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C1 - Les âmes esseulées (2/3)

À genoux au bord de l'étang dans son jardin personnel, Mioca effleurait l'eau entre les nayadas de Melaki, dont les multiples pétales bleus ou roses s'enroulaient autour d'un cœur doré.

Sojeyn mort, répéta-t-elle en pensée une énième fois. Je croyais qu'il aidait l'uriahmi de Monti, ou mon père.

Une larme termina sa course en un « ploc », une seconde, une troisième. Puis sa peine déborda.

— Pourquoi as-tu rejoint le monde des Morts ? Moi, qui rêvais du Lien avec toi.

Ses sanglots la vainquirent, elle s'écroula au sol et se cacha le visage au creux de ses bras. Mioca pleura, pleura... jusqu'au moment où des cris aigus retentirent à son oreille. Elle releva la tête : Nonia, la kiriako au pelage roux rayé noir et écru, la scrutait de ses gros yeux globuleux orange sans pupilles. Son animal de compagnie recherchait le contact mental, le seul que les brouilleurs ne bloquaient pas. Mioca ouvrit son esprit, et une tendresse l'envahit.

— Merci, Nonia.

La kiriako grimpa sur son épaule, enroula sa longue queue annelée dans ses cheveux et essuya les larmes. Le doux duvet de ses doigts effaçait le sel sur ses joues.

— Pleurer par une belle journée, je ne l'accepte pas, clama soudain une voix derrière Mioca.

Xiolo !

Quand elle bondit sur ses pieds, Nonia protesta et s'enfuit. Son ami, debout à côté de sa monture, attendait une réponse, un demi-sourire sur les lèvres, une inquiétude au fond de ses yeux jaunes cerclés de rouge. Il n'avait pas pris le temps de se changer, sa longue cape de voyage était couverte de poussière. Elle se jeta à son cou.

— Quel accueil ! Mon absence a duré à peine une semaine, se moqua Xiolo.

— Je craignais que tu ne m'abandonnes.

Un index se posa sous le menton de Mioca, il l'obligea à le lever. Les yeux plongés dans les siens, Xiolo grogna :

— Jamais cela n'est arrivé, jamais cela n'arrivera. Je ne veux plus entendre ces sornettes.

Les mots déclenchèrent un feu de joie dans son ventre, et elle se glissa sous sa longue cape qu'il repoussa en arrière. Le nez contre la veste ocre, Mioca huma à pleins poumons l'odeur qui s'en dégageait, un mélange musqué de l'okyda et âcre de la transpiration.

— Où étais-tu ? marmonna-t-elle.

— Dans les hautes montagnes de Monti. Les miens ont trouvé un nouveau filon de coltan, utile à notre technologie, et ils voulaient ma confirmation. Je la leur ai donnée. Ils installeront une exploitation quand celle en cours ne suffira plus.

— Tu es le meilleur expert dans ce domaine, tu voyages dans Aurora pour eux !

Le rire de Xiolo accueillit son compliment.

— Je devrais t'emmener défendre ma cause auprès de mon père ou de Xénon. Mon métier n'a pas de valeur aux yeux d'un originel, juste bon pour un clone, mais le reste ne m'intéresse pas.

— Tout comme le mien, je n'existe pas à ses yeux. Ils ne comprendraient pas nos rendez-vous en secret.

Fils du gouverneur de Monti, à la place de son propre père, sa solitude l'avait amené jusqu'à son jardin. Ils s'y étaient rencontrés et leur amitié s'était renforcée au fil des ans. Un silence de connivence se fit, seulement perturbé par le chant cristallin des oiseaux dans les arbres autour d'eux. Puis Xiolo lui demanda d'un ton neutre :

— Ces larmes étaient pour lui, n'est-ce pas ?

Le cœur de Mioca manqua un battement, sous ses doigts, les muscles de son ami s'étaient durcis. Elle se détacha et contempla le beau visage blanc, encadré de cheveux ambre aux mèches carmin, tourné vers le soleil.

— Tu parles dans ton sommeil, poursuivit-il. Tu es la future compagne de l'ancien héritier du trône, Sojeyn d'Aurora, surnommé le prince déchu.

— Tu... tu vas le dire à ton père ?

Elle s'accrocha au revers de sa veste, les jambes flageolantes.

— Si je l'avais voulu, il y a longtemps que tu serais prisonnière. Tu te trahis depuis des années.

— Pourquoi n'informe pas tu les tiens ? demanda Mioca, n'osant croire en sa chance.

Xiolo rétorqua avec un haussement d'épaules.

— Le prince déchu ne représente pas, ou plus, un danger pour Xénon, et je préfère t'avoir près de moi qu'avec lui. D'après mes discussions avec les originels, tu es une exception dans ton peuple.

— Et si une résistance existait, tu ne voudrais pas aider le chef suprême ?

Même si son père soutenait le contraire, Mioca s'assurait où elle mettait les pieds.

— Nous n'avons rien à craindre d'une poignée d'individus, sans armes sérieuses et privés de leurs fameux kiriahs.

— Je suis donc à l'abri auprès de toi, soupira Mioca, soulagée.

Pourtant, Xiolo la darda de ses yeux, au point qu'elle recula jusqu'au moment om son dos rencontra un tronc d'arbre. D'un sourire narquois, son ami appuya un bras au-dessus de sa tête et effleura sa joue, avant de prendre son visage en coupe.

— Tu es à l'abri avec moi, mais n'abuse pas de ma clémence !

Elle acquiesça et Xiolo se passa une main dans ses cheveux, les paupières baissées. Quand il les souleva, Mioca crut voir un éclair de souffrance les traverser. Mais le jeune homme se détourna, attrapa des fruits secs dans une de ses poches et patienta, paume ouverte tendue. Nonia s'en empara, puis s'installa sur l'épaule de Xiolo, où elle dévora les friandises avec des cris de satisfaction.

Le regard de son ami était redevenu limpide, elle avait dû rêver. Pourquoi aurait-il de la peine ?

— J'ai un cadeau pour toi, lui souffla-t-il.

— Qu'est-ce que c'est ?

— Toujours aussi curieuse, ma belle Auroréenne. Un petit trajet en forêt sera nécessaire... ainsi qu'une condition.

— Laquelle ?

Avec un air de conspirateur, Xiolo extirpa un long tissu noir d'une poche et le tint à l'horizontale entre ses deux mains. Des picotements de plaisir se propagèrent le long de la colonne vertébrale de Mioca. Tous les deux adoraient ces jeux.

Son ami l'aida à s'installer sur l'okyda en amazone, en raison de sa robe, et grimpa derrière elle, avant de lui bander les yeux. Nonia les suivrait à travers les arbres.


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