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Chapitre 2 : La vie est belle

Dimanche. Cela faisait exactement sept jours qu'Adam était né. Actuellement, il dormait dans les bras de Tarik, calé entre ses biceps. Toute la famille Andrieu s'était rejointe dans le carré de verdure en bas des tours. Bien que l'automne commençait à semer quelques indices de sa venue, les mères se divertissaient toujours avec leur cadet ou leur benjamin, les aînés jouaient au football, tandis que les jeunes continuaient leur trafic la plupart du temps sans bavures. Tarik avait enfin présenté à son père - personne la plus importante de sa vie -, la femme qu'il aimait. Comme d'habitude, aux premières secondes, elle avait été impressionnée jusqu'à ce qu'elle tende à Sarah l'un des desserts favoris du couple, à savoir une tarte au citron meringuée. La nourriture était l'un des budgets les plus conséquents du plus jeune couple formé chez les Andrieu.

A présent, René, Sarah, elle, Inès, Tarik, Nabil et Yanis dégustaient des œufs à la neige. Que cela était bon d'être enfin tous réunis, sans évoquer les flics, les peines et la prison. Au contraire, toute l'intention était focalisée sur Adam. Depuis une semaine, il ne s'était pas passé un jour sans qu'elle, Tarik et Nabil ne le voit.

Elle était bien sûr la personne la plus présente pour Inès, qui se révélait plus que fatiguée : « Je comprends pas pourquoi il dort que dans tes bras et ceux de ses oncles. Nous, dès que la porte de l'appartement est franchie, il se met à pleurer et ne s'arrête plus. Je suis épuisée. ». Dans sa voix oscillait de l'incompréhension, une part de somnolence et une certaine impuissance.

Alors qu'Inès avait déjà baissé la tête, Sarah et elle la prirent par les épaules, comme si les gestes des femmes étaient déjà présents en elles. La jeune mère ne voulait pas pleurer, même si l'envie ne lui manquait pas. Sa santé peu à peu déclinante faisait de la peine à toute la famille, dont bien sûr à son propre compagnon qui en profita pour poser sa chicha.

Pourtant, il faisait bon vivre entre les rayons du soleil qui ne produisaient pas une chaleur trop conséquente, un vent agréable, les indémodables claquettes-chaussettes et lunettes teintées. Malheureusement, ces dernières ne pouvaient cacher que temporairement leurs cernes.

Pendant que Yanis serrait pudiquement Inès dans ses bras, il compléta les propos qu'elle eut : « Je vous jure, on est fatigués. Il pleure tout le temps, sauf quand on lui donne à manger et qu'on le lave. Lorsqu'il s'endort, il le fait parce qu'il tombe de sommeil. Pour que j'aille enfin au boulot reposé et qu'Inès reprenne des forces tranquillement, sans stress et aucun bruit, la seule solution qu'on a trouvée serait de vous le laisser, à toi et Tarik. La décision n'a pas été facile à prendre. », leur avoua-t-il la tête baissée. Or, il n'y avait vraiment aucune honte à confier son nouveau-né quand un épuisement plus que justifié se faisait sentir. Tarik regarda son neveu.

« Dans les sacs autour de la poussette, nous vous avons préparé tout ce dont vous aurez besoin. », déclara Inès le cœur lourd en se levant. Elle n'abandonnait pas son enfant, bien au contraire.

Ainsi, ce fut à ses paroles que le jeune couple partit soudainement main dans la main. Personne ne prit la peine de les retenir car leurs réactions étaient partagées entre bon sens et sidération.

Lorsqu'il disparut du champ de vision, seul René Andrieu s'exprima : « Nabil, en mon nom et celui de Sarah, tu rendras tous les jours visite à ton neveu gardé et choyé par ton frère et ta belle-sœur. Quant à ta personne, juste pour rappel, tu les aideras dans leur quotidien. ». Le chef de famille avait parlé et cette dernière était indiscutable.

Alors, pendant que Sarah et Nabil commençaient à replier leurs affaires, Tarik passa Adam à sa femme. Il la considérait comme telle, notamment parce qu'elle aimait un enfant qui n'était pas le sien. Bien qu'elle n'en avait pas, cela ne l'empêchait pas de le couvrir d'affection.

Puis, Tarik regarda son père, toujours assis sur une des chaises pliantes. Avec son blouson de cuir et son regard si reconnaissable qu'il avait transmis à ses fils, il dégageait un air grave. Enfin, beaucoup moins lorsqu'il finit le dernier œuf et le reste de la crème anglaise à même le plat. Lorsque ses yeux traversèrent ceux de son aîné, par respect, ce dernier détourna les siens.

Enfin, toujours sans un mot de plus, René et Sarah embrassèrent leur famille et traversèrent le coin de verdure sans se retourner. Pourquoi le contexte était-il aussi insolite ? « A l'image de la famille. », se répondit silencieusement Tarik tandis qu'avec Nabil, ils finissaient de plier le landau.

Ce jour-là, ils durent monter les escaliers. Elle les devançait et tenait d'une facilité déconcertante Adam dans son bras gauche, même si elle cramponnait la rambarde de sa main droite. Enfin, elle regardait discrètement chaque marche avant d'y déposer un pied. Pour l'instant, aucun des trois n'avait encore parlé et Adam avait l'air sage.

A peine elle, Tarik et Nabil franchirent le pas de la porte d'entrée de l'appartement du couple qu'ils enlevèrent automatiquement leurs chaussures. Toujours dans l'entrée, Nabil posa le sac à langer et alla se laver les mains. Puis, il récupéra Adam et prit la direction du salon. Les deux amoureux le regardèrent faire, et s'embrassèrent.

Elle avait envie de lui. Tarik le savait au baiser passionné qu'elle venait de lui donner, à son corps tendu qui frissonnait et résistait en même temps et bien sûr son regard qui traduisait tout.

Pour reprendre ses esprits, Tarik l'attira vers son torse et la serra longuement dans ses bras, jusqu'à ce que la voix de Nabil les fasse revenir à la réalité : « Eh les gars, je sais pas ce que vous faîtes et je veux aps le savoir mais Adam commence à avoir la dalle. ».

Elle et Tarik sourirent en entendant la voix paniquée du tout nouvel oncle. Ils saisirent donc le sac à langer et commencèrent à le déballer dans la cuisine. Boîtes de lait en poudre, biberons, tétines, brosses, bavoirs, vêtements de rechange, serviette, pyjamas... Tarik était impressionné de la quantité de matériel qu'un bébé représentait : « Putain... Je comprends mieux pourquoi t'as intérêt que ton couple soit en béton et surtout que t'aies des lovés avant d'avoir un gosse. », plaisanta-t-il en la voyant organiser le plan de travail qui ne présentait plus aucune place disponible.

« Peace and Lovés, dis-moi que tu as fait exprès de faire cette vanne. », répondit-elle à Tarik en se stoppant dans son élan. Sincèrement ? Non, il n'y avait même pas pensé. Effectivement, sa vie était le zoo, le bâtiment C, Que La Famille avec un seul projet et un unique but, à savoir la paix et l'argent. Puis, ne le voyant pas répliquer, elle balança un torchon propre sur son épaule : « Au lieu de faire le malin, viens apprendre à préparer un biberon. ».

D'abord, il fallait calculer avec attention les cuillères doseuses recommandées, puis verser l'eau en bouteille conseillée pour l'alimentation des nourrissons, pour enfin chauffer prudemment le mélange. Bien que Tarik ne l'avait pas encore fait, il eut le réflexe de vérifier la température du breuvage en faisant couler quelques gouttes sur le dos de sa main. Il était totalement transformé.

Les pleurs soudains et stridents d'Adam surprit Tarik au même titre que Nabil qui rappliqua de suite dans la cuisine, tenant quand même toujours fermement son neveu : « Mais c'est quoi aç frère ? Ça va aps de gueuler alors que ta graille est prête ? Tu devrais revoir tes manières jeune homme, ce n'est pas du tout une manière respectable de se comporter en public, surtout devant une femme. Belle et intelligente. », lui expliqua-t-il pendant qu'Adam venait d'enrouler sa main autour du petit doigt de Tarik. Dans cette famille, ils devenaient vraiment tous fous.

« Tu verras, la vie est belle. », débuta-t-elle à chantonner en prenant une feuille de brouillon où par précaution, elle nota les heures de repas. Normalement, le prochain serait prévu dans deux heures.

Après la pause biberon, Nabil se relaissa tomber dans le canapé et fut naïf de poser sa tête contre l'un des cales-têtes. En effet, en un quart d'heure environ, Adam et lui s'endormirent dans une synchronisation parfaite. Le temps de Tarik de fumer une cigarette et les surveiller du coin de l'œil, il remarqua aussi qu'elle hésitait à monter le landau dans leur chambre ou celle des invités.

« Laisse-le dans notre chambre, on se reliera la nuit. », lui dit-il tandis qu'il écrasait son mégot dans le cendrier de dehors. Puis, comme la plupart du temps quand Tarik était chez lui, il retira son t-shirt. Adam et Nabil dormaient dans un sommeil si profond que rien ne pouvait les déranger. Alors, Tarik vint la rejoindre dans la salle de bain où elle lisait les guides des produits.

Tarik s'assit donc sur le rebord de la baignoire en se remémorant tout ce qu'il vivait avec elle depuis qu'elle était entrée dans sa vie. Chaque seconde s'écoulait si rapidement... L'image de leur dernier album s'éloignait et tout ça était mystérieux.

Tout à coup, Tarik s'éloigna de ses pensées lorsqu'il vit qu'elle le regardait avec ses yeux friands, bien qu'elle avait les joues qui rougissaient. Même si elle connaissait de plus en plus le corps de Tarik, elle avait encore du mal à réaliser qu'un si bel homme s'intéressait à elle. Ils avaient des différences qui se révélaient en réalité minimes par rapport à leur attachement, surtout face à l'amour et au respect qu'ils se portaient. « Quoi ? », essaya-t-il de se plaindre.

Or, avant que Tarik ne pût lui poser une autre question relative à son physique, elle était déjà venue s'asseoir sur ses genoux, en passant ses mains derrière son cou : « Tarik, je te trouve beau. ». Mon Dieu, elle avait déclaré cela avant son accent italien qu'elle prononçait toujours de manière involontaire, comme Monica Bellucci en tant que femme si sensuelle et rebelle. « Je t'aime. », lui avoua-t-elle en lui caressant les cheveux.

De même que sa femme, Tarik entrapercevait ses courbes dessinées dans la tête et ne put ainsi s'empêcher de remonter sa main en partant de son mollet jusqu'aux... cris d'Adam qui les firent sursauter. Tarik grogna. « Non, pas maintenant. Ça sert à R que tu pleures à un moment comme aç car on est aps tes parents avec le projet de déjà te faire un petit frère ou une petite sœur. », pensa-t-il.

Naturellement, elle avait bondi d'où elle était, sachant pertinemment que Nabil viendrait crier à l'aide. Pas manqué. Les yeux plissés, les cheveux en pétard et une expression entre sommeil et agacement : « Tenez, je vous le laisse avec grand plaisir pour la soirée. A demain. ». Puis, il claqua la porte d'entrée à ses mots. Nabil avait un caractère gentil mais il ne fallait pas le prendre pour un...

Il avait donné Adam à son frère. À présent, le dernier né de la famille regardait Tarik avec ses yeux grands ouverts, donc bien éveillés et coquins. Pourquoi dormait-il si peu ? Alors, Tarik se mit à faire les cent pas dans l'appartement pour le calmer. En effet, le couple n'avait pas l'intention de se laisser attendrir par ses sourires, puisque chaque être humain avait besoin de son quota de sommeil.

Tarik venait de caler Adam contre son torse. Apparemment, les nouveau-nés étaient réceptifs aux battements du cœur et à une respiration régulière et calme. Adam tétait toujours sa sucette, imperturbable. Qu'est-ce qui pouvait bien fatiguer un bébé, même s'il ne faisait rien ?

« Tarik, si tu veux, tu peux venir. ». La voix déterminée de sa femme provenait de la salle de bain. Tarik la rejoignit avec soulagement car il commençait à ressentir des fourmis dans les bras. A peine Adam était né qu'il pesait déjà lourd.  Elle avait fait couler un bain, non dans la baignoire mais dans le grand évier. Ses choix se révélaient toujours judicieux : « Tu me connais, j'ai tout désinfecté. Cette technique est bien pratique car elle évite de sentir des douleurs dans le dos. », lui expliquait-elle pendant qu'elle le soulageait d'Adam. « C'est ça, fais-moi ton regard de beau gosse mais avec moi, ça ne fonctionnera plus car j'ai déjà craqué pour un Andrieu. En plus, dans une minute, tu feras beaucoup moins le malin. ». Elle se comportait avec Adam comme elle agissait envers n'importe quelle personne. Dans cet appartement ne régnaient que des sentiments sincères.

En retrait, Tarik la regardait avec admiration. Elle avait l'air tellement à l'aise à ôter sans difficulté les vêtements d'Adam. Tarik avait trop peur de lui faire mal ou de le casser. Puis, elle le rentra petit à petit dans l'eau. En une seconde, Adam venait de changer d'expression; de confiante, il affichait maintenant un air moins serein avec les poings fermés.

« Là, doucement, tout va bien. Fais-moi confiance, détends-toi, je ne vais pas te lâcher. ». Malgré les paroles rassurantes qui apaisaient l'atmosphère, Adam se mit subitement à pleurer de chaudes larmes. « Pourquoi tu as du chagrin ? Nous sommes là, jamais nous ne t'abandonnerons. », murmurait-elle alors qu'elle l'enveloppait déjà dans la serviette à son nom.

Voir son neveu sangloter fit mal au cœur à Tarik. De son côté, elle essayait de rester impassible en continuant à le sécher, le crémer et lui enfiler un pyjama. Puis, elle le posa contre son épaule, lui faisant de longues caresses dans son dos. D'où ces gestes lui parvenaient-ils ?

Sa méthode fonctionna. Puis, à peine elle posa Adam sur la table à langer et l'envelopper dans une couverture qu'il ferma les yeux : « Comme ça, il se sent entouré comme dans tes bras. », éclaircit-elle Tarik. Enfin, elle poussa le berceau jusqu'à leur chambre où Tarik avait aménagé un coin dédié à Adam.

Ils sortirent de la pièce en reculant sur la pointe des pieds et fermèrent la porte en soufflant un bon coup. Pour récompense, Tarik décida de chercher des bières dans le frigo. Sur le canapé, elle décapsula les bouteilles, bu une première gorgée et s'affala dans les coussins. Phénix, en bon chien facile à vivre, s'allongea auprès d'elle pour quémander un câlin.

Quant à Tarik, un milliard de pensées et de questions trottaient dans sa tête. Par où commencer ? « Comment ils ont eu ce courage de nous le faire garder ? Je pourrai aps le laisser partir ». Voilà, cela était dit. Lui qui n'avait jamais l'habitude de se confier ne résistait en réalité pas à Adam.

« Non, ils sont juste au bord des nerfs. Au contraire, leur réaction est très mature et réfléchie. L'arrivée d'un enfant bouleverse l'équilibre d'un couple. Ne t'inquiète pas, je gère. ». Bien sûr qu'elle le faisait car elle gérait dès le début des situations qui commençaient à dévier.

« Au fait, pour ce soir, tu sembles oublier un détail... Mikael, Mohamed et Alpha sont aps censés venir boire l'apéro pour parler de certains détails dont ils ont eu l'idée avec l'Entourage ? Comment on va faire avec Adam ? ». La vie de Tarik était définitivement bousculée et changée.

« Et bah justement, nous n'allons surtout pas arrêter de vivre. Avoir ou garder un enfant ne signifie surtout pas rester sur le canapé à attendre le réveil pour pouvoir faire du bruit. Les gosses sont adaptables à beaucoup de situations. Donc pas la peine d'entrebâiller la porte. », lui rétorqua-t-elle d'un air certain se levant pour préparer le plateau d'apéritifs. 

« Heu... T'as compris ce que je viens de dire ? Le but qu'Adam soit avec nous, c'est aps qu'on lui apprenne justement à trouver un rythme de sommeil reposant ? ». Tarik expérimentait des réflexes de daron.

« Tarik, arrête de flipper ! Ton père lui-même m'a raconté qu'avec ton frère, il vous avait appris dès votre plus jeune âge à dormir avec la lumière et le bruit de la télévision par exemple. Est-ce qu'aujourd'hui tu t'en portes mal ? Non, je ne crois pas à la vue de comment tu pionces. ». Inconsciemment, elle marqua un but à la lucarne, imprévisible et donc preuve d'un talent incomparable.

Tout à coup, elle et Tarik entendirent de légers coups contre la porte. Tarik étant le plus proche de l'entrée, il alla ouvrir et comme prévu se retrouva face à Alpha, Sneaz et Deen, tout sourire. Avec à leurs mains des bouteilles de rhum, jus de banane, goyave, ananas, orange et citron. Ces trois-là étaient effectivement friands du punch qu'elle savait parfaitement préparer.

« Yo Ademo ! C'est aps que le tien est mauvais mais dis-moi que ta femme est bien là car tu m'angoisses avec ton torchon de cuisine sur l'épaule. ». Tarik fut plus surpris qu'Alpha l'appelle par son blaze - car cela faisait très longtemps qu'il ne l'avait pas entendu -, que par la remarque que le rappeur d'origine guinéenne venait de se permettre de dire.

« Ouais c'est vrai ça, t'es en train de cuisiner quoi ? Dis-moi que tu as refait les superbes crèmes à la vanille que ta femme nous avait concocté la dernière fois. ». Sneazz venait d'estomper de plus en plus leur crédibilité de rappeurs.

« Non Mohamed car pour cette fois-ci, j'ai essayé au chocolat. », expliqua-t-elle en sortant de la cuisine avec un nouveau biberon à la main.

Soudain, un silence se fit dans l'entrée ; jusqu'à ce que Deen le brise rapidement : « Attends, ne me dis pas que tu as oublié de nous dire quelque chose... », lui demanda-t-il avec espoir.

« Adam est chez nous parce que ses parents sont fatigués et qu'ils ont besoin de récupérer... », confia-t-elle tandis que Deen s'engouffrait déjà dans la chambre.

De toute façon, Adam ne dormait plus. Cependant, il avait fait un progrès car au lieu de pleurer, il gazouillait. Son comportement prouvait un premier effort.

Tarik ouvrait le volet et Deen revint tout juste de son passage express au lavabo, il attrapa Adam comme si lui aussi avait l'habitude de s'occuper de très jeunes enfants : « Oh mon pépère ! Comment vas-tu ? Bah alors, qu'est-ce que tu fous déjà chez ton oncle et ta tante d'adoption ? Ne me dis pas qu'ils t'ont déjà kidnappé ? Fais risette au parrain marseillais. ». De quelle manière un si petit être pouvait-il remettre en question les vies des personnes qu'il croisait ?

« Ici, c'est une nurserie et plus un QG ! Mon dieu mon frère mais qu'est-ce qu'ils te font faire ? ». Le timbre grave de la voix de Nabil les fit tous les cinq sursauter. Le cadet des frères Andrieu avait vraiment le don de toujours arriver sans bruit dans n'importe quelle pièce.

Puis, tous se dirigèrent vers le salon. Pui, pendant les deux heures qui suivirent, ils évoquèrent encore et toujours le projet qui leur tenait tous à cœur. Ils s'y impliquaient avec panache.

« Bon les gars, on a bien avancé, je suis contente. Je pense que d'ici deux à trois semaines, je recevrai les ébauches et plans des tableaux. J'aime beaucoup les choix des lumières. J'espère qu'on sera tous très vite sur le terrain pour voir le montage et la disposition de la scène. », leur avoua-t-elle en sauvegardant des données sur son disque dur externe. « Et toi mon vieux, je te félicite, tu as été très sage en dormant dans les bras d'Alpha. », s'adressa-t-elle personnellement à Adam pendant que Mohamed le faisait jouer sur ses genoux. « Tiens, tu fais bien attention qu'il ne mange pas trop vite. Lorsqu'Adam aura fini, il faudra que tu lui fasses faire son rot. », expliquait-elle au rappeur co-fondateur du groupe 1995.

« Ouais ma reus, je vais même t'étonner quand je vais te dire que je sais qu'il y a des vitesses aux tétine. », la coupa Mohamed avec une pointe de fierté dans sa tonalité.

Tarik était étonné de sa révélation, comme en réalité tout ce qu'il se déroulait depuis quelques heures. Comment un enfant pouvait-il autant bouleverser un quotidien et des habitudes ? Tarik avait envie de retrouver sa femme sur le canapé et sentir son corps chaud contre le sien. Il aimait ces moments de calme où il pouvait réfléchir à des rimes.

« Allez, j'y vais car je suis claqué. Bon courage pour cette nuit... Oubliez aps, je reste tout le temps dispo ! Demain matin, l'un de vous pourra me biper quand il sortira Adam et Phénix ? J'ai envie de me balader dans le thiek et présenter ma plus grande fierté à tout le monde. », leur informa Nabil tandis qu'il faisait une grande accolade à son frère. Chez les Andrieu, le plus jeune était toujours protégé et choyé par son aîné. Cela se nommait le code d'Honneur. 

Nabil permit de donner le signal de départ à Deen, Sneazzy et Alpha. Tous se levèrent et partirent donc en même temps, en saluant la famille. Famille. Tarik y avait toujours pensé.

« Tarik, est-ce que ça te dérange d'aller me chercher le thermomètre dans le sac à langer ? Ne panique pas mais je trouve Adam un peu chaud bien qu'il soit habillé d'un body depuis tout à l'heure. ». A sa phrase, Tarik bondit. Il détestait les replongées dans le stress, l'anxiété et l'angoisse.

Durant ce premier examen accessible à tous, elle dissimula ce qui la tracassait, contrairement à son homme. Après quelques minutes d'attente qu'ils trouvèrent interminables, le résultat s'afficha enfin.

« 37,2. Excuse-moi Adam mais maintenant, tu n'as plus aucune excuse de te reposer. Allez, bonne nuit mon bonhomme. », le rassura-t-elle en l'asseyant sur la table à langer.

A jamais calé contre le cadre d'une porte, Tarik observait attentivement les gestes maternels qu'elle prodiguait : « Tu es belle quand tu t'occupes d'un enfant. ». Cette déclaration venait de lui échapper, même s'il le pensait depuis longtemps.

« Tarik, je me suis fait une raison depuis longtemps, bien avant que je te rencontre. Mais si tu as envie de devenir père, je suis d'accord pour adopter et rendre heureux un enfant. D'ailleurs, je ne suis jolie que lorsque je cajole Adam ? ». Elle pouvait être la reine des questions pièges.

« Commence aps à me chauffer sur ce terrain. Magnifique, ravissante, splendide, superbe. Joue aps avec les mots, tu risques de perdre et de venir te consoler de ta défaite dans mes bras. ». Il avait envie de débuter une partie de mauvaise foi avec elle. En effet, il savait la façon dont ce jeu allait finir puisqu'il la connaissait par cœur, c'est-à-dire dans leur lit, entre leurs draps et avec leur sourire.

« Tu vois ça. », désigna-t-elle Adam à Tarik en levant le nourrisson à la hauteur de son oncle. « Ce n'est pas qu'un bébé, c'est aussi et surtout une éponge à sentiments. Énerve-toi et tu verras ce qui t'attend. », fit-elle semblant de le menacer pendant qu'elle posait Adam dans son landau et se dirigeait vers la salle de bain. Elle n'y fermait jamais la porte, se déshabillant pour ce soir sans aucune pudeur. Elle savait que ce geste allait déstabiliser Tarik. Grâce à lui et tous ses mots qu'il gémissait au creux de son oreille, elle avait pris confiance dans la sensualité de son corps. Elle venait d'enfiler son peignoir, encore entrouvert au niveau de sa poitrine et était joueuse : « La procédure d'adoption risque de durer... Ça ne te dit pas plutôt de recueillir un petit singe ? ».

« C'est bon car déjà que j'ai accepté avec tolérance de récupérer tes deux poissons rouges qui font de moi le rappeur le moins crédible de la planète alors qu'il est dans son propre territoire. », lui affirma-t-il sans grand sérieux car surtout avec beaucoup de malice. Enfin, ils se retrouvaient.

...

Comme une guerrière, elle avait assuré les services de vingt-deux heures et minuit. A présent, pour ceux de deux et quatre heures, c'était à Tarik de prouver qu'il était à la hauteur. Cependant, il n'avait jamais été question de ne pas se coucher auprès d'elle. Parfois, ils dépliaient même les canapés pour que tous les deux aient de la place. Sauf que les bruits que produisait Adam le ramena dans l'instantanéité du moment. Il luttait. « Rendors-toi, tu crains R, tu es à côté de nous. On t'entend, t'as aucun souci à te faire. ». Aux mots de son oncle, un miracle se produisit puisque Adam se rendormit.

Après l'avoir méticuleusement posé Adam dans son landau que Tarik avait amené dans la chambre d'ami, il se glissa de nouveau dans les draps, toujours chauds et enveloppa le corps de sa femme.

« Ça va ? », lui chuchota-t-elle tandis qu'elle se tournait vers Tarik. Elle aussi dormait sur ses gardes, prête à bondir pour notamment protéger ses hommes. Pour cette qualité, il la dévorait des yeux .

« Oui, je gère. Si tu veux et surtout si tu peux, rendors-toi. ». En réalité, Tarik ne le souhaitait pas qu'elle le fasse car il désirait la retrouver.

Étrangement, comme si elle avait lu dans ses pensées, elle s'allongea sur lui et... « Tarik Andrieu, tu es un piètre menteur. Viens par là. ».

///

Six heures. Heure trop matinale. Tarik admirait Yanis pour sa volonté de vivre un quotidien banal en se levant tous les jours pour aller charbonner. Les pensées encore endormies, Tarik se leva en baillant et traînant des pieds. Ce matin, c'était dur.

Puis, il passa sa tête dans l'entrebâillement de la porte du salon... Bien sûr qu'elle s'y trouvait, debout et plus précisément sur le balcon. De quelle façon pouvait-elle avoir autant d'énergie ? Tarik avait juste envie de se recoucher dans ses courbes, qu'il entoura soudainement de ses bras.

Elle ne sursauta pas, tourna sa tête vers Tarik et l'embrassa tendrement sur la joue : « Adam, tu dis bonjour à tonton Tarik ? », en le soulevant vers son visage. Adam venait de manger et avait encore du lait tout autour de la bouche. Ces moments étaient si précieux.

« Sale hmar, tu m'as mis de la bave partout ! Tu m'as fait lever toute la nuit, ce matin tu me prives des bras de ma femme... Je sais aps pourquoi je t'aime. », feint Tarik d'être énervé en épiant son neveu. Puis, Tarik prit le temps d'embrasser sa femme et lui indiqua : « Prends le temps d'aller te laver, je m'en occupe, on déjeunera après. Pendant ce temps, je vais lui apprendre ce qu'est de la bonne musique. Environ vingt-cinq rappeurs et presque cinq-cents chansons, il va avoir les bases avant même de savoir marcher. ». Enfin, en regardant la cité encore calme, Tarik se souvint tout à coup d'une punchline de son frère : « J'traîne dans la rue parce que j'l'aime d'puis qu'j'l'ai ttée-qui. ».

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