Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

C6 - Une errance mortifère (4/4)

Une chambre sans décoration se matérialisa, un grand lit à barreaux en métal, un aquarium assez large pour qu'un habitant de Kaliorn puisse y respirer et une commode en bois. Aucun rayon ne réchauffait la pièce par l'unique fenêtre, et Idsou entendait le bruit étouffé de vagues qui s'écrasaient contre une falaise.

Un hurlement soudain le fit sursauter. Le cœur palpitant, il se tourna vers la couche où le drame se déroulait. Un Kaliornais glissait un boîtier sur le dos nu de la princesse Eïreen, que quatre bracelets lumineux enchaînaient aux montants, et l'odeur de chair brûlée écœura Idsou. D'horribles cicatrices noires marquaient peu à peu la peau, ils détruisaient les arabesques dorées de la princesse.

Ils annihilaient son identité.

Acceptez de me donner le collier, exigea l'ombre de ses délires, et la torture cessera.

Sa voix se répercuta contre les murs, dure, glaciale. Insensible à la souffrance de sa prisonnière. Les poings d'Idsou se levèrent. Il voulait éliminer le bourreau qui saccageait d'un claquement de doigts la fierté de tout Kaliornais, puis rendre coup pour coup à l'ombre, responsable de ces atrocités.

Il ne put que pleurer avec Eïreen.

Malgré ses larmes, la princesse ne plia pas face à son geôlier :

Jamais ! Continuez si vous le désirez, mais vous ne pouvez détruire mon visage et vous devrez me relâcher tôt ou tard.

Ne vous croyez pas invincible, je suis aussi têtu que vous... peut-être plus. Pour la dernière fois, donnez-moi le moi !

Un silence lourd s'installa, un conflit sans paroles encore plus insidieux. La résistance passive face à la violence pour le bijou caché sous l'immonde tunique brune d'Eïreen. Idsou le connaissait, les Kaliornais le connaissaient.

Le collier de l'union : deux dauphins dorés dans des eaux turquoise. Si beau et si dangereux, porteur d'amour et de pouvoir. Celui qui recevrait un des dauphins des mains de la princesse s'assiérait à ses côtés sur le trône.

Ainsi le voulait la coutume.

Le lui voler ou le prendre de force rendrait le bijou toxique et empêcherait quiconque de le ceindre, hormis l'héritier légitime. Il ou elle devait le donner.

— Vous manquez d'intelligence, soupira l'ombre. J'ai un autre moyen. Il laissera votre visage intact, mais pas... l'intimité de votre corps. Amenez notre hôte.

La dernière phrase s'adressait au bourreau qui se leva d'un bond. Alors qu'il sortait de la chambre, les chaînes lumineuses sur les chevilles de la princesse disparurent et celles sur les poignets se détendirent. Un instant éphémère de liberté qu'elle utilisa pour se recroqueviller contre les barreaux du lit, ses longs cheveux verts couvrant sa semi-nudité.

Idsou entendait le cœur d'Eïreen battre. Le sien s'emballa comme si les deux organes de vie étaient reliés. Oiseau affolé dans une cage de chair, il cherchait à se libérer de ce cauchemar que la porte qui coulissait avec lenteur annonçait.

Un homme de petite taille, vêtu juste d'un pantalon, pénétra dans la pièce. Il n'avait rien d'un Kaliornais, des milliers de sillons violets s'étendaient sous la surface de la peau gris clair.

— Membre du Comité du Statut et de la Dignité, belle princesse, je ne vous ferai pas l'affront de vous expliquer le pouvoir polymorphe des Psylans.

— Que... qu'allez-vous lui demander ?

— De se transformer en une espèce qui vous est inconnue. Elle possède un moyen de s'accoupler très particulier.

— Comment osez-vous vous prêter à cette infamie ! jeta Eïreen d'une voix blanche au Psylan. Votre peuple aide ceux qui souhaitaient se reconstruire sur le plan psychologique en prenant la forme d'un être cher disparu ou d'un ennemi.

Un rictus s'afficha sur le visage du Psylan, que les paroles accusatrices ne perturbaient pas.

— Toute civilisation possède ces brebis galeuses, surtout si leurs compétences ne sont pas reconnues. Il ne reste plus qu'à les vendre aux plus offrants.

Les sillons scintillèrent et un halo violet le dissimula quelques secondes. Ce dernier laissait la place à un être longiforme, chauve, au teint glabre.

Huit « tentacules » se déployèrent dans son dos, ils dansaient un ballet effrayant. Hypnotique. La princesse ne les quittait pas de ses yeux agrandis par la peur, alors qu'Idsou se figeait.

Avant qu'il ne commence, déclara l'ombre, d'un ton neutre, je vais vous expliquer le rôle de ces merveilleux appendices. Certains s'introduiront en vous, quand d'autres se colleront sur les parties les plus sensibles de votre peau. Un vrai déluge de plaisir en temps normal... un gouffre de souffrances sans fin pour vous. Bien entendu, je respecterai l'intimité de ces ébats qui dureront jusqu'à votre accord. Ne tardez pas trop, car régner auprès d'une femme apathique n'est guère réjouissant.

Eïreen, tremblante, se tassa. Idsou, frissonnant, se redressa. Il voulait la défendre, l'emporter loin de ce cauchemar, mais une barrière invisible l'empêchait d'avancer. Il était condamné à assister au terrible spectacle qu'il avait si souvent vu. Malgré son impuissance, ses poings frappaient l'obstacle.

L'être avait atteint la couche. Ses tentacules se rapprochaient de la princesse, s'en éloignaient, revenaient. Quand ils effleuraient la malheureuse, elle les repoussait et tentait de s'enfoncer encore plus dans son lit. Eïreen ne s'était pas rendu compte que l'ombre avait désactivé les chaînes lumineuses à ses poignets.

De toute manière, comment pourrait-elle échapper à ces monstrueux appendices ? Ils poursuivaient leur danse macabre, pendant que leur maître se régalait de voir les larmes dévaster le visage de sa proie. Idsou aussi pleurait de désespoir. Ses jambes l'avaient lâché et il s'était écroulé au sol, le front contre la barrière invisible.

L'être répugnant mit soudain fin à son jeu. Des tentacules foncèrent sous la tunique informe de la princesse, tandis que d'autres se collaient à sa poitrine et ses tempes. Le corps d'Eïreen s'arc-bouta comme électrocuté. Même les longs cheveux verts semblaient se dresser sur sa tête.

Poupée de chiffon, elle se contorsionnait en tous sens.

Poupée de porcelaine, elle explosait de douleur.

Elle hurla, hurla, hurla...

Tant qu'un voile noir s'abattit sur Idsou.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro