Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Rencontre Éclaboussante

À peine le soleil était il levé que Hataru bondit de son lit pour se préparer. C'était rare, pour cette dormeuse qui préférait de loin profiter de la sérénité matinale de ses draps, surtout durant les jours de week end comme celui-ci. Mais ce jour là était particulier. C'était comme si un immense poids avait été retiré de ses épaules, et qu'elle était parvenue, pour la première fois depuis longtemps, à s'endormir paisiblement, sans ressasser pendant des heures les problèmes qui la rendait si anxieuse.

Elle était parvenue à discuter avec une camarade de classe. Elle s'était réconciliée avec Kazuto. Elle avait passé une soirée magnifique en sa compagnie. Et le corps endormi du beau jeune homme était allongé à côté d'elle, comme si leur dispute n'avait jamais eu lieu. Hataru passa une main amoureuse le long du torse dénudé de son petit ami, et le gratifia d'un léger baiser sur le front. Il était encore bien trop tôt pour le tirer du lit, Hataru savait parfaitement à quel point il était important que Kazuto dorme suffisamment pour être en forme aux entrainements.

Mais surtout, la jeune femme avait hâte de sortir pour retrouver Rin. Elle n'avait jamais fait de feu, son unique expérience de camping remontant à un âge où elle n'était pas en mesure d'avoir seulement le droit d'essayer d'en allumer un, et l'idée de passer plus de temps avec la mutique présidente du cercle des activités en plein air la remplissait d'un étrange sentiment, mélange d'excitation et d'appréhension. Était-ce parce qu'il s'agissait d'une rencontre dont elle avait été à l'origine, à la différence des membres du club de basket rencontrés via Lucie? Hataru ne ressentait, pour la première fois depuis une éternité, lui semblait-il, plus ce sentiment de mélancolie qui l'étreignait. Elle se sentait emplie d'une motivation et d'un désir de reprendre en main le cours de son existence, tout en se retrouvant encore surprise de la vitesse à laquelle ses humeurs pouvaient changer. Cependant, en arrivant dans la petite cuisine de son appartement, la jeune femme déchanta quelque peu; par la fenêtre, elle pouvait apercevoir l'épais rideau de pluie qui s'abattait sur Shizuoka. 

-Oh nan... pas aujourd'hui, s'il vous plait. Supplia-t-elle en consultant les prévisions météo, chose qu'elle ne faisait qu'une fois par mois à peu près, les séances du club basket ayant toujours eu lieu en intérieur. 

Il ne semblait pas que le temps allait s'améliorer dans la journée, ni même le lendemain. Hataru plaça alors tous ses espoirs dans le créneau de quinze à dix-sept heure, où le risque de pluie était légèrement plus faible que durant le reste de la journée. Rin n'avait-elle pas dit qu'elle avait une chance insolente vis-à-vis de la météo? Hataru espéra que ce n'était pas juste pour se vanter que la présidente avait prétendu cela. Son moral retombé dans les chaussettes, la jeune femme prépara son consistant petit déjeuner, non sans fixer d'un air morose la petite lucarne. 

-Ça a pas l'air de vouloir se calmer.

La voix de Kazuto résonna dans la petite pièce, alors qu'il s'approcha glisser un baiser dans le cou de sa compagne. Cette dernière soupira. 

-C'est vraiment pas de chance... Rin avait dit qu'elle me montrerait comment faire un feu.

-Je doute qu'elle puisse te le montrer en intérieur, c'est sûr. Plaisanta Kazuto pour essayer de remonter le moral de sa petite amie.

Ce n'eut pas vraiment l'effet escompté, au vu du profond soupire que poussa Hataru. 

-J'avais vraiment hâte d'y aller... laissa-t-elle échapper. 

-Ce n'est pas si grave. Remarqua Kazuto. Dans le pire des cas, vous devrez simplement décaler. 

-Mais les examens arrivent bientôt. Gémit Hataru. Je ne pense pas que Rin organisera de sortie pendant les révisions... ça veut dire que ça repousserait jusqu'à... janvier, où il fera probablement trop froid, donc jusqu'au printemps. 

Kazuto sembla seulement prendre conscience des enjeux. Il passa un bras autour de l'épaule d'Hataru, et les lèvres des deux tourtereaux se joignirent. 

-Je suis sûr qu'on trouvera un moyen, ne t'en fais pas. Déclara-t-il. Et n'oublie pas la règle d'or... tant que personne ne l'a précisé...

-...c'est que ce n'est pas annulé. Compléta Hataru avec un léger sourire, répétant ainsi une des rengaines favorites du coach de l'équipe de basket. 

Rin lui avait bien dit, le mercredi précédent, que si une réunion était annulée, alors elle la préviendrait. Or, Hataru n'avait toujours reçu aucun message de la part de la présidente du cercle. Peut être avait-elle prévu autre chose? Ou bien espérait-elle, elle aussi, une éclaircie en milieu d'après midi? La jeune femme se sentit légèrement mieux, et entama son petite déjeuner avec son appétit habituel.

***

L'après midi était avancé, et la pluie ne semblait pas vouloir s'arrêter. Pourtant, n'ayant toujours reçu aucun message de la part de Rin, Hataru s'était décidée à sortir de son antre pour se diriger vers le bâtiment des clubs, bien à l'abri sous son parapluie. Le ciel était une aquarelle de nuances de gris qui déversait ses larmes moroses sur le monde, qu'il recouvrait ainsi de flaques boueuses tout en emportant, petit à petit, les feuilles rebelles s'accrochant encore à leurs branches. Les campus était quasiment dépourvu de toute activité, les rares étudiants qui le traversaient hâtant le pas ou courant d'un abri à l'autre pour tenter d'échapper aux gouttes qui frappaient sans distinction. Kazuto et Lucie étaient déjà partis pour l'entrainement du club de basket, et Hataru marchait donc seule, sauter de flaque en flaque et ne manquant pas de s'observer dans chaque vitre qu'elle croisait. Elle était en effet très satisfaite du nouvel anorak bleu azur qu'elle avait récemment acheté, mais jamais encore eut l'occasion de porter. Elle finit par atteindre, à son rythme certes, la porte du bâtiment des clubs. Mais alors qu'elle s'apprêtait à la tirer, celle-ci s'ouvrit violemment, manquant de la frapper au visage. Un petit groupe de filles sortit, dont celle qui avait poussé le battant s'arrêta en voyant Hataru. Elle n'était pas très grande, mais avait de grands yeux noirs soulignés par un maquillage travaillé, ainsi que des cheveux bruns coiffés en tresse. 

-Tiens tiens tiens... Qui avons nous la? Lança-t-elle. La petite princesse en personne? Et sans son prince charmant... mais où peut-il donc être? Oh! Suis-je bête... il n'est plus son prince charmant...

Les autres filles gloussèrent avec un air stupide, tandis que Hataru fixa celle qui venait de parler avec un air de profonde incompréhension. 

-On... se connait? Demanda-t-elle, faisant rougir la concernée jusqu'aux oreilles. 

Elle s'avança et, de ses deux mains, poussa Hataru qui perdit l'équilibre et tomba sur les fesses, directement dans la flaque d'eau qui flanquait l'entrée du bâtiment. 

-Tu ne devrais pas faire la maline avec moi, princesse. Grinça la femme. Sans ton prince charmant, tu n'es personne. Et maintenant qu'il a ouvert les yeux et t'a laissée tomber, il va enfin pouvoir se trouver quelqu'un de convenable. Pas vrai, Haruhi? 

Toutes les filles se retournèrent vers une d'entre elles avec des cris d'amusement. Haruhi était d'une grande beauté, avec lèvres pulpeuses, hautes pommettes, et long cheveux teints en blond qui ondulaient magnifiquement autour de son visage. Elle adopta une expression de gêne devant l'attention soudaine portée à elle par ses amies, et même ainsi, elle gardait une aura de féminité impressionnante.

-Arrête un peu, Kanako. Et laisse cette pauvre petite tranquille.

Hataru resta muette en observant la scène, incapable de totalement comprendre ce qui lui arrivait. Elle contempla son pantalon trempé, et son nouvel imperméable couvert de boue d'un air hébété. 

-Alors, princesse? Continua celle qui se nommait apparemment Kanako, malgré la demande d'Haruhi. On a perdu sa langue en même temps que son mec?

-Je crois qu'il y a une erreur. Finit par articuler Hataru, sans pour autant se relever de sa position disgracieuse. Kazuto et moi n'avons jamais rompu. 

Kanako éclata d'un rire méchant, suivi par ses amies, à l'exception de la belle Haruhi.

-Et en plus de ça tu es dans le déni... Ricana-t-elle. D'abord tu quittes le club de basket, puis vous êtes vus en train de vous engueuler en plein campus, et enfin on ne vous voit plus ensemble depuis alors que tu restes collée à ses bottes toute l'année. Et tu vas nous faire croire que tout va bien? Où est-il alors, si tout va bien entre vous?

-A son entrainement du club de basket, comme chaque semaine. Rétorqua Hataru, qui comprenait peu à peu où la femme en venait. Où il s'est rendu en partant de chez moi, puisque nous avons passé la soirée ensemble. 

Kanako arrêta de rire, tout comme ses amies, avec lesquelles elle échangea un regard. 

-Pour le moment, peut être. Grogna-t-elle. Mais il va bien finir pas te jeter, ne t'en fais pas. Pourquoi un mec comme lui sortirait avec quelqu'un comme toi, après tout?

Sans ajouter quoi que ce soit, Kanako sortit un parapluie et s'avança sur le chemin partiellement couvert de flaque, sans même jeter un autre regard à Hataru, toujours immobile dans la petit bassin aqueux où elle était tombée. Alors que le petit groupe s'éloignait, Haruhi s'arrêta un court instant, et glissa un rapide "Excuse la..." avant d'emboîter le pas à ses amies. Hataru resta sans bouger encore un long moment. Elle était déjà trempée, alors un peu plus ou un peu moins... Elle ne pouvait cependant cesser de ressasser ce qui venait de lui arriver. Jamais, jamais auparavant, quelqu'un n'avait osé la traiter ainsi, malgré la jalousie dont elle se savait la cible. Il y avait presque toujours un des membres du club de basket autour d'elle, et, de toute manière, c'était le genre de comportement qu'elle aurait pu attendre de lycéennes, pas d'étudiantes. Était-ce justement parce qu'elle s'était éloignée du club qu'elle paraissait plus vulnérable? Ce genre de situation allait-il se reproduire? C'était pourtant si stupide... aucune de ces filles n'avait réussi à obtenir les faveurs de Kazuto, croyaient-elles vraiment réussir à changer cela en s'en prenant à elle? Ou bien n'était-ce que vengeance puérile? 

Lentement, Hataru se releva. Elle était trempée jusqu'aux os. Son pantalon et ses sous vêtements étaient tachés et humides, mais, surtout, elle se sentait sales et humiliée. Elle avait envie de pleurer. C'était peut être simplement cela que Kanako avait cherché à lui faire ressentir. La jeune femme déglutit pour empêcher ses larmes de faire surface. Hataru n'était pas le genre à céder à la colère, pourtant elle avait une envie profonde et viscérale de hurler et de casser quelque chose. Ses chaussures remplies d'eau étaient toujours dans la flaque où elle avait été poussée. Ses vêtements gouttaient, et une myriade de petits cercles se formaient sur la surface de la mare là où les filets d'eau venait la frapper. Hataru fixait ces points, où les gouttes tombant de ses habits autant que celles de la pluie venaient se mêler à l'eau de la flaque. Elle serra les poings. Les larmes ne coulèrent pas. Mais sa gorge était terriblement serrée.

-Hataru? 

La concernée releva les yeux avec surprise et se retourna. Arrivant derrière elle, le casque de son scooter bien calé sous son bras, et vêtue d'un anorak qui semblait bien trop épais pour la saison dont la capuche était jetée sur sa tête, se tenait Rin. 

-Ah... fit Hataru. On... avait bien réunion, du coup?

La jeune femme serra d'autant plus les poings. Elle aurait préféré que personne ne la voie dans cet état. Elle aurait simplement voulu rentrer chez elle, et oublier que cette rencontre avait jamais eu lieu. Mais cela semblait compromis, désormais. Pire, les larmes jusque là contenue semblait vouloir remonter à chaque mot que prononçait Hataru.

-Je t'ai déjà dit que je te préviendrai si quelque chose était annulé. Répondit Rin. Mais qu'est ce qui t'es arrivé? Tu es trempée jusqu'aux os! 

Hataru déglutit, avant d'afficher son sourire le plus éclatant.

-Je sautais dans les flaques, mais on dirait que celle-ci était un peu plus profonde...

Le regard de Rin était impénétrable, mais elle soupira. 

-Tu as quel âge, vraiment? Bon... viens, on a du change et des serviettes dans la salle de club. Je ne sais pas si ça sera à ta taille, après. 

Hataru hésita. Elle n'avait qu'une seule envie, c'était de rentrer chez elle. Mais, en même temps, l'idée de passer un peu de temps avec Rin réussissait à lui remettre un peu de baume au cœur. Elle se contenta alors de hocher la tête avec un sourire, la gorge trop serrée pour pouvoir prononcer un mot. 

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro