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Belles au bois dormant

L'assise inconfortable d'une chaise d'amphithéâtre. Le discours monotone du professeur d'algorithmie. Les quelques bruissements de bavardages et de discussions résonnant avec légèreté dans la grande salle demi circulaire. La lumière tamisée du soleil automnal qui cascadait au travers des fenêtre. Hataru résistait, avec grande difficulté, à l'appel du sommeil, assise à côté d'une Miwa qui, concentrée sur le cours, avait fini par abandonner l'idée de la réveiller. Passée la première soirée du lundi, le mardi s'était déroulé à toute vitesse sans que la jeune femme ait de nouveau l'occasion de croiser ni Rin, ni Kazuto, et elle avait ainsi enchainé sur son deuxième service. Au lendemain de celui-ci, Hataru comprenait soudain un peu mieux pourquoi les serveuses du Hanako ne restaient pas au poste très longtemps, tant elle était épuisée en ce troisième jour de la semaine. Elle avait pourtant été invitée à une soirée le jeudi soir suivant, où elle avait promis de retrouver Kazuto, mais elle commençait à craindre qu'après son dernier service de la semaine, le soir même, elle soit tout simplement trop éreintée pour pouvoir profiter pleinement de son petit ami, de l'ambiance de la fête et de ses amis du club de basket. Elle avait, après tout, déjà du mal à garder la tête droite après deux soirées au bar, son esprit voguant vers d'autres cieux dès que son attention diminuait, son encéphale cédant alors au loi de la gravité, la faisant alors violemment revenir à elle, avant que le même cycle ne se répète. Hataru flottait dans un état de semi conscience, dans lequel les questions de logiques et de programmation évoquées par le professeur semblaient totalement floues, incohérentes et inaccessibles, comme cachées derrière un épais voile que la fatigue avait jeté sur le monde. 

-Eh, ma belle. Susurra Miwa, en une nouvelle tentative de ramener son amie sur terre. Je sais que je t'aide à rattraper ce que tu as du mal à suivre, mais si on doit passer nos week end à réapprendre ce que t'as raté en semaine à cause de la fatigue, ça va rapidement plus être tenable.

-Mmmmoui oui... marmonna Hataru. Rythme à prendre... c'tout...

-Faudrait que tu le prennes assez vite, j'imagine pas dans quel état tu seras demain matin, toi... heureusement qu'on a rien demain aprem. 

Mais déjà, Hataru était de nouveau en train de dériver. Ses paupières lui semblaient lourdes, sa tête être un boulet de forçat qu'elle trainait avec difficulté, et chaque seconde que ses yeux passaient fermés lui apportait un bonheur infini. La jeune femme fut tirée de son état second, cette fois-ci, par un léger picotement lui indiquant l'arrivée d'un message. Ouvrant avec difficulté ses massives paupières, Hataru tira son téléphone pour en observer l'écran et ce qui y était affiché. Elle sourit malgré elle, en apercevant l'expéditeur.

-Petit message de ton mec, hm? S'amusa Miwa en la regardant.

-Hein? Oh, non, c'est Rin. Répondit Hataru, en s'étirant longuement, espérant ainsi faire s'envoler définitivement son sommeil. Elle me dit qu'elle sera un peu en retard pour la réunion, comme la dernière fois.

-Oh. C'est sympa de prévenir. 

-Il faut dire que la semaine dernière, j'y suis allée directement après le cours d'électrostatique, et il nous avait lâchés plus tôt. Alors quand tu prend en compte le fait qu'en plus les cours des deuxièmes années ont lieu plus loin du bâtiment des clubs...

-Attends voir une minute. Releva Miwa. Le cours d'électrostatique, c'était mercredi, non?

-Je crois, oui? Tenta de se remémorer Hataru dans son esprit encore brumeux.

-Donc votre réunion c'est aujourd'hui? 

-Ce soir, oui, mais... oh, merde. 

-Bon sang, ma belle, je t'aime bien mais il va falloir revoir l'organisation de ton emploi du temps. Soupira Miwa.

-Merde... commença à angoisser Hataru. Qu'est ce que je lui dis? Je ne peux quand même pas annuler maintenant, c'est dans à peine quelques heures... en plus, elle m'avait bien prévenue que ce serait en général à cette horaire! Tu penses qu'elle va s'énerver? Je viens à peine d'intégrer le cercle, elle doit me parler de la charte avant de me l'envoyer, qu'est ce que je vais faire?

-Euh... calme toi un peu, ma belle. Tenta de la calmer Miwa, en posant une main apaisante sur son épaule. Il n'y a rien de grave. Votre réunion devait être rapide de toute manière, non? Pourquoi ne pas simplement demander de la décaler? Ou de vous voir entre deux cours, voir à midi?

-Tu... tu penses que ça passera? 

-Je ne sais pas, mais je doute que la même personne avec qui tu sembles avoir passé un si bon week end se mette à te haïr pour quelque chose comme ça.

-Oui... oui, tu as sûrement raison. Admit Hataru. Je... lui envoie un message pour lui demander.

-Décidément, rappelle moi de ne jamais te faire boire de café. Soupira Miwa. Ça aiderait peut être la fatigue, mais ça serait désastreux pour ta tension. 

Mais Hataru n'écoutait pas, désormais parfaitement réveillée et focalisée sur l'écran translucide de son téléphone, en attente d'une réponse qui semblait, selon ses étranges critères angoissés, tarder à venir.

-Elle est vexée... commença-t-elle à reprendre.

-Arrête, ça ne fait même pas trente secondes. Elle a une vie, elle aussi. 

-Si, si, elle... AH, elle a répondu.

Le "Ah" de Hataru avait résonné fort dans la salle de cours, et plusieurs regards s'étaient tournés dans leur direction, y compris celui du professeur, qui, bien que courroucé, ne releva pas et continua son long et monotone monologue. Hataru ne semblait de toute manière même pas avoir remarqué l'attention soudaine qu'elle s'était attirée, au contraire de Miwa que se ratatina quelque peu sur son siège et tenta d'éviter au maximum les paires d'yeux qui la fixaient. 

-Bon, et rien de grave, pas vrai?

-Non... en effet. Elle dit qu'elle est pas sûre pour ce midi, et qu'elle veut pas déranger.

-Dis lui qu'elle ne dérange absolument pas. Intima Miwa, soudain déterminée. Et qu'on la retrouve au restaurant universitaire à midi. 

-Vraiment? On pourrait juste se caler ça un autre jour, genre-

-Ce midi. Martella Miwa, une étincelle dans le regard. 

Hataru regarda son amie, sans trop savoir comment réagir.

-Tu sembles... soudain très impliquée là dedans.

-Je suis juste curieuse de rencontrer cette Rin dont du parles tant, c'est tout. 

Hataru n'eut rien à redire, et répondit donc à la présidente, qui, bien que visiblement réticente, accepta après plusieurs allez retours messagers. A peine le cours fut il terminé que Miwa se rua hors de l'amphithéâtre, entrainant la pauvre Hataru à sa suite, que la fatigue avait fini par rattraper durant la fin du cours. 

-Allez, dépêche toi un peu. Râla Miwa. Déjà que le prof nous a lâchées en retard, t'aimerai pas que ton amie croie en plus qu'on lui a mis un lapin. 

C'était le coup de fouet dont Hataru avait besoin pour se réveiller, et les deux amies se hâtèrent au travers du campus coloré par les feuilles mortes en direction du bâtiment qui accueillait autant la cafétéria que le restaurant universitaire. Une large quantité d'étudiants y faisait déjà la queue en ordre, signe du retard certain que leur avait infligé leur professeur.

-Rin! Interpella Hataru, en apercevant la silhouette solitaire de la présidente, adossée au bâtiment à l'écart du reste de la foule. 

La jeune femme aux mèches bleues releva la tête avec un très léger sourire, avant de le perdre en apercevant que la nouvelle membre du cercle n'était pas venue seule. Miwa, de son côté, détailla longuement cette si mystérieuse présidente, avec son imposant chignon, son écharpe bien serrée, et son poncho en laine. 

-Désolée du retard... s'excusa Hataru en s'approchant dangereusement près de la présidente. Le prof nous a lâchées en retard. Allez, allons y avant que la queue ne s'allonge encore. Je meurs de faim. 

-Hum... sembla hésiter Rin, avant qu'elle ne se résigne à simplement emboiter le pas à la pétillante jeune femme. 

Miwa, cependant, n'allait pas laisser passer aussi facilement.

-Tu n'as pas l'impression d'avoir sauté une étape, ma belle?

Hataru sembla réfléchir un instant, avant de soudain parvenir à une réalisation.

-Oh, mince. Pardon. Rin, voici Kawamoto Miwa, une amie. Miwa, voici...

-Aoi Rin, oui. Sourit gracieusement la jeune femme. Tu m'en as clairement assez parlé pour que je ne l'oublie pas. 

Rin rougit violemment, et marmonna quelque chose dans sa barbe tout en évitant tout contact visuel. Comme à son habitude, elle resta relativement mutique tout le long de la queue, ne participant à la conversation que lorsqu'elle y était invitée. Finalement, les trois jeunes femmes parvinrent à prendre leur repas et allèrent s'installer dans le grand réfectoire où résonnaient les voix des dizaines d'étudiants qui s'y entassaient. Avant même que Hataru ne reprenne le fil de leur discussion, à laquelle Rin restait désespérément hermétique, Miwa l'interrompit. 

-Hataru? Vous deviez parlé de votre club aussi, je crois.

-Ah... oui. Désolée, Rin, j'ai complètement zappé la réunion en plaçant mes services. 

-Tes services? S'étonna Rin, semblant un instant oublier son implicite mantra de ne pas poser de questions.

-J'ai eu le petit boulot dont je t'ai parlé ce week end, au bar. Trois jours par semaine, du lundi au mercredi, et la paie est pas mauvaise. Je devrais pouvoir m'acheter une tente sans trop tarder pour te rendre la tienne.

-Je m'en sers pas, tu n'as pas besoin de me la rendre.

-C'est quand même la tienne! Rétorqua Hataru. Et puis, j'ai hâte d'avoir ma propre tente.

Rin sourit légèrement.

-Ça, je peux le comprendre. Bon, concernant la prochaine sortie, j'avais pensé à dans deux semaines, du coup. Ça t'irai?

-C'est presque trop loin, gémit Hataru, mais j'imagine qu'on ne peut pas non plus sortir toutes les semaines. 

-Certes. Et puis, cette fois-ci tu as du matériel ici, alors on peut partir moins loin. 

-Est-ce que je peux participer un peu plus à la préparation, cette fois-ci, maintenant que je vais vraiment faire partie du club? Demanda Hataru, des étoiles dans les yeux. La dernière fois, tu as quasiment tout fait, je ne me suis occupée que de la nourriture... 

-Euh... oui, bien sûr. Mais ça risque de prendre un peu plus de temps qu'on en a de disponible maintenant. D'autant que je dois aussi t'expliquer la charte...

-Ah mince. Faudra donc préparer une autre réunion... Commença Hataru, avant d'être interrompue par un bâillement à s'en décrocher la mâchoire. Ouah, désolée pour ça.

-Ménage toi quand même un peu. Fit remarquer Rin, un air légèrement inquiet sur le visage. Tu as l'air épuisée. 

-Totalement. Quand je pense qu'en plus, je dois une soirée à Kazuto demain soir, je ne sais pas trop ce que je vais faire.

-Tu devrais passer ton tour. Trancha Rin, avant de tenter de se rattraper. Enfin, tu fais ce que tu veux. 

-C'est ce que j'aurai fait aussi. Intervint Miwa. Vous avez pas besoin de cette soirée pour vous voir, et tu es crevée. 

-Rha, ça fait longtemps que je n'ai pas fait de soirée et j'ai envie d'y aller. Râla Hataru. Ça ira bien, je vous dit. Il faudra juste que je fasse une petite sieste demain après midi... 

-Tu n'as pas cours demain après midi? Demanda Rin.

-Non. Et heureusement! Je vais pouvoir rentrer, et profiter tranquillement de mon lit douillet tout l'aprem.

-Hum... commença Rin, semblant une nouvelle fois hésiter à parler, puis se ravisant.

Miwa vint à la rescousse une fois encore.

-Tu as cours demain après midi, senpai? Demanda-t-elle.

-P-pas les deux premières heures, non, mais-

-Eh bien, c'est l'occasion parfaite d'y caller votre petite réunion, non? Rapide, en début d'après midi, et Hataru aura toute la fin de la journée pour comater en paix. 

-Je ne veux pas- commença Rin.

-Oh, bonne idée! La coupa Hataru. 

-Eh bien, on dirait que c'est réglé! S'exclama Miwa.

Rin sembla considérer cela comme un signal qu'il était temps pour elle de partir, et se leva avec son plateau. Hataru l'arrêta, étonnée.

-Attends, tu n'as quand même pas déjà fini?

-Si. Répondit simplement Rin. Je vous laisse tranquille, à demain Hataru.

-Mais...

La présidente était cependant déjà en train de s'éloigner pour déposer son plateau. Hataru retourna un visage ahuri vers Miwa.

-A quelle vitesse elle a mangé, au juste?

-Je crois qu'elle n'était pas très à l'aise à cause de ma présence. Fit remarquer Miwa avec un sourire contrit.

-Mais... ah, celle là... associable sur les bords.

-Tu aurais pu l'intégrer un peu plus à notre discussion. 

-Mais je sais jamais de quoi lui parler, j'ai toujours peur de la braquer. Gémit Hataru. J'arrive pas du tout à lire quand elle se sent à l'aise ou non... j'arrive pas du tout à la lire en général, d'ailleurs.

-Oui, elle n'a pas l'air d'être des plus... expressive. Admit Miwa. Mais elle est mignonne, avec son air un peu renfrogné et sa timidité. 

-Timide? S'étonna Hataru. J'aurai plutôt dit qu'elle n'aime pas parler aux gens. Ma soeur est pareil.

-Oh, non, crois moi, il y a une bonne dose de timidité sous ce masque d'indifférence. Sourit Miwa, en regardant la silhouette de Rin ressortir dans le froid automnal. 


Le lendemain, après le repas de midi, ce fut une Hataru réduite à l'état de zombie qui traina sa carcasse jusqu'au bout du couloir du dernier étage du bâtiment des clubs. Comme l'avait prévu Miwa, son troisième soir de service l'avait définitivement achevée. Elle était si épuisée que son réveil n'avait pas suffit à la sortir du lit, que c'était Lucie qui avait dû s'en charger beaucoup trop tard pour que les deux amies ne doivent pas sortir en hâte et courir, et, surtout, beaucoup trop tard pour que Hataru ait le temps de préparer un quelconque petit déjeuner. A la fatigue, s'était donc ajouté la faim, qui avait terminé d'achever l'humeur de la jeune femme. Elle n'était pas sûre d'être en état de tenir une quelconque conversation avec Rin, encore moins vis à vis de charte du cercle, de lieu de campement ou d'organisation de leur sortie. Elle hésitait à dormir en premier lieu, pour être plus en forme pour leur petite réunion - mais Rin n'était pas libre tout l'après midi, elle ne pouvait pas non plus la retenir indéfiniment. 

Arrivée à la porte, Hataru toqua avant de la pousser. Rin était déjà installée, dégustant à son rythme une coupe de ramen instantanés qui faillit redonner faim à la jeune femme aux cheveux rose, qui sortait pourtant de son déjeuner. Tentant de faire bonne figure, Hataru afficha un sourire radieux, leva correctement ses pieds pour marcher, mais, au moment de s'asseoir, vit ses jambes l'abandonner lâchement, la faisant chuter plus violemment qu'elle ne l'avait prévu sur le sol. 

-Fatiguée? Demanda Rin, avec une point d'amusement à peine perceptible.

-J'ai envie de m'enrouler dans une couette pour ne plus jamais en sortir. Soupira-t-elle en frissonnant légèrement.

-Prends en une. Lui intima Rin, tout en continuant de savourer ses pâtes.

-Non, non, c'est bon. La rassura Hataru. Si je commence à prendre une couverture maintenant, je vais clairement m'endormir sur place. 

Rin posa sa coupe en carton qui contenait la précieuse soupe, et se leva pour sortir la couverture malgré les protestations de Hataru.

-La fatigue donne aussi froid. Grogna la présidente. Si tu dois aller camper en hiver, alors commence par bien prendre soin de ton corps quand tu en as la possibilité. 

-D'accord, d'accord... merci. Soupira Hataru, en s'enroulant dans l'épaisse couverture, et en allant retrouver la place où elle avait dormi lors de sa dernière venue, contre l'unique radiateur qui ornait le largeur de l'étroite salle du cercle. 

-Bon... commença Rin, en avalant à toute vitesse ses dernières pâtes. Un instant. 

-Vas-y, vas-y. Répondit Hataru, amusée.

La présidente se hâta de porter le contenant à ses lèvres pour boire la soupe brulante qu'il contenait à longues lampées, sous les regard de la jeune femme. Son oeuvre achevée et son repas terminé, elle reposa la coupe désormais vide sur le meuble où elle était elle même assise, et prit la parole.

-Bon... je propose qu'on commence par chercher notre prochain lieu, parce que la deuxième partie est un peu moins drôle, mais bon, c'est nécessaire, et puis quand tu auras signé, t'auras droit à ta carte magnétique pour la porte de la salle.

-Trop bien. S'excita toute seule Hataru. 

-Oui, oui. Bon, tu as déjà un peu cherché vis à vis du lieu? 

Hataru fut prise de cours par la question.

-Euh... je n'avais pas compris qu'il fallait que je le fasse. Avoua-t-elle. 

-Ce n'est pas grave. La rassura Rin. Mais je connais déjà la majorité des campings du coin, alors il vaudrait mieux que tu essaies de chercher de ton côté pour t'y faire. 

-D'accord... ok... alors... euh... par quoi je commence?

-Par ouvrir internet, ça me semble être un bon début. Répondit ironiquement Rin, en descendant de son siège et en s'approchant du cocon dans lequel Hataru s'était emmitoufflée.

-Ok... et la map, aussi, j'imagine. Et je fais quoi, je cherche juste "camping"? 

-On veut camper, donc oui. 

-Ok... alors... pas trop loin de Shizuoka... celui-là, par exemple?

Rin s'approcha et alla s'asseoir au côté de Hataru, dos au radiateur. La position faisait que les deux femmes étaient particulièrement serrées, l'étroitesse de la salle combinée à la place prise par le cocon de Hataru ne laissant que peu d'espace disponible. Rin eut un mouvement de recul lorsqu'en se penchant, son épaule toucha celle de sa jeune membre, mais cette dernière semblait ne pas le relever, et elle se laissa donc aller à ce contact plus que nécessaire à son confort dans la position où elle se trouvait. 

-Alors, oui, c'est un camping. Acquiesça Rin. Qu'est ce qu'il nous faut d'autre, comme info, à ton avis?

-Pas une interro surprise... gémit Hataru. Je suis trop fatiguée pour ça.

Mais le regard de Rin fit comprendre à la jeune femme que ses complaintes n'avaient aucune influence sur elle.

-Le prix, peut être? Proposa-t-elle. Ou s'ils laissent du bois à disposition? 

-T'as juste raté le plus important. Répondit Rin.

-Je vois pas trop...

-On est en quel mois?

-Octobre, pour... oh. Il faut voir s'il est ouvert? 

Le très léger sourire de Rin indiqua à Hataru qu'elle avait eu correct. 

-Ah, non! S'exclama cette dernière. Il ferme en septembre... dire qu'il avait vue sur la mer... 

-Avoir la mer à côté à cette période n'est pas le mieux si tu veux avoir chaud. Fit remarquer Rin.

-Certes. Bon, alors les autres... hm, celui là est fermé aussi... celui là est ouvert, mais... les notes ne sont pas terribles. 

-Et à raison. Grimaça Rin. 

-Qu'est ce qu'il a de si mal? Demanda Hataru. 

-Hm... des prix assez élevés, et un gérant particulièrement désagréable. 

-Oh... dans ce cas... celui là a l'air bien. Le "Camping Tsuchimura". C'est vraiment pas loin, en plus, et c'est au bord d'une rivière. 

L'humeur de Rin sembla s'alléger devant l'enthousiasme de la nouvelle membre. Elle lui indiqua quelques autres conseil afin d'orienter ses choix, de vérifier les réservations, la météo, les températures, tout ce genre de choses. Puis, le premier ordre du jour ayant été achevé, elle en vint à la charte. C'était un système archaïque, dont les clubs étaient dépourvus, mais pas les cercles. Probablement une énième relique de ce qui devait être le fleuron de la vie associative de l'université, et qui était peut être sensé leur apporter une dose supplémentaire de légitimité. Tout ce que cela faisait, c'était de décourager les moins motivés, qui avaient bien peu envie de se faire pitcher pendant quinze minutes sur l'aspect administratif de leur cercle. Mais c'était nécessaire et, Hataru étant la première membre que Rin accueillait en tant que présidente, elle tenait à bien faire les choses. Mais, tandis qu'elle parcourait la charte sur son téléphone pour vérifier qu'elle n'oubliait rien, une légère pression se fit ressentir sur son épaule. Surprise, Rin releva les yeux pour rencontrer la tignasse rose bonbon de Hataru, affaissée sur elle dans le sommeil qui avait fini par la terrasser. 

Rin sourit. Il lui semblait qu'elle souriait plus souvent que d'habitude, ces derniers temps. Il ne fallait pas que cela devienne une habitude. 

-Bon... on aura qu'à dire que tu as tout écouté jusqu'au bout. Murmura-t-elle, en passant presque malgré elle une main sur la tête de l'endormie. 

Rin bailla. Il fallait croire que la fatigue de Hataru avait déteint sur elle. Elle regarda rapidement l'heure. Il lui restait encore plus d'une heure et demi avant le début de son cours. Elle avait bien le temps de se reposer un peu, elle aussi. A gestes précautionneux, veillant à ne pas réveiller la jeune femme, Rin glissa ses jambes sous la couette. La douceur de l'épais édredon, allié à la chaleur du radiateur dans son dos, était tout ce qui lui fallait. Elle laissa aller sa tête en arrière et ferma les yeux.


Lorsque Hataru entrouvrit les yeux, son regard mit un certain temps à s'habituer à l'obscurité ambiante. Elle papillonna quelques instants, serrant plus fort dans ses bras le corps brulant contre lequel elle s'était assoupie. Par réflexe, elle en chercha le visage, et plus précisément les lèvres. Le baiser du matin était une tradition, avec Kazuto. Hataru réalisa cependant assez rapidement son erreur, avant de faire une bêtise qu'elle aurait sans doute regretté amèrement. 

-Rin? Interrogea-t-elle d'une voix encore étouffée par le sommeil.

Egalement emmitoufflée dans la couverture, le visage paisible et la bouche entrouverte, la présidente était également profondément endormie contre le radiateur, sa main passée dans le dos de Hataru qui, elle, s'était collée à elle pendant son sommeil. La jeune femme s'étonna de cette proximité soudaine, et sentit le rouge lui monter aux joues autant que son coeur s'emballer légèrement. S'était-elle trompée sur Rin et sa coquille? Elle avait senti qu'elles s'étaient rapprochées, mais pas au point de dormir de cette manière... et elle qui s'était accrochée à Rin comme si elle avait été Kazuto... Hataru, qui n'était pourtant pas croyante, pria tous les dieux pour que la présidente ne s'en soit pas rendue compte. Qui sait comment elle réagirait en l'apprenant?

Avec douceur, Hataru dégagea la main de Rin de son dos, afin qu'il ne reste plus aucune trace de la position quelque peu intime qu'elles avaient partagé durant leur sommeil. Le stress de voir la présidente se réveiller à cet instant faisait battre le coeur de la jeune femme à tout rompre dans sa poitrine. Elle ne cessait de fixer son visage si serein pour vérifier qu'aucun signe de reprise de conscience n'y apparaissait. Son oeuvre enfin achevée, elle se laissa retomber contre le radiateur, proche de Rin, toujours, mais, au moins, cette position là ne pouvait pas mettre mal à l'aise la présidente. Hataru souffla, mais son coeur semblait refuser de ralentir. Son regard se tourna presque naturellement vers celui de la présidente, qui penchait dans sa direction. Elle semblait si apaisée ainsi, loin de son air maussade ou de ses boutades ironiques. Des mèches décoiffées s'était échappées de son chignon pour retomber en bataille sur son oreille et son visage. Sa bouche entrouverte lui donnait un air presque enfantin, mais la maturité et la beauté du reste de son visage venaient contredire cette impression. Hataru s'approcha, pour mieux détailler ces cils gracieux, ce petit nez recourbé, ces sourcils à la courbe si parfaite... Elle eut envie de prononcer son nom.

-Rin... 

Un sourire stupide vint orner son visage alors même que le prénom sortit de sa bouche. Elle était proche. Trop proche, réalisa-t-elle soudain, et elle recula brutalement. Elle avait chaud, très chaud. Son cœur était toujours en train de réaliser un solo de batterie dans sa cage thoracique. Mais surtout, elle cherchait à comprendre ce qui lui avait pris. Elle savait qu'elle s'était sentie irrésistiblement attirée par cette mystérieuse présidente depuis leur rencontre, mais là, c'était aller un pas, non, plusieurs pas trop loin vis à vis de l'espace dont Rin avait besoin. Elle ne devait pas laisser son envie de se rapprocher de sa nouvelle amie risquer de gêner ou de faire fuir celle-ci. Hataru prit le temps de laisser sa respiration s'apaiser, et le rythme de son coeur retrouver son tempo habituel. Un léger picotement attira cependant son attention, et Hataru tendit la main vers son téléphone, qui était resté posé un peu plus loin, sur le sol. 

Une dizaine de messages de Kazuto et de Lucie apparurent à l'écran. Hataru déglutit. Et réalisa qu'il était déjà presque minuit. Trop tard pour la soirée qu'elle avait promise à Kazuto.

-Rin! Tenta-t-elle de réveiller la présidente, sans la toucher. Rin! Réveille toi! Il est super tard!

-Hmmm quoi... répondit Rin en émergeant lentement du sommeil. Qu'est-ce qu'il se passe? Hataru?

La concernée déglutit légèrement, et s'étonna de voir l'angoisse qui commençait de nouveau à la submerger soudain reculer devant la voix de la présidente.

-Je crois... qu'on a un peu trop dormi.

-Oulah, oui. Acquiesça Rin en regardant son propre téléphone, mais sans sembler particulièrement gênée. Bon... il va falloir rentrer chez nous.

-Mais tu n'avais pas un cours, cet aprem? S'inquiéta Hataru.

-Ah... si. Tant pis.

-Tu... tu es sûre?

-C'est loin d'être le premier cours que je rate, ne t'en fais pas. Mais toi, ta soirée avec ton mec?

Hataru grimaça.

-Je crois que c'est raté. 

-Mais tu étais très fatiguée, ce n'était pas une bonne idée dès le départ. Fit remarquer Rin.

-Oui, probablement. Soupira-t-elle. Mais il a un peu la sensation que je le néglige ces derniers temps, et j'imagine qu'il n'a pas tort. Dis... ça te dérange si je passe sur notre réunion de samedi après midi? Je vais lui proposer de sortir pour me faire pardonner, normalement il n'a pas entrainement cette semaine.

-Bien sûr que non, c'est ta vie. Répondit simplement Rin d'un ton neutre.

-Espérons qu'il ne monte pas tout ça en épingle... marmotta Hataru, plus pour elle même.

-Bon... on range ça, et on y va? Proposa Rin, en tapotant le haut du crâne de Hataru comme pour lui dire de ne pas s'en faire.

La jeune femme resta un instant interdite par le geste, avant de sourire grandement. Peut être qu'elles s'étaient plus rapprochées qu'elle ne l'avait imaginé, finalement... 


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