qu'est-ce que je fais encore à l'infirmerie?

- Tu as oublié ce qui s'est passé depuis hier?

- Non. Je pensais juste que je me réveillerai dans ma chambre et pas ici.

- Et par quels moyen te serais-tu retrouvée dans ta chambre.

- Je croyais que tu m'y aurais emmené, dit elle avec déception.

- Et puis quoi encore?!

- C'est bon je plaisantais. Qu'est-ce que Sophia a encore fait pour que tu sois aussi râleur maintenant?

Il soupira.

- Tu détournes les yeux!?

- Non, je détourne pas les yeux.

- Si, fit Anna en souriant.

Il se contenta de soupirer, encore, en partant vers la porte.

- Boude pas, dit Anna en le suivant.

- Tu devrais rester couchée, conseilla le médecin.

- Tu ne veux pas que j'aille manger?

- Je n'est pas... Et puis fait comme tu veux, abandonna-t-il.

***

Au lendemain de sa guérison miraculeuse, Anna s'était levée tard. À parement son corps lui demandait quelques heures de sommeil en plus pour son rétablissement. Un maigre prix à payer, selon Sophia, pour un tel résulta.

Elle n'avait pas fait sa lessive depuis qu'elle avait rencontré les pirates, il ne lui restait donc plus grand chose à mettre. La jeune femme opta pour un jeans slim et t-shirt taillé très court laissant paraître son nombril et plusieurs cicatrices. Elle mit des bottines et se dirigea vers la cuisine.

- J'espère juste que ce n'est pas trop provoquant, pensa-t-elle en regardant son haut.

Quand elle entra dans la salle de vie, les regardes des hommes se tournèrent vers elle, d'abord pour la saluer puis pour la reluquer. En entendant les paroles des pirates s'écorcher, Sophia se retourna vers la nouvelle arrivante. Anna s'était assise sans porter attention aux regards qui ne la lâchaient pas.

- T'avais rien de plus court?! demanda Sophia.

- C'est trop provoquant?! s'inquiéta Anna.

- Non, pas du tout, répondirent les garçons en cœur.

- Vous n'êtes qu'une bande d'obsédé, lâcha Sophia en les dévisageant.

- J'aurais bien voulu mettre quelque chose d'autre, avoua Anna en ignorant les pirates, mais je n'ai pas encore lavé mon linge.

- Occupe-toi en si tu ne veux pas être maté toute la journée par ces pervers.

- On ne te permet pas, s'indignèrent-ils en essuyant la goutte de sang qui pendait de leur nez.

- Vous êtes pas crédible, rétorqua la jeune fille pendant que sa sœur riait.

- Dit moi Sophia, demanda Anna après quelques minutes, Law n'est pas avec vous?

- Non, répondit-elle en faisant la moue. Il surveille sa petite expérience pendant que je mange. Il est sensé venir un peu plus tard.

- D'accord.

- Je suis sûre qu'il aurait été dans le même état que ses subordonnés, pensa la gamine.

***

Sophia entra dans le labo alors que le chirurgien de la mort faisait un compte rendue de son expérience dans un carnet.

- C'est à vous d'aller mangez.

- Quand j'aurai terminé, répondit-il sans lever la tête.

Elle le savait! Il n'allait pas la laisser surveiller la fin de son travaille pour la punir de l'avoir soigné de force. Une idée lui traversa l'esprit. Elle reconnut intérieurement qu'elle était moche pour l'équipage et pour Anna mais elle s'ennuyait quand elle n'avait rien à faire. Alors autant rendre ce temps sans médecine plus distrayant

- C'est dommage, commença-t-elle.

- Et pourquoi donc? demanda-t-il agacé.

- J'ai dit ça tout haut, dit-elle en faignant l'inquiétude. Merde.

- Qu'est-ce qu'il y a? redemanda-t-il plus intéressé cette fois.

- Je peux pas le dire, sinon je vais me faire taper sur les doigts par tout le monde.

- Depuis quand tu as peur des membres de l'équipage? Tu essais encore de te payer ma tête!?

- Non. C'est juste que faire tourner en bourrique Penguin et Shachi ça craint rien, ils sont trop débiles pour me trouver quand je me cache. Mais si tout l'équipage s'y met, je vais m'en prendre plain la figure.

Elle feignit un frisson.

- Tu vas enfin me dire qu'elle est le problème et qui ça implique?

- Vous voulez ma mort, c'est ça, s'énerva la gamine. Je vous ai déjà dit que je peux pas le répéter.

- Tu as plus peur de l'équipage où de moi? gronda-t-il.

Il y eut un long silence. Sophia semblait réfléchir à sa réponse et chercher les bon mot à employer. Elle se décida quand même à parler.

-Ça implique Anna et tout l'équipage sauf Bepo et Jean Bart qui n'étaient pas dans la cuisine.

- Et?

Elle fit mine d'hésiter.

- Anna c'est pointée pour manger avec un haut super court, les garçons en saignaient du nez et ne la quittaient pas deux yeux. Quand je suis partie, ils s'étaient calmés. Mais une fois hors de la salle, je les entendais recommencer.

- Qu'est-ce que tu sous-entends?

- Rien. Je vous ai juste dit ce que j'ai vue et entendu. En omettant de dire qu'ils avaient menacé de me jeter par dessus bord si je vous disais quoi que se soit.

- Qu'est-ce qui me dit que c'est vrais?

- Rien. Faites ce que vous voulez de ces informations.

Il hésita. D'un coté, il ne faisait pas tout à fait confiance à son interlocutrice, sachant qu'elle avait des tendances rancunières. Mais d'un autre coté, ses hommes étaient capables de profité d'Anna tout en ne lui faisant pas de mal. Dans le doute, il décida d'aller vérifier par lui même en précisant bien à Sophia qu'elle ne devait toucher à rien.