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XII - Visite amicale


Le lendemain matin, Adrien et Marinette traînèrent un peu au lit pour discuter tranquillement, tout en se témoignant leur affection par de petits baisers et des gestes tendres. Comme l'avait exprimé Alya, le mannequin était « accro aux câlins ». Sa petite amie imaginait facilement combien il en avait manqué quand il était plus jeune, après le décès de sa mère.

Marinette allait suggérer qu'ils se déplacent vers la cuisine, car elle avait très envie d'un café – chacun a les addictions qu'il peut – quand Adrien lui dit :

— Avec tout ce qui s'est passé cette semaine, je crois que j'ai oublié de te dire que Chloé est dans l'avion depuis hier soir. Elle va atterrir vers midi. Je peux lui dire qu'elle peut venir demain ?

— Tu as envie de la voir ?

— C'est mon amie.

Il y avait une intonation revendicative dans le ton d'Adrien qui alerta Marinette.

— Quelles sont les relations entre elle et moi ? s'enquit-elle, s'efforçant d'avoir un ton neutre.

— Je sais que tes derniers souvenirs d'elle ne sont pas à son avantage, reconnut-il sur la défensive, mais cela fait pas mal de temps, maintenant.

— Cinq ans et demi, dit Marinette d'une voix amère. Tout ce que j'ai oublié.

— Oui, c'est vrai, reconnut Adrien. Mais nous n'avons jamais reproché à ceux qui ont été akumatisés de l'avoir été. Si nous l'avions fait, nous n'aurions plus d'amis, aujourd'hui.

— C'est exact, reconnut Marinette. Mais tu sais bien que notre problème à toutes les deux ne date pas de là. Cela a commencé à la maternelle.

— Et tu ne crois pas qu'il est temps de tourner la page et de vous évaluer, maintenant, pour ce que vous êtes aujourd'hui ? Vous n'allez quand même pas vous en vouloir toute votre vie pour une histoire de doudou !

Marinette avait bien d'autres griefs à faire valoir mais, d'un autre côté, elle ne savait pas ce qui s'était passé ces cinq dernières années.

— D'accord, dit-elle. Comment Chloé est-elle avec moi, maintenant ?

— Elle a arrêté de s'en prendre à toi dès qu'on a commencé à sortir ensemble. Il y a donc plus de trois ans.

— Et moi ?

Adrien se tendit. Il sembla hésiter puis demanda :

— Je peux te dire ce que j'en pense vraiment ?

— T'ai-je jamais empêché de le faire ?

— Non, bien sûr, mais cela n'a pas changé grand-chose.

— Eh bien, dit-elle lentement, j'en suis désolée.

— Non, soupira-t-il, c'est moi. Cela n'a pas de sens de te reprocher quelque chose dont tu ne te souviens pas.

— Tu as le droit d'insister pour que je t'écoute quand c'est important pour toi, jugea Marinette. Bon, je suis prête. Dis-moi pour Chloé.

— Eh bien, je pense que tu ne lui as jamais donné sa chance. Je sais qu'elle n'est pas facile, qu'il faut être attentif pour la décoder. Tu as été capable de faire cet effort pour d'autres. Si tu l'avais fait pour elle aussi, vos relations seraient bien meilleures maintenant.

— Donc, ce que tu voudrais que je fasse, c'est que je donne une chance à Chloé. C'est tout ? s'assura Marinette.

— Ce serait déjà un bon début.

— D'accord. Je m'engage à le faire, tant qu'elle en fait autant de son côté.

— Vraiment ? vérifia Adrien d'un ton oscillant entre l'incrédulité et l'espoir.

— Mais oui, répondit Marinette bien décidée à tenir sa parole. Tu me dis qu'elle s'est améliorée ces cinq dernières années, je lui donne le bénéfice du doute.

— Merci ma libellule. Cela me ferait réellement plaisir que vous vous entendiez mieux.

— Je te conseille quand même de me permettre d'aller prendre un café, si tu veux que je reste sur mes bonnes résolutions.

— Je te le sers même au lit, si tu veux.

— Non, Chaton, je préfère t'accompagner à la cuisine.

En passant dans le couloir, Marinette jeta un regard à son mannequin de couture qui était dans le salon, sur lequel elle avait disposé sa nouvelle robe, pour la montrer à Adrien. Elle ne put retenir un sourire de contentement. Adrien le remarqua et sourit largement. Il était très fier de sa petite amie.

oOo

Marinette sentit qu'Adrien était tendu quand Chloé sonna à leur porte. Il alla ouvrir à son amie et lui fit la bise pour l'accueillir.

— Bonjour, Chloé, dit Marinette en s'avançant à son tour pour l'embrasser.

Elle remarqua l'air surpris de leur invitée et comprit que ce genre de salutations n'était pas dans leur habitude. Chloé se laissa cependant faire et dit :

— Bonjour, Marinette. Tu vas bien ? Adrien a dit que ta mémoire était devenue un gruyère.

L'apprentie styliste jeta un regard vers son petit ami qui lui renvoya une demande muette d'apaisement.

— Je ne pense pas qu'Adrien ait utilisé ces mots, répondit Marinette, tentant de prendre l'expression à la blague.

— Effectivement, convint Chloé en retirant son manteau. Est-ce que tu réalises qu'il y a plein de gens qui aimeraient être à ta place ?

— Que veux-tu dire ? intervint Adrien.

— Eh bien, que beaucoup de monde a dans la tête des choses qu'il préférerait oublier, précisa Chloé en donnant son vêtement à Adrien et allant s'asseoir sur le canapé.

Adrien la fixa, comme si cette remarque faisait naître en lui une profonde réflexion. Constatant l'impact de ces paroles sur son petit ami, Marinette demanda :

— Tu serais tenté par une amnésie, Adrien ?

— Je ne crois pas, répondit-il avec un temps de retard, comme s'il s'était sérieusement posé la question.

— Et moi ? demanda Marinette. Aurais-je pu le vouloir ?

— Non, assura Adrien, sans la moindre hésitation cette fois-ci.

— Et toi, Chloé ? s'intéressa Marinette en s'asseyant en face d'elle.

— Moi, je pense que tout le monde aimerait effacer des moments précis de leur existence. Même ceux qui prétendent le contraire.

Marinette songea que cela valait une réponse affirmative. Elle tenta de soutenir la conversation :

— Ton voyage s'est bien passé ?

— Comme si tu t'y intéressais, répondit Chloé. C'est toi qui as fait cette robe ? enchaîna-t-elle en montrant le mannequin de couture.

— Non, ce sont les couturières de l'atelier où j'ai fait mon stage, répondit Marinette, un peu déstabilisée le changement de sujet de la visiteuse.

Celle-ci se leva et alla examiner le travail. Marinette se blinda, craignant un jugement à l'emporte-pièce, se préparant à rester calme pour tenir la promesse faite à Adrien.

— Ce modèle me rappelle quelque chose, remarqua Chloé.

— C'est normal, expliqua Adrien. Marinette a fait une déclinaison féminine de la collection de mon père d'il y a quatre ans.

— C'est pas mal, apprécia Chloé. Il faudrait que ton père voie ça.

— Tu le penses vraiment ? s'enquit Adrien, laissant la surprise percer dans son intonation.

— Je dis toujours ce que je pense, tu le sais bien, répliqua Chloé. Tu me le reproches assez souvent. Toi, par contre, tu ne le fais pas assez.

Il y eut un blanc. Adrien ne semblait n'avoir rien à répondre à cette accusation. Marinette se sentait dépassée par la discussion. Elle avait l'impression qu'il lui manquait des clés pour décoder les deux personnes qui étaient avec elle dans la pièce. Et, se souvenant de la discussion qu'elle avait eue avec Adrien le matin même, elle commençait à craindre de ne pas les avoir eues davantage avant.

Chloé se tourna vers Marinette et dit :

— Le vol s'est très bien passé. La nourriture a été correcte, pour des Américains du moins. Par contre, le choix de films était navrant. Heureusement que j'avais téléchargé des séries sur ma tablette. Et toi, comment s'est passé ton stage ? Que t'a-t-on montré ?

Marinette lança un regard vers Adrien, incertaine du réel intérêt de Chloé. En réponse, son amoureux eut un sourire ironique et assura :

— Chloé n'est pas du genre à poser des questions par politesse.

Marinette inspira profondément et commença :

— J'ai vu un peu tout. Les finitions, l'assemblage, la broderie, le patronage, le modelage et le croquis. De quoi me remettre dans le bain.

— Quand penses-tu retourner à ton école ?

— Le plus tôt possible, je pense. Je vais voir avec mes parents si c'est envisageable à la rentrée de janvier.

— Pourquoi ?

— Pardon ?

— Pourquoi es-tu si pressée ?

— Pour ne pas perdre mon année.

— Parce que tu considères que ton stage a été une perte de temps ?

— Non, bien sûr.

— Ce serait stupide de retourner aussi vite en classe.

Marinette lui lança un regard mauvais et allait lui conseiller de s'occuper de ses propres études quand Adrien s'assit près de sa petite amie et demanda d'une voix douce :

— Pourquoi ça, Chloé ?

— Déjà, parce qu'elle ne va reconnaître personne de sa classe. Autant attendre et reprendre l'année prochaine avec une nouvelle promotion, son amnésie se remarquera moins. En plus, si elle a manqué un mois pour cause de maladie et qu'on se rend compte que c'était en fin de compte pour faire un stage chez Agreste, elle passera pour une menteuse. Autant faire une année sabbatique, c'est commun, ça passera mieux. En plus, elle a oublié tous les cours de gestion de production qu'elle a eus les deux premières années. Elle en aura besoin plus tard. Elle a intérêt à faire d'autres stages, dans des plus petites structures, cette fois-ci, pour rattraper ses manques.

Marinette resta médusée, autant stupéfiée par la justesse de l'analyse, que par le fait que Chloé tentait réellement de bien la conseiller.

— Merci, Chloé, dit Adrien à sa place. Nous allons y réfléchir. Ce que tu dis est très pertinent.

— Évidemment ! répondit Chloé en levant les yeux au ciel devant une telle évidence. Vous avez prévu des gâteaux, j'espère !

Adrien alla chercher ce qu'il leur restait encore des agapes des couturières, et Chloé expliqua à Marinette le genre d'études qu'elle faisait. Elle visait à terme un MBA de management et suivait le cursus américain pour y parvenir. Elle raconta aussi les réceptions où elle était invitée grâce à ses liens avec sa mère. À l'entendre, elle fréquentait les milieux les plus riches et les plus fermés. Marinette fut presque rassurée de retrouver la Chloé qu'elle connaissait.

— Tu vas nous ramener un héritier de la côte est ? la taquina Adrien.

— Je n'ai pas besoin de me marier pour de l'argent ou pour avoir une position, rétorqua Chloé. Ni de devoir pondre des héritiers. Alors je ne vois pas pourquoi je m'enchaînerais avec un type qui finira par me taper sur les nerfs au bout de six mois.

— C'est ta vision du mariage ? ne put s'empêcher de demander Marinette.

— Oui, mais ne t'inquiète pas, ce n'est pas contagieux. Toi, tu continueras à vivre ton conte de fées avec le prince Charmant.

— Merci du compliment, Chloé, choisit d'en rire Adrien.

Alors que Chloé se levait pour partir (elle avait d'autres visites à faire dans la journée), elle prit de nouveau de court Marinette en lui demandant :

— Ta perte de mémoire, ce n'est pas venu comme ça. Que s'est-il passé ?

— Je... eh bien, fit Marinette. Si quelque chose est arrivé, je ne m'en souviens pas.

— Comme par magie, alors ? proposa Chloé.

— On ne sait pas, Chloé, intervint Adrien.

Son amie d'enfance se tourna vers lui et le fixa avec acuité avant de remarquer :

— Ça n'a pas l'air de t'inquiéter beaucoup. Ça ne doit pas être trop grave, alors. Où as-tu mis mon manteau ?

Une fois Chloé partie, Marinette demanda :

— Tu crois qu'elle se doute de quelque chose ?

— Je ne sais pas, dit pensivement Adrien. Elle a tâté de la magie des Miraculous en tant que porteuse, mais n'a aucune raison de nous suspecter. Elle n'a jamais laissé entendre qu'elle avait des doutes sur toi ou moi, en tout cas.

Marinette haussa les épaules. Cela ne servait à rien de faire des conjonctures.

— Elle a pas mal changé, quand même, remarqua-t-elle. Que penses-tu des conseils qu'elle m'a donnés ?

— Qu'ils méritent d'être pris en compte, jugea Adrien.

— Moi aussi, reconnut l'apprentie styliste. Il faut donc que je trouve d'autres stages.

— Avec la lettre de recommandation que t'a faite madame Bernette, cela ne devrait pas être trop compliqué.

— On verra bien. Quel genre de stage dois-je demander, à ton avis ?

— Il serait bien que tu travailles avec des responsables de collection, visual merchandiser, acheteurs de mode ou designer textile, énuméra Adrien. Ce n'est pas mon père qui va à droite à gauche pour trouver des tissus, il a quelqu'un qui lui en trouve et les lui soumet. Il discute avec son responsable de collection pour décider lesquels de ses croquis vont composer la collection. Voir tous ces métiers annexes te permettront de repérer ce qui te manque dans ta formation et de l'acquérir.

— Mais comment trouver ça ?

— Il y a des sites consacrés aux offres d'emplois dans ton secteur. Tu y trouveras des propositions de stages. Tu veux qu'on regarde ?

oOo

La semaine qui suivit, Marinette et Adrien se penchèrent sur ce que la jeune fille allait faire au mois de janvier. Elle alla aussi donner un coup de main à ses parents qui avaient toujours beaucoup de travail au moment des fêtes. Le soir, le couple tentait de voir leurs amis, dont plusieurs étaient, eux aussi, en vacances.

Le mardi, Alya vint déjeuner avec eux. Dans l'après-midi, Adrien les laissa, car il devait travailler sur un devoir de groupe avec un de ses camarades de promotion. Quand les deux filles se retrouvèrent seules, Alya confia :

— Ça me fait plaisir de vous voir plus proches.

— Ça inquiétait tout le monde, visiblement, nota Marinette.

— On vous aime bien tous les deux. Tout notre groupe s'inquiète pour toi, pour tes études, pour ton équilibre. Et aussi pour Adrien, qui a besoin de se sentir chouchouté. La première fois que je suis venue chez vous, et que je vous ai vu vous comporter comme deux étrangers, ça m'a fait mal pour lui.

— Je sais que cela n'a pas été facile tous les jours. On a fait de notre mieux, je pense.

— Ça a l'air de marcher en tout cas. Vous êtes redevenus complices et câlins. C'est chouette.

— J'apprécie aussi. Mais la complicité, cela se construit. Vous m'avez beaucoup aidée, toi et les copines, à me raconter ce que vous saviez sur nous.

— Tant mieux si cela a été utile. C'était un peu rageant de s'être donné tant de mal de vous mettre ensemble et que tout s'arrête du jour au lendemain, ajouta Alya d'une voix taquine.

— Tu fais référence au fait que Nino a fini par faire comprendre à Adrien pourquoi je n'arrivais pas à aligner deux mots en sa présence ? demanda Marinette.

— Tout à fait. Il ne voulait pas s'en mêler mais, à un moment, vous faisiez trop pitié.

— Tu ne crois pas que tu exagères un peu ?

— Pas du tout. Non, mais je veux bien croire que tu faisais ton possible pour oublier le blondinet. Tu as fait ta vie de ton côté, tu as bien eu raison. Mais quand tu es redevenue célibataire et qu'il a commencé à s'intéresser à toi, je n'ai pas compris pourquoi tu mettais tant d'énergie à le nier.

— Peut-être que je n'y croyais pas, tout simplement, supposa Marinette.

— Sauf que tu te donnais beaucoup de mal pour lui parler en tête à tête. Ok, vous aviez un sujet de conversation commun, avec la mode, mais ton excuse « j'ai besoin de savoir dans quelle école postuler dans dix-huit mois », c'était un peu léger. En plus, il ne ménageait pas sa peine pour te faire plaisir : promesse d'invitation pour une fashion week, et pendant les vacances de Pâques, il t'a fait visiter la réserve de son père...

— La quoi ? demanda Marinette.

— Il paraît qu'au manoir Agreste, il y a une pièce avec tous les éléments des anciennes collections et...

— J'ai vu le trésor des collections Agreste ? se fit confirmer Marinette d'une voix excitée. Les costumes qu'il a présentés dans les défilés qui ont construit sa réputation ?

— C'est ce que j'ai compris.

— Aaaahhhh ! se lamenta la styliste. Mais c'est injuste, je ne me souviens de rien !

— C'est moi, ou ça semble plus grave que d'avoir oublié ton mec, tes copains et ta formation ? fit Alya d'une voix mi-interloquée, mi-moqueuse.

— Alya, tu ne sais pas ce que donneraient certains pour voir ça ! tenta d'expliquer l'apprentie styliste.

— Tu n'as qu'à demander à Adrien de t'y accompagner de nouveau, répliqua Alya avec pragmatisme. S'il t'a fait entrer dans l'atelier, ça devrait être possible.

— Ah ouais... bien vu, se calma Marinette.

— Bon, bin, c'est ce que je disais, il a fait son possible pour t'en mettre plein la vue. Mais visiblement, ça n'a pas suffi. Tu ne démordais pas que c'était juste par amitié.

— Il en est capable, tu sais.

— On avait bien compris que vous faisiez un concours à celui de vous deux qui serait le plus obtus, convint Alya d'une voix ironique. Là, Nino en a eu assez et il a dit à Adrien que tu t'intéressais à lui depuis le collège. Il paraît qu'Adrien est devenu tout blanc et Nino a eu peur qu'il tombe dans les pommes. C'est un grand sentimental, ton chaton.

— Euh, oui, apparemment, fit Marinette.

Elle imagina Adrien en train de réaliser que c'était lui le garçon pour lequel elle l'avait repoussé en tant que Chat Noir. Cela avait dû être un drôle de choc. Mais elle-même avait aussi dû le comprendre, en apprenant l'identité de son partenaire, qu'elle l'avait sans le savoir rejeté à un moment où elle était dingue de lui. Elle se demanda comment elle avait géré cette révélation.

Alya était en train de continuer le récit :

— Mais ton soupirant s'est remis assez vite, et dès le lendemain, il t'a invité chez lui, et vous avez enfin réussi à vous avouer à quel point vous étiez fous l'un de l'autre.

— J'avoue qu'entre ce souvenir et celui de la réserve Agreste, j'aurais du mal à choisir, si je ne pouvais en récupérer qu'un seul, remarqua Marinette.

— Adrien sera heureux de l'apprendre, fit Alya sarcastique. Enfin, bref, dès que je t'ai vu le matin à la rentrée, j'ai su que c'était fait. Alors que Nino, le petit cachottier, ne m'avait encore rien dit.

— Ça se voyait à ce point ?

— Tu resplendissais. Lui aussi. Autant te dire que ça a été un choc quand en revenant des vacances de Pâques, deux mois plus tard, on a su que vous aviez rompu. Alix et Kim étaient verts. Ils n'avaient même pas pensé à parier là-dessous. Ils vous en ont voulu.

— Je suppose que c'était le cadet de nos soucis.

— Effectivement. Quand tu m'as raconté le chantage de Monsieur Agreste, tu étais folle de rage.

— Quel chantage ?

— Il a dit que si tu ne rompais pas avec son fils, Adrien serait retiré du lycée et ne reverrait jamais ses amis.

— Quelle horreur !

— Tout à fait. Et là, je dois dire que tu m'as sérieusement impressionnée. Tu donnais l'impression de ne pas arriver à gérer grand-chose, entre tes retards, tes émois devant Adrien, tes énervements. Je me serais attendue à te voir tourner en rond en faisant des moulinets de bras. Mais tu étais simplement froide et déterminée. Tu m'as un peu fichu la trouille, pour tout te dire. Tu as énoncé calmement, comment toi et Adrien allaient devoir gérer le fait que son téléphone était sur écoute, que le tien pouvait être vérifié et que Lila te surveillait pour le compte du vieux. Vous aviez mis au point des codes pour communiquer, prévu de faire passer de fausses informations pour faire croire que vous vous étiez résignés... Je me suis dit que celui qui pourrait vous séparer n'était pas encore né et que Monsieur Agreste risquait d'avoir une petite surprise.

— Du coup, tu n'as pas été étonnée quand on s'est officiellement remis ensemble.

— Sur le fond, non. Sur le timing, un peu plus.

— Comment ça ?

— C'étaient les vacances d'été et Juleka nous a tous invités pour passer une journée sur la péniche de sa mère, pour une petite croisière. Adrien n'a pas eu le droit d'y aller, sans doute parce que tu étais là.

— C'est injuste !

— Totalement. Donc tu es venue et il y avait Luka aussi. Cela devait faire à peu près un an que vous aviez rompu, et je ne sais pas si vous vous étiez revus depuis. En tout cas, à un moment, vous avez discuté tous les deux. Et la discussion paraissait... je ne sais pas trop comment dire ça. Intime, en fait. Tout le monde a cru que tu allais te remettre avec lui.

— Mais j'étais à ce moment avec Adrien, souligna Marinette, mal à l'aise.

— Plus officiellement.

— C'était juste une conversation ? s'inquiéta-t-elle.

— Tout à fait, vous ne vous êtes pas touchés, mais c'était très intense, et vous vous regardiez dans le blanc des yeux de manière vraiment troublante. Nino et moi, on ne savait pas quoi en penser. Chloé était furieuse. Elle a tout de suite envoyé un message à Adrien pour le mettre au courant et, quand on a débarqué, elle t'a bousculée sur la passerelle. Tu as bien failli finir dans la Seine. Les autres ont pris des paris sur le temps qu'il te faudrait pour sortir à nouveau avec Luka. Quant à Lila, elle buvait du petit lait et a non seulement écrit à Adrien, mais elle lui a envoyé une photo de vous deux.

— La sale garce !

— Évidemment. Quoiqu'il en soit, quand trois jours plus tard, on a appris qu'Adrien s'était installé chez toi parce que son père était à l'hôpital, et on a été soulagés. On était très contents pour vous. Par contre, Kim et Alix étaient encore furieux, parce qu'ils ont perdu contre Nino qui a maintenu que toi et Adrien alliez vous remettre ensemble.

— Et toi ?

— Je n'aime pas parier. Et puis, je n'étais pas certaine de la réaction d'Adrien. Quelque part, il est assez secret et je ne savais vraiment pas comment il allait prendre ça. Il y avait de quoi douter, et cela faisait trois mois que vous vous voyiez beaucoup moins.

— Tu n'étais pas certaine qu'il me ferait confiance ?

— On ne sait jamais comment les gens réagissent quand ils craignent d'être trahis.

— Et tu sais de quoi j'ai parlé, avec Luka ?

— Non, mais je sais que tu l'as confié à Adrien, qui s'est montré plus amusé par ce micro-scandale qu'autre chose. Comme je te l'ai déjà dit, votre confiance mutuelle nous impressionne.

— Rien que le fait que ce soit Lila qui le mette au courant a déjà dû le rendre prudent sur l'information, commenta Marinette.

— La photo qu'elle a envoyée était quand même très troublante. Même toi, tu l'as reconnue quand il nous l'a montrée. Mais visiblement, cela n'avait rien de sentimental. Ou bien tu joues très bien la comédie, mais ça, je n'y crois pas.

Marinette préférait qu'on ne s'étende pas sur ses capacités à raconter des mensonges. C'était un terrain trop glissant. Elle changea de sujet.

— En parlant de Lila, comment l'a-t-on enfin virée du groupe ? demanda-t-elle.

— Eh bien... (Alya parut hésiter, avant de reprendre.) On va dire qu'elle a dit le mensonge de trop, qui m'a fait douter. J'ai repris tout ce qu'elle avait dit, puis tout ce qu'elle ajoutait et je suis même allée interroger ses parents sous un faux prétexte. À ce propos, je te demande pardon de ne t'avoir pas écoutée, et d'être partie sur l'hypothèse que c'était la jalousie qui te faisait continuellement douter d'elle.

— Cela a certainement joué.

— N'empêche, j'aurais dû être davantage de ton côté, surtout quand elle a failli te faire mettre à la porte du collège.

— Ok, excuses acceptées.

— Merci. J'ai tout expliqué à Nino, qui ne faisait pas trop attention à ce qu'elle racontait jusque-là. Comme on s'est trouvé être quatre à la mettre en cause, cela a modifié l'équilibre, et les autres ont arrêté de l'inviter à nos fêtes et même à lui parler. On a perdu sa trace à la fin du lycée.

— Bon débarras, exprima Marinette avec une rancune qui fit rire Alya.

oOo

Le prochain chapitre s'appelle "Des discussions plus faciles" mais j'avoue que je ne sais plus pourquoi je lui ai donné ce titre, compte tenu qu'on va voir quelqu'un que vous attendez tous et que la discussion ne sera pas si innocente.


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