Partie XVI : UMLA - Chapitre 1 : Langage crypté
5 mars 2021, 8000 lectures et le rap valant mieux que des discours prolixes, je voudrais simplement vous remercier avec l'un des plus beaux écrits de Nekfeu, si parlant et inspirant...
« Écrire, c'est capturer quelques souvenirs uniques dans des pochettes immenses
C'est coller ses tympans sur l'enceinte afin d'approcher l'silence
C'est l'insolence du cerveau d'celui qui à l'apogée s'élance
C'est voir défiler sa vie dans l'noir jusqu'à la prochaine séance »
Six mois de grossesse. Le ventre de Giorgiana ne cessait de s'arrondir. Elle et Tarik avaient aussi la confirmation médicale que leur fils se développait bien, c'est-à-dire à son rythme. Du bout de ses doigts, il pouvait enfin le sentir.
Tarik était actuellement allongé dans leur lit et surtout calé contre le dos de Giorgiana. Il avait enveloppé de ses bras son si beau corps qu'il désirait toujours ardemment. Ainsi, il avait placé ses mains contre son ventre rebondi et tout chaud, et attendait un signe de la part de son fils.
Demain, cela allait être l'anniversaire de Tarik. Comme l'année dernière, Giorgiana lui avait demandé s'il souhaitait qu'elle organise de petites retrouvailles avec sa famille et ses frères en général.
Tarik Andrieu préférant toujours la discrétion aux effusions de joie - ce trait de caractère étant le neuvième de sa personnalité -, il avait ainsi gentiment indiqué à Giorgiana qu'il ne voulait célébrer cette fête qu'en sa présence.
Sans prévenir, Giorgiana se retourna soudainement. Tarik savait qu'elle dormait puisque c'était le matin. Il profita donc de cette accalmie pour l'enlacer et ainsi lui prouver physiquement qu'il l'aimait. Depuis qu'elle était enceinte, il l'aimait davantage car adorait la voir afficher un air bougon et grogneur à cause de ses hormones qui se permettaient de s'exprimer un peu trop ouvertement. Elle n'était pas pénible, avait juste quelques fois des sauts d'humeurs passant subitement d'un sursaut d'agacement à une ribambelle de larmes d'excuses et de pardon. Elle faisait attention à ne pas prendre trop de poids, se crémait entièrement le corps pour ne pas lui faire d'avantage subir de dégâts et s'examinait sous toutes les coutures devant le miroir de leur chambre. Il trouvait cette manie à la fois drôle et touchante. La grossesse de la femme était un langage crypté.
« Comme avant, comme demain ou comme avant Dieu, rien ne change à part que j'suis encore plus vieux, putain d'sa mère, j'suis toujours gang, à la trentaine, j'dis toujours bang. ». Cela faisait longtemps que Giorgiana n'avait pas fredonné l'un des sons de PNL, bien que Tarik et Nabil étaient tous les jours présents dans sa vie. Elle avait rappé cette punchline les yeux encore fermés, passant en un rien de temps de la position sur le dos à celle sur le côté pour faire face à son mari qu'elle aimait. Depuis qu'elle était enceinte, elle l'embêtait souvent à lui reprocher gentiment de l'avoir mis dans un état pareil. « Joyeux anniversaire Tarik. Je t'aime. », lui avoua-t-elle avec un regard rempli de désir qu'elle venait toujours d'éveiller.
Giorgiana plongea son âme dans la sienne et Tarik ne put faire que de même. Il la trouvait belle, d'une douceur inimaginable, elle était sa femme, la sienne et il en était fier.
Ainsi, Tarik ne put s'empêcher d'embrasser Giorgiana en premier en l'attirant vers lui et la serrant comme il le put contre son torse : « Ci-mer habiba... Et toi, je te le dis aps parce que même si t'es pas encore dans les bras de ma chérie, tu gênes dans la distance que normalement, j'ai avec elle. », finit-il par dire à son fils en dirigeant sa tête vers le ventre qui... venait de bouger.
Giorgiana grimaça. Selon le poids estimé par la gynécologue et son acolyte d'interne qui la suivait, Noah était déjà un beau bébé. Ainsi, elle avait mal au dos, et pour palier à cette douleur, elle savait qu'elle devait se lever pour marcher un peu.
Après une dernière caresse sur le visage de son époux, Giorgiana se tourna et prit le temps de reprendre ses esprits, jusqu'à... « Oh ! Il a neigé cette nuit ! », dit-elle d'une voix douce avant de rajouter d'un air boudeur : « Quelle horreur ! ».
Voulant rester encore un petit peu dans leur lit parmi les draps chauds imprégnés surtout de l'odeur de Giorgiana, Tarik se redressa juste pour s'y asseoir afin de remarquer avec excitation : « Y'a au moins bien quinze centimètres non ? Ça te dit d'aller de décaler ? J'en suis sûr que Phoenix n'a encore jamais vu la neige. Mais merde, je ne sais pas si j'ai des affaires d'hiver... », se demanda-t-il à voix haute en essayant de repenser à toutes ses affaires de sa penderie.
« Cette année, ces vacances de Noël auront vraiment été clichées. Regarde-nous Tarik... Qu'est-ce que tu m'avais annoncé une fois ? J'suis censé être un rappeur viril du 9.1 ! Tu parles. On est installé, marié, on a un chien et surtout, nous allons être parents. Et toi l'année dernière qui écrivait déjà que ta vie de rappeur te semblait déjà loin... », avoua Giorgiana à Tarik alors qu'ils se dirigeaient vers la salle de bain.
« T'oublie des trucs ! J'rêve toujours de cette maison sur la mer, Nabil vit encore seul, on douille encore pour jongler entre nos vies privées et professionnelles mais surtout, rien n'est encore prêt pour l'arrivée de Noah. ». Tarik aimait son fils plus que sa vie, presque plus que sa famille.
« Ne te plains pas car tout ça signifie qu'on a encore pleins de projets et que ce sont de beaux défis à relever. Perso, tant que je t'ai à mes côtés, je suis prête à tout pour toi et pour vous tous. », fit Giorgiana à Tarik en rentrant dans la douche.
Comme à leur habitude, Giorgiana et Tarik se préparèrent dans un laps de temps plus que raisonnable. Pendant qu'il était en train d'enfiler son bonnet, il vit qu'elle se débrouillait pour mettre ses célèbres chaussures qui ressemblaient à des rangers. Elle ferma son long manteau noir en laine qui lui arrivait jusqu'aux chevilles. Maintenant et malgré ses efforts, sa grossesse ne pouvait plus être dissimulée.
Dans le couloir, Giorgiana et Tarik croisèrent et s'arrêtèrent pour discuter avec Nader, Sami et Karim, puis avec Lucas et Kemil qui ne pouvaient se décider de quitter leur hall. Enfin, à peine elle et lui franchirent la porte du bâtiment qu'un sourire joyeux illumina leur visage. En effet, comme la majorité des jeunes de cité, Sabri, Mohamed et Amine étaient engagés dans une terrible bataille de boules de neige. Ils auraient pu faire des dérapages avec les motos ou les scooters mais les enfants seraient à jamais insistant pour jouer et surtout gagner les grands.
« Ça caille sa mère ! », souffla Tarik en se frottant les mains avant de sortir une cigarette de son paquet qu'il venait de saisir dans sa poche. Giorgiana avait déjà descendu les marches et aidait Amine qui avait besoin de grands renforts contre l'équipe de Sabri et Moha. Tarik les épia de même que le tag sur le mur qui avait été réalisé par son frère. Noah, Nabil, Yanis, Tarik.
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