Fête de trop
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𝓗𝔀𝓪𝓷𝓰 𝓗𝔂𝓾𝓷𝓳𝓲𝓷 x 𝓑𝓪𝓷𝓰 𝓒𝓱𝓪𝓷
𝓗𝓪𝓷 𝓙𝓲𝓼𝓾𝓷𝓰 x 𝓛𝓮𝓮 𝓜𝓲𝓷𝓱𝓸
𝓛𝓮𝓮 𝓕𝓮𝓵𝓲𝔁 x 𝓢𝓮𝓸 𝓒𝓱𝓪𝓷𝓰𝓫𝓲𝓷
𝓢𝓮𝓸 𝓒𝓱𝓪𝓷𝓰𝓫𝓲𝓷 x 𝓨𝓪𝓷𝓰 𝓙𝓮𝓸𝓷𝓰𝓲𝓷
➪ 𝒻𝓉. ʜʏᴜɴʜᴏ, ʜʏᴜɴsᴜɴɢ, sᴇᴜɴɢᴊɪɴ, ᴄʜᴀɴʟɪx, sᴇᴜɴɢʟɪx, ʜʏᴜɴʟɪx
1315 𝚖𝚘𝚝𝚜
🅣︎︎🅡︎🅘︎🅖︎🅖︎🅔︎🅡︎🅦︎🅐︎🅡︎🅝︎🅘︎🅝︎🅖︎🅢︎
a
lcool, drogue, relations toxiques
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C'était la fête de trop.
Il l'avait faite, défaite, jusqu'au fiasco.
Comme un métronome bien accordé, un destin scellé qui ne faisait que se répéter.
Comme le bruit sourd de la basse, le cœur battant de Minho qui hurlait dans ses oreilles et se glissait sous sa peau.
Il en frissonnait, Hyunjin.
Il en transpirait, au milieu de ces corps brûlants qui s'adonnaient à la folie et dansaient jusqu'au bout de la nuit, tels des âmes sans vie, des démons de minuit. Tous des zombies, tous sauf Minho. Minho, qui fermait les yeux sous les chants de la foule et laissait des gouttes de sueur se frayer un chemin jusqu'à ses lèvres en cœur. Il aurait pu le regarder toute la nuit, détailler chacun de ses pores, fixer le grain de beauté au-dessus de son œil gauche jusqu'à ce qu'il soit capable de le peindre les yeux fermés.
Mais il ne regardait pas Minho.
Il embrassait Jisung, il dansait contre Seungmin.
Il avalait pilule sur pilule, sifflait vodka sur vodka. Ce qu'il pouvait détester le whisky-coca qu'il goûtait sur les lèvres de Chan. Mais qu'est-ce qu'il les aimait, ces lèvres. Et Chan.
« T'es qu'un gros con ! »
Il ne savait pas qui avait crié ça. C'était une fille, d'après le timbre suraigu et le corps en poire, une jolie fille aux yeux noisette rougis de larmes. Une fille qui venait de se faire tromper. Ou larguer. Dieu, qu'il plaignait le pauvre type sur qui elle criait.
Ah tiens, c'était lui.
Il voyait Minho rire, car Minho était mesquin et Minho n'aimait pas Hyunjin. Il voyait Jisung rire aussi, car Jisung était foireux et Jisung aimait Minho. Seulement voilà, il ne l'aimait pas d'amour, mais d'envie ; il le voulait pour lui, à défaut d'être lui. Il voulait le faire descendre de son trône, le traîner dans la boue, le rendre comme lui pour étouffer sa propre jalousie. En fait, Jisung n'aimait pas Minho. Il le haïssait tellement qu'il ne pouvait se passer de lui, il se délectait de cette malsaine obsession car elle le rendait vivant, elle lui donnait des frissons.
Elle était toujours là, la fille ? Non, elle était partie, et tout le monde le regardait, ils n'avaient plus d'yeux que pour lui. Qu'est-ce qu'il se sentait bien, là, au centre de l'attention, sous les yeux admiratifs du petit Jeongin, les prunelles noyées de dégoût de Changbin. Il avait quel âge, Jeongin, déjà ? Il n'était pas majeur, c'était certain, avec ses joues rondes d'adolescent et ses gestes maladroits d'enfant en pleine croissance. Qu'est-ce qu'il faisait là, cet enfant, un verre d'alcool à la main et un joint au coin des lèvres ; à se déhancher comme la dernière des trainées ?
Il finirait comme lui, Jeongin.
Il aurait aimé le sauver, mais il ne savait pas nager, alors il se laissait couler. Peut-être que Jeongin se noierait aussi, et peut-être que Jisung aussi, et Felix, et Chan. Mais pas Seungmin. Seungmin, c'était un héros.
Seungmin, il avait un avenir, et il le savait. Il les étalait sous les regards, ses succès, ses victoires. Il parlait bien, Seungmin, mais il parlait peu. Il démontrait, agissait, se délectait des acclamations dans un silence presque insolent. On ne pouvait que le détester, et pourtant, Hyunjin l'aimait. Il l'aimait comme il aimait Chan ou comme Jisung aimait Minho, comme un trophée. Il ne l'aimait pas comme il aimait Felix.
Felix, c'était un amour instinctif, protecteur. Ce qu'il aurait aimé le protéger. Le protéger de la vie, de la mort, de lui-même aussi. Mais Felix, il était comme lui et ça le tuait, et ça tuait Changbin, et ça tuait ses parents depuis là-bas en Australie. Felix, c'était un meurtrier au yeux d'or et au cœur grand comme ça. Un angelot précieux qui se foutait en l'air au nom de la joie.
Restait Changbin. Lui, il s'en foutait de tout sauf de Felix, faisait mine de détester Hyunjin mais c'était un piètre menteur, Changbin. Il se détachait de ce qui l'attirait, il se protégeait en jouant les connards et ça, en revanche, il en était un beau, de connard. Traînant Chan avec lui dans des équipées mortelles et laissant Jisung l'imiter, l'admirer, avec un sourire en coin qui valait mille mots. Peut-être qu'il les aimait tellement qu'il voulait qu'ils se cassent, se barrent loin de lui et de ses addictions maudites.
C'était peut-être pour ça aussi qu'il aimait tant Felix, parce que Felix, il était si fort sous son masque de faiblesse, plus fort que Chan et ses muscles, plus fort que Jisung et ses lubies.
Les iris noirs de l'aîné des australiens brillèrent d'une lueur verte sous les néons lorsque Hyunjin se glissa dans son étreinte. La musique était plus lente et elle incitait les danseurs à s'inviter, des couples se formaient, filles, garçons, garçons et filles. Tous étaient mélangés, certains ne se connaissaient pas et c'était peut-être mieux comme ça.
Derrière eux, Jisung agrippait Minho si fort qu'il en grimaçait, parcourait son corps de ses mains comme un demeuré, et pourtant l'aîné ne fuyait pas, il s'en amusait.
« Je t'aime tellement, hyung. »
Il était si loin, Hyunjin, qu'il ne savait même plus si c'était Jisung ou lui qui avait parlé.
Puis il y avait Seungmin qui faisait voler Felix avec un sourire débile, et ils avaient l'air bêtes mais heureux, comme des chiots sous la neige. C'était une image bien innocente pour un lieu pareil et ils semblaient comme décalés, des garçons bizarres dans un lieu insolite. Oh ! qu'ils étaient beaux dans leur connerie, dans leur délire.
Changbin et Jeongin s'étaient volatilisés, et Hyunjin ne voulait pas avoir où ils étaient allés ni ce qu'ils faisaient. Mais connaissant le plus âgé, rien de mal ne pourrait jamais leur arriver. C'était peut-être un connard, Changbin, mais il s'en sortait toujours, même lorsqu'il défiait les astres et réservait aux dieux ses majeurs dressés. Ouais, c'était un guerrier.
La mélodie repartit de plus belle, plus entraînée, plus violente. Et il brillait, Hyunjin, de mille et un feux, majestueux comme un cygne et fou comme un chapelier. On le regardait, on le suivait, le monde tournait avec lui dans une valse déchaînée.
Sa raison fuyait avec sa conscience, plus ivre que vive sur la piste de danse. Il savait danser et il exhibait son talent, défiant ce crâneur fini de Seungmin, agrippant Minho pour le forcer à le suivre, car ces deux-là, ils se battaient en musique, se donnaient en spectacle. Il vomit, se redressa, ricana.
Il croisa le regard vide de Felix qui semblait perdu dans son T-Shirt trempé et ses baskets défoncées. Qui lui avait donné de la drogue ? Il ne saurait pas, jamais. Heureusement, Chan était là, il volait à Changbin son rôle de protecteur et enlaçait le blondinet, le guidait à travers la foule, l'asseyait et le cajolait. Pour une fois, Chan devenait cet aîné fiable et fort dont une pareille bande de gamins fous avait grand besoin.
« Regarde-moi, Hyunjin. »
La voix de Minho mêlait ces mots de miel et de venin.
« Si tu veux me battre, regarde-moi. »
Et il dansait, le serpent, il dansait comme la vipère de Baudelaire. Il dansait car c'était tout ce qu'il savait faire. Il était là-haut, Minho, et pendant un instant, Hyunjin comprit Jisung ; il voulut à son tour lui faire payer cette puissance et cette beauté. Il voulut le frapper, l'embrasser.
C'étaient des rois, Hyunjin et Minho. Ils fascinaient, captivaient, obsédaient, détruisaient.
Mais s'ils étaient des rois, ils étaient aussi des fous, et ils se jetaient à corps perdu dans cette démence. Le grand brun était fier, fier comme un lion en cage. Car face à lui, Minho devenait dingue, s'abaissait enfin, courbait l'échine comme un païen.
Hyunjin était à son apogée.
Mais c'était la fête de trop.
Il luisait de paillettes et s'était réduit au chaos.
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J'espère que vous avez aimé, les mots en italique sont tirés des lyrics de la chanson en média qui a inspiré cet O.S :)
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