Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 12 : Où l'on apprend ce que sont devenus les adultes


Un silence de mort tomba sur l'assemblée. Swann laissa chacun accuser le coup avant de reprendre. « Les Pans d'une colonie au Nord-est d'ici ont, il y a quelques jours, remarqué une colonne de fumée s'élever à plusieurs kilomètres de leurs colonies. Intrigués, ils ont décidé d'aller à la rencontre de ceux qui produisaient ses feux, pensant qu'il s'agissait sûrement d'enfants, comme eux. Seule une troupe de quinze personnes est partie. Deux se sont échappés, mais un seul est parvenu jusqu'à la colonie. Il portait son camarade dans ses bras, inanimé, une flèche plantée dans le dos. C'est ce survivant qui m'a fait le récit de la rencontre.

« La troupe de Pan est parvenue au campement adulte. Dès qu'ils ont vu l'âge de leurs interlocuteurs, ils étaient stupéfaits mais heureux. Ils se sont approchés, mais lorsqu'ils ont été repérés, les adultes les ont interceptés d'un air menaçant. Ils ont demandé à voir le chef du campement. On en a conduit trois à une grande tente qui abritait le chef, et les autres ont été maintenus sous étroite surveillance le temps qu'a duré l'entrevue. Le survivant qui m'a raconté l'histoire n'y a pas assisté, et ne sait pas ce qui s'y est dit. Il a juste vu le chef sortir de la tente après quelques minutes, seul. Il s'est approché des adultes armés qui surveillaient les enfants et leur a signifié de les désarmer. Ceux-ci, méfiants, ont refusé de lâcher leurs armes sans plus d'explications. Alors le chef a ordonné à ses hommes de les capturer, et de tuer ceux qui résisteraient. Les Pans se sont battus du mieux qu'ils ont pu, mais les adultes étaient trop nombreux et ont eu l'avantage. Dans la bataille, deux d'entre eux sont parvenus à s'enfuir, mais, alors qu'ils se croyaient suffisamment loin, une flèche fut tirée et tua l'un d'entre eux. L'autre, le survivant, parvint à rentrer à sa colonie en portant son ami, espérant pouvoir le secourir, mais il était trop tard.

« Mais ce n'est pas tout. Après avoir raconté à ses camarades ce qui était arrivé aux autres, le survivant pensait que les adultes n'iraient pas plus loin. Hélas, quelques jours plus tard, durant la nuit, leur colonie subit un assaut des adultes. Ils avaient probablement profité de la fuite du survivant pour le suivre et découvrir l'emplacement de la colonie. Une nouvelle fois, ils firent un carnage, massacrèrent tous ceux qui résistaient où tentaient de s'enfuir. Une dizaine de Pans, pourtant, y parvinrent. Ils se cachèrent dans la forêt, où les adultes, heureusement, ne les traquèrent pas.

« Le lendemain de cette nuit atroce, ils parvinrent à se retrouver les uns les autres. Les adultes avaient incendié leur camp, et n'avaient laissé derrière eux que des cadavres. Seulement, les corps étaient bien moins nombreux que le nombre total d'absents. La troupe se dirigea donc avec discrétion jusqu'au camp ennemi, mais ne le trouvèrent pas. Les tentes avaient disparu, les feux étaient éteints, les adultes étaient partis. Ils trouvèrent en revanche de profondes traces de roues dans le sol. En les suivant, ils finirent par apercevoir, de très loin, la caravane des adultes. Certains étaient à pied, d'autres à cheval, et ils virent les Pans dans de grandes cages montées sur roues et tirées par des ours. Ils tentèrent de les suivre à distance, mais finirent par les perdre de vue. Je les ai rencontrés, épuisés, alors qu'ils cherchaient à rejoindre la colonie la plus proche. C'est là que le survivant –double survivant même – m'a fait ce récit. Il est désormais de mon devoir d'informer tous les Pans que dorénavant, nos prédateurs ne sont plus des rodeurs nocturnes ou des Gloutons, mais des hommes, nos parents, ceux-là même qui nous ont mis au monde !... A peine ouvert, l'âge d'or des Pans se ferme, désormais, il va falloir être prêts à se battre !... Car nous ignorons ce que veulent ces adultes, où ils emmènent les Pans capturés ni ce qu'ils vont en faire. Mais deux choses sont sûres : de l'une, leurs intentions nous sont nuisibles, de deux, où qu'ils aillent, vu leurs moyens et la capture des Pans, c'est sans nul doute que ceux-là appartiennent à une communauté bien plus grande. Dans le pire des cas, mais aussi le plus probable, il se pourrait que tous les adultes soient désormais nos ennemis. »

Swann, essoufflée, en sueur, passa sa main sur son visage et s'éclipsa un instant en coulisse. Elle but la moitié de sa bouteille et versa le reste sur son visage, tant elle avait chaud.

Lorsqu'elle revint sur scène, le brouhaha était véritablement assourdissant. Les Pans hurlaient leurs questions pour se faire entendre, criaient des remarques dans l'oreille de leurs voisins. Les théories les plus monstrueuses, les plus farfelues, les plus inquiétantes, couraient dans la salle. Un vent de panique soufflait, se répandait, contaminait les cent cinquante têtes rassemblées dans la salle étouffante. Swann dut crier de toute la force de ses cordes vocales pour se faire entendre : « Taisez-vous !!! »

Le silence se fit en instant, si vite que s'en était déstabilisant. Tous levaient la tête dans sa direction, attendant avec la ferveur d'un croyant face au messie les mots qu'elle allait prononcer. « Je n'en sais désormais pas plus que vous, déclara-elle. Je vous ai raconté de la manière la plus fidèle le récit qui m'a été fait, dorénavant je ne peux rien vous apprendre de plus. Je ne peux pas vous rassurer, je ne peux pas répondre à vos questions, je ne peux pas vous dire si les adultes vous attaqueront demain ou dans quinze jour. Je suis désolée. »

Alors même que le bruit allait reprendre, une autre personne jaillit comme une tempête sur la scène et s'empara de la parole. C'était Bens.

« Pans ! J'ai la tristesse de vous apprendre que certains d'entre nous ont remarqués également de la fumée à quelques kilomètres de la Semîle ! Les adultes sont à nos portes ! Nous devons agir !

« Voilà pourquoi je pense que nous devrions partir en guerre contre eux sans tarder ! Les prendre au dépourvu, leur couper l'herbe sous le pied ! Ils ne nous attendront pas, nous pouvons les vaincre ! Nous sommes près de cent cinquante !

- Tu es en train de nous dire que tu veux lancer un assaut sur les adultes alors qu'on ne sait absolument rien de ce qui nous attend, ni leur nombre, ni si nous avons l'avantage du terrain, et alors qu'il doit pas y avoir plus de dix personnes ici qui savent manier des armes ? C'est une attaque-suicide dont tu parles ! »lança Alexandre, depuis la foule, un peu à l'écart.

Bens chancela sous le coup, mais ne tomba pas. Il tenta un sourire sarcastique et railla : « Oh, le grand Alexandre, héros du peuple Pan, la plus fine lame connue, qui lance une tirade de vrai lâche devant tout le monde ? Décidément, on voit de tout dans une vie. Encore que, ça ne m'étonne pas tant que ça...

- Ce n'est pas un avis de lâche, répondit le brun en haussant les épaules. Si tu veux mourir de façon stupide et inutile, c'est ton choix. Mais n'incite pas les autres à te suivre dans ta connerie.

- Qu'est ce qu... » commença Bens, ivre de rage, se contenant à grand peine. Il savait qu'avec un adversaire comme Alexandre, il valait mieux éviter de jouer à des jeux trop dangereux si on voulait rester entier. D'autant que, de plus en plus, cet enfoiré obtenait le soutien des Pans, de ses Pans ! Alors que lui seul les avait rassemblés, unis, leur avait servi de guide pour les amener vers la nouvelle civilisation qu'il allait fonder, lui ! Et pourtant, dans la salle frémissante de murmures, il sentait, partout que les Pans se ralliaient à Alexandre, qu'ils le soutenaient, cette bande de lâches ! De fils de lâches ! Lui qui avait tout fait pour eux, et eux qui maintenant l'abandonnait pour suivre cette ordure, ce lâche qui ne savait que détruire et tuer, quand lui construisait de ses mains le futur !

« Il a raison ! – Il s'y connait mieux que toi, écoute-le ! –Moi, je suis avec Alexandre. – Ouais, idem ! – C'est pas comme si on était prêt à affronter une armée d'adultes... »

Et aux premières remarques qui fusèrent, aux ultimes preuves du choix des Pans, qui se rangeaient du côté d'Alexandre, Bens descendit de la scène, dans un état de rage à peine contenue, et quitta la salle par derrière, écumant.

Quelques paroles d'Alexandre avaient suffi à le casser, à le discréditer devant une assemblée entière, devant cent cinquante Pans réunis ! Oh, qu'il le détestait ! Qu'il le haïssait ! De toutes ses forces, de toute la force de son âme, il souhaitait le voir mourir. Il le souhaitait si fort, c'était enfoui depuis si longtemps, que les idées qui logèrent dans sa cervelle et l'habitèrent toute la nuit l'empêchèrent de dormir.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro

Tags: #autre-monde