C22 - Au spatioport (2/2)
Xomol poussa un soupir d'ennui. Il lui restait deux heures à patienter avant de rejoindre Xaniro à Agriki. Celui-ci lui avait prévu une surprise.
Peut-être une de ses femmes.
Il se passa la langue sur les lèvres. Son ami n'avait pas son pareil pour animer les fêtes, il ne mettait aucune limite à leur plaisir. L'avantage des originels sur les clones qui devaient respecter les consignes des manoirs. Quant à Xénon, il fermait les yeux sur ces agissements, tant que le travail n'en pâtissait pas.
L'entrée dans son bureau de son secrétaire sans même lui demander l'autorisation le tira de ses pensées agréables. Il lui jeta un regard noir.
— Que me veux-tu ? Sois bref.
— L'alarme... l'alarme...
— Quoi l'alarme ? Exprime-toi ! Je n'ai pas de temps à perdre à jouer aux devinettes.
— Elle a été déclenchée... par les contrôleurs aériens... et nous n'arrivons pas à les contacter.
— C'est sûrement une simple panne ! Pas besoin de t'agiter ainsi, clone.
Le déranger juste pour un problème de dernière minute avant son départ l'importunait, mais il devait le résoudre. Son secrétaire ne le lâcherait pas. Celui-ci insistait d'ailleurs :
— J'ai tenté de joindre le responsable de la sécurité, il ne répond pas à mes appels !
Cette fois, Xomol fronça les sourcils. Qu'est-ce que cela signifiait ? Il scruta longuement le clone, dont le disque doré au front ressortait dans son visage livide.
— Allons-y, alors ! Tu ordonneras à une équipe de la sécurité de s'y rendre. Si je me suis déplacé pour rien, les punitions tomberont... à commencer par toi.
Son secrétaire recula d'un pas. Il transpirait la peur de tous ses pores, beaucoup de clones tenaient à leur vie. Xomol s'en réjouit sans l'afficher. En accord avec les principes de Xénon, c'était ainsi qu'il dirigeait ses hommes : organisation et obéissance aveugle. Il n'avait jamais eu à se plaindre de cette méthode, qu'il partageait avec le Chef suprême.
À peine Xomol avait-il effectué dix pas dans le couloir menant à son bureau, que cinq personnes encapuchonnées surgirent. Les pistolets laser au poing ne laissaient aucun doute sur leur humeur. Xomol assena sèchement :
— Que voulez-vous ? Me tuer ne vous apportera rien !
Quand un des membres du groupe abaissa sa capuche, une Auroréenne se dévoila.
Des rebelles, assez fous pour s'attaquer à nous. Comment ont-ils réussi à s'emparer de ces armes ? Si l'un de nous a failli ou désobéi, Xénon le punira avec plaisir.
Ce serait aussi son cas, s'il cédait aux injonctions de ce groupuscule, à moins que celui-ci s'en charge avant. La femme le détrompa :
— Votre mort ne nous intéresse pas. En revanche, votre bureau, oui. Nous y retournons.
Xomol parvint à masquer sa surprise. Il avait sous-estimé ses adversaires. Ils voulaient arrêter le brouilleur : la commande se trouvait dans son bureau. Seul un clone avait pu les informer, car aucun Auroréen n'était autorisé à se promener dans les zones sensibles du spatioport. Autrement dit, la rébellion était organisée. Quelle était son étendue ? Il fallait en apprendre plus et gagner du temps.
— Je n'ai pas d'ordre à recevoir d'un malheureux groupe d'Auroréens, persifla Xomol.
— Votre secrétaire se montrera certainement plus coopératif s'il ne veut pas mourir.
Dès qu'un des adversaires menaça le clone, celui-ci s'empressa d'obéir.
Toi, tu rejoindras l'enfer d'Astrydie. Je te le promets !
Seules trois personnes pénétrèrent dans la pièce, même l'Auroréenne resta sur le pas de son bureau. À l'intérieur, le secrétaire guida un des rebelles vers le panneau de contrôle au mur. Il permettait d'ouvrir ou de bloquer différentes zones. Un double existait chez le responsable de la sécurité... sans la commande du brouilleur. Ces rebelles avaient préparé leur plan minutieusement.
Pas question de les laisser poursuivre.
Xomol avait une chance infime, il ne s'était pas placé n'importe où dans la pièce. Sa main glissa sur la paroi dans son dos et activa une trappe. Des armes étaient entreposées dans la cachette. Entre pistolet psychique et laser, il préféra le premier. Le second ne suffirait pas à vaincre ses trois adversaires, puis de s'enfuir par le bureau du secrétaire, juste à côté de lui. Ce dernier possédait une sortie sur un autre couloir.
— Nous ne sommes pas vos maîtres pour rien ! railla Xomol, tandis qu'il tirait sur le groupe.
Aucun des rebelles ne s'effondra comme il l'espérait. Sous son regard interloqué, l'un d'eux lui arracha son arme avant d'abaisser sa capuche. Un homme à la peau claire et aux cheveux roux apparut.
Qui sont ces gens ?
— Votre pistolet ne peut rien contre les Dalghariens, l'informa l'Auroréenne. Nous nous doutions que vous en possédiez une.
Ce ne sont pas des rebelles, mais une résistance !
Xomol réalisait la puissance de l'ennemi, qu'il l'avait sous-estimée. Il en balbutia.
— Com... comment avez-vous... pu rejoindre la planète ? Et organiser... cette attaque... sans que nous vous détections ?
— Grâce à Sojeyn, le vrai roi et le chef de la résistance, répliqua l'Auroréenne. Moi, Flore, la princesse rebelle, a amené nos amis de Dalghar pour vaincre l'usurpateur.
Le prince déchu vivant ? Aidé de sa sœur et de puissants alliés ? Nous avons perdu, même Xénon ne pourra rien contre eux !
Avec ironie, un dernier point le frappa : il ne connaîtrait jamais la surprise que lui réservait Xanioro d'Agriki.
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