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C21 - Minuscules grains de sable (1/4)

Delrom, le chef des gardes, écarquillait les yeux face au squelette noirci de l'entrepôt principal. Le « colosse » d'Agriki, symbole de la toute-puissance astrydienne, terminait de se consumer sous une pluie insuffisante à éviter le drame. Lui qui effrayait tant les Auroréens, lui qui défiait les éléments et les êtres vivants, gisait au sol tel un vulgaire amas de bois enchevêtrés. Le temps à son équipe d'arriver depuis le château, sur ordre de Xaniro.

Comment est-ce possible ?

Où sont passés les Auroréens ? Et les gardes qui les surveillaient ?

La question et l'inquiétude du responsable des récoltes arrachèrent Delrom de sa stupéfaction. Il scruta les alentours des hangars secondaires, nains à l'ombre du géant disparu : hormis sa troupe, personne n'en sortait ou n'y entrait.

Où sont-ils tous passés ?

Malgré la situation inhabituelle, sa discipline militaire prit le dessus.

— Allons voir dans les bâtiments, ils y rangent certainement les sacs non endommagés.

Il divisa son équipe en plusieurs groupes et chacun se chargea d'un des entrepôts. Lui-même se dirigea avec le responsable de la récolte dans le plus proche. À peine franchissait-il le seuil de l'imposant portail qu'il plissa le front. Quelque chose clochait. Quoi ? Il avança de plusieurs pas au milieu des ballots de céréales ordonnés, à la recherche d'une réponse. Qui surgit dans sa tête.

Le bruit !

Ou plutôt son absence. Les travailleurs devraient rouler, pousser, empiler les sacs à tous les étages du hangar, sous les ordres des clones. Or, un silence lourd régnait... telle une menace avant la catastrophe. Il hurla :

— Sortez immédiatement !

— Pourquoi ? s'enquit le responsable des récoltes.

Delrom le tira vers l'extérieur sans rétorquer.

Trop tard !

Le portail s'abattit dans un horrible craquement, comme si quelqu'un avait coupé d'un coup les cordes qui le retenaient. Un piège.

Les dociles Auroréens se révoltaient !

D'un claquement de doigts, Delrom exigea à sa troupe de se positionner en cercle autour du responsable des récoltes. L'homme d'action en lui se réjouissait de la situation, après des années à surveiller une main-d'œuvre incapable de se battre, après des années à se contenter de combats d'entraînement, après des années à vivre en civil.

— Auroréens, montrez-vous ! Nous sommes prêts pour la bataille.

Comme s'ils attendaient son ordre, des silhouettes enveloppées dans des capes se glissèrent entre les sacs jusqu'à eux. La lumière qui entrait par des fenêtres en hauteur permit à Delrom de les compter.

Une dizaine, autant que nous, ils n'ont aucune chance !

Toutefois, sa troupe ne tuerait pas ces rebelles. Le gouverneur organiserait un spectacle pour impressionner le reste de la main-d'œuvre, sans oublier de les interroger sur leurs complices éventuels.

Alors qu'il s'apprêtait à leur intimer d'abandonner, une voix féminine le devança :

— Rendez-vous et rien ne vous arrivera !

Quoi ?

Un rebelle venait de lui voler sa sommation, Delrom le fixait, estomaqué. Puis l'absurdité de la scène le fit éclater de rire. Sa troupe l'imita. Il leva une main pour obtenir le silence et persifla :

— Une malheureuse poignée d'Auroréens, guidés par une femme, osent nous défier ! Qui croyez-vous vaincre avec de ridicules électases ? Certainement pas les Astrydiens. Toi, intima-t-il en désignant un de ses hommes. Montre-lui. Juste elle, afin de nous laisser le plaisir de donner une leçon aux autres.

Le clone interpellé extirpa son pistolet psychique, au canon en forme de boule, et tira dans la direction de l'inconnue. Celle-ci ne vacilla pas d'un pouce. Delrom recommença avec le sien. Peine perdue. L'Auroréenne semblait immunisée.

— Comment... comment est-ce possible ? bredouilla le responsable des récoltes.

Bonne question !

La réponse tomba sitôt que les rebelles abaissèrent leur capuche. Une femme à la peau noire et les cheveux blonds l'observait avec un rictus et ses compagnons possédaient des visages plus ou moins clairs.

Aucun n'arborait le bleu si caractéristique des Auroréens.

— Nous, les Dalghariens, aidons nos amis à se libérer du joug de l'usurpateur, cingla l'intruse. Vos armes psychiques n'ont aucun effet sur nous et vous ne portez pas de pistolet laser. Une grave erreur. Éliminez-les !

Dès que les rebelles obéirent, des rayons magenta envahirent l'espace. Les clones se désintégraient autour de lui. Delrom tendit sa main vers sa montre. Il devait avertir le château, il devait alerter Xénon, son Chef suprême. Hélas, une violente douleur trancha son cœur au même instant.

Moi qui ai participé à de grandes batailles, je meurs vaincu par des faibles.

Au milieu des cabanes de fortune en pleine forêt, Linlin marchait de long en large, indifférente à la pluie qui collait les mèches échappées de ses cheveux tressés sur son visage.

— Tomber malade ne nous aidera pas ! lui lança Yeldo, à l'abri d'un porche.

— Nous n'avons aucune nouvelle de la générale, depuis leur départ.

— Et c'est en tournant en rond comme une pantigra en cage qu'elle reviendra plus vite ? Même Tigri se montrerait plus raisonnable que mon Tourbillon !

De sages propos perçaient derrière le ton amusé. Linlin rejoignit son compagnon de vie, et ils entrèrent dans une des habitations. Des Auroréens assis à même le sol se laissaient soigner. Leurs yeux brillants de larmes contenues fixaient les perles vert foncé des guérisseurs, qu'ils n'avaient plus vues depuis six ans.

Ces malheureux en ignoraient la douleur de leurs mains blessées par le travail acharné dans les champs ou par l'incendie. Un feu de la joie les habitait. Ils pleuraient leur libération et celle d'Aurora.

Ils ont compris qui nous étions sans même le demander, murmura Linlin en pensée à Yeldo.

Certains ont souhaité se joindre à la résistance, mais nous avons refusé vu leur état de santé. Ils nous ont expliqué qu'ils avaient été réquisitionnés pour déplacer les sacs de céréales. Les flammes ou les coups des Astrydiens ont tué plusieurs de ces malheureux.

— Nous n'avons pas réussi à l'éviter.

— Les Dalghariens ne pouvaient pas dévoiler leur présence tant que le responsable des récoltes n'alertait pas le château. Après avoir éliminé le peu de clones, l'évacuation a permis de sauver beaucoup de vie. Pense à ceux devant toi qui retrouvent l'espoir.

D'un faible soupir, Linlin acquiesça. Elle avait du mal à accepter les dommages collatéraux qu'avait prévus la résistance avec leurs alliés, même si le nombre de morts demeurait marginal. La réussite de la rébellion prévalait. Cette pensée la ramena à son inquiétude.

— Où est la générale ? Elle devrait être revenue maintenant !

— Elle ne tardera pas, garde confiance.

— Cette interdiction de communiquer pour notre sécurité me tue ! Si jamais les Astrydiens les ont abattus, que ferons-nous ?

— Pourquoi donc nous auraient-ils vaincus ? les interrompit une grosse voix derrière eux.

Linlin retint une exclamation de surprise et fit volte-face : la vue de la générale Goffin la soulagea. Celle-ci rassembla son équipe dans une pièce libre et résuma la situation.

— Tous les entrepôts d'Agriki sont sous notre contrôle, tous les brouilleurs ont été détruits. Le vaisseau m'a informé de notre réussite. Pour l'instant, les attaques simultanées des doryaums n'ont pas de retard. Chacun d'eux ne doit surtout pas recevoir de secours d'un autre ou de Xénon. Ne perdons pas de temps, le tapis rouge vers le château est déployé.

Un tapis rouge ? Mais, nous devons demeurer le plus discret possible !

Au moment où sa protestation franchissait ses lèvres, Linlin se les mordit : la générale Goffin se référait certainement à une expression dalgharienne. Elle suivit alors leurs alliés avec Yeldo avec un sourire.

L'heure d'en découdre avec l'ennemi arrivait. Enfin !


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