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C9 - Mise au point (1/3)

Un coup de vent souleva la poussière ocre et la colla au casque de protection de Brian. Il essuya la visière avec un juron.

Par les gonades des Ancêtres, ces montagnes infernales portent bien leur nom !

Néanmoins, fascinantes. Il n'en avait pas perdu une miette, lorsque le vaisseau spatial s'était approché de la face non habitée d'Aurora : d'immenses terres au sol jaunâtre ou rougeâtre, sous un climat extrême, s'égrenaient au milieu d'un océan souvent en furie. Si des tâches de végétation colorée rompaient cette monotonie, elles ne suffisaient pas à abriter la vie. L'intelligence artificielle de bord l'avait confirmé, même dans cette ceinture autour du continent principal de la planète. Des pics, des crevasses, et des volcans, dont les plus hauts sommets dépassaient les dix mille mètres, la parsemaient.

Cette peau de hérisson préservait le paradis des Auroréens.

Elle n'empêchait pas Brian de sortir. Il imitait les militaires en manque d'action depuis deux semaines, et se dérouillait les jambes, engoncé dans une tenue de protection contre les radiations solaires. Au grand dam de la générale Goffin, car il se promenait sans escorte. Kris était parvenu à la calmer à la condition qu'il suive l'itinéraire que déciderait l'intelligence artificielle.

Merci, grand frère, tu m'as compris.

La préparation du voyage ne lui avait pas laissé un instant de répit, et il se l'octroyait depuis l'atterrissage du vaisseau. Son désir de solitude le poussait à désactiver la connexion avec l'ordinateur de bord.

Ses pensées rejouaient alors la trahison d'Iliane. Sa jumelle n'avait eu aucun scrupule à éliminer leurs parents sous prétexte qu'elle les trouvait trop laxistes envers les roturiers, envers les Auroréens. Un choc rude. Brian croyait Mohann responsable de tout, au point de se heurter à Flore qui soutenait le contraire. La doyenne des universités psychiques ne vivait-elle pas avec Belnog, l'investigateur du drame ?

Comment ai-je pu être aveugle à ce point... Tigron ? Encore plus à ton amour envers moi ?

Des images de leur jeunesse défilèrent derrière les paupières qu'il venait de clore : les fous rires partagés, leurs joutes verbales, les chamailleries au sujet de leurs courses à cheval ; et les punitions que lui infligeait Iliane dans les magasins luxueux à la mer d'Edena. À chaque souvenir, le sourire de sa sœur explosait dans sa tête. Pour Brian, il avait signifié la complicité fraternelle... pas une obsession.

« Je t'aime, Brian. Tu es l'unique homme avec lequel je désirais vivre, mais tu t'es entiché d'une exilée. Nous aurions réalisé d'immenses choses ensemble. » avaient été les dernières paroles de sa jumelle avant de mourir dans les bras de Kris. Il regrettait de s'être détourné d'elle, de ne pas l'avoir accompagnée dans cet ultime voyage.

Brian respira plusieurs fois profondément : l'air lui manquait soudain, et il ne s'agissait pas d'une panne de son équipement. La peine comprimait son cœur, ses muscles se contractaient de douleur. Il ouvrit les yeux et poursuivit sa route, devenue sans intérêt. La beauté des oiseaux multicolores perchés sur des rochers à proximité le laissait tout autant indifférent.

Une larme roula sur sa joue et la voix d'Amélia se faufila dans son esprit.

— Tu n'as pas à te reprocher quoi que ce soit.

Le soir où sa belle-sœur lui avait murmuré cette phrase, ils se reposaient dans le jardin du couple au palais, Kris retenu par une réunion avec le Conseil restreint. Il avait à peine touché son assiette.

— Je fais un piètre invité, désolé. Il vaut mieux que je parte.

Alors qu'il atteignait le seuil du salon, Amélia avait déclaré :

— Ta souffrance nous inquiète beaucoup, tu trouveras toujours une oreille attentive chez nous. Nous espérons que tu apprendras à te pardonner... ainsi qu'à nous.

Le ton empreint de culpabilité l'avait fait se retourner, et Brian avait découvert un orage dans les iris bleu pâle. Cet aveu l'avait surpris.

— À aucun instant, je ne vous ai imaginé responsable. Soyez-en rassuré.

Une affirmation forte qu'il pensait sincèrement, encore plus aujourd'hui. Personne ne l'était... lui y compris. Brian chérirait les plus beaux moments avec sa jumelle, regretterait de ne pas avoir été plus présent, pleurerait sa mort, mais ne s'en rendrait plus coupable. Iliane avait choisi sa voie, sa famille ne l'y avait pas poussé.

Les promenades en solitaire, protégées par Kris, lui avaient enfin permis de se réconcilier avec lui-même.

Et l'avenir !

Ce train filait à une telle allure que son frère n'hésiterait pas à le garder prisonnier dans le vaisseau.

Tu ne te débarrasseras pas de moi aussi facilement, Kris ! Ni toi, Fore !

D'accord, son baiser avait laissé la princesse de marbre. D'accord, il s'était fourvoyé sur elle. D'accord, il l'avait évité afin d'oublier ses sentiments, en vain, et panser ses tourments au sujet d'Iliane. Mais la jeune femme n'aurait pas dû l'ignorer dans sa quête.

— Comment as-tu osé partir sans moi à la recherche de ton frère ? maugréa-t-il à voix haute.

Quand des cris stridents semblèrent approuver sa colère, Brian leva les yeux vers le ciel. Une multitude d'oiseaux multicolores tournaient en rond au-dessus de lui. Il réalisa un autre point à la vue de la bande verte de végétation à sa gauche : ses pas l'avaient dévié de son trajet et emmené à proximité de la zone habitée d'Aurora.

L'avertissement de l'intelligence artificielle au sujet des piramors surgit dans sa tête.

Dégage, si tu ne veux pas leur servir de repas !

Il s'élança, s'interdisant de demander une téléportation. Si les Astrydiens captaient le signal, leur couverture volerait en éclats. Il devait revenir sur l'itinéraire prévu...

À une demi-heure d'ici, lui indiqua sa visière.

Brian avait réactivé la connexion avec l'ordinateur de bord ; et sa route apparaissait en surimpression sur le sol, avec la réserve d'air. Celle-ci atteignait la zone rouge ! Souffle sous contrôle, enjambées régulières, son instinct le guida dans cette survie.

Un choc contre son crâne le fit ricaner : un piramor s'était frotté à son casque. Un second suivit, un troisième, sans plus de succès.

Continuez, saletés, je vous approuve.

Hélas, un oiseau plus futé l'attaqua au bras. Son bec traversa l'épais tissu de la veste protectrice et s'enfonça dans sa peau.

Le sang coula. 

Même s'il restait sous la combinaison, son odeur ferreuse affola les piramors qui se ruèrent sur leur proie, telles des mouches sur un cadavre faisandé. Brian découvrait des milliers de dents quand leur bec s'ouvrait en grand.

On est pas chez le dentiste !

Il chassa son assaillant d'un coup de poing, avec une violence que lui insufflait son adrénaline. Un de ses congénères le remplaça aussitôt. Rien n'échappait à ces volatiles de malheur ; ni ses épaules ni son dos, et surtout pas ses jambes.

Les affamés de chair fraîche tentaient de le déséquilibrer.

Malgré son cœur qui rêvait de s'envoler à tire d'ailes de ce combat, Brian s'immobilisa. Inutile de poursuivre une course perdue d'avance.

Vous voulez de la viande saignante ? Je vais vous en donner !

Il dégaina son pistolet laser et tira sans discontinuer : une pluie de piramors s'abattit à terre, soulevant un nuage de poussière. Elle ne gêna pas les comparses qui se jetèrent sur les victimes servies sur un plateau. Leurs becs déchiquetaient les corps, dont les morceaux volaient dans tous les sens, et le sang se répandait en tâches violacées sur le sol jaunâtre. Les cris de joie ou de hargne des volatiles déchiraient les tympans de Brian, les effluves l'écœuraient. Pourtant, l'horrible spectacle l'hypnotisait.

Jusqu'à ce qu'un squelette atterrît sur ses bottes.

Il donna le signal de la fuite.

Quand des piramors le poursuivirent, Brian lutta contre leurs coups avec moins de succès : la course entravait ses mouvements. Ses poumons le brûlaient et un voile grisâtre se superposait à la roche jaunâtre. Alors qu'il clignait des paupières pour éclaircir sa vue, un appel retentit dans sa tête.

— Brian !

Flore ? La surprise le fit trébucher. Il rattrapa son équilibre de justesse et cria de douleur. Un piramor avait mordu une de ses mains. D'autres cherchèrent à l'imiter, des tirs de pistolet les en dissuadèrent.

C'est pas le moment de songer à ton ange bleu, si tu veux la revoir en vie !

Et Flore possédait un bracelet de communication avec le vaisseau, un meilleur moyen pour le contacter sur une telle distance.

Cependant, l'interlude eut au moins le mérite de lui éclaircir les idées et Brian se concentra sur son trajet. Dès que sa visière signala son retour sur l'itinéraire d'origine, il activa la téléportation. Jamais il ne fut aussi heureux de ne plus sentir son corps, jamais il ne fut aussi heureux de revoir des parois grises autour de lui.

Son casque s'ouvrit, tandis qu'il s'écroulait sur le dos, la bouche grande ouverte. Brian respira l'air sans goût ni odeur du vaisseau, et pourtant si doux à sa gorge. Il s'en abreuva à profondes goulées.

Tandis qu'il se promettait une heure de repos au bar à boire plusieurs verres de whisky, une voix au plafond annonça :

— La réunionquotidienne avec le roi et la générale démarrera dans dix minutes.

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