Chapitre 9
À écouter durant la lecture "Escape" d'Atis Freivalds!
Filant à travers la nuit, les deux héros volaient vers leur destination. Les passants encore éveillés en venaient à se demander si c'était l'iconique duo ou deux étoiles filantes traversant le ciel. Ladybug lançait son yoyo à toute vitesse, se balançant dans les airs tandis que Chat Noir couraient sur les toits et sautaient de temps à autre. A deux, ils fonçaient vers le manoir Agreste.
Ils étaient remontés à bloc, déterminés à mettre une fois pour toute un terme au règne de Papillon. Et s'il n'était pas le premier à attaquer, ils s'en chargeraient, surtout qu'ils avaient une longueur d'avance sur lui. Pour la toute première fois, les deux adolescents sentirent que la victoire était une option à envisager. Ladybug s'était tout de même assurée que Chat Noir était en état de se battre, notamment contre son propre père. La réponse qu'il lui donna lui suffit à comprendre qu'il n'y aurait pas d'autres choix possibles. C'était à Chat Noir, en tant que porteur de miraculous, sauveur de Paris, et en tant que fils, qu'il arracherait le miraculous du papillon volé par son paternel. Une sensation désagréable l'avait alors envahi, des picotements dans ses doigts, le cœur serré dans un étau ; la même qu'il ressentait lorsqu'il franchissait un interdit, quand il lui cachait quelque chose. Pourtant ce soir, Adrien ne se laisserait pas dissuader par la peur.
A quelques mètres de la bâtisse, les deux jeunes héros se cachèrent derrière une cheminée avoisinante et inspectèrent les alentours. La nuit régnait sur Paris et avec elle, le calme. Le jardin était plongé dans le noir, de même que l'intérieur de la maison. Ils laissèrent quelques minutes défiler pour être sûrs que personne ne les avait repérés, puis franchirent le mur. Chat Noir devant, il fut le premier à atteindre la fenêtre entrouverte de sa chambre et de s'y glisser à l'intérieur. Ladybug le suivit. La chambre plongée dans l'obscurité, Chat Noir se dirigea vers sa porte fermée et colla son oreille. Ladybug resta immobile, le temps qu'il s'assure qu'aucune voix n'émanaient depuis le couloir, puis se permit de souffler quand il la rassura d'un geste. Ladybug obserserva alors la chambre du mannequin et quelque chose la frappa. Cette pièce... Malgré son apparence sortie tout droit d'un magazine de décoration était en fait très impersonnelle. Le mur d'escalade, le piano, les nombreux albums de musique, les trophées... Ladybug réalisa avec stupeur qu'elle ne savait pas si Adrien aimait réellement l'escrime, jouer du piano ou même apprendre le mandarin. La seule chose dont elle était certaine était qu'il aimait Jaghead Stone puisqu'ils étaient allés voir un concert ensemble. A part cela, qu'est-ce qu'il aimait, qui faisait vibrer son cœur comme le faisait la mode ou la création pour la jeune fille ?
Chat Noir rejoint Ladybug et remarqua son air contemplatif. Il déglutit, gêné de lui montrer dans de telles circonstances ce qui semblait être son intimité. Ce n'était pas la première fois qu'elle entrait dans sa chambre ; elle y était déjà venue quelques fois pour sauver ou ramener Adrien chez lui sain et sauf ; pourtant, à cet instant, tout était différent. Il n'était pas qu'un simple civil mais bien son coéquipier et lui montrer son foyer alors que la question des identités secrètes avait persisté pendant si longtemps, l’embarrasser. Certainement car il n'avait jamais été aussi intime avec sa Lady que cette nuit-là.
- Tu... Tu as eu des nouvelles de Rena Furtive ? Chuchota-t-il pour briser le silence.
Ladybug revint à la réalité et vérifia son yoyo. Aucune notification. Elle secoua la tête en s'adressant à son partenaire.
- Elle est injoignable depuis le début de l'attaque...
La jeune fille pinça ses lèvres. Quelque chose ne tournait pas rond. Alya était avec elle au bal ce soir et la brune était certaine de l'avoir vue avant qu'elle ne quitte l’hôtel. Ladybug ne voulait pas envisager le pire, cette soirée avait déjà été assez bouleversante pour cela, mais il fallait qu'ils restent sur leur garde. Gabriel Agreste était une bombe à retardement, ils n'avaient pas le temps de se soucier de la position de leur amie ; Ladybug lui faisait bien assez confiance pour ne pas à avoir à s'inquiéter.
- Ce n'est pas grave, on s'en tient au plan de base. Papillon ne peut se servir de son pouvoir que s'il trouve quelqu'un à akumatiser. On l'isole et on récupère son miraculous.
Chat Noir acquiesca et Ladybug lui adressa un sourire encourageant.
- Ton père doit certainement avoir un endroit où il peut se transformer à volonté. Quelle pièce ferait l'affaire ?
- Son bureau. Verrouillé toute la journée, il faut faire une demande auprès de Nathalie pour y accéder.
Ce fut au tour de Ladybug d'acquiescer. Ils savaient déjà où fouiller. Ils se dirigèrent près de la porte et patientèrent à nouveau. La brune l'observa. Les deux mains contre la porte, l'oreille collée à cette dernière, le souffle coupé ; il avait l'habitude. Quand Chat Noir plongea ses yeux dans les siens et lui indiqua que rien ne semblait suspect, Ladybug resta un instant immobile. La main sur la poignée de la porte, le blond l'observa à son tour, intrigué. Essayait-elle de faire le rapprochement entre lui et le peu qu'elle avait vu du mannequin ? Comment le trouvait-elle désormais ?
Se ressaisissant, l’héroïne se décala et Chat Noir put ouvrir la porte. Le couloir était lui aussi baigné dans l'obscurité et Ladybug peigna à avancer à une allure normale, sans la lumière de la nuit ou des lampadaires pour la guider. Son coéquipier n'avait pas ce problème ; il était doté de la vision nocturne des chats et se déplaçait avec aise dans le noir. Il avait même l'impression que sa vue était encore plus aiguisée qu'auparavant. Remarquant la lenteur de la jeune fille, il s'arrêta puis glissa sa main dans la sienne. Dans le noir complet, Ladybug eut le réflexe de lever la tête vers le haut, là où son visage devait se trouver, et effectua une légère pression. Ils repartirent à deux en direction du bureau.
Arrivés devant la porte, Ladybug se retint un soupir de soulagement. Ils n'avaient croisé personne ; pas de Nathalie éveillée ou même de Gorille. La voie était claire. Le souffle chaud de Chat Noir s'écrasa soudainement sur sa joue droite alors qu'ils se tenaient toujours la main.
- Je vais cataclysmer la serrure, lui indiqua-t-il dans un murmure.
Ladybug hocha le tête, silencieuse, et le laissa faire. Inconsciemment, elle s'attendit à l'entendre dire son pouvoir pour qu'il se déclenche et fut prise de court quand elle entendit la poignée se baisser. Un flashback de l'attaque de ce soir lui revint en tête, en même temps qu'un souvenir de Chat Blanc. Il n'avait plus à annoncer verbalement son pouvoir, seule sa volonté suffisait maintenant.
Ils entrèrent dans le bureau et Chat Noir ferma derrière elle. Ladybug patienta quelques secondes avant qu'une lampe de bureau vienne éclairer la pièce. Chat Noir en alluma une seconde et Ladybug découvrit le bureau de Papillon. Ce qu'elle admira en premier fut la fresque sur l'un des murs de la mère d'Adrien. Sa beauté était retranscrite à chaque coup de pinceau. L’héroïne secoua la tête pour se reconcentrer sur leur objectif et tourna la tête vers la droite, s'attaquant à un bureau. Ils cherchaient une clef, une quelconque indication que Gabriel était bien le Papillon et en connaissait plus sur les miraculous que ce qu'il leur avait fait entendre il y a des mois de cela, quand il avait été akumatisé. Ladybug se souvint avoir chassé la possibilité qu'il soit le Papillon après qu'elle ait libéré l'akuma qui l'avait transformé. Comment avait-elle pu être si sûre d'elle ? Elle aussi avait détourné les règles en se dédoublant quand elle était Multimouse pour préserver son identité secrète. Gabriel avait lui aussi usé des règles pour encore mieux les surpasser. Il s'était lui-même akumatisé pour faire voler tout soupçon à son égard. Cette réalisation ne fit que confirmer ce que Ladybug avait déjà en tête. Papillon était un adversaire redoutable et leur victoire n'était pas jouée d'avance, c'est pourquoi ils devaient se presser.
Elle jeta un œil par dessus son épaule et découvrit Chat Noir fouiller sans relâche dans tous les tiroirs. Comment faisait-il pour garder son sang froid ? Elle était si impressionnée et en admiration envers son compagnon. Cette pensée la poussa à reprendre ses recherches à un autre endroit. Chat Noir, de son côté, avait déjà fouillé les quelques meubles présents dans la pièce. Il s'apprêta à fouiller une autre commode quand il s'arrêta brusquement. Son père désirait ramener sa mère à la vie. Quoi de mieux qu'une œuvre d'art pour recouvrir toute preuve ? Sa tête se tourna vers la fresque et posa une main dessus. A la sensation désagréable qui logeait dans son cœur depuis la découverte de l'identité de Papillon, s'ajouta une toute nouvelle. L'appréhension. Adrien sentait qu'il touchait -littéralement- du bout des doigts la clef. Il trouva alors un puis deux et enfin trois boutons. Ladybug s'était entre-temps approchée et l'encouragea en pressant l'épaule du jeune homme. Chat Noir était terrifiée mais il n'était pas seul pour affronter son père. Il ne le serait plus jamais.
Il appuya sur les trois boutons en même temps et un mécanisme s'enclencha. Un cercle au sol se définit et Ladybug se rapprocha de son partenaire pour qu'ils puissent entrer à deux. Rabattant les mains contre lui, il leva les yeux jusqu'au portrait de sa mère. Il ne la quitta pas des yeux même après que le cercle s'enfonça dans le sol. Alors qu'ils s'enfonçaient à deux dans l'obscurité, son cœur loupa le dernier battement avant qu'il ne soit complètement séparé de sa mère.
Les quelques secondes qu'ils attendirent pour accéder à la planque de Papillon crurent durer des années. Qu'allaient-ils découvrir ? Allaient-ils tomber nez à nez avec Papillon ? Serait-il accompagné de Mayura ? En parlant de cette dernière, en qui Gabriel Agreste vouait une confiance absolue pour qu'elle devienne son acolyte ? Le corps de Chat Noir se figea. Son père n'avait placé sa confiance qu'en deux personnes qui vivaient même à l'intérieur de leur maison. Autrefois, Adrien pensait qu'ils vivaient avec eux parce qu'ils travaillaient toutes les heures de la journée pour son père ; cependant, ce n'était qu'un moyen mis en place par ce dernier pour pouvoir les garder sous on œil, n'importe quand. Chat Noir en déduit avec horreur que Mayura ne pouvait être personne d'autre que Nathalie. Son sang se liquéfia quand il réalisa que Nathalie et sa mère avaient ou souffraient toujours des mêmes symptômes. Ce qui voulait dire que sa mère avait usé du miraculous du paon jusqu'à se rendre malade... Pourquoi ses parents avait-ils utilisé du pouvoir des miraculous ?
Chat Noir fut coupé court quand il découvrit la planque de son père. Une large fenêtre arrondie laissait entrer la lumière de la nuit et permit aux deux héros de réaliser la gravité de la situation. Gabriel Agreste était accroupi, détransformé, devant leurs deux meilleurs amis, Nino et Alya, ligotés et inconscients.
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