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Partie VI : Feu - Chapitre 1 : Mon âme

Cette nuit-là, Tarik Andrieu ne se réveilla pas, ne connut pas de nuit blanche et ne dormit pas les poings fermés. D'un point de vue biologique, vers six heures du matin, le corps débutait de nouveau son processus de survie. Même si le cerveau ne cessait jamais de fonctionner, ce dernier pouvait envoyer au corps des réflexes instinctifs, comme l'impression d'être conscient, alors que le cycle de sommeil ne s'était pas encore tout à fait conclu.

C'est ainsi que ce matin-là, vers six heures et demi, Tarik Andrieu ouvrit si brusquement ses yeux que son cœur se mit de façon soudaine à battre encore plus fort qu'il n'avait l'habitude de le faire.

Elle se trouvait dans ses bras. Tarik était allongé sur le dos, elle sur le côté dans le creux de son épaule. De toute manière, quand la nuit elle s'allongeait à ses côtés, il dormait toujours paisiblement. Aucun bruit ne pouvait d'ailleurs non plus la réveiller. Ni aucune lumière et encore moins une odeur. Tarik la sentait bouger seulement lorsqu'il l'effleurait. Il le savait car au contraire d'elle, il demeurait à l'affût. La jungle l'avait formé ; Or, celle qui lui avait le plus appris était la famille.

Ce matin-là, Tarik ressentit une paix si précieuse qu'il n'osait même pas penser son nom. Alors, était-ce vraiment cela ? La légèreté, l'intemporalité, l'amour ? Avant de savourer cette sensation, il pensait - par méconnaissance -, qu'il ne pouvait choisir entre l'homme qu'il avait toujours été, et  celui qui à présent se reposait dans les bras de la femme qu'il aimait. L'amour ne divise pas - et dans le cas logique réunit -, surtout parce qu'il rassemble tout un tas de conditions relatives au bonheur.

Tarik Andrieu se demandait souvent ce que cette joie pouvait signifier pour lui. Instinctivement, son cœur lui traduisait l'amour qu'il avait pour son frère, son père, ses gars, sa famille en général, mais d'un autre côté, l'homme qu'il était par définition jusqu'au plus profond de son âme le poussait vers une protection paradoxalement destructrice qui prêchait faussement un cœur de pierre qui ne pourrait jamais être brisé et ainsi, d'avoir la sécurité... Sauf que lorsqu'un homme se réveillait dans les bras de la femme dont il était éperdument tombé amoureux dès la première seconde où il avait posé ses yeux sur elle, cette protection d'être à jamais comme un cyborg, un humanoïde pour éviter d'être blessé s'envolait. Certes, pour l'homme, l'amour d'une femme peut se révéler craintif. Or, il n'est que sagesse et bonté.

Elle était en train de le regarder. Avec ses petits yeux, toujours au naturel. Les cheveux emmêlés et surtout son petit sourire malicieux en bord de ses lèvres. Elle était magnifique. Il n'avait pas d'autre adjectif. Belle, somptueuse, elle avait inconsciemment pris possession du cœur de Tarik. Il ne pouvait plus réfléchir sans penser à elle. Où elle était, si elle se sentait bien et surtout si elle était en sécurité. Seule, avec son frère, ses frères ou sa famille. Elle était tout.

« Salut... Tu as bien dormi ? ». A présent, elle s'était redressée. Puis, elle but longuement des grandes gorgées d'eau pétillante, d'une bouteille qu'elle gardait toujours auprès de leur lit. Elle se tenait dos à lui, ses longs cheveux bouclés, lâchés, libres... Alors, sans plus réfléchir que ça, Tarik balaya leurs pointes du bout de ses doigts. Naturellement, elle s'en aperçut et tourna sa tête sur le côté.

Lui aussi s'assit ; passa ses jambes autour des siennes, se rapprocha d'elle, enlaça sa taille avec ses bras et posa son menton sur son épaule. Tarik avait envie d'embrasser chaque centimètre de sa peau, mais ne voulant pas non plus la brusquer. Il attendait sa réponse, qui ne tarda pas à venir.

Elle se retourna, plaça ses mains autour de son visage et l'embrassa d'un baiser dont Tarik Andrieu ne put définir comme tendre ou sauvage. Elle l'aimait et c'était tout ce qui lui importait.

Cette fois-ci, contrairement aux autres où ils s'étaient liés par leurs lèvres, Tarik avait fermé les yeux. Il s'en rendit compte quand logiquement il les ré-ouvrit. Il fut aussi surpris quand il remarqua qu'il avait glissé ses mains dans son dos. Il l'aimait et avait férocement envie d'elle.

Soudainement, Tarik pensa à la question qu'elle venait de lui poser et dont il n'y avait qu'une seule réponse logique quand elle dormait à ses côtés. Cette affirmation était toujours précieuse : « Ouais. Tu veux faire quoi aujourd'hui ? ». Jour de chance car c'était l'un des rares où ils pouvaient se reposer et donc faire ce qu'ils voulaient. De toute façon, il la suivrait de partout.

Ils n'avaient pas bougé. L'un se sentait tellement bien dans les bras de l'autre, et inversement. Aucun des deux n'avait une idée de l'heure qu'il était mais elle lui répondit sans hésitation : « Si ça te dit, j'aimerais bien aller à Aubagne. Je ne connais cette ville que grâce aux livres. ».

« Pourquoi pas. ». Marché conclu. Tarik était prêt à la suivre même jusqu'au bout du monde : « T'inquiète, je m'occupe de tout. Par contre, la seule chose dont je vais devoir négocier, c'est la vago de Mekra parce qu'après ce que tu as fait, ça m'étonnerait qu'il veuille te la prêter. ». A sa réponse, elle rit et en retour, cela le fit sourire.

« Je peux t'enlacer ? ». Bien sûr qu'elle le pouvait, quelle question. Alors, avant qu'elle ne puisse le faire, il approcha son corps si doux au sien. Lorsqu'elle prit ses mains, il l'embrassa.

///

L'après-midi même sur son téléphone, Tarik réussit à trouver et surtout réserver pour une nuit une petite location dans une des maisons si typiques qui trônaient dans les collines provençales.

Ainsi, en fin d'après-midi, pendant que le soleil semblait se coucher par sa couleur orangée si reconnaissable - alors qu'en réalité, il était au plus haut -, Tarik Andrieu décida de préparer brièvement quelques affaires qu'il balança de manière presque désinvolte dans un sac de sport, avant de bien prendre soin de le poser délicatement dans la BMW noire si distinguable de Mékra. En effet, l'aîné des frères Akrour avait consenti de prêter sa voiture sous la seule condition que ce soit uniquement Tarik qui la conduise. Ce n'était pas par hasard que Tarik Andrieu avait posé son choix sur Hakim. En effet, Tarik savait que comme lui, Jason était prêt toujours prêt à rendre service à un membre de sa famille, sans pour autant en informer ses frères.

Tandis que Tarik était en train de s'installer au volant, elle vint s'asseoir de manière légère sur le siège passager, en faisant du bout de ses doigts un salut rassurant à Mékra. Puis, Tarik Andrieu regarda une dernière fois dans le rétroviseur intérieur, et partit.

Le trajet dura environ une demi-heure. Tarik Andrieu parlait rarement en voiture. Parfois, il lui arrivait de rapper, mais jusqu'à maintenant, il n'avait encore jamais observé la scène qui se déroulait devant lui, celle de la femme qu'il aimait endormie. Enfin, à un quart d'heure de la fin du trajet, elle se réveilla doucement sur le son « J'suis QLF ». Malgré les nombreuses leçons de flow, elle n'arrivait toujours pas à suivre leur rythme de rap. Cette situation l'énervait elle, mais pour lui, cette occasion fit apparaître encore un énième un sourire au coin de ses lèvres apparut.

Subitement, après un virage - pendant qu'ils s'engageaient dans la Garrigue -, se dessina la maison qui ressemblait bien à celle qu'il avait loué quelques heures plus tôt. Étrangement, elle ne dit rien mais Tarik put voir la surprise et l'éblouissement dans ses yeux.

Le propriétaire était un homme assez confiant qui avait laissé les clés sous le paillasson. Alors, Tarik les prit et les enfonça dans la serrure d'une porte en bois qui semblait avoir survécu au siècle dernier. Enfin, il dut quand même la débloquer d'un coup d'épaule.

Comme toute maison provençale, cette dernière avait gardé la fraîcheur des nuits grâce aux dalles de pierre, mais présentait aussi sur les quelques meubles une poussière du sable. Les pièces n'étaient pas très grandes, même si pour eux deux, la superficie convenait largement. Elle se chargea d'abord d'ouvrir le dernier volet de la baie vitrée qui ne pouvait déboucher que sur la terrasse avec... une piscine, dont elle immergea immédiatement ses jambes dedans.

Quant à Tarik, il s'engagea dans l'escalier en colimaçon étroit qui concluait un petit palier desservant une chambre, une salle de bain et un bureau qui faisait aussi office de bibliothèque. Quand il ouvrit la fenêtre de cette unique chambre qui ne comportait logiquement qu'un lit double, il profita de la vue sur toute la montagne, et par la même occasion sur la voiture. Elle déchargeait les deux seuls et uniques bagages.

Tarik décida donc de descendre à toute allure pour venir l'aider... jusqu'à la croiser finalement dans l'escalier. Plus que d'habitude, elle dut lever sa tête dans sa direction. En une seconde, il la regarda puis l'embrassa fougueusement. Enfin, il enchaîna : « Donne avant que tu te fasses mal fada. Va plutôt préparer un de tes cocktails pour l'apéro. ».

Tarik pensait avoir indiqué le bon signal. Sauf qu'au lieu de ça, elle lui fit signe de la tête de faire demi-tour. Elle le suivit ainsi jusqu'à la chambre dans laquelle elle s'engagea et la contempla.

« Ici, nous serons tranquilles. ». Ce fut les seules paroles que Tarik arriva à exprimer. Ensuite, comme à son habitude, il se cala contre l'encadrement de la porte.

« Tant mieux ! Mais tu n'as pas intérêt à ronfler, sinon tu dors sur le canapé. ». Elle lui répondait toujours avec le sourire aux lèvres et sa voix chaleureuse.

C'était l'une des raisons pour lesquelles il l'aimait, celle de savoir toujours détendre l'atmosphère en étant sincèrement une femme drôle, honnête et délicate. Cependant, toujours dans la minute qui suivait, son ton se transformait en celui d'une éternelle adolescente.

Ainsi, dans l'innocence qui la caractérisait, elle monta sur le lit et commença à sauter dessus : « Je valide de ouf le confort ! Bon après, est-ce que l'homme avec qui je dormirai ce soir sera aussi agréable que l'est ce matelas ? ». En lui déclarant cela, son œil et son sourire malicieux ne pouvaient tromper Tarik. C'est ainsi que face à cette invitation, il s'autorisa pour la première fois de la journée à perdre pied.

Tarik ne s'en rendit compte que lorsqu'il se mit à sa hauteur. Il ne s'était pas aperçu que ses jambes s'étaient déplacées seules pour aller la rejoindre. Elle était en train de s'asseoir à genoux sur le lit. Ils étaient seuls. Tout à coup, il lui prit son visage entre ses mains et l'embrassa d'une manière presque bestiale. Il avait envie d'elle. Terriblement depuis l'épisode du bain de minuit et affreusement depuis leurs retrouvailles dans le lit. Il avait déjà envie de se coucher...

« Mais avant, apéro mon cher et dans la piscine ! Et ce n'est pas négociable. ». Ces yeux de chiots qu'elle savait si bien imiter. Tarik n'aimait pas quand elle prenait cet air parce qu'elle savait qu'il allait craquer. Dans ces moments, il ne pouvait que reconnaître qu'il la trouvait mignonne. « S'il-te-plaît, commence à me préparer les ingrédients et les verres pendant que je me change. ». A contrecœur, il sortit de la chambre mais par respect, ferma aussi la porte derrière lui.

Tarik revêtit son short de bain dans la seconde salle de bain du bas. Casquette à l'envers, claquettes au pied... Ces vacances présageaient vraiment de bons souvenirs, surtout lorsqu'il vit sa femme l'attendait dans la piscine. Sa femme. Il n'avait rien à ajouter de plus. Enfin, si. Son maillot deux pièces épousait parfaitement ses formes. Elle lui tournait le dos, admirant le paysage avec cette fois-ci, le soleil qui se couchait réellement.

Tarik hésita à rentrer discrètement dans la piscine, jusqu'à ce qu'il se rappelle que le silence n'était pas l'un de ses atouts. Alors, puisqu'il pouvait tout se permettre avec elle, il décida en une fraction de seconde de réaliser une bombe gigantesque dans l'eau.

A l'instant où Tarik remonta à la surface pour reprendre sa respiration, il sentit le corps de sa femme sur son dos.

« Ah ouais, tu veux jouer à ça ?! », rétorqua-t-elle. Naturellement, elle essayait de le couler, sans succès. Dans une lutte inégalée, Tarik ne put que se placer tel qu'elle était positionnée avant qu'il ne déclenche la guerre. Ainsi, il se cala au bord de la piscine, avec sur son dos la femme qu'il aimait. Sa main gauche pendait sur son épaule tandis que l'autre serrait ses abdominaux. Ils reprirent rapidement leur souffle, pendant que câline, elle commençait à embrasser son dos. Il ferma les yeux, essayant de garder le contrôle, qu'il perdit définitivement quand il sentit ses lèvres dans son cou. Il avait envie de se retourner pour l'embrasser follement.

Comme un indice, la lune venait d'apparaître. S'était-elle levée rapidement pour voir les deux amants se coucher dans les bras l'un de l'autre ?

Avant cela, il fallait quand même un petit remontant dont elle proposa de... : « Bouge aps. Je vais chercher ton whisky au chlore et mon virgin mojito à la même saveur. ».

« Ci-mer. Par contre, j'exige que mon dessert soit servi dans ma chambre. », lui rétorqua-t-il avec les yeux les plus malicieux que Tarik puisse faire. Il avait faim et ce n'était que le début.

« Rêve pas, tu vas partir en courant quand tu vas voir le dessert beaucoup trop gras et... ». Elle avait la fâcheuse tendance de se sous-estimer et Tarik détestait cela. Alors, pour lui couper l'envie de recommencer, il lui mit gentiment la tête sous l'eau.

« Arrête de dire des conneries. », la gronda-t-il en la remontant aussitôt par la seule force de ses bras. A présent, elle était face à lui, sa poitrine s'écrasait contre son torse.

« C'est facile pour toi de dire ça...», hoqueta-t-elle en s'essuyant les yeux, « Regarde-toi comme tu es canon ! Alors, d'accord, tes entraînements sportifs y sont pour quelque chose mais moi, Tarik, t'as bien vu, je ne fais aucun sport, je ne me prive jamais de manger donc je suis pas sûre que tu te rendes comptes que... ».

« T'es parfaite. ». Voilà, Tarik l'avait avoué. Il le pensait honnêtement depuis qu'il avait posé son regard sur elle. « Quand je t'ai vu la première fois au bord de la scène, je pourrais aps te décrire ton regard chocolat que tu m'as lancé. Tu te rends aps compte de l'effet que tu me fais... Tu rappes alors que tu sais aps le faire... Même si tu chantes faux, ce n'est pas ça qui va t'arrêter ! Tu danses sur la scène comme si personne ne regardait. Putain mais non, tu réalises aps en fait ! », commençait-il à hurler. Il était presque à bout de souffle après avoir fait cette déclaration qu'il ne pensait jamais dire.

Ils se tenaient l'un en face de l'autre, certaines mèches de leurs cheveux dégoulinant sur leurs visages, leurs yeux plantés dans ceux de l'autre. Tarik sentait que les siens exprimaient une rage, parce qu'en plus, il avait serré les mâchoires.

Elle le regarda d'abord avec surprise, puis... « Et toi, tu te rends pas compte que tu n'es qu'un pauvre fou... », murmura-t-elle alors qu'elle posait son front contre le sien, plaçant toujours ses mains sur son visage.

« Je préfère être taré avec toi plutôt qu'être un génie seul. Ouais t'as raison, je suis dingue de toi, même si ça fait carrément cliché de le dire comme aç. Alors, combien de temps ça va durer tout ça ? J'en sais R. Ce que je veux, c'est de profiter de chaque instant avec toi, surtout quand on est seuls. ». Tarik avait posé ses mains sur sa taille fine.

« Je ne suis pas simple à aimer. Si on s'attache l'un à l'autre, ça va être la catastrophe. Au fur et à mesure, je vais te demander d'autant plus de contacts... ». Elle avait essayé de reculer mais Tarik la tenait fermement.

« Mais tu ne comprends pas, c'est ce que je veux ! Une meuf attachante ! Je veux dire, une meuf qui s'inquiète pour moi ! Qui se demande pourquoi j'suis aps à ses côtés bien que je devrais l'être, qui me force à dire ce que je ressens et qui chaque jour me demanderas de lui expliquer mon ambition à toujours vouloir évoluer dans ce monde de requin. T'es aps collante, ni possessive et encore moins jalouse. T'es tout ce que je ne suis pas ! ». Tarik était à court d'arguments, même s'il passait ses insomnies à répéter toutes ces raisons.

Tarik l'aimait et ne comprenait pas la raison pour laquelle elle s'inquiétait. En effet, il n'y avait aucune raison de l'être. Bien sûr, l'homme pouvait se débrouiller seul mais l'attachement restait le plus beau des soutiens. En réalité, ils n'avaient encore jamais expérimenté la vie à deux. Était-ce la seule raison de leur bouleversement ?

Bercés par le bruit de la fontaine, le chant des cigales et par l'alcool qu'ils avaient pourtant peu bu, ils sortirent de l'eau. Tarik la précédait et sentit sa main se glisser dans la sienne. Ils avaient peur. La vérité peut parfois se montrer cruelle ou surtout affreusement stupide. Chacun voulait de l'autre qu'il fasse le premier pas, le prenne par le cou et l'embrasse fougueusement. En réalité, qu'est-ce qui les empêchaient ? Leur foutue retenue qui n'avait pas lieue d'être, pas après ce qu'il venait de se passer, tout ce qu'ils s'étaient dit et ce qu'ils avaient vécu depuis toutes ces semaines.

Alors, dans un élan irraisonnable mais amoureux, Tarik l'attira contre son torse, mit sa main gauche sur sa tête et lui susurra : « Viens, j'ai trop envie de toi. ». Soudainement, il se rendit compte qu'elle osait dangereusement descendre ses mains à la limite de l'élastique de son short. Il devenait fou et dit dans une voix que même lui ignorait si elle avait été prononcé avec un ton malin ou menaçant : « Arrête, tu sais très bien ce qu'il va se passer après si tu continues. ».

« Oui je le sais et moi aussi j'ai envie de toi Tarik. ». Cette bouche et ce corps féminin se rapprochait périlleusement.

C'est à cette seconde précise que tout bascula. Pour lui, tout l'amour et le désir qu'il ressentait depuis longtemps explosa. Comment arrivèrent-ils jusqu'à la chambre ? Mystère.

Est-ce réellement utile de décrire ce qu'il se passa ensuite ? Non. Le principe de l'intimité est qu'elle ne concerne qu'une personne, voire deux lorsque cette dernière est consentante.

Découvrir cette femme était l'une des meilleures choses qui soit arrivée à Tarik, parce qu'au lit plus qu'ailleurs, il se rendait compte de sa douceur, sa lenteur, ses caresses, ses câlins, ses baisers, ses regards et surtout son amour. Il était chamboulé, planant entièrement dans un autre univers, une autre galaxie. Qu'étaient-ce ces sentiments, sensations et ressentis ?

« Tarik ? ». Elle était allongée sur son corps, encore nue. Formes de déesse, tempérament de guerrière, caractère d'impératrice. Même si à chaque fois elle prononçait son prénom avec douceur, il y eut ce soir-là dans son intonation une certaine force.

« Ça va princesse. ». Après avoir énuméré les deux précédents titres, ce fut le seul qui vint en tête à Tarik. A présent et sans hésitation, il lui caressait son dos du bout de ses doigts car il savait que ce geste lui procurait des frissons. Comme lorsqu'il effleurait sa taille, puis ses hanches... Il se sentait friand, et ainsi repartir dans ses désirs. Alors, pour ne pas perdre la notion de la réalité, il la serra d'avantage dans ses bras en prenant soin d'humer ses cheveux. Elle et lui étaient à moitié enveloppés dans les draps, la vie était... belle.

« Tu es un pitoyable menteur Tarik Andrieu. », dit-elle cette vérité indiscutable avec son sourire en coin.

Tarik lui répondit seulement en pinçant sa joue : « Et toi une petite emmerdeuse qui va passer la nuit à dormir dans mes bras alors que perso, j'vais aps pouvoir le faire parce que tu me perturbes beaucoup trop. », grogna-t-il.

Subitement, elle eut une réaction qui le surprit. Effectivement, elle était bel et bien en train d'emporter la couette, laissant donc juste le drap à Tarik. Avant de franchir le pas de la porte, elle lui tira aussi la langue : « Il fait près de 30 degrés dans cette chambre, je vais aller dormir dehors. ».

Elle n'avait pas tord. Pourtant, Tarik s'était déjà levé pour ouvrir à la fois le volet et la fenêtre. Ils n'avaient laissé aucune lumière artificielle allumée, seulement celle de la bougie.

D'humeur étonnamment joueuse, Tarik se surprit à lui répondre tout de suite : « Avoue, tu vas faire un bain de minuit car celui que je t'ai fait découvrir était presque parfait ! ». Puis, il reposa sa tête contre l'oreiller de sa femme, imprégné de son odeur.

« Tu parles, je vais surtout me faire bouffer par les moustiques... », déclara-t-elle en commençant à s'éloigner. Étrangement, elle n'emporta même pas la senteur à la citronnelle.

Remarquant réellement qu'elle partait, Tarik bougonna : « Mais en fait, t'étais sah quand tu disais que t'allais dormir dehors alors que tu as un mec au superbe corps de dieu grec qui t'attend dans ton lit ? ».

« Tu devrais me remercier car demain matin au réveil, ça t'évitera de prendre peur quand tu verras une go avec elle, un corps de dieu bouddhiste... ». Elle n'eut même pas le temps de finir sa phrase que Tarik décida brutalement de se lever pour la suivre.

Sauf que le temps qu'il enfile un caleçon, elle avait déjà dévalé les escaliers. Finalement, il la retrouva sur la terrasse, assise à genoux sur l'un des transats.

La lune aussi produisait quelques miracles, dont celui de dévoiler les si belles courbes d'une femme. Pour en profiter d'avantage, Tarik se mit à sa hauteur et commença à tirer sur le drap house, prétextant l'envie de l'embêter.

« Arrête, je suis à oilp. ». Comme si c'était une excuse. Tarik ne réussissait pas à détacher son regard d'elle. Alors, elle prit sa main et l'invita à s'allonger sur le côté. Elle commençait à regarder les étoiles. Sauf qu'une seconde plus tard, elle tourna déjà sa tête vers lui : « Tarik, je suis désolée mais je vais bientôt m'endormir. Tu veux quelque chose ? ». Non. Enfin si.

Sa seule réponse fut d'agir. Alors, Tarik la leva avec facilité, s'assit sur le transat et la cala contre son torse. Il attendit un moment qui lui parut une éternité - bien qu'elle s'endormait rapidement -, pour lui murmurer de sa voix la plus inaudible possible : « Je t'aime. ».

///

« Moi aussi. ». Le soleil venait à peine de se lever, mais ce fut sa voix qui réveilla Tarik, ses caresses dans ses cheveux et... Elle tout simplement. Ils s'étaient endormis à moitié nus. Péniblement, il ouvrit les yeux, déjà ébloui par la lumière du matin. Il n'arrivait pas encore à la distinguer clairement, même si d'autres sens étaient déjà en éveil, comme par exemple l'ouïe puisqu'il entendait le bruit des céréales encore croustillantes et craquantes et l'odorat de ce bon arôme de café.

Tous les premiers mots du matin de Tarik débutaient par un ronchonnement : « Hein ? ». Alors que ses yeux retrouvèrent progressivement une vue limpide, il ne remarqua que tardivement qu'il était enveloppé du drap house qu'elle avait emporté hier, pendant qu'elle avait déjà enfilé une longue robe rouge transparente à la lumière.

« Je réponds à la dernière déclaration que tu m'as susurrée hier. », sourit-elle avec taquinerie. Et ne me dis pas que c'est faux, parce que je peux reconnaître ta voix parmi 10 000 autres. ». Comment avait-elle pu entendre Tarik ? C'était bien la dernière possibilité qu'il aurait pu prévoir.

« T'as dû rêver. D'ailleurs, ça devient chelou que tu entends ma voix même quand tu dors. », dit-il tout juste en commençant à retrouver ses esprits, tandis qu'au fond de lui, il sautait de joie.

« T'as peut-être raison... J'ai peut-être rêvé qu'un beau jeune homme, presque un prince tu vois,  d'Amérique et de Toscane, passe ici et m'emporte ailleurs... », rentra-t-elle, comme toujours, dans le jeu de Tarik.

Tarik semblait qu'il avait déjà entendu ses paroles. Pagnol, naturellement. Cela l'énervait qu'elle lui tienne tête, puisque personne n'avait l'habitude de le faire, surtout pas une femme.

Or, elle était celle qu'il ait le plus aimé. Qu'il aime. Même si en réalité, leur histoire n'avait rien d'un conte de fées. Ils n'étaient pas destinés à se rencontrer, encore moins à se parler et d'autant moins à s'aimer. La vie pouvait être un condensé de beaux imprévus, bien que Tarik râla : « Elle est déjà écrite cette histoire. Elle finit mal en plus. Et tu oublies que je suis loin d'être originaire d'Amérique et de Toscane et surtout, j'suis aps un prince. En plus, t'as dit que ces destins étaient de la merde. ».

Tarik se souvenait de ce moment quand elle avait eu une énième discussion avec Ken, et comme d'habitude, le Crew ne se tenait pas loin. Cela s'était déroulé dans les premières semaines où elle essayait encore de faire connaissances avec les moins bavards d'entre eux, dont Mékra. Alors, elle l'avait imité en grognant « C'est de la merde. » parce que Hakim avait l'une des meilleures qualités dont personne ne pourrait lui retirer, celle d'être franc, honnête et droit.

« Tu crois que ça existe encore aujourd'hui ? Je veux dire, deux personnes qui s'aiment tellement qu'elles n'ont plus envie de voir partir l'autre parce que sans cette dernière, la première n'est rien ? ». Elle avait regardé Tarik avec son regard candide, celui qu'elle faisait sans même s'en rendre compte. Parce qu'elle était comme ça. En réalité, cette inquiétude se révélait l'un des principaux traits de sa personnalité pour les personnes qu'elle aimait.

« J'en sais R et en plus, tu me demandes ça à moi. J'ai jamais vraiment vécu de relation sérieuse car le verbe aimer et toutes ses actions, ça reste flou pour moi. Pour l'instant, je n'ai été aimé que par deux personnes : mon père et mon frère. Quand des go ont décidé de se mettre avec moi, j'étais une galère pour elles. Parce qu'en réalité, je m'en foutais. Je m'en carrais de ces tasses-pé. Je voyais bien qu'elles étaient là parce que j'étais le plus fort, et il ne vaut mieux pas que je te raconte quand j'ai commencé à être célèbre... Personne ne me connaît. Même moi, parfois, je me perds entre Tarik et mon blaze. ». Jamais Tarik ne s'était autant exprimé, mais il avait entièrement confiance en elle.

« Tarik. ». Une seconde de silence. « Je t'aime. ». Explosion de l'univers. Ce matin-là était-il vraiment réel ? Mon dieu, faites qu'il le soit, l'homme ne vit en réalité que pour ce moment. « Je peux être consciente que pour toi, cela soit trop tôt pour que tu l'entendes. Seulement, hier... ». Elle venait de tout dévoiler en ayant le courage à le regarder. Tarik se surprit à ne pas avoir détourné son regard depuis qu'il avait ouvert les yeux. Que restait-il à faire et à répondre à cela ?

« D'accord, j'avoue, tu n'as pas rêvé. ». Tarik était en caleçon, alors qu'il commençait à avoir très chaud. La reconnaissance qu'elle lui portait, presque infinie, n'arrangea pas sa situation. « Il faut que tu saches que j'vais aps te le dire tous les jours mais je ferai de mon mieux pour te le prouver. Hier soir, j'aurais jamais cru que j'aurais été capable de t'avouer tout ce que j'avais dedans mais... ». Était-il ému ?

Tarik vivait des moments intemporels, avec une paix dans le cœur si durement et longuement acquise. Aujourd'hui, le fait qu'elle lui ai appris à pardonner son passé faisait de lui un homme meilleur. Malgré toutes les épreuves qu'elle avait traversées, il restait en elle une certaine douceur et une bienveillance dans ses actions.

De quelle manière se conclue cette matinée et le reste de la journée ? Est-ce si raisonnable de repréciser qu'ils firent de nouveau l'amour ? Combien de fois ? Assez pour partir le cœur léger et à la fois lourd de devoir quitter cette maison qui resterait à jamais témoin de leur intimité.

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