C6 - Une errance mortifère (2/4)
Idsou se réveilla en sursaut, puis ses yeux épièrent les alentours : un sol tapissé de mousse, de la roche, une ouverture. Seul. Que faisait donc Flore ? Un cri strident déchira les derniers lambeaux de son sommeil et lui remémora le combat avec les Astrydiens et sa fuite. Il se trouvait à l'abri dans cette cavité.
À l'abri ?
Alors que des aigles continuaient à glatir ?
En un bond, Idsou s'approcha de l'entrée pour observer l'extérieur sans être détecté. Le soleil qui rejoignait la canopée le fit grimacer, il avait dormi au moins deux à trois heures. Une grave erreur ! Un Astrydien fouillait la pente rocheuse sous les huées des oiseaux prédateurs. Idsou n'avait pas d'échappatoire, et il devrait activer son invisibilité au bon moment. Un repos et un repas n'avaient pas suffi à régénérer son énergie.
La faute au poison !
Il continuait son œuvre mortelle dans son corps, qui transpirait et frissonnait tout à la fois. La technologie de l'ennemi avait gagné contre l'antidote. Idsou grogna de dépit, son avenir se raccourcissait chaque seconde. Puis il lança son esprit vers Tigri qu'il n'avait pas aperçu parmi les rochers. Le contact avec la pantigra le soulagea... un bref instant. Elle s'apprêtait à tuer un second clone et le goût du sang envahissait la bouche d'Idsou. Il se retira, le cœur au bord des lèvres.
Ce n'est pas le moment de faire des chichis, elle te sauve la peau ! Occupe-toi du premier.
Collé à la paroi, une de ses électases dégainée, Idsou patienta. Ses oreilles frémissantes tentaient de repérer les bruits de cailloux que délogeait son ennemi, mais celui-ci s'y connaissait et rien ne trahissait sa progression. Quant aux cris des aigles, ils ne le guidaient pas assez.
La pénombre m'informera !
À peine y songeait-il que celle-ci s'accentua, l'Astrydien avait rejoint sa tanière.
— Te voilà fait comme un rat, gamin !
Idsou retint un juron, son pouvoir d'invisibilité avait refusé de se déclencher. Même ses jambes l'abandonnaient ; elles tremblaient tant qu'il les gardait écartées pour assurer ses appuis. Son état ne l'empêcha pas de jeter avec dédain :
— Ne crie pas tout de suite victoire, tu n'as pas tous les avantages de ton côté.
Flamme jaune de son électase activée, il agita l'arme sans qu'elle touche les parois de la cavité ; quand le clone, gêné par sa corpulence, demeurait entre l'entrée et l'extérieure de la grotte.
— Te ramener vivant réjouira Xénon, notre Chef Suprême, assena l'Astrydien
— Et moi, t'interroger sera mon plus grand plaisir !
— J'attends de voir cela, gamin.
Le ton méprisant hérissa les poils d'Idsou, qui ne retint pas une feinte. Malheureusement, l'Astrydien esquiva sa lame et riposta avec la même rapidité. Il contra ensuite chacune de ses attaques sans difficulté avant de lancer les siennes sans essayer de l'atteindre.
Il cherche à m'épuiser.
La tactique payait : son corps tremblait, ses paumes devenaient moites, ses coups moins sûrs... et le rictus du clone s'étirait. Comment l'abattre ?
En l'amenant à me sous-estimer.
Deux pas en arrière, et il vacilla, tandis que son arme pointait vers le sol. Peine perdue, l'Astrydien n'entra pas dans la cavité ! Sa patience lui évitait de tomber dans un piège mortel. Ou son intelligence, corrigea Idsou, quand l'ennemi le provoqua à nouveau :
— Alors, gamin, tu abandonnes ?
Jamais !
Il conserva cette réplique par-devers lui, mais il en était convaincu. Se rendre signifiait mettre en péril le sauvetage des Auroréens, au même titre que le téléholo dalgharien. Xénon se ferait une joie de lui tirer les vers du nez, et avec toute la technologie à sa disposition, Idsou avouerait. Une seule solution se présentait à lui.
Mourir avec l'Astrydien.
Son esprit se vida de toute résistance, il se transformait en un robot programmé à un destin funeste. Idsou lui obéit et son électase tournoya plus vite, si vite que la flamme jaune semblait former un bouclier.
Le clone se raidit, son sourire de vainqueur le déserta : il avait compris son plan. Cette fois, il s'avança dans la grotte. Au moment où l'ennemi lançait une feinte dans le but de rompre le rempart de protection, Idsou hurla. Son cri paralysa une seconde l'Astrydien. Une seconde pour se ruer sur lui, une seconde pour le repousser sur la plateforme, une seconde pour l'emporter dans le vide.
Même sa chute dura peu.
Les ténèbres l'envahirent dès qu'il percuta le sol.
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