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C1 - Les âmes esseulées (3/3)

Entourée par les bras de Xiolo, elle s'absorba dans les perceptions de son environnement comme il lui avait appris maintes fois. Le feuillage bruissait sous la brise, les oiseaux chantaient, les sabots de leur monture tapaient contre une racine, le soleil printanier jouait à cache-cache avec les nuages sur son visage. Alors que Mioca goûtait l'air aux senteurs fumées sur sa langue, un morceau d'oracia confit atterrit dans sa bouche. Elle le dégusta lentement.

— J'aime te voir mettre mes préceptes en application, la taquina Xiolo à son oreille.

— Toujours, depuis que tu m'as suggéré marcher les pieds nus sur l'herbe, les paupières closes, à notre première rencontre.

— Tes immenses yeux d'enfant me demandaient si je n'étais pas fou.

— J'avais seize ans !

À l'époque, elle avait cherché à convaincre Xiolo, son aîné de cinq ans, de ne pas la considérer comme une petite fille, à l'instar de Sojeyn. L'attitude du prince, aussi gentille fût-elle, la blessait tant.

— Mais pas encore une jeune femme. Ne sois pas vexée, t'observer grandir m'a plu, surtout avec tes belles formes pulpeuses. Je te l'ai dit, tu es très différente des Auroréennes.

— Parce que j'aime le toucher ? En quoi est-ce important ? Tu n'arrêtes pas de le répéter.

Les muscles de son ami se raidirent, un silence s'installa.

— Tu connais mon secret, tu pourrais me dire le tien. Est-ce lié à l'invasion d'Aurora ?

Mioca posa sa tête sur la poitrine de Xiolo, qui persistait à ne pas répondre. Déçue, sans s'avouer vaincue : aussi têtu que lui, il finirait par se confier à force de cajoleries. Elles devinrent inutiles quand il la questionna :

— As-tu remarqué qu'aucune Astrydienne n'est présente ?

Le ton grave indiquait une lutte intérieure, elle murmura pour ne pas brusquer son ami.

— Elles demeurent sur Tzunig et s'occupent de votre monde ?

— Les miens ont pillé les ressources de notre planète d'origine, Astrydie, l'ont rendue inhabitable. Et pourtant, le plus tragique s'est déroulé sur Tzunig.

Après une courte pause que Mioca s'interdit d'interrompre, les mots de Xiolo se précipitèrent.

— Une épidémie a décimé toute la population féminine. Les scientifiques ont mis au point un programme de naissances des originels et confectionné les clones.

Nouveau silence, Mioca digérait l'information, en déterminait les conséquences.

— Vous... vous êtes sur Aurora pour... pour...

— Assurer une descendance aux Astrydiens, nos deux peuples sont compatibles.

— Je comprends ton intérêt pour moi, souffla-t-elle... Tu veux un enfant.

— Je ne le désire pas, Xénon l'exige ; sinon, je n'aurais pas patienté toutes ces années et il est temps que tu l'apprennes. J'ai informé l'administration de notre relation, aucun originel ne te récupérera, tu restes avec moi. Et les clones n'ont aucun droit sur les Auroréennes, sauf si elles enfreignent une de nos règles.

Les propos de Xiolo expliquaient l'attitude déférente des machines vivantes, reconnaissables au disque doré sur le front... et enfin les paroles de son père : « Tu ne sais rien de ce qu'ils sont ou font. »

Réaction concevable avec la culture du non-toucher, mais ce n'est pas un souci pour moi.

Elle gagnait même en statut par rapport aux Auroréens, par rapport aux kiriahnis. Enchantée, ses doigts glissèrent sous la veste de Xiolo, et la douceur de la fine toison à l'étrange couleur dorée avec des pointes vermillon lui provoqua une multitude de frissons. Le cœur de son ami battit plus vite tandis que ses bras se resserraient.

Pourtant, il saisit sa main et lui ôta le plaisir d'une incursion intime.

— Tentatrice, nous arrivons !

Il lui infligea une brève morsure à l'oreille, envoyant des ondes de chaleur dans son corps, puis détacha son bandeau. Mioca cligna des yeux sous la lumière soudaine et, d'un saut adroit, descendit de l'okyda. Xiolo s'était arrêté dans une clairière, où se dressait une maison aux rondins clairs et toit de tuiles pourpres.

Où sommes-nous ? Que signifie ceci ?

— Tu ne visites pas ton cadeau, demanda son ami, amusé.

— Mon cadeau ?

— J'ai découvert cette maison abandonnée, il y a peu. Maintenant, elle nous appartient. Nous y serons plus à l'aise que dans ton abri de jardin, et ton émancipation t'autorise à venir ici sans que ton père te pose des questions.

— Oui, mais les Auroréens n'ont pas le droit de vivre en forêt. Je pourrais être punie en ton absence.

— D'où la déclaration officielle de notre relation. Je te remettrai une bague de reconnaissance, tu pourras la porter en collier si tu préfères. Personne ne t'importunera.

Mioca se précipita à l'intérieur de la maison et la visita de fond en comble : cuisine, salon, chambre, bureau, tous décorés de couleurs chaudes et meubles clairs. Ses mains caressaient, ses yeux admiraient. Elle termina son inspection par la verrière donnant sur un jardin, la pièce l'enchanta : sur les étagères et les tables trônaient minéraux et plantes.

Parfait pour les analyses de Xiolo, et mes recherches sur les potions.

Elle ressortit comme un orage en furie, se jeta au cou de son ami qui n'avait pas bougé d'un pouce et le harcela de baisers sur le visage. Il parvint à la repousser, un grand rire le secouait.

— Arrête, tu m'étouffes ! Est-ce une manière de me remercier, ou dois-je prendre ma plus grosse voix pour te faire cesser ?

Les yeux de Xiolo roulaient tandis que le jeune homme se penchait vers elle, les mains sur les hanches. Pas le moins du monde intimidée, Mioca le tança :

— Où sont les bains ? Grâce aux sources d'eaux chaudes d'Aurora, chaque maison possède un bassin naturel. Pour celles en forêt, on les trouve à l'extérieur.

— J'avais oublié ! Les environs sont envahis d'herbes hautes, branches et ronces. Il nous faudra plusieurs jours de recherche.

— À mon tour de te surprendre, susurra Mioca.

Yeux fermés, elle projeta l'image d'un bain vers Nonia, dont elle percevait l'esprit dans les arbres. La kiriako poussa un cri avant de s'élancer au sol.

— Elle va trouver ? s'enquit Xiolo, d'un ton sceptique.

— Les animaux ont un instinct infaillible pour l'eau, élément vital. Suivons-la !

Ils contournèrent l'habitation, s'engagèrent dans les broussailles, mais s'immobilisèrent après quelques pas.

Impossible d'avancer plus loin, enragea Mioca, alors que Nonia les appelait du haut d'une branche.

Xiolo la poussa derrière lui et dégaina son électase. Des particules magenta, qui en sortirent, s'assemblèrent pour former une épée à double tranchant redoutable. Se frayer un chemin ne présenta plus de difficultés. Ils débouchèrent sur une minuscule clairière, où des volutes de vapeur s'élevaient au-dessus d'un bassin entouré d'un muret en pierres noires.

Je ne me trompais pas, jubila Mioca.

À genoux, elle retira de la surface les feuilles émeraude, ambre et mauve ; Xiolo, lui, dégageait le pourtour avec son arme. Enfin, ils reculèrent pour contempler leur travail sous les lampes cylindriques amenées par le jeune homme. Les premières voiles d'une aurore dansaient au milieu du ciel crépusculaire.

— Encore une journée, et ce bain retrouvera sa splendeur d'antan, commenta Xiolo.

— Il est parfait pour ce soir !

Quand son ami baissa le visage, des flammes brûlantes éclairaient ses yeux aux pupilles dilatées. Il chuchota en l'attirant contre lui :

— À nous deux pour l'éternité, Mioca.


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