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C5 - Double échecs (2/4)

Ses mains tendues firent naître des lianes gris orange du sol. Elles s'enroulèrent autour des chevilles de Sojeyn, rampèrent le long de son corps, et enserrèrent son torse.

Elles l'immobilisaient, elles l'écrasaient, elles l'étouffaient.

Plus il progressait à soigner les cellules empoisonnées, plus ses poumons le brûlaient, plus ses côtes criaient leur douleur. Ses doigts d'instinct tentaient d'arracher les plantes-serpents, en vain, d'autant que son énergie se focalisait sur son but... mais elle s'épuisait.

Je tiendrais coûte que coûte, enragea Sojeyn.

Pour cela, son meilleur allié demeurait Limoso.

Regarde-moi, aide-moi ! lui assena-t-il.

Il ne possédait pas le pouvoir de commandement forcé, mais espérait que l'état psychique du jeune homme compenserait.

Après des secondes, ou des minutes, ou des heures, à répéter son ordre, des yeux affolés se soudèrent aux siennes. La lucidité qui se battait dedans pour la survie avait pris le dessus. Limoso relâcha la pression des plantes-serpents et transmit son énergie, que Sojeyn absorba avec avidité. Les cellules s'éclaircirent sur son chemin fébrile.

Jusqu'au moment où une liane réussit à le bâillonner.

Les plantes-serpents avaient ralenti leur œuvre meurtrière sans l'abandonner. Il n'eut pas d'autre choix que de se téléporter.

J'y étais presque !

La transportation rompait le contact mental. Dès qu'il se matérialisa, Sojeyn voulut se lier à nouveau avec Limoso, mais il heurta ses barrières psychiques, devenues un mur imprenable. Il s'acharna encore et encore, ignorant les lianes qui l'immobilisaient.

Puis elles s'enflammèrent comme du bois sec.

La fumée fit tousser Sojeyn, la température crier. Le feu pénétrait sa peau, une fournaise l'assaillait de toute part. Il se recroquevilla sous la douleur, mais son geste dérisoire ne le protégeait pas et le monde des Morts l'accueillerait d'ici peu.

Sa vraie planche de salut résidait dans le lac qu'il n'avait pas choisi par hasard. Il s'y téléporta à regret.

L'eau froide le saisit, puis apaisa ses blessures. Il prit soin de nager sous la surface. Les nayadas en flamme s'y accumulaient sans s'enfoncer et les lianes vivantes, projetées par Limoso, redevenaient inertes au contact de l'élément liquide. Rien n'atteindrait Sojeyn tant qu'il resterait dans son « abri » naturel, sauf à manquer d'air.

Heureusement, ces attaques consommaient trop d'énergie pour qu'elles durent et il émergea, soulagé. Juste un instant. Un feu ardent éclairait la plage comme en plein jour, alors que la nuit régnait ; et l'espace ne semblait pas assez immense pour contenir les hurlements de Limoso.

Son kiriah le dévore !

Sojeyn s'empressa de le doucher sous une arche d'eau. Trop tard. Seuls restaient des chairs calcinées, des os blanchis, et des lambeaux d'habits noircis. La rage avait figé le visage du kiriahni, qui tendait encore les bras.

Une terrible fin pour un courageux résistant.

Une fin injuste.

Ni l'odeur pestilentielle ni l'apparence de Limoso ne révulsèrent Sojeyn. Il s'agenouilla à ses côtés et des larmes coulèrent sur ses joues.

Pardonne-moi, je n'ai pas réussi à te sauver.

La peine le consumait avec plus d'efficacité que les lianes-serpents. Il entama la mélopée des morts, la mélodie poignante n'apaisa pas sa culpabilité.

Plus personne ne se rendra au palais, je l'interdirai ! Nous découvrirons un autre moyen d'abattre Xénon.

Comme si son ennemi cherchait à lui montrer qu'il ne le craignait pas, une voix goguenarde assena :

— Quel merveilleux spectacle ! Le Chef Suprême sera enchanté de voir deux Auroréens utiliser leurs pouvoirs psychiques dans un magnifique combat... surtout quand l'un d'eux est le prince déchu. Assassin de surcroît.

Sans bouger ni quitter des yeux Limoso, Sojeyn cingla :

— Cet homme est mort par votre faute. Vous l'aviez piégé.

— La loi du plus fort. Nous ne pensions pas qu'il serait aussi facile de capturer un tel complice. Lève-toi et suis-nous !

— Vous allez m'oublier et repartir seuls.

Alors que Sojeyn se relevait, la dizaine d'Astrydiens éclatèrent de rire. Sa tenue déchirée, carbonisée par endroits, sa peau marquée et ses longs cheveux dégoulinants rendaient la menace grotesque. L'ennemi rebondit dessus ;

— Comment tu comptes nous en empêcher ? Tes pouvoirs sont maintenant bloqués et nous avons déjà transmis les informations au palais.

— Présomptueux ! railla Sojeyn. Vérifiez, avant d'annoncer n'importe quoi.

Son assurance interpella les Astrydiens. Ils jetèrent un coup d'œil à leurs montres, puis la surprise froissa leurs visages. Elles ne fonctionnaient plus.

— Comment...

— Vous nous avez sous-estimés. Pensiez-vous que je rencontrerais Limoso sans protection ? Tous vos appareils sont neutralisés.

— Peut-être pas nos pistolets psychiques, contredit l'un des hommes.

Aucun n'eut le temps de dégainer, des boules d'énergie les assommèrent avant. Les kiriahnis de la résistance les avaient projetées, ils se matérialisèrent avec plusieurs Imlayas. Tandis que les premiers effaçaient les mémoires des Astrydiens, Kishor qui appartenait aux seconds s'approcha avec Akeno : 

— Tu nous as fait peur !

— Je ne vois pas pourquoi, argua Sojeyn d'une innocence feinte.

— Avec ton incapacité à créer des boules d'énergie, tu te serais sacrifié, gronda le maître d'armes. Je t'en avais défendu.

— Limoso n'a pas hésité à le faire pour Aurora. Conduire la résistance ne signifie pas se terrer dans un trou.

— Si tu meurs, l'espoir de nous libérer disparaîtra avec toi. Beaucoup abandonneront la lutte !

Sojeyn ne le savait que trop, mais se plier aux attentes de ses amis restait au-dessus de ses forces quand un Auroréen, quel qu'il fût, se trouvait en danger. La vie de son peuple passait avant la sienne. Il refusait d'en débattre.

— Rentrons !

Sojeyn ignora les soupirs des deux Imlayas et ouvrit son esprit au contact du Cercle qui œuvrait à l'uriah de la résistance. L'instant d'après, les murs clairs de leur salle de travail remplacèrent la plage du drame. Les membres de son expédition suivirent. Des guérisseurs récupérèrent Limoso, une cérémonie funéraire l'accueillerait avec les autres victimes de cette guerre. Toute la résistance y assistait en hommage.

Et un moyen de puiser la force de continuer à lutter.

Une couverture qu'il n'avait pas demandée atterrit soudain sur ses épaules, et la voix soucieuse de Kishor le ramena à des contingences matérielles :

— Allons au palais, tu dois t'habiller, manger et te reposer.

Sojeyn retint une riposte sèche. Son ami et conseiller prenait son rôle à cœur, même si lui-même ne mettait pas les actions dans cet ordre. Son estomac réclamait son dû et la fatigue pesait cent fois plus que la couverture. Puis il révisa son avis : les kiriahnis affichaient des visages embarrassés, les cheveux des reflets plus intenses. Ses vêtements déchirés le dénudaient trop.

— Te laver aussi, ajouta Akeno d'un ton léger. Une pantigra te repérerait à deux jours d'okyda.

La remarque surprenait de la part du maître des armes, toujours sérieux, mais elle était calculée. Des sourires fleurirent autour d'eux, ils chassaient la gêne ou apaisaient la tristesse. Sojeyn renchérit avec une courte révérence moqueuse.

— Je m'empresse d'appliquer vos désirs.

Malheureusement, le destin se liguait contre lui. Ixli les contactait en pensée :

— Venez tout de suite !

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