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𝓛𝓮𝓮 𝓙𝓮𝓷𝓸  x 𝓛𝓮𝓮 𝓓𝓸𝓷𝓰𝓱𝔂𝓾𝓬𝓴

𝚌𝚘𝚖𝚖𝚊𝚗𝚍𝚎 𝚍𝚎 

2192 𝚖𝚘𝚝𝚜

🅣︎🅡︎🅘︎🅖︎🅖︎🅔︎🅡︎ 🅦︎🅐︎🅡︎🅝︎🅘︎🅝︎🅖︎🅢︎

sang

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Donghyuck posa sa valise sur le gravier de l'allée, se figeant. Sa mère lui lança un regard inquiet, mais les yeux du jeune homme n'exprimaient qu'un certain étonnement émerveillé, ses iris tournant lentement au rouge. Devant eux se dressait la silhouette imposante du Rubyrose Institute, haute bâtisse datant du 18e siècle dont les tours pointues se découpaient dans le ciel nocturne.

La lune était rouge, ce soir-là. Des traînées écarlates sillonnaient la voûte céleste comme autant de rivières de sang alors que l'Etoile du Berger, comme toutes ses consœurs, brillait d'un noir profond, de ceux que l'on admire sur les pierres d'onyx et dans les prunelles des loups. La Nuit de Sang était décidément magnifique. Un sourire se dessina sur les lèvres de Donghyuck dévoilant une canine pointue. Le vent froid plaqua une mèche châtain sur son front.

La porte s'ouvrit dans un grincement. Un homme de haute taille la passa, ses cheveux de jais brillant de gel et bien coiffés, engoncé dans un chic costume de satin gris. Il s'approcha à grands pas dignes et s'inclina devant Donghyuck et ses parents qui lui rendirent la politesse. L'homme prit alors parole, un sourire coupé au couteau sur son visage pâle.

« Comte Park Chanyeol, pour vous servir. Vous devez être Lee Donghyuck ? »

Il n'attendit pas de réponse et intima au garçon de le suivre, se dirigeant lui-même vers le manoir aux pierres noires. Le jeune vampire se tourna face à ses parents, un brin désemparé. Les regards doux de sa mère et fier de son père l'enveloppèrent. Les apparences éternellement jeunes des deux adultes contrastaient avec la maturité et l'expérience qui se lisaient dans leurs iris bruns. La main calleuse de son père vint se poser sur l'épaule de Donghyuck alors que sa mère prenait celle du jeune homme dans la sienne.

« Allez, mon chéri. On se reverra dans cinq ans, après ton Intronisation.

- Je suis certain que tu t'en sortiras parfaitement bien, mon fils. Montre-leur ! »

Il acquiesca, ravalant les larmes qui menaçaient de passer la barrière de ses yeux, puis se dégagea et s'engagea à la suite de Park Chanyeol avec un dernier regard en arrière. L'image de ses parents enlacés, agitant leurs mains dans un dernier au revoir le fit sourire et lui donna la force de passer la porte, qui se referma derrière lui avec le même grincement.

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« Yah, Huang Renjun ! Attends-moi ! »

Un sourire malicieux vint accompagner le regard coquin du jeune Chinois alors qu'il regardait le vampire à la peau de miel se battre avec une branche de pommier. Installé en amazone sur une solide ramification ornée de belles feuilles vertes et de fleurs encore bourgeons, il se balançait nonchalamment de gauche à droite, se moquant silencieusement de son galérien entêté de meilleur ami. Le soleil saluait de ses doux rayons le début de l'après-midi, réchauffant pour la première fois depuis le début de l'hiver le parc de l'internat.

Donghyuck parvint finalement à s'installer aux côtés de Renjun, faisant à peine plier la branche sous son poids-plume. Les deux garçons s'étaient très vite appréciés mutuellement, bien qu'ils passent leur temps à se chercher la petite bête. Ils se complétaient bien, les deux fauteurs de troubles, l'un calme et malin et l'autre bruyant et moqueur, leurs petites joutes verbales se finissant toujours par des fous rires et des accolades.

« T'as entendu la rumeur ? demanda Renjun. Apparemment, y'a un p'tit nouveau.

- Ah ? Trop bien... fit Donghyuck en bâillant, peu intéressé.

- Attends, c'est pas fini ! Il paraît que c'est un Errant...

- Un Errant ? Tu veux dire, un vampire solitaire ?

- Yep.

- C'est pas bon, ça, grimaça le plus jeune. Les Errants, ça se nourrit pas de sang humain ?

- Si, absolument. Je sais pas ce qui est passé par la tête du comte Park pour l'avoir accepté à l'institut, mais ça va foutre la merde. »

À ces mots, un sourire en coin se dessina sur les lèvres de Donghyuck. Les deux vampires échangèrent un regard, puis Renjun acquiesca lentement, une lueur nouvelle dans ses yeux bruns. Ils allaient enfin pouvoir s'amuser.

« Eh, vous deux ! les interpella une voix féminine depuis le sol. Descendez d'ici tout de suite ! »

La belle Irène, sa robe aussi blanche que son teint flottant au gré de la légère brise qui était en train de se lever, se tenait fermement au pied de l'arbre, lançant puis rattrapant une pomme dans sa main. Ses iris noirs exprimaient un certain agacement, tout comme le tapotement de son pied sur l'herbe. Les deux garçons n'eurent pas besoin de se concerter : ni l'un ni l'autre ne désiraient avoir à faire avec une Irène en colère. Ils sautèrent immédiatement, se réceptionnant avec légèreté au pied du pommier.

Sans ajouter un mot, la vampire croqua dans sa pomme avant de la jeter en arrière et de se détourner, faisant signe à Renjun et Donghyuck de la suivre : la récré était terminée.

Le jeune Lee s'asseyait toujours à la même place. Depuis presque deux ans il voyait la lueur dorée du soleil se lever et peindre des reflets orangés sur la table en bois sombre au fond de la classe, affalé comme le roi du monde, ses mains posées derrière sa tête. Toujours, devant lui, se balançait d'ennui la tignasse bleu électrique de Jaemin alors que Renjun et Yangyang lui lançaient des morceaux de gommes à travers la pièce sans prêter attention aux protestations discrètes de Shôtaro.

C'étaient ses habitudes, et Dieu sait – s'il veille aussi sur les enfants de Satan – que Donghyuck détestait changer ses habitudes. C'est pourquoi le jeune vampire fut aussitôt indigné de constater la présence à sa table attitrée d'un garçon blond aux épaules carrées, le regard perdu derrière la vitre sale à ses côtés.

« Ahem, fit-il mine de toussoter, son sourcil haussé au-dessus de son regard perçant. Je peux savoir ce que tu fais à ma place ?

- Oh, souffla l'inconnu en se retournant. Je suis nouveau, désolé... Je m'appelle Lee Jeno. »

Il avait une voix plus grave que la sienne, un brin éraillée, et Donghyuck le trouva follement, diablement sexy. Ses traits coupés au couteau, ses yeux en demi-lune perdus dans les siens et son odeur, la fameuse odeur des Errants, ces vampires solitaires qui se nourrissent d'un sang bien plus délectable que celui de bœuf ou de mouton dont devaient se contenter les vampires modernes. Une odeur à la fois forte et sensuelle qui donna envie au châtain de se jeter sur lui et de planter ses crocs dans sa peau de porcelaine.

A cette pensée, il prit conscience qu'il déraillait et se donna une claque mentale pour se ressaisir et reprendre son attitude hautaine du parfait petit caïd qu'il n'était que dans ses rêves.

« Je t'ai pas demandé ton autobiographie, je veux juste ma place. Va voir Yangyang, c'est tellement une victime qu'il te laissera sa chaise, ses cahiers et même sa meuf si tu lui demandes.

- Dit-il, rétorqua un garçon brun avec un fort accent chinois. Sorry not sorry, le nouveau, mais tu vas devoir te débrouiller avec Lee et son choï-choï.

- C'est moi que tu traites de choï-choï, Choucroute ? s'indigna Renjun.

- Répète ça dix fois en parlant très vite, pour voir, ricana ledit Choucroute, surnommé ainsi à cause des années qu'il avait vécues en Allemagne.

- Si j'étais vous, je la fermerais, marmonna alors Jaemin, sans lever les yeux de son livre.

- T'es pas nous, mais ça t'empêche pas de la fermer, rétorqua un Donghyuck passablement remonté.

- Pardon ? » fit une voix au timbre familier.

Kim Junmyeon se tenait dans l'embrasure de la porte, les sourcils froncés et un cartable en cuir usé sous le bras. Un de ses mains était posée sur sa hanche, une manie témoignant de son agacement. Le professeur de littérature entra d'un pas ferme dans la classe maintenant silencieuse, passant ses doigts dans ses cheveux noirs et lisses avant d'aviser Donghyuck et Renjun, toujours debout à côté de Jeno.

« Puis-je savoir ce qu'il se passe ?

- C'est ma place, répondit Donghyuck, soutenant le regard de son professeur.

- Euh... bafouilla Renjun. C'est pas la mienne, alors je...

- Eh bien retournez-y ! s'agaça Mr. Kim en levant les yeux au ciel. Et vous, Lee Donghyuck, aux dernières nouvelles vous n'avez pas de place attitrée, il faut juste que vous soyez assez éloigné de Mr. Huang. Venez donc vous asseoir devant Mr. Na. »

Les deux garçons obtempérèrent, Donghyuck lâchant un regard mauvais à l'égard de Jeno qui murmura un « Désolé ». Le plus jeune se contenta de soupirer en s'affalant sur la chaise que lui désignait le professeur, ignorant le regard moqueur de Jaemin.

« Je t'avais dit de la fermer.

- Applique donc ton propre conseil avant que je te fasse bouffer ton bouquin. »

Un ricanement lui répondit, suivi par le bruit de Mr. Kim qui posait son cahier d'appel sur le bureau avant de s'éclaircir la gorge :

« Bien, j'espère que vous avez tous fait vos devoirs. Quelqu'un peut-il me donner une œuvre de la littérature qui contient des vampires ? Si c'est pour dire Twilight, vous pouvez baisser la main tout de suite. »

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« Eh, toi ! »

Jeno se retourna avec méfiance, reconnaissant instantanément la voix moqueuse de Lee Donghyuck.

« T'as dit que t'étais nouveau, pas vrai ?

- Oui...

- Donc t'as pas encore visité, si ? »

L'ancien Errant plissa les yeux : le regard doré de son interlocuteur brillait d'une lueur qui ne lui plaisait pas. Mais si Jeno savait se montrer cordial et discret, il n'avait pas survécu seul pendant deux ans pour rien et dévoila ses crocs à la grande surprise de Donghyuck.

« Écoute, mec, va falloir que tu comprennes un truc... Je suis pas, et ne serais jamais, ton pote et encore moins ton lèche-cul. Jaemin m'a dit que Renjun et toi étiez les pires fouteurs de merde de l'Institut et j'ai assez de problèmes comme ça. Va voir ailleurs si j'y suis. »

Donghyuck eut un mouvement de recul, désemparé face au brutal changement de comportement de son interlocuteur. L'agacement dans les orbes à présent écarlates du plus grand et ses bras musclés croisés sur la poitrine... Tout chez cet homme respirait le danger, parfum délicieux mais empoisonné sur ses papilles. Un instant, il en oublia qui il était, faillit courber l'échine, mais le cri de Renjun le ramena sur Terre.

« Yah, Lee ! Ramène tes fesses, Choucroute cherche la merde ! »

Il eut une légère hésitation, croisa le regard de Jeno une dernière fois puis se détourna et partit retrouver son meilleur ami.

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Et les mois qui suivirent furent témoins d'un jeu malsain, un jeu sans fin qui voyait s'affronter deux créatures de la nuit. Un jeu dont il ne valait mieux pas se mêler, car les règles sont floues et tous les coups sont permis. Et alors que Donghyuck essayait en vain d'attirer Jeno vers lui, de lui faire enfin reconnaître son infériorité, il devint addict à la voix douce mais profonde, à l'odeur enivrante et aux prunelles changeantes. Il passait ses nuits à déchiqueter ses oreillers, mordait ses lèvres à s'en faire vomir du sang, se droguait de ces illusions indésirables mais si agréables.

Ainsi l'année passa, les feuilles tombèrent et le sol se tapissa d'un festival de brun et d'orange alors que le ciel prenait des teintes ardoises. Les cernes se creusaient sous la masse de travail alors que les esprits voyaient déjà venir la fête maudite de Noël, la nuit sainte qui vénérait ceux qui les méprisaient.

Mais avant viendrait leur propre nuit de réjouissances.

La lune rouge brillait d'une lueur lugubre sur la toiture d'ardoise du manoir et dans les iris de miel de Donghyuck. De nouveau, la Nuit de Sang envahissait le ciel nocturne. Comme chaque année. Et comme chaque année, le jeune vampire l'observait, assis sur les marches de pierre du perron. Il laissait son regard se perdre dans la lueur brûlante de la belle de nuit et imaginait ses parents, voyait les mèches caramel de sa mère se peindre de bronze et les yeux de son père refléter la lumière sombre des étoiles.

Un hurlement retentit, Donghyuck frissonna. Dès le lever de la lune maudite, les loups-garous se transformaient et leur puissance cette nuit-là dépassait l'entendement. Les silhouettes des vampires qui patrouillaient dans le parc se découpaient par moments sur les troncs noueux, corps sans ombres et sans reflets qui disparaissaient comme un nuage de fumée.

« Donghyuck. »

La voix éraillée par le sommeil lui était familière, si familière qu'elle vint se nicher sous sa peau, tordre ses entrailles et glacer son sang ; et son souffle se coupa sous sa caresse exquise. Les mèches blondes de Jeno prenaient des reflets écarlates sous la lumière étrange et ses orbes sombres luisaient, brûlaient sous le faisceau lunaire. Donghyuck détourna le regard lorsque l'aîné s'assit près de lui.

S'il en avait un, son cœur se serait emballé.

« La lune s'est faite belle, ce soir, commenta Donghyuck.

- Elle en éteint même les étoiles », murmura le blond à ses côtés.

Et disant cela, il le regardait.

« Je te déteste, Jeno.

- Je sais.

- Depuis que je t'ai parlé.

- Je sais.

- Je veux te mordre.

- Je sais. »

Je veux t'embrasser.

« Je sais. »

Et c'est aux portes de l'enfer que leurs lèvres se trouvèrent.

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Je suis tellement mais genre tellement désolée je me suis lancée dans un truc qui devrait être une fanfic plutôt qu'un os alors ça m'a dépassée et j'ai fini par le bâcler en plus d'être en retard T-T
J'espère que ça t'a malgré tout plu et que c'était ce que tu voulais, et dans le cas contraire encore plus désolée... :(