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Chapitre 4 : Rencontre


La valise rouge de May s'agrippait dans les ornières. La ville avait laissé, à l'étonnement croissant des deux filles, place à une forêt dont elle reconnaissait à peine la moitié des plantes, comme si de nouvelles espèces étaient nées du chao de la Tempête, qu'elles avaient fini par décréter responsable du cataclysme. Et les arbres semblaient être là depuis toujours.

Après s'être accrochée une troisième fois sur une racine, Swann s'impatienta.

« Mais y a quoi dans cette valise ? dit-elle d'un ton agacé.

- Rien, rien, bougonna l'autre en s'appliquant à la décrocher

- A voir comme tu y tiens, je ne pense pas qu'il n'y ait rien dedans. Vas-y, montre ! »

Sans lui laisser le temps de répliquer, elle posa un genou à côté de la valise et tira la fermeture éclair. Un flot de livres s'en déversa.

Swann jeta un regard incrédule à May qui s'exclama : « T'es sérieuse ? J'ai eu un mal fou à tout caser !

- Attends, t'as emporté des livres ? Il doit y en avoir une tonne ! Tout ça pour de vulgaires bouquins ?

- Tu considères ça comme ça toi ? Comme de vulgaires bouquins ?

- Non mais... Disons que le monde a été bouleversé par une apocalypse, les adultes ont disparu, la nature a repris ses droits en une nuit, alors la première chose que j'emporterais avec moi ce ne serait pas des livres... Plus des choses nécessaires à ma survie.

- Les livres sont nécessaires à ma survie. »

Voyant que May ne lâcherait pas l'affaire, Swann se contenta d'un simple « Ca se défend. » et aida son amie à remettre les livres à leur place. Elle aperçut pêle-mêle des titres populaires, comme Hunger Games, Le Fléau, Le Labyrinthe, d'autres qui l'étaient moins –Les sœurs Carmines, Gone, et quelques romans de fantasy. Elle vit également, en plus grande quantité encore, des mangas, ce qui l'étonna profondément. May avait vraiment la place pour quatorze tomes d'un même manga (L'Attaque des Titans, stipulait le titre.) ? Et il y en avait d'autres, par dizaines, des titres qui ne lui disaient strictement rien, ne s'étant jamais vraiment penchée sur le genre.

« Au moins, ajouta Swann pour faire preuve de bonne volonté, les romans d'apocalypses pourront nous aider. »

Elles se remirent en marche. May faisait souvent des références à ses lectures, et même si Swann n'en comprenait pas la moitié, cela la faisait sourire quand même. Le simple fait d'avoir une discussion avec une ado de son âge, autour de sujets de son âge, lui faisait oublier un peu le cauchemar dans lequel elles étaient plongées.

La nuit venue, elles bivouaquèrent comme elles purent et se maudire d'avoir oublié de prendre des sacs de couchages.

Le lendemain, elles reprirent leur marche, Swann s'assurant régulièrement d'aller toujours vers le Sud. Elles cheminèrent ainsi encore une semaine, discutant durant leur périple malgré leur fatigue, pour passer le temps.

« Quand même, c'est incroyable ce qui nous arrive ! avait un jour dit May en regardant une immense fleur, d'au moins un mètre quatre-vingts qui déployait ses longs pistils rouges comme des langues.

- Glauque. Macabre. Terrible. Sordide. Inconcevable. Catastrophique. Avait répondu Swann.

- Hein ? Quoi ? avait demandé l'asiatique sans comprendre.

- C'est les adjectifs que j'aurai utilisé. Tu as dit « C'est incroyable », moi j'aurais remplacé « incroyable » par un de ces termes-là.

- Tu vois tout en noir !

- En même temps, je ne vois pas comment on pourrait bien le prendre...

- Bah, fais comme si on était des héroïnes de romans ! » May arracha une branche et la brandit comme une épée, avant de l'abattre et de mimer un combat épique dans le vide.

- On est pas dans un roman, que je sache... avait répondu la blonde, amusée par sa coéquipière bien que peu réceptive à ses idées.

- Qu'est-ce que tu en sais ? Peut-être que chaque roman existe dans sa propre dimension, et que nous on est dans l'un d'entre eux sans le savoir. Ce serait génial, imagine ! Comme si, dans le monde de... Game of Thrones par exemple, dans les étagères pleines de livres qu'on voit à l'arrière-plan, il y avait notre histoire et que si les personnages l'ouvraient, ils liraient l'histoire de deux gamines qui galèrent en pleine forêt après l'Apocalypse !

- T'es complètement barrée toi ! dit Swann en riant.

- On me le dit souvent !

- Ça ne m'étonne pas...

- Ou alors, poursuivit May, je suis juste en train de rêver et je vais me réveiller dans pas longtemps. J'espère pas, j'ai pas encore fait mes devoirs de vacances !

- Pince-toi, tu seras fixée.

- Hein ? Pourquoi ?

- On dit que si on se pince et qu'on ne ressent pas la douleur, alors on rêve. »

May se pinça la joue. « Aïe ! »

En fin d'après-midi, elles marchaient toujours. Swann s'inquiétait car les provisions manquaient, et elles étaient déjà contraintes, depuis trois jours, de boire l'eau qu'elles trouvaient dans les rivières sans savoir si celle-ci était potable. De plus, elle avait l'impression d'apercevoir, parfois, des créatures qui ne ressemblaient à rien de connu. Elles ne s'étaient pas montrées agressives, plutôt craintives ou contraires, mais il était impossible de savoir jusqu'à quand cela allait durer. Soudain, un galop, étouffé par le sol forestier, parvint aux deux filles. Elles se mirent à appeler et quelques minutes plus tard, un jeune homme sur un cheval surgit d'entre les arbres. Il s'approcha d'elle et leur demanda d'où elles venaient. Les deux filles, surprises par cette apparition à laquelle elle ne s'attendait plus, se présentèrent et lui posèrent la même question.

« Moi, c'est William. J'viens de New York, comme vous. Mais maintenant je suis de la Colonie. On vous cherche. Enfin, pas vous précisément mais tous les enfants. »

Swann étaient à la fois interloquée et ravie. Les enfants se réunissaient, elles allaient pouvoir rejoindre une colonie où elles n'auraient pas à compter que sur elles-mêmes, d'autant que la nourriture ne leur durerait pas indéfiniment et que l'eau manquait déjà.

Elle posa la question qui lui brulaient les lèvres : « Et les adultes ? »

William secoua la tête. « On sait pas vraiment. On en a peut-être vu, mais c'est pas très encourageant...

- C'est-à-dire ?

- Et bien... Des enfants racontent qu'après avoir été touchés par un éclair bleu bizarre, ils n'ont pas trouvé leurs parents mais des espèces de monstres informes... Humanoïdes, mais avec la peau toute plissée, des boutons et tout le bazar... Certains pensent que les adultes ont muté, quand ils n'ont pas disparus.

Les deux filles restèrent clouées d'horreur. May hasarda, hésitante : « Et ces mutants, là... ils sont... dangereux ? »

William répondit : « Disons qu'on a retrouvé des enfants qui avaient croisé leur route. Et ils n'étaient plus... entiers, si vous voyez ce que je veux dire. Ils les ont partiellement bouffés. » William jetait des coups d'œil alentours, furtivement, craintif. Sa tension était assez palpable en évoquant ces monstres.

« D'ailleurs, si ça vous dérange pas... La nuit va bientôt tomber, et à la Colonie, on reste enfermés la nuit. C'est trop dangereux dehors.

- Dangereux ? s'étonna Swann, effarée. Mais on a rien vu alors que ça fait une semaine qu'on dort dehors !

- Avec du feu ?

- Evidemment.

- Ca a dû les repousser, ou alors vous avez eu beaucoup de chance... Mais moi, je préfère me dépêcher.

William descendit de son cheval et conduisit les deux filles selon un chemin qu'il semblait être le seul à voir dans la forêt. Bientôt, les arbres se clairsemèrent un peu, et le groupe aperçut des fortifications. Guidées par William, les filles s'approchèrent des hautes barricades faites de rondins taillés en pieux. L'entrée était entourée d'un fossé en forme de demi-cercle. Le fond était hérissé de pics. William, tenant la bride de son cheval, cria à l'attention d'un guetteur qui les avait aperçus en haut de la barricade : « Oï, Medhi, tu mets la passerelle ou quoi ?

- Ouais ouais, c'est bon, y a pas l'feu.

- Grouille espèce d'empoté !

- Oh, c'est bon, calme toi mec ! Cool !

Medhi descendit de sa tour de guet et fit pivoter une large planche qui roula, aidée de petits cylindres de bois faisant office de roues, par-dessus le fossé. Les trois adolescents passèrent sur le pont improvisé, puis Medhi, en effectuant l'opération inverse, ramena la planche à l'intérieur des fortifications.

Il faisait presque nuit. Pourtant, Medhi, n'ayant pas fini son devoir, se saisit d'une cloche semblable à celle qu'on utilise pour signifier qu'il est l'heure de passer à table, et l'agita violement, produisant un vacarme aigu. Alors, de toutes les maisons, sortirent des adolescents empressés, se bousculant, s'interpellant en criant des : « Qu'est ce qui se passe ? C'est un rabatteur ! Il en a ramené deux ! Qui ? Je vois rien ! Bien joué William ! » et autres interpellations noyées dans ce fouillis.

May et Swann regardèrent autour d'elle. Elles étaient dans un village de l'ancien monde, qui avait été investi par une cinquantaine d'adolescents. La Colonie.


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