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Chapitre 3 : C'est ça notre vie

« Oh ! Excuse-moi ! T'inquiète, je n'ai rien vu, je passe seulement prendre mon ordi, un bloc-notes et mes stylos. ». Elle avait ouvert si brusquement la porte qu'elle devait penser que Tarik ne devait pas se trouver dans la pièce. Il était en train de se changer, torse nu et en short.

Lui s'en foutait. Puisque depuis que Tarik pouvait se payer des séances de musculation avec un coach sportif, il était fier d'avoir pris de la masse. Épaules, biceps, il était devenu gainé.

Par contre, il fut gêné de la voir pour la première fois mal à l'aise. Toutefois, lorsque Nabil était descendu du bus en caleçon, cela n'avait pas eu l'air de la déranger. Pour la première fois, il s'interrogea sur son comportement.

« Tranquille. J'ai R à cacher. ». Or, avant que Tarik ne puisse ajouter quelque chose, elle s'était déjà engagée dans le couloir. « Eh ! Attends, j'en ai aps fini avec toi ! ». Et à cet instant précis dans la vie de Tarik Andrieu, il se passa quelque chose depuis des années.

Elle prit quand même le temps de se retourner, toujours avec ses affaires sous le coude : « Pardon pour cette entrée maladroite, je ne savais pas que tu étais... Dans une pièce de ton bus, ce qui est finalement logique... Bref, tu ne devrais pas trop me voir pour les prochaines heures car je dois réfléchir sur la proposition que Ken m'a faite... ». Elle regardait ailleurs car Tarik n'avait toujours pas enfilé de T-shirt. Cependant elle fit un geste qu'il attendait depuis hier, celui de le toucher au niveau du coude pour simplement demander pardon.

Où Tarik y ressentit d'ailleurs un pic de chaleur. Froid glacial peut-être ? Elle avait la peau douce et les doigts délicats. Il ne savait plus. Il ne contrôlait ni son corps, qui était pris d'un sursaut de frissons, et encore moins son esprit qui ne répondait plus. Cette demi-seconde resterait figée.

« Je suis vraiment désolée Tarik... J'insiste mais je dois travailler à propos de ce que Ken m'a dit tout à l'heure. ». Elle tourna les talons, avec cette démarche lourde qui pouvait parfois la caractériser. Que cachait cette dernière ?

Cette fois-ci, Tarik ne la retint pas. Puisque comme d'habitude, il s'était mis à analyser ce que son ange lui expliquait de son épaule droite : « Elle a été surprise, c'est tout. Arrête de paniquer, tu sais très bien que tu peux être un homme imposant quand tu t'y mets. ».

Néanmoins, avant que son autre ange sur son épaule gauche ne réagisse, Tarik décida de mettre un T-shirt et d'aller rejoindre son frère pour lui demander conseil, même s'il savait ce que Nabil allait lui répondre : « Frère, fais gaffe avec tes sentiments qui finissent toujours par partir en couille. ». Et merde.

///

« Paris, Reims, Metz, Strasbourg, Montbéliard, Dijon, Annecy, Lyon, Clermont-Ferrand, Valence, Nice, Ajaccio, Bastia, Marseille, Nîmes, Perpignan, Toulouse, Bayonne, Bordeaux, Angoulême, La Rochelle, Poitiers, Tours, Orléans, Le Mans, Rennes, Nantes, Lorient, Brest, Caen, Rouen, Amiens, Paris, Basse-Terre, Fort-de-France, Cayenne, Saint-Denis, Dzaoudzi, Mamoudzou, Saint-Pierre, Gustavia, Marigot, Mata-Utu, Papeete, Nouméa, sans parler de tous les autres villes qui ne sont pas en France et qui se trouvent dans les pays dont sont originaires vos familles. Ce qui fait un total d'environ une cinquantaine de concerts ! Bon, après, je n'ai aucun doute que cette tournée sera dingue car dans son style, ce sera la première ! ». Elle avait réussi à faire une conclusion de cette première ébauche en une minute.

Pendant ces soixante secondes, Tarik ne l'avait pas écouté. Puisque dès la première ville annoncée, elle avait réussi à capter son regard. Tarik ne l'avait pas détourné, bien au contraire.

Cette fille était troublante, mystérieuse, carrément chelou. Dans le paradoxe et la dichotomie qui définissaient Tarik Andrieu, plus un plan s'annonçait foireux, plus il s'engageait dedans. Cela en était ainsi depuis tout petit. C'était la rage de vaincre et de ressortir toujours plus fort de la bataille.

Voici le projet. Celui dont en une demi-journée elle avait réfléchie aux grandes lignes parfaitement réalisables, alors que tous y pensaient en secret depuis le succès de leurs concerts : « 14 artistes sur scène, que des rappeurs pour un show jamais organisé. Dans tout cela, je pense avoir intégré les exigences que chacun aura. ».

Personne ne pensait qu'elle allait être si rapide. D'où lui venait cette capacité à proposer dans l'urgence quelque chose de concret ?

« Comment t'as fait pour garder les idées claires tandis que t'avais une multitude de propositions qui s'offrait à toi ? ». Nabil, toujours dans la continuité des pensées de son frère.

« Le secourisme. J'ai tous mes diplômes validés par les Pompiers de Paris eux-mêmes. Sinon, vous n'avez pas d'autres questions plus en rapport à ce que je vous ai présenté ? ». Concentrée et admirablement maître d'elle-même. Tarik sentait l'expérience. Difficile. « Sinon, je suis contente de vous avoir exposé ce que j'avais à vous dire. ».

Clair, efficace, net et précis. C'est ainsi que Tarik pensa ce schéma, qui finalement s'inscrivait dans la logique que tous réalisaient depuis le début de l'été grâce à leur tournée inédite.

« C'est une folie. ». Tarik fut heureux de l'entendre de sa propre part. Cette situation était incroyable. « Les gars, faites confiance à une grande consommatrice de rap. Vous êtes tous partis de rien, et même si vous refusez de l'admettre, vous avez toujours charbonné. Je suis certaine que vous allez réussir ces concerts qui, croyez-moi, seront d'autant plus à votre image. ». Elle semblait être sûre d'elle, bien que son idée était carrément risquée. Pour deux arguments selon Tarik Andrieu.

Effectivement, il avait toujours la mauvaise habitude de penser aux conséquences plutôt qu'aux bénéfices qui pouvaient découler d'un contexte. Le premier était qu'avec son frère, ils ne faisaient confiance en peu de monde, surtout depuis qu'ils avaient construit leur carrière. Pour PNL, Que La Famille n'était pas un slogan pour rien. Le second, dans la logique, était qu'elle ne faisait pas encore parti de la famille. Pourtant, sur ce sujet, Tarik sentait qu'un détail de ce problème lui échappait encore.

En effet, tous devaient reconnaître que l'énergie qu'elle dégageait était incomparable et surtout communicative. Cet enchaînement dans les villes était tout à fait envisageable et possible car déjà par le travail qu'elle leur avait présenté, elle prouvait sa rigueur... Comme leur volonté de faire souffler le vent de la révolution que tous entretenaient dans le paysage musical français.

« C'est ouf. Perso, je dois me laisser le temps avant d'accepter... Même si c'est ça notre vie. Je suis un homme, et donc à jamais partagé entre la réflexion et l'engagement direct. Allez ! Pour moi, c'est bon, je valide. ». Ken, qui ne cesserait de prendre des décisions toutes les plus surprenantes les unes que les autres. C'est ainsi que naturellement, il fut rejoint par Théo, Jason, Fabrice, Mikael, Mohamed et Alpha.

Similairement à toutes les révolutions, les partisans qui accompagnaient les meneurs suivaient. Ce fut le cas d'Eddy, de Roméo, d'Antoine et bien sûr des frères Ordonez.

Il ne manquait plus qu'une fratrie, à savoir les Andrieu. Comme toujours, pour prendre une décision sur leur carrière, Tarik et Nabil se concertaient. L'aîné regarda son cadet et en retour, ce dernier le fixa. Ils avaient leur code, celui-là signifiait « feu vert ».

« Pour nous aussi c'est bon. ». Le tumulte qui venait de s'installer se dissipa. Les frères Andrieu étaient les spécialistes d'être présents dans une situation où personne ne les attendait.

« Je vous le promets, si vous me laissez travailler dessus tout l'été et me faîtes confiance pour monter une équipe de tarés... En septembre, le projet sera construit et d'autant plus concret. ». C'est ainsi que son engagement se traduisit par une promesse et son regard déterminé qui la définissait si bien. Elle ressemblait à une guerrière qui venait de remotiver sa troupe de soldats, dont pourtant, elle n'avait que rencontré la veille. Or, il y a des combats inexplicables et des batailles légitimes.

« Les gars, si vous la laissez faire, elle va nous pondre le concert qu'a organisé Mylène Farmer et son équipe au Stade de France ! ». Fabrice, ou le spécialiste des punchlines au bon moment.

« Comment tu sais que je l'écoute ? Nan, tais-toi, je ne veux pas de vanne à propos de la couleur orange de mes cheveux. De toute façon pour toi, j'ai déjà une idée de costume. ». C'était étrange la façon dont elle avait trouvé sa place, comme s'ils la connaissaient depuis toujours. Pour lui prouver qu'il l'embêtait, Fabrice la checka. Puis, elle remercia chaleureusement Ken, et s'avança tour à tour devant les rappeurs. Tous lui glissèrent un mot gentil et honnête. Toute cette ambiance rappelait à Tarik les sensations qu'il commençait à discerner depuis la veille. 

Enfin, elle arriva devant Nabil. Il l'enlaça tendrement, sans aucune arrière-pensée. Tarik le savait car il reconnaissait parfaitement son comportement sincère. Même si elle et Nabil s'engagèrent dans une discussion brève, Tarik ne prit pas le soin d'écouter car il était concentré sur une pensée qu'il jugeait beaucoup plus impérative.

De fait, en la voyant détendue avec son frère, Tarik avait aussi envie de prouver qu'elle représentait bien plus pour lui qu'elle ne le pensait. Puisque depuis qu'elle lui avait adressé la parole, il devait se reconnaître qu'entre eux, il avait une sorte d'acuité. Il avait l'impression qu'elle l'envoûtait.

En réalité, elle s'imposait naturellement car en était ainsi son caractère. Joviale, enjouée, attachante, bien qu'elle ne voulait jamais les déranger.

« Je pensais que tu n'allais pas accepter, notamment après ce qu'il s'est passé ce matin... ». Elle se tenait à moins de vingt centimètres de Tarik. Pour la première fois, il sentit son souffle.

« Je t'ai dit, pas de problèmes. J'ai aps l'impression de t'avoir autant impressionné que la première fois où je me suis approché de toi. ». Alors qu'il ne prenait presque jamais ce ton de la plaisanterie, il se surprenait à l'embêter. Tarik n'était pas insensible à ses rougissements.

Elle avait baissé la tête. Tarik ne remarqua qu'à ce moment-là qu'elle était habillée d'une salopette. Cette combinaison lui allait bien car elle dévoilait ses courbes. Même avec cette simple tenue, il la trouva magnifique.

« Tu sais où est-ce qu'ils sont partis ? ». Sa voix assurée le fit revenir à la réalité. Tarik ne s'était même pas rendu compte qu'il l'avait suivi jusqu'à la chambre où elle posait ses affaires.

« En répétition. D'ailleurs, vu la tête que tu as faite juste quand tu as découvert le bus, je veux absolument voir ton expression quand je te présenterai le monde obscur des coulisses... ». Tarik avait pris sa casquette et s'était mis en claquette chaussettes. Leurs styles étaient improbables. « Allez, viens. ». Il n'osait pas encore lui tendre la main donc avait juste ouvert son bras.

Peut-être par pudeur, elle ne s'y cala pas. Elle passa juste devant lui et ils prirent la direction de la scène. Imposante mais intimiste, impressionnante mais timide, cette structure traduisait en réalité le caractère de Tarik.

///

« Bonjour, je m'appelle Mylène Farmer... Nan mais attends, c'est génial le vocodeur ! Écoutez-moi ça, je chante sans aucune fausse note ! ». Hugz venait de régler la sonorité en cinq minutes. Durant dix minutes elle s'était habituée au son, et cela faisait maintenant un quart d'heure qu'elle chantait et surtout dansait sur les succès de la chanteuse rousse la plus célèbre de France.

Tarik la regardait avec admiration, puisque jamais il n'aurait osé se produire en dévoilant autant de sa personnalité qu'elle le faisait. Elle respirait la joie de vivre. Elle riait, sautait et surtout s'intéressait à chaque instrument dont jouaient les rappeurs, à savoir le piano pour Eddy, la guitare pour Roméo, la batterie pour Florian et la trompette pour Olivio. Elle ne savait en jouer aucun mais avait la volonté d'apprendre, de s'améliorer et surtout d'être la plus utile possible.

« Khô, t'as vu comment elle a découvert les coulisses avec ses yeux ébahis ?! Elle est trop mignonne comme fille, à chaque fois que je la vois, je ne peux pas m'empêcher de la prendre dans mes bras, elle est d'une délicatesse... ». Deen.

Pour une fois, la conscience de Tarik répondit plus vite que lui : « La ferme. ». Il avait juste envie de hurler à tout le monde qu'elle était sienne.

Tarik était en train de plonger. Il sentait qu'il était attiré par un chemin qu'il n'avait encore jamais osé prendre avec une femme. Il ressentait cette excitation dans le ventre, comme lors d'un saut en élastique. Appréhender, puis se jeter dans le vide pour se prouver que la peur n'est qu'irrationnelle.

Cette crainte d'aimer, voir l'autre partir, souffrir. Elle ne semblait pas être touchée par ce cycle. Elle avait l'air invincible, surtout depuis que tous lui avaient donné un accessoire lorsqu'elle était partie se changer. Naturellement, en bougeant, elle avait pris chaud. Alors, au fur et à mesure, elle avait enfilé la casquette Random d'Eddy, le T-shirt d'1995, le short QLF donné par Nabil, les chaussettes d'Antoine, le bracelet de Roméo, les bagues représentant l'Entourage et le S-Crew et enfin en avant-première les Converses blanches Visionnaires.

Tous se marraient en la regardant faire, mais en aucun cas se moquaient. Au contraire, elle pouvait ressembler à une artiste plus crédible qu'eux tous réunis. En cet après-midi, elle leur avait tous inconsciemment redonné l'énergie des débuts. La scène était loin d'être acquise.

« Hugz, t'es en feu sur celle-là ? Ken, jamais je n'aurais imaginé un jour avoir ta voix ! Maintenant, quelqu'un peut essayer de mettre celle de N.O.S s'il-vous-plait ? ». Le signal.

« Eh ! Je t'ai déjà dit de m'appeler par mon prénom ! ». Son frère était venu le rejoindre à ses côtés, où Tarik se trouvait sur la partie gauche de la scène. C'était l'occasion ou jamais de chanter avec elle. Il attendit le pré-refrain, l'un des plus calmes : Le temps passera plus vite qu'hier Le soleil se couchera dans la vallée La lune sortira une bière Ouais, ouais, ouais, ouais, ouais.

Yeux dans les yeux. Écrire est toujours un acte libérateur, même s'il est douloureux. Tarik savait la raison pour laquelle il chantait ces paroles. Elle aussi sûrement. Puisque le regard doux qu'elle lui lança ne pouvait tromper personne.

D'ailleurs, à ce moment-là, Tarik sentit son portable vibrer dans sa poche. Encore une fois, il savait que c'était son frère car personne n'aurait osé le déranger en répétition, surtout dans un moment aussi figé. Certains étaient restés derrière la scène, d'autres sur les côtés et les derniers dans la fosse.

Ils s'arrêtèrent avant le refrain. Tarik savait que s'il le chantait, la chanson deviendrait trop équivoque pour ce genre de situation. Alors qu'il le faisait le plus discrètement possible, la manière dont il la regardait ne pouvait tromper personne.

WAllah comme c'était beau ! Dommage que vous n'ayez pas continué... Même si je commençais à flipper pour la suite. C'était l'un des plus longs messages que son frère pouvait lui écrire. Tarik ne s'en rendit pas tout de suite compte car le texte était accompagné de trois photos. Une aux couleurs naturelles, l'autre en sépia et la dernière en noir et blanc.

La première représentait elle et Tarik qui s'étaient regardés en une demi-seconde. Ce moment était très précieux, intime, presque hors-du-temps. Ils avaient l'air d'être dans une bulle intouchable. Sur la deuxième, Tarik voyait que seulement lui la fixait avec une expression qu'il n'avait encore jamais remarquée sur un cliché, celle de la protection et de la sincérité. C'était perturbant pour lui de se voir ainsi, parce qu'une seule image remettait en cause la carapace impénétrable qu'il n'avait cessé d'endurcir toute sa vie. Enfin, l'effet noir et blanc était celui qu'il préférait. Ces couleurs traduisaient l'expression de ses yeux qu'elle n'avait cessé d'émettre, à savoir contemplative et amoureuse.

Or, à cet instant, Tarik se fit une toute autre remarque qui n'avait rien à voir, celle qu'il n'avait pas encore son numéro de téléphone. Puis, comme si son frère l'avait entendu, ce dernier lui envoya de nouveau un message avec ses coordonnées à elle.

« Merci à tous pour ce moment ! C'était génial ! Par contre, est-ce que je peux négocier concernant les costumes... ». Elle s'était rapprochée de Tarik puisqu'il se trouvait presque aux sorties de la scène.

Elle et Tarik quittèrent les planches en même temps, et une fois dans les coulisses, Tarik se permit de se rapprocher d'elle : « Si tu veux que je te montre comment enlever ton micro... ». Alors, sans réfléchir, elle profita de sa proposition. Puis, elle fit un geste qu'il trouva beau, à savoir de rabattre ses cheveux sur une seule de ses épaules, afin qu'il ait accès à son dos. Elle était taillée en huit et... il se raisonna pour garder la tête froide. Il se contrôla pour ne pas trembler et ainsi, commença à attraper les fils du micro dans sa nuque. Pour la première fois, c'est lui qui toucha sa peau. Et au bout des doigts, il sentit des picotements. Elle aussi avait envie de le sentir près d'elle.

Elle n'avait rien vu. Heureusement, puisque le fait de la sentir aussi proche rendait Tarik ébranlable. Il était conscient de ce fait, même s'il le haïssait. Elle avait réveillé en lui des émotions et sensations enfouis depuis trop longtemps et depuis. Il ne se reconnaissait plus.

...

Tarik était encore en train de penser à tout cela alors qu'il se tenait à côté de Nabil qui conduisait sa Golf. Les deux frères étaient en route vers la ville afin d'essayer de trouver un cadeau utile qui ferait plaisir à Mikael et à Alpha. En effet, le lendemain, c'était leur anniversaire.

Comme d'habitude, la voix de son frère l'arracha à ses réflexions : « J'ai remarqué qu'ils étaient fan de bijoux... Colliers, bracelets, bagues : ils ont tous des collections pires que certaines go. Du coup, on s'arrête à la bijouterie ? ».

Tarik acquiesça : « Vas-y, essaie, on verra bien ce qu'on trouvera. ». En réalité, cette situation l'arrangeait, puisqu'une fois de plus, il pensait à elle. En effet, Tarik avait été déçu de ne pas pouvoir lui proposer un autre souvenir plus marquant que le short QLF de Nabil. Une. En l'observant, il avait également remarqué qu'elle ne portait pas de collier. C'était donc l'occasion ou jamais.

De plus, puisqu'inconsciemment elle l'inspirait, lui aussi avait enfilé une salopette. Ainsi, pour la deuxième fois de la journée, il s'était changé. Elle commençait à prendre de la place dans les pensées de Tarik et cela avait un impact sur son comportement. S'il continuait à la scruter, il allait se faire démasquer, et il n'avait pas besoin de ça car le privé devait rester personnel.

Avec son frère, Tarik entra enfin dans le magasin. Cependant, que ce soit dans un commerce de rue ou une boutique de luxe, il avait l'habitude de se faire dévisager. Cela l'agaçait, bien que malheureusement, il n'y pouvait rien.

Une des vendeuses vint à leur rencontre. Tarik sentait la peur qu'elle avait d'un braquage. Nabil eut l'intelligence de la rassurer avec un ton poli. Il bénit la sociabilité de son frère. Alors, pendant que ce dernier renseignait ses demandes, il se mit à arpenter les vitrines. C'était l'un de ses défauts, celui d'aimer tout ce qui brillait.

Tarik mit longtemps à trouver un bijou qui lui plairait, et surtout qui pourrait la surprendre. Il ne la connaissait pas encore très bien, mais restait déterminé à la connaître. Il souhaitait parler avec elle pour connaître ses passions, ses goûts, ce qui la faisait rêver. Il était un autre homme.

Tout à coup, il ressentit un coup de cœur pour l'un des colliers. C'était une chaîne en or se terminant par un camée. Pour une femme raffinée et de bon goût. L'étiquette ne pouvait pas lui faire plus plaisir. Puisque pour la première fois de sa vie, il allait offrir un bijou à une femme, à celle pour qui il ressentait de plus en plus de sentiments. Pour lui, l'adjectif raffiné était celui qui la définissait le mieux car il la trouvait gracieuse, à l'écoute et d'une gentillesse inégalée. Alors, sans plus se poser de questions, il acheta le bijou sous le regard amusé de Nabil.

Au retour, ils ne dirent rien, même si Tarik savait que son frère n'en pensait pas moins. Pourtant, pour la première fois, il se foutait bien des réflexions que pouvait se faire son cadet. En effet, il était loin d'être recommandable à propos de conseils d'approche concernant les femmes.  Heureusement, l'écrin étant petit, Tarik put le glisser dans la poche principale de sa salopette.

Une fois arrivé, Tarik entra dans le bus le plus rapidement possible et dissimula le coffret sous la partie qu'il occupait du lit. La cachette la plus connue des dealers, tant bien même que personne n'osait s'y aventurer. Elle était en train de prendre sa douche et tous allaient bientôt passer à table.

///

Cette journée aura été une succession considérable d'événements. Beaucoup trop pour le cœur fermé de Tarik Andrieu. Il se remémorait tout ce qu'il avait vécu, même si l'heure tardive - deux heures du matin - et les effets des bédos compliquaient son introspection.

Tarik s'était allongé sous les étoiles car il n'avait pas réussi à trouver le sommeil, malgré le fait qu'il l'avait regardé s'endormir à travers la porte. Depuis, il badait. Pendant les minutes de perte qu'il avait eu, il ne savait pas s'il était tombé de fatigue ou avait carrément perdu connaissance.

Il aurait aimé qu'elle soit à ses côtés. Puisque Tarik aurait voulu qu'elle lui confirme que son rythme cardiaque était bien plus élevé que la normale. Il détestait se retrouver dans un état pareil. Or, l'addiction est une piètre dépendance.

Alors, dans un élan illogique, il alla se plonger la tête dans l'eau froide de la piscine. Amovible, mais bien pratique car cette dernière se montait à côté du bus. Elle était hors sol, mais bien pratique. Ils avaient eu l'idée de construire une petite terrasse en bois amovible, qui s'enlevait aussi facilement qu'elle s'installait. Ils avaient investi dans tes transats, un parasol... Pour l'été, c'était utile.

Cela allait déjà un peu mieux. Tarik sentit sa tension et sa température corporelle baisser. Puis, il pensa de nouveau à elle et eut des frissons. Elle lui manquait déjà, malgré les quelques conversations et les peu de fois où elle l'avait effleuré.

Cependant, un seul détail était devenu vital pour Tarik en deux jours, celui de son regard. Et son sourire. Et sa présence. « Profite, tu peux encore l'admirer dans ton lit. », lui souffla sa conscience. Alors, dans un élan de courage, il se leva. Lorsqu'il fut debout, il vit pourtant la lumière allumée dans les cuisines ambulantes. Elles étaient montées dans les parties privées des festivals. Tarik Andrieu étant un homme avec un instinct courageux, il décida d'aller voir.

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