Il était une fois une jeune fille aux cheveux noirs. Cette fillette, Marine, portait bien son prénom, elle habitait dans le royaume de Brallicia, une cité sous l'eau. Toutes sortes de citoyens vivaient à Brallicia : des hommes, des crabes, des poissons, des baleines et même des requins. Ils avaient appris à se connaître pour être en paix. Le meilleur ami de Marine était Bulle, un poisson orangé né le même jour que la fillette. Comme bien souvent, les deux amis s'étaient retrouvés sur le pont du palais d'où l'on pouvait apercevoir la grandeur de l'océan. Des étendues et des étendues de sable, où l'on semait de quoi nourrir le peuple. Parfois quand on s'y aventurait, on pouvait même tomber sur des épaves, aires de jeux pour les enfants.

— Marine ? Tu sais à quoi je pensais ? Tu ne voudrais pas partir à la conquête du monde ?

— Partir à la conquête du monde ? répéta-t-elle, intriguée.

Elle baissa la tête, triste. Jamais elle n'avait pensé à quitter Brallicia. Elle y habitait depuis sa naissance et y était bien, alors pourquoi partir ? Elle secoua la tête de gauche à droite.

— Non, jamais. Et toi ?

— Jamais ? s'étonna Bulle. Moi, je rêve d'explorer le monde. Pourquoi restons-nous là, confinés sous l'eau ? Oui, Brallicia est merveilleux, mais je suis sûr qu'il y a d'autres endroits aussi magnifiques.

— Je comprends, répondis Marine. Mais pourquoi tu ne pars pas si tu en as envie ?

Bulle regarda le paysage, le visage triste. Une seule chose l'empêchait de quitter Brallicia : la solitude.

— Je pourrais m'en aller, mais explorer le monde seul, à quoi ça sert ? J'aimerais partager mes découvertes et mes joies avec d'autres, avec des amis.

Marine resta silencieuse mais hocha la tête : elle avait entendu la demande de Bulle. Elle n'avait jamais envisagé de partir, mais maintenant que Bulle lui avait qu'il souhaitait quitter Brallicia avec un ami, son cœur l'invitait à l'accompagner.

— Qu'est-ce qu'on attend dans ce cas ? Partons !

Bulle la regarda, les yeux ronds. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle vienne avec lui, ni à partir immédiatement.

— Tu veux dire que tu m'accompagnes et que nous nous en allons maintenant ?

Marine hocha la tête.

— Tu as tout compris ! Partons parcourir le monde !